Carson McCullers

Carson McCullers est une romancière américaine (née le 19 février 1917 à Columbus, Géorgie (États-Unis), morte le 29 septembre 1967 à Nyack, État de New York). Romancière et nouvelliste de premier plan, elle est la première fille de Marguerite Waters Smith et Lamar Smith.

Bibliographie

Citation :

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1940 Le cœur est un chasseur solitaire, Pages  1, 3, 4, 6, 7
1941 Reflets dans un œil d'or, Pages 1, 2, 3, 4, 6, 8, 9, 11
1946 Frankie Addams, Pages 3, 5, 7, 9, 11
1951 La Ballade du café triste, Pages 9, 11
1961 L'Horloge sans aiguilles, Pages 1
1967 Illuminations et nuits blanches, Pages  3

Citation :

Mise à jour le 26/12/2012, page 11

Que dire…à part que tant de talent et d’amour bridé puis brisé par un corps trop fragile ne l’a pas empêchée, en quatre romans et quelques nouvelles, de dire l'essentiel sur l'amour et la solitude…je lui laisse donc la parole sur la façon qu’elle avait d’appréhender son métier

Carson McCullers a écrit:

La nature même de sa profession fait de l'écrivain un rêveur, et un  rêveur conscient. Sans amour, sans cette intuition qui vient de l'amour, un être humain pourrait-il prendre la place d'un autre? Il faut qu'il imagine, et l'imagination entraîne humilité, amour, courage. Comment donner vie à un personnage sans amour, et sans ce combat qui va de pair avec l'amour? (1959)

Le cœur est un chasseur solitaire :
Dans le sud profond des États-Unis, Biff, un patron de restaurant, offre souvent des verres à ses « clients », même de fraîche date et de rentabilité douteuse. Mais Biff fait bien plus que cela, il les écoute et même il les entend !
Un sourd-muet, qui ne peut pas parler (personne ne connaît le langage des signes donc il cache ses mains) et se contente d'observer, un socialiste, une fillette folle de musique et un médecin noir déçu par ses propres enfants trop soumis et acceptant  leur condition humiliée, viennent lui parler.

Les grandes émotions sont muettes, l’amour incarne beaucoup de formes et ce dernier est un excellent remède contre les effets néfastes de la solitude ; voilà de quoi parle ce roman tout en sensibilité…l’effleurement d’une plume…

L'Horloge sans aiguilles (son dernier roman – 1961):
Toujours dans notre sud profond, 2 hommes - un pharmacien rongé par une maladie incurable et un vieux juge tenaillé par le souvenir du Sud d'autrefois - font route vers la mort mais séparément, chacun dans sa solitude.
A côté d’eux 2 adolescents se liés d’amitié mutuelle mais ambivalente, sans compter qu’ils sont de couleurs de peau différentes…une sorte d’évolution générationnelle optimiste de nos solitudes?
Mais les pièges de la société sont vicieux et prennent tant de forme différente…

Beaucoup de tendresse dans ce livre testament…et de cruauté aussi…avec la mort au bout du chemin…Pour qui, pour quoi ???

sousmarin a écrit:

Le cœur est un chasseur solitaire :
Dans le sud profond des États-Unis, Biff, un patron de restaurant, offre souvent des verres à ses « clients », même de fraîche date et de rentabilité douteuse. Mais Biff fait bien plus que cela, il les écoute et même il les entend !
Un sourd-muet, qui ne peut pas parler (personne ne connaît le langage des signes donc il cache ses mains) et se contente d'observer, un socialiste, une fillette folle de musique et un médecin noir déçu par ses propres enfants trop soumis et acceptant leur condition humiliée, viennent lui parler.

Les grandes émotions sont muettes, l’amour incarne beaucoup de formes et ce dernier est un excellent remède contre les effets néfastes de la solitude ; voilà de quoi parle ce roman tout en sensibilité…l’effleurement d’une plume…

Je ne sais pas pourquoi, ce résumé me fait penser au film Bagdad café, où plusieurs "exclus" de la société se retrouvent au fin fond du monde, et se reconstruise une famille.

(Je sais que je déterre un sujet assez ancien, et ce pour ne pas dire grand-chose, je ne sais pas si c'est mal vu ici...)

Je n'ai pas encore lu cet auteur, mais il y a quelques temps que j'y pense, elle est inscrite dans mes petites listes, et je dois dire que ces informations supplémentaires m'ont donné envie de me mettre sérieusement à cette recherche. Dans le dictionnaire ils ne donnaient pas énormément d'informations, ils disaient juste qu'elle avait été énormément influencée par Freud et que ses romans traitaient principalement de la solitude de l'être humain.

bonne idée de déterrer

c'est beau, c'est sombre, assez dur... moi ça me fait un peu peur, si c'est le mot... ce n'est pas anodin comme lecture...

c'est un peu bête, j'ai un peu enfermé ça dans un coin (le deuxième effet ne pas mélanger avec les histoires à refermer)... il y a Reflets dans un oeil d'or aussi.

Citation :

Reflets dans un oeil d'or est le récit des abîmes. Ceux de l'âme et de l'instinct, qui précipitent les personnages dans le drame. Dans un fort du Sud américain, un meurtre est commis : drame passionnel dirait-on d'abord. Le capitaine Penderton tue le soldat Williams qu'il trouve une nuit près de sa femme endormie. Ajoutons qu'en fond se déroule une seconde tragédie. La femme du commandant Langdon meurt de chagrin en découvrant qu'il est l'amant de ladite femme du capitaine. Mais dans les romans de McCullers, la réalité n'a que l'apparence de la banalité. Comme Camus, la jeune écrivain s'intéresse à ce moment où, tels des pantins, les personnages n'obéissent plus qu'à la ficelle de l'impulsif. Alors surgit le tragique, soudaine et violente irruption du mal, inhérent à la condition humaine.

Reflets dans un oeil d'or (1941) est le second roman de Carson McCullers, après Le Coeur est un chasseur solitaire (1940), qui la révéla. Il fut porté à l'écran par John Huston et interprété par Elisabeth Taylor et Marlon Brando. --Laure Anciel

cherché le film l'autre jour mais pas trouvé...

c'est très beau Carson Mc Cullers, j'aime beaucoup, un peu tordu quand même... un peu chamboullant, dans le genre écriture de femme.

sousmarin a écrit:

L'Horloge sans aiguilles (son dernier roman – 1961):
Toujours dans notre sud profond, 2 hommes - un pharmacien rongé par une maladie incurable et un vieux juge tenaillé par le souvenir du Sud d'autrefois - font route vers la mort mais séparément, chacun dans sa solitude.
A côté d’eux 2 adolescents se liés d’amitié mutuelle mais ambivalente, sans compter qu’ils sont de couleurs de peau différentes…une sorte d’évolution générationnelle optimiste de nos solitudes?
Mais les pièges de la société sont vicieux et prennent tant de forme différente…

Beaucoup de tendresse dans ce livre testament…et de cruauté aussi…avec la mort au bout du chemin…Pour qui, pour quoi ???

L'Horloge sans aiguilles ,
je prends note
déjà le titre me questionne


citation
''La mort est toujours la même,
et chacun, pourtant, meurt de sa propre mort.''

Je ne savais pas que le film Reflets dans un œil d'or (Reflections in a Golden Eye) réalisé par John Huston avait été adapté du roman éponyme de Carson McCullers. Je n'ai jamais pu voir la fin de ce film, une ambiance très malsaine, névrotique et parfois hystérique, s'en dégage. Les personnages joués par Marlon Brando et Elizabeth Taylor sont irritants au possible bref j'ai beaucoup de mal avec ce film
Je me demande si la lecture du roman suscitera en moi les mêmes sentiments

Citation :

ambiance très malsaine, névrotique et parfois hystérique

tout à fait possible.... l'irritation en moins ?

sentinelle a écrit:

Je me demande si la lecture du roman suscitera en moi les mêmes sentiments

Je trouve que tout comme pour Paula Fox - lire Carson McCullers demande souvent 'le bon moment' parce qu'il y a souvent une tristesse dans leurs livres qu'on a du mal à 'vivre' si on n'est pas dans la bonne humeur.
En tout cas elles sont douées toutes les deux à créer des sentiments forts - et de les montrer par une écriture 'crue'..

sentinelle a écrit:

Je ne savais pas que le film Reflets dans un œil d'or (Reflections in a Golden Eye) réalisé par John Huston avait été adapté du roman éponyme de Carson McCullers. Je n'ai jamais pu voir la fin de ce film, une ambiance très malsaine, névrotique et parfois hystérique, s'en dégage. Les personnages joués par Marlon Brando et Elizabeth Taylor sont irritants au possible bref j'ai beaucoup de mal avec ce film
Je me demande si la lecture du roman suscitera en moi les mêmes sentiments

Ca m’étonnerait.
Le choix de Marlon Brando n’était pas judicieux pour le personnage qui, dans le livre, n’est pas malsain mais complètement contrôlé par ses impulsions, sans volonté, ailleurs…pas du tout le profil. Elizabeth Taylor n’est pas au mieux de sa forme non plus et en fait trop, beaucoup trop…
L’impuissance et la soumission, pour l’Amérique de l’époque, n’étant pas vendeur…

Ce livre, en fait, nous entraîne jusqu’au bout de la passion, amoureuse en l’occurrence, et de sa force destructrice irrésistible.

PS : Pour le livre, la traduction française édulcore la version originale.

J'aime bien en général Marlon Brandon mais pas dans ce film, ni Elizabeth Taylor d'ailleurs. Ils surjouent comme tu le dis si bien et cela donne vraiment un côté too much au film. Tous ces sentiments jetés à la figure, très peu pour moi.

Je vais essayer de me procurer le roman

kenavo a écrit:

sentinelle a écrit:

Je me demande si la lecture du roman suscitera en moi les mêmes sentiments

Je trouve que tout comme pour Paula Fox - lire Carson McCullers demande souvent 'le bon moment' parce qu'il y a souvent une tristesse dans leurs livres qu'on a du mal à 'vivre' si on n'est pas dans la bonne humeur.
En tout cas elles sont douées toutes les deux à créer des sentiments forts - et de les montrer par une écriture 'crue'..

C’est fort, parfois cruel et dur, mais je ne qualifierais pas ses livres de tristes…ils nous montrent tels que nous sommes, sans édulcorer nos mauvais côtés mais sans fermer aucune porte, bien au contraire.

Le message de McCullers me semble être : La situation n’est pas brillante mais tout peut s’arranger, si nous le voulons vraiment…

Citation :

Je trouve que tout comme pour Paula Fox - lire Carson McCullers demande souvent 'le bon moment' parce qu'il y a souvent une tristesse dans leurs livres qu'on a du mal à 'vivre' si on n'est pas dans la bonne humeur.
En tout cas elles sont douées toutes les deux à créer des sentiments forts - et de les montrer par une écriture 'crue'..

Pour Paula Fox, je te rejoins totalement Kenavo.
J'avais commencé Côte Ouest mais il y avait trop de "désenchantements" dans ce roman, trop en tout cas pour moi à ce moment là de ma lecture. A reprendre une prochaine fois, lorsque je serai au mieux de ma forme

sousmarin a écrit:

C’est fort, parfois cruel et dur, mais je ne qualifierais pas ses livres de tristes…ils nous montrent tels que nous sommes, sans édulcorer nos mauvais côtés mais sans fermer aucune porte, bien au contraire.

Disons que je ne veux pas éviter ce sentiment - mais pour moi cette puissance - cruel et dur - provoque chez moi un sentiment de tristesse.. et pour lire des livres pareils (et les apprécier, parce que cette écriture peut être appréciée), je trouve qu'on doit être dans un bon moment.
Je me rappelle ma lecture de divers romans de Carson McCullers - et il est sûr qu'ils me sont en bonne mémoire à cause de l'atmosphère qu'elle est capable à créer

sentinelle a écrit:

Je vais essayer de me procurer le roman

Je viens de réaliser que j’ai en fait pas encore lu celui là.. alors je te rejoins dans cette lecture

J'avais adoré Le coeur est un chasseur solitaire, j'ai emprunté Reflets dans un oeil d'or.
Je ne la qualifierai pas de triste non plus, c'est terriblement réaliste, elle refuse de nous raconter comme à des gosses de mensonges rassurants, comme le font tellement d'auteurs, elle refuse à son lecteur ce genre de petits plaisirs qui augmente le nombre de ventes, et l'écriture est à proprement géniale, et à mon sens cela est le plus essentiel et fait passer tout.

Reflets dans un œil d’or

Citation :

Présentation de l'éditeur
« Il y a un fort, dans le Sud, où il y a quelques années un meurtre fut commis. Les acteurs de ce drame étaient deux officiers, un soldat, deux femmes, un Philippin et un cheval.
Le soldat dans cette affaire était Elgé Williams. Souvent, à la fin de l’après-midi, on pouvait le voir assis seul sur l’un des bancs qui bordaient le chemin devant la caserne. C’était un joli endroit, où une longue rangée double de jeunes érables dessinait des ombres fraîches, délicates, frissonnant au vent… »

Je ne sais pas comment mon avis aurait été si je n'avais pas fait des recherches après que j'ai vu que Carson McCullers a dédicacé ce livre à Annemarie Schwarzenbach.
Probablement j'aurais écris une phrase comme la critique américaine lors de la sortie du film: Ici, il n'y a même pas le cheval qui est normal
Mais - j'ai lu cette dédicace et je me suis mis à la recherche de leur relation et je crois que cela a bien influencé ma lecture.
Surtout que j'avais lu la citation de Carson McCullers auprès des amis sur Annemarie Schwarzenbach: Elle avait un visage dont je savais qu'il ne me laisserait jusqu'à la fin de mes jours plus tranquille.
Une phrase semblable apparaît dans le livre.
Annemarie Schwarzenbach a dit après la sortie de ce livre qu'elle reconnaissait son amour fou pour Erika Mann dans la description de l'amour de Penderton pour le soldat Williams.
Et tout comme Penderton ne peut pas délaisser ses sentiments pour Williams, Annemarie Schwarzenbach va retourner chez Erika en Europe et Carson reste avec le coeur brisé de ce coup de foudre...

Comme Sentinelle a mentionné le film, j'ai essayé de me souvenir de l'avoir vu - mais aucune image n'est venu.. jusqu'au début du livre.. là - oui.. je voyais Elizabeth Taylor.. et donc je l'ai en effet vu. Mais à part que je sais encore que je trouvais que 'la' Taylor a interprété cette femme à la merveille - naïve, égoïste, ..- le film n'est vraiment pas à la hauteur.

Et concernant le roman? C'est adorable que Carson McCullers a été 50 ans en avance à son temps.. mais dans le temps elle n'a pas pu convaincre le public avec cet amour homo érotique et aujourd'hui les sentiments des protagonistes semblent un peu pathétique...