Pascal Garnier

Contente que Chappy ait aimé son dernier

monilet a écrit:

Les Nuisibles
Du Garnier pur jus. Une gouaille légère, juste ce qu'il faut pour plaire : plus serait trop. Une peinture de l'humanité avec juste ce qu'il faut de noir pour être réaliste.
L'art de sortir du néant une histoire "de rien", banale, pour l'incarner sous nos yeux, de sorte qu'elle prend toute la place. Du Garnier, je vous dis.

Bien résumé Monilet!

Ah ...ça fait toujours très plaisir de voir son fil réactivé

D'autant que j'ai acheté 2 romans aux Etonnants Voyageurs: A26 et La solution esquimau

Je viens de terminer "Comment va la douleur?"

Monilet à trouvé les mots qui conviennent à mon commentaire: légereté, fraicheur, finesse d'analyse des personnages...
Un vrai petit régal ce livre !

Madame B. a écrit:

Lune captive dans un oeil mort

Ce roman dénonce les dérives de notre société qui privilégie le repli sur soi. Il choisit pour sa démonstration de décrire un "village" surveillé pour personnes du "3ème âge" dans le sud de la France avec des maisons bâties sur le même modèle, avec gardien, grilles qui empêchent les intrusions, avec l'interdiction de recevoir les enfants plus de 15 jours par an, pas de possibilité d'avoir des animaux domestiques. Le paradis sur terre qui ne va pas tarder, comme on s'en doute, à devenir un enfer, un "bonheur" aseptisé qui va virer au cauchemar dans un huis-clos oppressant.
A ses talents d'observateur, Garnier ajoute une écriture ironique et une bonne dose d'humour noir qui parvient tour à tour à nous faire rire, à nous glacer, à nous faire réfléchir.
Indispensable!

Excusez moi, mais je n'ai pas vu d'humour noir là dedans, juste un peu d'humour anecdotique, à faire bailler.

Lucretius a écrit:

Excusez moi, mais je n'ai pas vu d'humour noir là dedans, juste un peu d'humour anecdotique, à faire bailler.

excuses accordées, pas de problèmes là dessus
mais à chacun son point de vue sur un livre.. moi je n'ai rien trouvé dans ce livre qui m'a fait bailler, au contraire, j'aime sa façon de construire des histoires un peu hors norme..

Ce qui me gêne ce n'est pas qu'on apprécie plus ou moins, mais c'est vraiment qu'on n'y voit pas la même chose. Je suis vraiment surpris qu'on parle d'humour noir, type d'humour dont je raffole, et avec lequel je suis bon public ; ici je n'en ai pas vu de trace, pas même l'ombre d'une intention. Etais je trop fatigué et maussade pendant ma lecture?

Lucretius a écrit:

Etais je trop fatigué et maussade pendant ma lecture?

peut être.. mais peut être tes lectures de romans avec humour noir sont plus approfonies - en tout cas si je peux parler de mon cas, je n'en lis pratiquement pas.. pour ne pas dire - jamais.. donc - ma conception de 'humour noir' est en effet ce que Pascal Garnier arrive à faire: il commence ses histoires sur un ton tout gentil pour claquer au plus fort par après.. et n'importe le malheur des gens.. même la mort.. laisse le lecteur avec un sourire

Donc il faut que je termine le roman : mais je trouve qu'il reste très longtemps sur le ton gentillet (j'en ai lu les trois quarts environ). Je préfère quand ça grince méchamment tout de suite, comme chez Régis Jauffret.

Lucretius a écrit:

Donc il faut que je termine le roman : mais je trouve qu'il reste très longtemps sur le ton gentillet (j'en ai lu les trois quarts environ). Je préfère quand ça grince méchamment tout de suite, comme chez Régis Jauffret.

j'ai pensé que tu avais terminé.. alors à ce moment - oui! faut le terminer! Et c'est vrai - il garde -presque- tout son feu pour les dernières pages.. mais à ce moment c'est tellement .. fort.. que cela est justifié - en tout cas pour moi
parce qu'il arrive à faire "monter le son" si délicatement et presque invisiblement.. le moment que cela explose, faut se préparer

en plus - avec lui, faut pas oublier qu'il adore décrire des gens.. des petites manies des gens.. si nous -lecteurs- on parle de 'humour noir' - ce n'est à mon avis pas tout à fait la cible pour laquelle il écrit..
je l'ai rencontré au Festival Etonnants Voyageurs et notamment eu la chance d'avoir une conversation plus longue que 'signature s.v.p.' - et à ce moment j'ai vraiment pu constater que l'homme Pascal Garnier est intéressé par les gens, leurs petits destins, il est constamment en train de 'noter, faire des notes'.. et l'auteur Pascal Garnier mélange ces histoires vers la fin avec une bonne dose de 'noir'..

Le Grand Loin

Citation :

Présentation de l'éditeur
Père placide et d'humeur conciliante, voilà Marc parti vers le sud avec sa fille Anne qu'il vient d'enlever à son hôpital psychiatrique pour le week-end. Mais la petite escapade tourne bientôt à la cavale. Anne ne veut plus rentrer, surtout pas à l'asile. Elle veut aller loin, très loin, le plus loin possible. Constellée d'incendies bizarres et semée de cadavres, la drôle d'équipée se transforme vite en un hallucinant road-movie. Avec férocité, avec fragilité aussi, les personnages de Pascal Garnier s'accrochent à leurs rêves naïfs ou dérisoires, en éclopés de la solitude fuyant le réel pour davantage s'y perdre. Ange du mal déguisé en cordon bleu ou en tueur à gages flapi, ce sont décidément des gens comme vous et moi, des monstres candides en proie à leur plus chère folie.

étrange qu'une telle faute arrive chez Zulma.. la 4e de couverture qui donne l'impression que celui qui l'a rédigé n'a pas bien lu le livre.. ce n'est pas Anne qui ne veut plus rentrer, mais c'est Marc qui a envie de continuer le voyage.. rester avec sa fille.. voir plus loin...
Mais sinon le résumé est assez cohérent

Pascal Garnier est toujours là où on ne l'attend pas.. et avec son dernier livre il m'a -encore une fois- montré qu'il peut toujours s'inventer à nouveau et montrer à son lecteur les fins fonds de quelques âmes bien bouleversées.

Je l’ai suivi dans cette histoire parce que je voulais savoir.. je ne pouvais pas m’imaginer où il voulait en venir et comme toujours avec lui, il m’a amené à une fin qui n’était pas dans mon plan, vraiment pas.

C’est plus déconcertant comme d’habitude, c’est plus étrange comme dans ses derniers livres.. peut être aussi un peu plus ‘mélancolique’. Mais j’adore les moments qu’il crées, les images qu’il nous fait vivre.. donc, plus rien à dire d’autre, seulement: j’ai passé un très bon moment.

Lucretius a écrit:

Donc il faut que je termine le roman : mais je trouve qu'il reste très longtemps sur le ton gentillet (j'en ai lu les trois quarts environ). Je préfère quand ça grince méchamment tout de suite, comme chez Régis Jauffret.

Ah oui Lucretius! Il faut finir les romans, surtout chez Garnier, avant de donner un avis définitif!

kenavo a écrit:

Je l’ai suivi dans cette histoire parce que je voulais savoir.. je ne pouvais pas m’imaginer où il voulait en venir et comme toujours avec lui, il m’a amené à une fin qui n’était pas dans mon plan, vraiment pas.

Là encore j'ai l'impression qu'il s'amuse avec le lecteur et le balade jusqu'à la dernière minute. C'est ça qui me plait tant chez lui, cette apparente décontraction : Redoutable!

Merci pour ton commentaire Kena. J'ai toujours peur de finir par être déçue- à force- mais il n'en n'est jamais rien pour l'instant! Je vais donc me le procurer

aériale a écrit:

Là encore j'ai l'impression qu'il s'amuse avec le lecteur et le balade jusqu'à la dernière minute.

la toute dernière

aériale a écrit:

J'ai toujours peur de finir par être déçue- à force- mais il n'en n'est jamais rien pour l'instant! Je vais donc me le procurer

je pense que tu vas aimer..


et puisqu'on a parlé d'humour.. il en met cette-fois beaucoup dans les dialogues de père-fille

un exemple qui va me rester en mémoire.. mais il y en a plein d'autres:

- Tu veux vraiment retourner à l'hôpital?
- T'as mieux à me proposer?
- Tu connais Agen?
- Agen?... C'est où?
- Au sud, sud-ouest.
- Qu'est-ce qu'il y a, là-bas?
- Des pruneaux.
Il avait répondu sans réfléchir, tête baissée, traçant du bout du pied des lignes parallèles dans le sable.
- T'es constipé?

Voici ce qu'écrit aujourd'hui Georges Flipo sur son blog. Je suis très triste. Un de mes auteurs préférés. Je l'avais rencontré.

"Pascal Garnier est décédé. C'était un des meilleurs nouvellistes francophones. Est-ce parce qu'il était nouvelliste que l'on en parle si peu ? S'il y a un paradis pour les écrivains, est-ce que, là aussi, il y aura une file d'entrée privilégiée pour les romanciers ? La disparition de Pascal Garnier est une mauvaise nouvelle pour les nouvellistes français : nous ne sommes pas si nombreux à écrire et publier régulièrement des nouvelles. Encore moins nombreux quand il s'agit de le faire avec la sensibilité de Pascal Garnier. Il faisait honneur à la nouvelle. Lisez-le, il n'est pas trop tard."

monilet a écrit:

Voici ce qu'écrit aujourd'hui Georges Flipo sur son blog. Je suis très triste. Un de mes auteurs préférés. Je l'avais rencontré.

"Pascal Garnier est décédé. C'était un des meilleurs nouvellistes francophones. Est-ce parce qu'il était nouvelliste que l'on en parle si peu ? S'il y a un paradis pour les écrivains, est-ce que, là aussi, il y aura une file d'entrée privilégiée pour les romanciers ? La disparition de Pascal Garnier est une mauvaise nouvelle pour les nouvellistes français : nous ne sommes pas si nombreux à écrire et publier régulièrement des nouvelles. Encore moins nombreux quand il s'agit de le faire avec la sensibilité de Pascal Garnier. Il faisait honneur à la nouvelle. Lisez-le, il n'est pas trop tard."

Je suis attérée. Très très triste.
Je l'avais aussi rencontré à un show case à la Fnac de Nice et il avait été très disponible, simple, modeste. Un type bien vraiment...
A la fin de notre petit échange il m'avait même donné sa carte avec adresse e.mail et tel si je voulais le joindre pour une présentation de son livre Comment va la douleur à notre groupe de lectrices, sans chichis, comme ça...Je n'ai jamais osé le faire mais j'ai gardé sa carte.
A la fin il avait dédicacé le roman avec ces mots "Un jour nous n"aurons plus jamais mal aux dents". Boutade, ironie, ces mots qui lui allaient si bien.

Tristesse ce matin.

aériale a écrit:

Tristesse ce matin.

je vous rejoins dans cette tristesse..
tout comme vous je l'avais rencontré l'année dernière lors du festival à Saint Malo et je rejoins Aériale sur ses impressions - disponible, simple, modeste..