Eliseo Diego(1920 - 1994).Voici le poème d'Eliseo Diego, que personnellement je trouve tres beau et émouvant, c'est la complainte d'un homme qui quitte un endroit aimé, et qui donne un nom aux choses qu'il quitte pour toujours s'en souvenir, pour un cubain c'est tres significatif, j'espère que vous lirez ce poème, amicalement :
VOY A NOMBRAR LAS COSAS
Voy a nombrar las cosas, los sonoros
altos que ven el festejar del viento,
los portales profundos, las mamparas
cerradas a la sombra y al silencio.
Y el interior sagrado, la penumbra
que surcan los oficios polvorientos,
la madera del hombre, la nocturna
madera de mi cuerpo cuando duermo.
Y la pobreza del lugar, y el polvo
en que testaron las huellas de mi padre,
sitios de piedra decidida y limpia,
despojados de sombra, siempre iguales.
Sin olvidar la compasión del fuego
en la intemperie del solar distante
ni el sacramento gozoso de la lluvia
en el humilde cáliz de mi parque.
Ni el estupendo muro, mediodía,
terso y añil e interminable.
Con la mirada inmóvil del verano
mi cariño sabrá de las veredas
por donde huyen los ávidos domingos
y regresan, ya lunes, cabizbajos.
Y nombraré las cosas, tan despacio
que cuando pierda el Paraíso de mi calle
y mis olvidos me la vuelvan sueño,
pueda llamarla de pronto con el alba.
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ma traduction (toujours perfectible)
JE VAIS NOMMER LES CHOSES
Je vais nommer les choses, les hauteurs
sonores qui voient la fête du vent,
les vestibules profonds, les paravents
clos à l'ombre et au silence.
Et l'intérieur sacré, la pénombre
que sillonnent les offices poussiéreux,
le bois de l'homme, le bois
nocturne de mon corps quand je dors.
Et la pauvreté de l’endroit, et la poussière
dans laquelle s'inscrivent les traces de mon père,
lieux de pierre déterminée et propre,
dépouillés d'ombre, toujours égaux.
Sans oublier la compassion du feu
dans la rigueur du terrain vague distant
ni le sacrement joyeux de la pluie
dans le calice humble de mon parc.
Ni le mur excellent, à midi,
lisse, indigo et interminable.
Avec le regard immobile de l'été
mon affection connaîtra les sentiers
par où fuient les dimanches avides
et reviennent, ensuite les lundis, têtes basses.
Et je nommerai les choses, si lentement
que quand je perdrai le Paradis de ma rue
mes oublis reviendront en rêve,
pour que je puisse l’appeler tôt avec l'aube.