Rencontres littéraires nordiques

coline a écrit:

Il y a un fil pour les maisons d'édition, ça tombe bien!

Je posterai donc un message dessus, ce sont les éditions Anarchasis. J'ai beaucoup aimé la présentation qu'en a fait son fondateur.

quelle folle journée alors

Je voudrais faire un petit commentaire au sujet des "papattes" d'Animal, cette espèce de lourdeur dont il fait souvent allusion je trouve.

Contrairement à sa photo sur le trombi, il est très souriant. Plein de qualités. Attentionné, prévenant...un vrai gentil quoi

ben oui, je suis gentil !

remarque en passant à propos d'une anecdote racontée hier, de la littérature nordique, du peu que j'en connais, et d'exercices de cours d'anglais... je crois bien que c'était inspiré de passages de la trilogie de Dina dont parle Chatperlipopette (brrrrrr....)

animal a écrit:

et puis on apprend des choses... sentinelle serait la maman de marie-laure

MarieLaure :
Sentinelle :

animal a écrit:

ben oui, je suis gentil !

remarque en passant à propos d'une anecdote racontée hier, de la littérature nordique, du peu que j'en connais, et d'exercices de cours d'anglais... je crois bien que c'était inspiré de passages de la trilogie de Dina dont parle Chatperlipopette (brrrrrr....)

J'ai rien compris

animal a écrit:

ben oui, je suis gentil !

...le gendre idéal

eeeeuuuuh ... ça reste à prouver :mrgreen:

tu étais peut être en train de courir après ta helena quand je racontais ça : mon père qui a lu un peu de nordique et a été mon professeur d'anglais pendant deux ans, s'inspirait parfois de ses lectures pour préparer ses exercices de grammaire ou orthographe... d'où un aperçu assez effroyable de ce que pouvait cacher ces livres venus du froid... c'était soft certes, techniquement, mais on pouvait faire des suppositions

Ah ah, c'était donc ça ces mystérieuses sources d'exercices .

merci pour votre compte rendu espèce de tentateurs !!!

Suite du compte-rendu. Cette fois-ci celui des tables rondes et rencontres avec les auteurs, le dimanche après-midi. Je retranscris mes notes toutes gribouillées, excusez les répétitions...


J’ai d’abord assisté à une table ronde sur le Polar nordique, animée avec humour par Gérard Meudal, traducteur et journaliste au Monde des livres.
Y participaient les romanciers Leif Davidsen (Danemark), Gunnar Staalesen et Kjell Ola Dahl (Norvège) ,Arni Thorarinsson (Islande) et son traducteur Eric Boury.
Comment expliquer le succès inattendu et monumental du polar nordique en France ? Bien sûr cette question a été la 1e posée …Nos auteurs ont avancé leurs interprétations, avec souvent un humour particulier et assez pince-sans-rire (l’humour nordique ???).

Pour Gunnar Staalesen , le polar serait une invention norvégienne. En 1840, un certain Maurice Christopher Hansson (pas du tout sûre de l’orthographe) aurait ainsi publié un récit intitulé « Le meurtre du constructeur de machines », soit deux ans avant le Double assassinat dans la rue Morgue de Edgar Allan Poe (considéré comme le 1er roman policier moderne). Il évoque aussi la (sympathique) tradition norvégienne d’offrir des livres à Pâques et raconte une anecdote montrant l’intérêt de ses compatriotes pour ce genre littéraire :
Dans les années 30, la sortie d’un policier intitulé « L’attaque du train de Bergen » a fait les gros titres dans la presse, à tel point que les gens ont cru que le vrai train de Bergen avait été attaqué.

Arni Thorarinsson nous apprend qu’il y a 1500 sorties de livres par an (dont 800 pour Noël) en Islande, chiffre énorme pour un pays comptant 300 000 habitants. Il précise cependant qu’une bonne partie de ces livres n’est pas lue…
Il nous explique que le roman policier islandais est vraiment apparu il y 10 ans à peine. Auparavant il était même si mal considéré que les rares auteurs se cachaient derrière des faux noms et, je cite, « mouraient généralement alcooliques »... Pour Thorarinsson, le polar islandais résulte de l’assimilation par ses compatriotes d’une "somme d’œuvres européennes et américaines". Gérard Meudal souligne en plaisantant qu’il s’agit alors d’un des effets de la mondialisation.

On peut retenir de cette table ronde que ce succès serait en partie dû au fait qu’en plus d’une intrigue bien ficelée, les polars nordiques offrent une radioscopie de la société très précise, le détective pouvant explorer tous les milieux, des hautes classes jusqu’aux tréfonds de la société.
C’est que prenant à contre-pied le fameux "modèle scandinave" brandi si volontiers en exemple par nos dirigeants, ces auteurs décrivent dans leurs polars les malaises et blessures des sociétés nordiques. Ce sont les relations Est-Ouest chez Leif Davidsen, les zones d’ombre de l’histoire norvégienne (2e guerre mondiale) chez Staalesen et Kjell Ola Dahl, et le chamboulement de cette société suite à l’arrivée de la manne pétrolière…

Mais le mystère demeure quand même sur un tel engouement...

Je te remercie Nézumi pour ces indications, les liens et tout
Je voulais vous dire à tous qu'à ce saln, j'ai acheté L'épouse inconnue de Leif Davidsen, un polar qui semble pas mal ...dès que je l'aurais fini, je vous le propose au cerclage

Deuxième partie et deuxième table-ronde, cette fois-ci consacrée à la saga islandaise et à laquelle devait participer Régis Boyer, éminent spécialiste et traducteur de la littérature nordique ancienne et moderne.
Je dis « devait », car au bout de 20 minutes, un des organisateur des Rencontres vient nous annoncer que Boyer aura un certain retard. Il meuble alors en interrogeant Frantz Olivié, directeur des éditions toulousaines Anacharsis. Celui-ci va nous présenter sa démarche éditoriale et quelques sagas nordiques qu’il édite, des sagas dites « mensongères », relatant les aventures de personnages imaginaires et non historiques.
. Son intervention est vraiment intéressante et je posterai au sujet de cette maison d’édition dans le fil dédié.

Les minutes passent et on nous apprend que Boyer ne viendra probablement plus , à la grande déception de ses fans venus en nombre. Nos organisateurs improvisent alors en invitant à la table les trois auteurs islandais encore présents sur les lieux (c'est à dire au bar ^^) pour qu’ils nous parlent de leurs liens avec cette tradition de leur pays.

Arni Thorarinsson avoue avoir peu à dire sur le sujet, mais souligne que dans le polar comme dans la saga, il est question d’un conflit entre l’ordre et le chaos.

Kristin Omarsdottir dit qu’elle lit deux à trois sagas par an mais le reste de son intervention est assez confus…

Le plus intéressant et prolixe sera le fort sympathique Einar Mar Gudmundsson (intervenu la veille).
Il rapproche le style « court et resserré » de la saga, qui amène le lecteur à lire entre les lignes, de celui d’Hemingway. Ce dernier disait d’ailleurs qu’une histoire était comme un iceberg, immergée à 90%.
Pour Gudmundsson, chaque auteur islandais tente d’abord de se dégager de la tradition, pour finalement y revenir.
Selon lui, les écrivains modernes réinterprètent la tradition avec des éléments actuels. Le réalisme magique (mélange réalité et tradition orale), l’équilibre entre le comique et le tragique, un certain humour « grotesque et laconique » sont des choses que partagent littératures islandaises moderne et ancienne.
Gudmundsson ajoute que les auteurs modernes peuvent beaucoup apprendre des auteurs de sagas du 13e siècle, écrivains virtuoses qui n’ « étalaient pas leur technique » et restaient anonymes. Il conclut avec un humour vachard que beaucoup de ses confrères devraient s’inspirer de ce dernier point.

Vala. C’est tout ce dont je me souviens…

Nezumi notre deuxième super reporter après Aériale sur Parfum de Livres

Merci pour ce compte-rendu Nezumi

Bravo et merci Nezumi!