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| John Steinbeck | |
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Auteur | Message |
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bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: John Steinbeck Dim 20 Mai 2012 - 15:22 | |
| - Bédoulène a écrit:
- Je l'ai terminé ; il m'a bien amusé. L'écriture est différente des livres lus j'usqu'à présent. L'auteur se moque gentiment de la gouvernance de la France en imaginant le retour à la royauté et le bref règne de Pépin IV.
L'auteur s'est servi de la diversité et briéveté des gouvernements qui se sont succédés pendant la IV république en France pour écrire ce "pastiche". Il n'est pas en reste puisqu'il égratigne aussi au passage les USA. Ce conte philosophique est plaisant à lire. ... Et si tu ne les as pas lus, je pense que tu devrais aimer Les Raisins de la colère, et En un combat douteux... | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: John Steinbeck Lun 21 Mai 2012 - 0:35 | |
| les raisins de la colère j'ai lu, mais je relirai bientôt et aussi des Souris et des Hommes.
En un combat douteux non, je note merci Bix | |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: John Steinbeck Ven 22 Nov 2013 - 15:00 | |
| Des souris et des hommes
Lennie Small, un colosse à la force herculéenne et dont l’âge mental est à peu près celui d’un enfant de cinq ans, marche deux pas derrière son ami, George Milton. Ils sont journaliers et se rendent dans un ranch californien où ils se sont faits embauchés.
Le soir, alors qu’ils ne sont plus loin de leur destination, George organise leur dernier bivouac. Lennie est contrarié : son ami lui a confisqué la petite souris qu’il caressait au fond de sa poche et qu’il venait de tuer par inadvertance sous ses gros doigts puissants. George le met en garde : s’il continue ses bêtises, jamais ils n’auront leur petit lopin de terre bien à eux, jamais ils ne pourront s’installer et élever du bétail, jamais Lennie ne pourra s’occuper de nourrir les lapins comme il le lui avait promis. Dans ce nouvel emploi, Lennie devra se tenir à carreau, ne pas parler et obéir en tout à son ami pour ne pas renouveler la désastreuse expérience qui les a contraints à fuir à toutes jambes leur dernière place.
Arrivés sur place, les deux hommes sont incorporés à l’équipe en place. Immédiatement Lennie impressionne par sa carrure, sa force et sa capacité de travail. Il y a Slim, un roulier, un vieux de la vieille, Candy presque aussi vieux et aussi décati que son chien, Carlson, Whit, Curley le fils du propriétaire et Crooks le palefrenier noir. Et la femme de Curley par laquelle le scandale arrivera : tout le monde vous le dira, quand un homme ne sait pas tenir son épouse chez lui…
Un roman très court et d’une force extraordinaire. L’ambiance du grand sud, des petites gens qui triment pour survivre. Un roman sur le terrible quotidien de ceux qui n’ont rien et qui dépendent d’un propriétaire qui a sur eux le droit de vie ou mort. Ou presque. Avec « Des souris et des hommes », je retrouve cette atmosphère, cette écriture brute et taillée à la serpe qui m’avait tant plu dans les « Raisons de la colère ». Je retrouve cette empathie pour les opprimés, tous ceux qui n’ont pas voix au chapitre et que Steinbeck réuni dans la scène mémorable qui se déroule dans la masure du palefrenier noir (qui doit vivre séparé des autres) : Crooks le noir, Lennie l’handicapé mental, Candy l’invalide et la femme de Curley. Il s’avère que Steinbeck considère que le plus mal loti n’est pas forcément celui qu’on croit et que la condition féminine dans ces contrées agricoles du milieu du XXe siècle n’a rien d’une sinécure.
Superbe ! | |
| | | GrandGousierGuerin Sage de la littérature
Messages : 2669 Inscription le : 02/03/2013
| Sujet: Re: John Steinbeck Ven 22 Nov 2013 - 15:16 | |
| @Harelde : Outre ton superbe commentaire qui décrit parfaitement le ressenti éprouvé lors de ma lecture, il me vient à l'esprit que j'aimerais avoir plus souvent des lectures donnant un plaisir aussi intense ! Et si on faisait une échelle graduée, où places-tu ce Steinbeck par rapport au meilleur James ou Balzac ?
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| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: John Steinbeck Ven 22 Nov 2013 - 15:20 | |
| Ce sont des plaisirs différents, en fait, non? | |
| | | GrandGousierGuerin Sage de la littérature
Messages : 2669 Inscription le : 02/03/2013
| Sujet: Re: John Steinbeck Ven 22 Nov 2013 - 15:24 | |
| - eXPie a écrit:
- Ce sont des plaisirs différents, en fait, non?
Oui bien sûr ! Mais on peut également envisager un échelle de graduation universelle du plaisir, non ? Et c'est surtout un tout autre débat ... Pffff Je m'égare ! | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: John Steinbeck Ven 22 Nov 2013 - 16:01 | |
| Eh bien, on va créer l'échelle de Grandgousier. Échelle ouverte (comme Richter) ? | |
| | | GrandGousierGuerin Sage de la littérature
Messages : 2669 Inscription le : 02/03/2013
| Sujet: Re: John Steinbeck Ven 22 Nov 2013 - 16:12 | |
| - eXPie a écrit:
- Eh bien, on va créer l'échelle de Grandgousier. Échelle ouverte (comme Richter) ?
Il y a déjà une échelle en g (en aéronautique pour mesurer l’accélération) dont on pourrait s'inspirer : 1G : Cela n'avance pas beaucoup 2G : le vent se joue de mes cheveux, j'aime bien 3G : orGasmique 4G = Bug ! Crash ! Echelle fermée car 16g pendant une minute peut se révéler mortel ! Il ne me semble pas nécessaire d'aller au-delà ... | |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: John Steinbeck Mer 5 Mar 2014 - 14:22 | |
| A l’est d’Eden
La dernière page achevée, je me trouve désemparé : comment résumer un tel livre ? Comment en parler de façon juste, complète, sans rien omettre d’important ? Et sans trop dévoiler le livre. Je ne sais trop et crains de ne pas briller dans cet exercice périlleux : je me lance tout de même en espérant écrire quelque-chose qui tienne à peu près la route.
A l’est d’Eden est un roman titanesque – dont le titre fait référence à un verset de l’épisode d’Abel et Caïn. Articulé en quatre parties dont la première débute au milieu du XIXe siècle en contant en parallèle l’histoire respective de deux familles : les Trask et les Hamilton que le lecteur suivra avec délectation tout au long de cette fresque éblouissante.
Samuel et Liza Hamilton ont quitté leur Irlande du nord pour s’établir dans la vallée de Salinas en Californie. Sans le sou, ils n’ont pu acheter leur terre et ont dû se contenter de la propriété offerte par l’Etat aux nouveaux arrivants désireux de s’implanter. Leurs collines arides sont impropres à l’agriculture et le système D devient pour eux une nécessité puis un mode de vie. Samuel est un homme heureux, gaie et aimé de tous. Inventeur de génie, bricoleur passionné, il ne s’enrichit pourtant jamais car oublie souvent de se faire payer son travail.
Les Trask, eux, avaient de l’argent. Cyrus, le père, après un passage éclair dans l’armée de l’Union en 1860 et quelque, trouva à s’employer et à fort bien tirer son épingle du jeu. Si bien qu’il parvint à frayer dans les coulisses de la Maison Blanche. Et à amasser une coquette somme qu’il légua à ses deux fils, Adam le calme et Charles le violent (une autre évocation d’Abel et Caïn). L’aîné en avait sa claque de la ferme du Connecticut. Il ne pensait qu’à gagner la Californie, terre promise de l’ouest américain. Mais Charles, solidement ancré à la terre ancestrale, refusa le déracinement. Adam partit seul, sa toute nouvelle épouse (Cathy) sur les talons.
En Californie, Samuel et Liza eurent neuf enfants, quatre garçons et cinq filles – dont Olive, épouse Steinbeck, mère de John, le narrateur. Adam et Cathy en eurent que deux : Cal et Aron, des faux jumeaux qui ne ressemblaient fort peu (Abel et Caïn de nouveau). Mais Cathy, emplie de haine, tira sur son époux qui refusait qu’elle le quitte et partit vivre sa propre vie sous d’autres cieux bien plus sombres, abandonnant mari et enfants sans le moindre regret…
De la guerre de Sécession à la Première Guerre mondiale, le lecteur suit le destin de ces deux familles sur trois générations autour desquelles gravitent une foule de personnages, secondaires ou non : Lee, le serviteur chinois d’Adam Trask (un personnage clé) ; Faye, la tenancière de bordel ; mais aussi Abra, Joe, le shérif… représentant soit le bien soit le mal.
Outre l’occasion de nous raconter sa terre natale, Steinbeck décrit la société américaine à la fin du XIXe et au début du XXe et montre, notamment, comment l’individu est perçu par le groupe selon son origine ou sa naissance et le poids des préjugés sur son existence et son parcours : Lee est de la classe des serviteurs alors qu’il est né sur le sol américain et a étudié au sein d’une université américaine ; Samuel, lui, est considéré socialement alors qu’il est né en Irlande et n’a aucun diplôme.
Ces axes de réflexions restent d’actualité six décennies après l’écriture du roman. Une fresque extraordinaire, d’une incroyable modernité. Modernité n’étant d’ailleurs pas le terme le plus approprié car l’histoire pourrait être placée telle quelle à n’importe quelle époque tant ces considérations sont intemporelles.
Un roman d’exception. Un roman comme il y en a peu et qui aurait amplement mérité de figurer dans mon Top 10 si un autre Steinbeck n’y s’était déjà glissé.
Fa-bu-leux !
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| | | pia Zen littéraire
Messages : 6473 Inscription le : 04/08/2013 Age : 56 Localisation : Entre Paris et Utrecht
| Sujet: Re: John Steinbeck Mer 5 Mar 2014 - 14:45 | |
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| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: John Steinbeck Ven 7 Mar 2014 - 10:21 | |
| - pia a écrit:
- Tu t'en sors très bien.
Merci | |
| | | HamsterKiller Main aguerrie
Messages : 544 Inscription le : 25/10/2013 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: John Steinbeck Sam 28 Juin 2014 - 23:16 | |
| Je viens de lire mon premier livre de Steinbeck, des Souris et des hommes. Une simplicité magnifique se dégage de ce texte. Il y a ces paragraphes décrivant une nature jaunie où serpente une rivière, un chemin d'où viennent les vagabonds, et un ranch planté là dans lequel des hommes travaillent, une femme s'ennuie, et où un noir s'enferme, parmis la chaleur paresseuse qui se pose dans la grange. Au dessus flotte un rêve, celui de la ferme qu'on possédera un jours, pour y vivre rentier, libre, et ce rêve n'existe que par l'existence de Lennie, force de la nature aussi solide que simplet, naif, innocent, mais dont l'oreille réceptrice du rêve permet sa réalité momentané pour George son amis, et permet à son cœur de ne pas se durcir par la sécheresse de la solitude.
L'histoire d'une amitié, d'un rêves, des espérances, mis à mort par la tendresse triomphante de l'innocence.
C'est tragique mais c'est une belle histoire !
J'en lirai d'autre du coup. | |
| | | ArturoBandini Sage de la littérature
Messages : 2748 Inscription le : 05/03/2015 Age : 38 Localisation : Aix-en-Provence
| Sujet: Re: John Steinbeck Jeu 19 Mar 2015 - 16:05 | |
| Tendre jeudi... Peut-être un peu trop tendre justement à mon goût, un poil déçu par cette lecture, même si ça reste du Steinbeck, donc excellent. Ce qui me surprend toujours chez lui, c'est la pureté de son style, les mots coulent avec une grande fluidité.
Pour moi, Des souris et des hommes est son plus grand chef-d’œuvre, enfin je n'ai pas encore tout lu de lui, mais ça me semble difficile de l'outrepasser. Les raisins de la colère c'est aussi très fort, La perle j'avais bien aimé également. Il me reste à explorer A l'est d'Eden qui trône sur mon étagère depuis fort longtemps. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: John Steinbeck Sam 19 Déc 2015 - 10:14 | |
| Des souris et des hommes
Alors voilà, je lis partout (ici et ailleurs) « chef-d'oeuvre »… Et certes, j'ai beaucoup aimé le dernier tiers du livre, tout en émotion retenue, où la douceur des héros se voit tragiquement imposer la violence du monde. Mais avant il faut bien se payer cent pages d'exposition sous forme de dialogues poussifs et répétitifs... | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: John Steinbeck Sam 19 Déc 2015 - 11:24 | |
| c'est trop loin pour me souvenir, juste que j'avais aimé, mais moins que les raisins de la colère | |
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| Sujet: Re: John Steinbeck | |
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| | | | John Steinbeck | |
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