Nos lectures d'août 2015

Armor nous montre une fois de plus son coeur de pierre.

Armor-Argoat a écrit:

Bon ben, je radote, mais pour moi, les Misérables, c'est ça :


Elle lui prit une main et la posa sur son cœur. Il sentit le papier qui y était. Il balbutia :
— Vous m’aimez donc ?
Elle répondit d’une voix si basse que ce n’était plus qu’un souffle qu’on entendait à peine :
— Tais-toi ! tu le sais !
Et elle cacha sa tête rouge dans le sein du jeune homme superbe et enivré.
Il tomba sur le banc, elle près de lui. Ils n’avaient plus de paroles. Les étoiles commençaient à rayonner. Comment se fit-il que leurs lèvres se rencontrèrent ? Comment se fait-il que l’oiseau chante, que la neige fonde, que la rose s’ouvre, que mai s’épanouisse, que l’aube blanchisse derrière les arbres noirs au sommet frissonnant des collines ?
Un baiser, et ce fut tout.

Franchement, c'est niaiseux au possible, non ?

(Je ne réduis évidemment pas Hugo à ça, mais ce n'est pas un auteur que j'aime. Je le trouve soit grandiloquent soit nunuche… Il faudra quand même que je refente un jour, pour voir.)

Tu ne réduis peut-être pas Hugo à cela et merci pour lui

Mais tu réduis plus de 1000 pages à un dialogue qui n'est en rien emblématique du thème, à savoir la quête d'un homme pour sa dignité (Jean Valjean)et pour que chacun ait accès à plus de justice et d'humanité à une époque où elles faisaient cruellement défaut.

Alors oui l'histoire d'amour est un peu nunuche mais retenir que ça, franchement.....

domreader a écrit:

En cours : La Conquête du Courage (The Red Badge of Courage) de Stephen Crane

Un bon souvenir ! Crane a vécu brièvement, mais ses nouvelles sont vraiment excellentes.

topocl a écrit:

Je commence Gordana de Marie-Hélène Lafon (après avoir passé une semaine, à ma grande honte, à le chercher partout, il a fini par réémerger tout seul de sous une pile!)

Un grand classique que la  recherche d' un livre ! Surtout quand on en a beaucoup. Dans ces moments-là, on ne s' interesse qu' à celui
qu' on ne trouve pas...Et en effet, ça prend du temps et parfois en vain.
Le pire, parfois, c' est qu' il est tout bonnement sous vos  yeux... Enfin de temps en temps !
Je l' ai souvent pensé, les objets étaient malicieux !

Les misérables, un très bon souvenir de lecture, époque collège ou lycée je ne me souviens pas exactement. Pas évident que ça me plaise autant aujourd'hui, mais c'est l'oeuvre romanesque par excellence, la quête de Jean Valjean, et puis ça se lit bien.

Hugo je l'apprécie aujourd'hui davantage pour son théâtre et sa poésie, une immense poète.

églantine a écrit:

Enrique Vila-matas : Le voyage vertical .

Un écrivain que j'ai noté depuis un moment, affaire à suivre!

darkanny a écrit:

Armor-Argoat a écrit:

Bon ben, je radote, mais pour moi, les Misérables, c'est ça :


Elle lui prit une main et la posa sur son cœur. Il sentit le papier qui y était. Il balbutia :
— Vous m’aimez donc ?
Elle répondit d’une voix si basse que ce n’était plus qu’un souffle qu’on entendait à peine :
— Tais-toi ! tu le sais !
Et elle cacha sa tête rouge dans le sein du jeune homme superbe et enivré.
Il tomba sur le banc, elle près de lui. Ils n’avaient plus de paroles. Les étoiles commençaient à rayonner. Comment se fit-il que leurs lèvres se rencontrèrent ? Comment se fait-il que l’oiseau chante, que la neige fonde, que la rose s’ouvre, que mai s’épanouisse, que l’aube blanchisse derrière les arbres noirs au sommet frissonnant des collines ?
Un baiser, et ce fut tout.

Franchement, c'est niaiseux au possible, non ?

(Je ne réduis évidemment pas Hugo à ça, mais ce n'est pas un auteur que j'aime. Je le trouve soit grandiloquent soit nunuche… Il faudra quand même que je refente un jour, pour voir.)

Tu ne réduis peut-être pas Hugo à cela et merci pour lui

Mais tu réduis plus de 1000 pages à un dialogue qui n'est en rien emblématique du thème, à savoir la quête d'un homme pour sa dignité (Jean Valjean)et pour que chacun ait accès à plus de justice et d'humanité à une époque où elles faisaient cruellement défaut.

Alors oui l'histoire d'amour est un peu nunuche mais retenir que ça, franchement.....

Euh… J'ai oublié le smiley, mais c'était de l'humour… Ce passage est assez drôle, quand même… On le mettrait dans un blind test littéraire, je suppose qu'on nous proposerait Marc Lévy plutôt qu'Hugo...

On en avait déjà d'ailleurs parlé, ici : clic.
Oui, j'ai du mal avec Hugo, sa grandiloquence, et son côté romantique où je ne le trouve pas bon. Je n'ai jamais remis en doute le fait qu'il soit un grand auteur, simplement je précise qu'il n'est pas pour moi. Et je pense avoir le droit... non ?
J'ai d'ailleurs également précisé qu'il me faudrait le retenter avec un regard plus adulte.

Et ce passage nunuche du baiser de Marius et Cosette m'avait profondément marquée quand j'ai lu les Misérables à 15-16 ans, justement parce que je m'attendais à tout sauf à ça d'un si grand auteur. On me parle des Misérables, et aussitôt me devient l'illustration du livre en face de ce passage, et mon ahurissement. Je ne résume pas les Misérables à ça, je pense être quand même un peu plus intelligente que ça, c'est juste MON image immédiate du livre.

Moi aussi je n'ai forcément un souvenir ébloui des romans de Hugo. Et j'en ai lus pas mal, Les misérables, Notre Dame de Paris, Les travailleurs de la mer, 93, Bug-Jurgal, L'homme qui rit...Très romanesque, et les pages tournaient toutes seules, mais à chaque fois une déception quelque peu, je ne suis jamais arrivée à adhérer vraiment à ça sans réserve, à me sentir emportée et conquise. Un côté bons sentiments et un peu moral, pour moi tout au moins, me mettait à distance. Je pense que tout le monde n'a pas d'affinité avec cet auteur. Ce qui ne diminue pas son talent. Mais il n'y a pas d'auteur qui puisse plaire à tout le monde.

Je suis plus sensible à certaines de ses pièces de théâtre (Ruy Blas, Marie Tudor) et à certains poèmes. Mais dans ces derniers, il y a aussi des choses qui sont à mille lieues de moi. Le côté moralisateur de la légende des siècle. Où un dont je me souviens particulièrement parce qu'on l'a longuement étudié en classe, La fonction du poète, ça s'appelle. J'en reproduis la dernière strophe :

Il rayonne! il jette sa flamme
Sur l'éternelle vérité !
Il la fait resplendir pour l'âme
D'une merveilleuse clarté.
Il inonde de sa lumière
Ville et désert, Louvre et chaumière,
Et les plaines et les hauteurs ;
A tous d'en haut il la dévoile;
Car la poésie est l'étoile
Qui mène à Dieu rois et pasteurs !

Désolée, me je ne peux pas m'empêcher d'un méchant ricanement en lisant. Mais cela montre sans doute plus mes limites que celles de Hugo.

vous entretenez le doute, moi que ça titille depuis mes lectures d'extraits dans Truandailles et des avis positifs sur le fil...

Il faut essayer, Animal. Tu te fera ton opinion.

Et moi je suis dans Le château du Baron de Quirival de Choi Jae-hoon. Il y aussi question de contes. Plus avec des ogres qu'avec des fées.

Armor-Argoat a écrit:

Bon ben, je radote, mais pour moi, les Misérables, c'est ça :


Elle lui prit une main et la posa sur son cœur. Il sentit le papier qui y était. Il balbutia :
— Vous m’aimez donc ?
Elle répondit d’une voix si basse que ce n’était plus qu’un souffle qu’on entendait à peine :
— Tais-toi ! tu le sais !
Et elle cacha sa tête rouge dans le sein du jeune homme superbe et enivré.
Il tomba sur le banc, elle près de lui. Ils n’avaient plus de paroles. Les étoiles commençaient à rayonner. Comment se fit-il que leurs lèvres se rencontrèrent ? Comment se fait-il que l’oiseau chante, que la neige fonde, que la rose s’ouvre, que mai s’épanouisse, que l’aube blanchisse derrière les arbres noirs au sommet frissonnant des collines ?
Un baiser, et ce fut tout.

Franchement, c'est niaiseux au possible, non ?

Non !

Peyre a écrit:

Pour la correspondance, j'ai commencé à réunir les 21 (je crois bien) tomes de la correspondance établie par Kolb chez Seuil et ai commencé à lire le premier qui est très plaisant.

Merci de donner ton avis, j'avais lu des avis très contrastés sur la correspondance de Proust

Armor-Argoat a écrit:

Bon ben, je radote, mais pour moi, les Misérables, c'est ça :


Elle lui prit une main et la posa sur son cœur. Il sentit le papier qui y était. Il balbutia :
— Vous m’aimez donc ?
Elle répondit d’une voix si basse que ce n’était plus qu’un souffle qu’on entendait à peine :
— Tais-toi ! tu le sais !
Et elle cacha sa tête rouge dans le sein du jeune homme superbe et enivré.
Il tomba sur le banc, elle près de lui. Ils n’avaient plus de paroles. Les étoiles commençaient à rayonner. Comment se fit-il que leurs lèvres se rencontrèrent ? Comment se fait-il que l’oiseau chante, que la neige fonde, que la rose s’ouvre, que mai s’épanouisse, que l’aube blanchisse derrière les arbres noirs au sommet frissonnant des collines ?
Un baiser, et ce fut tout.

Franchement, c'est niaiseux au possible, non ?

(Je ne réduis évidemment pas Hugo à ça, mais ce n'est pas un auteur que j'aime. Je le trouve soit grandiloquent soit nunuche… Il faudra quand même que je refente un jour, pour voir.)

Dans ses poésies, Hugo est pareil : soit grandiloquent, soit niaiseux. Difficile de trouver le juste milieu. Il aime bien les effets sentimentaux, un peu comme la scène du baiser (verbe/substantif) dans chaque film hollywoodien.
Mais c'est sûr, on ne va pas limiter ce brave Hugo a ce type de scènes...

Mais reconnais que ses dessins a la plume ont de la force. Je viens d' en rajouter à la suite des tiens.