John Irving

Personnellement je connaissais peu, juste Le monde selon Garp et j'avais moyennement accroché.

Marie a écrit:

Noté! J'avais un peu renoncé à Irving, mais il semble que vous l'aimiez toutes deux ?

Mais, oui, tente  

A force d'entendre vos éloges, je finirai bien par me laisser tenter aussi.  

Marie a écrit:

Noté! J'avais un peu renoncé à Irving, mais il semble que vous l'aimiez toutes deux ?

Ca reste très Irving... donc si tu as déjà tenté plusieurs fois, je ne pense pas que ça passe !

Maryvonne a écrit:

J'ai presque fini ce roman, idéal pour l'été. Terriblement d'actualité. Très personnel.
Bourré de référence littéraires. Toujours aussi drôle et grave à la fois.
J'ai hâte de me retrouver dans le train pour finir.
Miam.

Pour compléter ces quelques phrases : un bémol, le dernier quart du roman (qualifié d'épilogue, bien qu'il fasse des dizaines de pages), qui est trop répétitif, et énumératif de tous les personnages croisés.. un peu bancal. Dommage.

Bon, achat du jour, pas pu résister, il était sur la table du libraire.
Format de poche, avec une très jolie jaquette, un extrait de "Tangled Up in Blue" de Bob Dylan en préambule et quelque part ailleurs un extrait de "After the Gold Rush" de Neil Young.
Vos commentaires (les conclusions) m'ont un peu dépité mais tant pis, je veux y croire: "Dernière nuit à twisted river"

Igor a écrit:

Vos commentaires (les conclusions) m'ont un peu dépité mais tant pis, je veux y croire: "Dernière nuit à twisted river"

Je voulais y croire et pour mon plaisir de lecteur j'ai eu raison.
Histoire truculente avec des personnages hauts en couleur. Belle saga familiale même si la "famille traditionnelle" est bien mise à mal.
Irving a une tendresse particulière pour ce petit monde qui se croise, se percute, se perd pour mieux se retrouver.
Certes, beaucoup de pages de recettes de cuisine, mais difficile de le lui reprocher puisque le père du personnage principal est "cuistot".
Ce livre conte aussi la construction d'un roman puisque l'auteur en est le personnage principal et nous livre parfois ses doutes quand à la formulation ou le déclic qui va faire naitre l'écriture.
Très bon livre!

Bon, je renote, Igor!

A moi seul bien des personnages

Un roman très dense, décousu et spontané. Autour d'une confusion et de la recherche d'une identité, notamment sexuelle, John Irving compose un ballet humain d'une remarquable tendresse. Il ne craint pas les détours, les répétitions et certains développements peuvent lasser, mais l'écriture touche souvent juste en percevant des émotions fulgurantes, fragiles, derrière une euphorie et une soif de découverte sans cesse renouvelée.
Irving retrouve toujours ses repères, de l'apprentissage d'être écrivain aux souvenirs de lutte, tout en réussissant ici à repousser une forme de lassitude avec un nouveau souffle. A moi seul bien des personnages, en suivant jusqu'au bout avec fidélité et obstination les méandres du parcours de son protagoniste, séduit par sa fièvre romanesque et sa force de conviction.

L'oeuvre de Dieu, la part du Diable :

John Irving est un conteur au long cours, et un conteur de grand talent. En tout cas, sa prose et ses histoires fonctionnent avec moi.

Je ne sais pas trop par où débuter, tant le roman est foisonnant, les personnages nombreux, atypiques et attachants. Entre le docteur Larch, débonnaire, dévoué à son « oeuvre », camé à l’éther pour supporter cette existence de renoncement, loin de tout, Homer, les infirmières, les orphelins, et puis Melony, ah Melony. Un personnage terrible, tant on a envie qu'elle parvienne à s'adapter, à sortir de sa coquille.

Dans l'orphelinat de Saint Cloud's, le docteur Larch réalise à la fois la part du diable (avortements clandestins) et l'oeuvre de Dieu (accouchement des enfants non voulus). Il va voir dans l'un des enfants, Homer, un futur apprenti, un successeur. Un jeune orphelin qui ne parvint pas à s'extirper de Saint Cloud's, et pour lequel le docteur va développer des rapports filiaux, tout en tâchant de ne rien laisser transparaître.

J'aime bien les passages où ils font la lecture de Dickens (beaucoup de références, clin d'oeil à darkanny) et Brontë aux enfants.

Mais Homer cherche sa propre voie, et est attiré par d'autres sirènes, celles du monde extérieur. Il n'a quasiment rien connu d'autre que la vie à l'orphelinat, hormis des tentatives d'adoption désastreuses, et le voir se confronter aux codes de la société qui lui échappent, est à la fois fort et triste.

Et puis Larch, il est complètement illuminé, ses délires avec ses écrits où il développe une vie parallèle pour Homer, celle qu'il aurait souhaité sont tout juste géniaux.

Un passage vers la fin qui m'a plu :

Citation :

Et le problème de l'amour, ajouta-t-il, c'est qu'on ne peut forcer personne. Il est naturel de désirer que ceux qu'on aime fassent ce que l'on veut, ou ce que l'on croit bon pour eux, mais on est obligé de laisser les choses leur arriver. On ne peut pas plus intervenir dans la vie de ceux qu'on aime, que dans la vie des gens qu'on ne connaît pas. Et c'est dur, dit-il encore, parce qu'on a très souvent envie d'intervenir – on a envie d'être celui qui tire les plans.

Et puis la fin est vraiment touchante. Ah le salaud ! Il a réussi à me soutirer une ou deux larmichettes !

Après Le monde selon Garp qui m'avait happé, envoûté, c'est une seconde expérience forte que ce roman. 2/2 John ! J'en ai encore quelques uns en réserve, pour mon plus grand plaisir ? Jamais 2 sans 3 ? Je l'espère bien.

Tu peux tenter "A moi seul bien des personnages".
Je ne suis pas fan d'Irving mais celui-ci, je l'ai adoré.

A moi seul bien des personnages je l'ai, comme L'hôtel New Hampshire, Je te retrouverai, et Une prière pour Owen.

Je suis paré!

Mordicus a écrit:

Je fais quoi de Liberté pour les Ours ?

Personne n'en a rien dit.
Et il traîne depuis des plombes.

Va falloir que tu te lances à l'aveugle. Pas lu.

Tu me donnes envie Arturo...
Je veux retrouver mon doux plaisir d'une prière pour Owen, de l’œuvre de Dieu la part du Diable, de L’hôtel New Hampshire, du monde selon Garp.
En relire un ?

Retrouver l'orphelinat de Saint Cloud's?