Quelques poèmes traduits mais quand meme assez évocateurs.
Je me dis : la Terre est brève –
L’Angoisse – absolue –
Nombreux les meurtris,
Et puis après ?
Je me dis : on pourrait mourir –
La Meilleure Vitalité
Ne peut surpasser la Pourriture,
Et puis après ?
Je me dis qu’au Ciel, d’une façon
Il y aura compensation –
Don, d’une nouvelle équation –
Et puis après ?
Traduction Claire Malroux
On apprend l'eau - par la soif
La terre - par les mers qu'on passe
L'exaltation - par l'angoisse -
La paix - en comptant ses batailles -
L'amour - par une image qu'on garde
Et les oiseaux - par la neige
traduction Guy Jean Forgue
Les êtres d’Épreuve, sont Ceux
Que signale le Blanc –
Les Robes Étoilées, parmi les vainqueurs –
Marquent – un moindre Rang –
Tous ceux-là – ont Conquis –
Mais ceux qui vainquirent le plus souvent –
Ne portent rien de plus commun que la neige –
Nul Ornement, mais des Palmes –
La Reddition – est un genre inconnu –
Sur ce sol supérieur –
La Défaite – une Angoisse surmontée –
Remémorée, tel le Mille
Tout juste franchi par notre Cheville en fuite –
Quand la Nuit dévorait la Route –
Mais nous – chuchotant à l’abri dans la Maison –
Nous bornions à dire – « Sauvé » !
Traduction Claire Malroux
La distance que les morts ont prise
N'apparaît pas d'emblée ;
Leur retour paraît possible
Et consume mainte année.
Et puis, nous nous doutons plus qu'à moitié,
Que nous les avons suivis,
Tellement nous sommes devenus intimes
Avec leur chère mémoire
La tombe est la chaumière
Où m'activant pour toi
Je mets en ordre mon salon
Et prépare le thé de marbre.
Pour deux séparés, pas longtemps,
Un cycle, peut-être,
Que la vie éternelle mettra
Vraiment face-à-face.
Le seul Fantôme que j aie jamais vu
était vêtu de Dentelles - donc -
Il n'avait pas de sandales aux pieds -
Et allait comme flocons de neige -
Son Allure - inaudible, comme l'Oiseau
Mais rapide - de Chevreuil -
Ses manières, étranges, Hybrides -
Ou peut-être de Gui -
Sa conversation - rare -
Son rire - comme la Brise
Qui s'éteint en Fossettes
Dans les Arbres pensifs -
Notre entretien - éphémère -
Lui, par moi, rendu timide -
Et Dieu m'a interdit de regarder en arrière
Depuis ce Jour terrible !
Voici ma lettre au Monde
Qui ne M'a jamais écrit -
Les simples Nouvelles que la Nature disait -
Avec une tendre Majesté
Son Message est confié
À des Mains que je ne vois pas -
Pour l'amour d'Elle - Doux - compatriotes
Jugez-Moi avec - tendresse
Les Mourants se contentent de peu, Chère,
Un Verre d'Eau suffit.
Le Visage discret d'une Fleur
Pour habiller le Mur,
Un éventail peut-être, le Regret d'un Ami
Et la Certitude que quelqu'un
Ne verra plus dans l'Arc-en-ciel
Aucune couleur, quand tu seras partie.
Je suis personne! Qui êtes-vous ?
Etes-vous —personne —aussi ?
Alors nous faisons la paire !
Silence ! on nous chasserait —vous savez !
Que c'est pénible —d'être— quelqu'un !
Que c'est commun —comme une grenouille –
De dire son nom —tout au long de juin—
Au marais qui admire !
Quelques poèmes empruntés au magnifique site Esprits Nomades
A consulter pour les amateurs de poésie