Arto Paasilinna [Finlande]

Arabella a écrit:

Quand même, la moitié du livre a été divertissante, j'ai même pas mal ri à certains passages. Mais je pense que je vais faire comme toi et abandonner aussi. Mais j'avais celui-ci dans ma PAL, et comme je suis dans la grande opération de vidage de ladite PAL, voilà.

Si quelqu'un le veut, je peux l'offrir. Envoyez un MP.

Vidage de PAL et de pile de livres lus moyens?

Si j'ai bien compris ta question, tu voudrais des chiffres ?
Je préfère le faire en fin de mois, ce sera plus significatif. Le bilan mensuel en quelque sorte. Je comptais le faire.

La douce empoisonneuse

Où les tribulations d’une mamie bien sous tout rapport voulant échapper aux menées malfaisantes de trois pieds nickelés, plus bêtes que méchants, abrutis par l’alcool et l’abus de stupéfiants.
J’ai beau coup ri tout au long de cette lecture facile, agréable mais un peu prévisible. J’avais déjà lu il y a longtemps la forêt des renards pendus et j’ai retrouvé avec plaisir la même atmosphère.
Idéal pour se reposer les méninges entre deux lectures ardues !

Je suis exactement du même avis que toi GGG.

Une mamie récalcitrante, ça pourrait me plaire.  

Heyoka a écrit:

Une mamie récalcitrante, ça pourrait me plaire.  

La Douce empoisonneuse, j'avais été un petit peu déçu parce que je m'attendais à quelque chose de plus délirant que ce que c'est finalement.
J'avais en tête (à tort, bien sûr), le film Tueurs de dames (Alexander Mackendrick, 1955, dont les frères Coen ont fait un remake, Ladykillers).

Le meunier hurlant



Gunnar Huttunen est meunier. Arrivé du sud du pays, il a acheté un moulin en ruine qu’il a restauré avec courage et savoir-faire. Un hercule, dur au travail, besogneux et habile de ses mains, tel est le nouvel arrivant.

L’homme est sympathique bien qu’un peu haut en couleur. Quand l’excitation le prend, que ses nerfs sont soumis à une épreuve sortant de l’ordinaire (que l’épreuve soit gaie ou rude) il éprouve le besoin de hurler. Hurler si fort que les chiens se joignent à lui en un concert assourdissant qui tient tout le village éveillé jusqu’au petit matin. Son habitude de singer les animaux de la taïga le marginalise encore davantage. On le traite avec une certaine condescendance : un homme pas tout à fait comme nous autres, n’est-ce pas ?

Bientôt, les relations s’enveniment. Ces hurlements deviennent pénibles. Ferme-la Gunnar ! Tu es bien gentil, mais laisse nous dormir en paix (ou bien il t’en coûtera). Le meunier promis, mais chassez le naturel, il reviendra au galop. Désormais prévenu contre lui, les habitants du village prirent ombrage de son indépendance qu’ils prirent pour du dédain, du mépris. Cet homme qui n’était même pas d’ici pouvait-il n’en faire qu’à sa tête sans tenir compte des convenances, des us et des coutumes ?

Seuls le gardien de la paix Portimo et la conseillère horticole Sanelma Käyrämö – sa petite amie – lui restèrent fidèles. Tous les autres n’eurent bientôt plus d’autre idée que d’envoyer le meunier à l’asile psychiatrique d’Oulu, plus au sud sur le Golfe de Botnie.

A la lecture des aventures de Gunnar, on s’aperçoit rapidement que le meunier n’est pas le plus fou de la bande. La plupart des personnages trainent leurs lots de bizarreries, de marottes et autres comportements loufoques, aberrants voire névrotiques. Et ce sont les médecins qui semblent les plus atteints. Tous fous, mais de différentes manières. Et le tort du meunier hurlant est d’être original dans ses atteintes.

Un conte nordique empreint d’une grande sensibilité. Des personnages attachants ou repoussants mais toujours parfaitement campés par l’auteur qui mêle habilement une certaine outrance humoristique à sa recette. La sauce prend immédiatement : le lecteur plonge avec volupté au cœur de cette forêt de Laponie, ces rivières poissonneuses, cette nature sauvage et glacée au-dessus de laquelle le soleil estival brille près de 24 heures par jour.

Un nouveau très bon moment de lecture.

Mince, vous conseillez tous de ne pas commencer par Le Cantique de l'apocalypse joyeuse...
C'est malheureusement celui-là qu'on m'a offert.

Ton rôle est le suivant : nous (re)convertir en masse.

Harelde a écrit:

Quand l’excitation le prend, que ses nerfs sont soumis à une épreuve sortant de l’ordinaire (que l’épreuve soit gaie ou rude) il éprouve le besoin de hurler. Hurler si fort que les chiens se joignent à lui en un concert assourdissant qui tient tout le village éveillé jusqu’au petit matin. Son habitude de singer les animaux de la taïga le marginalise encore davantage. On le traite avec une certaine condescendance : un homme pas tout à fait comme nous autres, n’est-ce pas ?

un conte nordique empreint d’une grande sensibilité.

Original. ça me plait bien un homme qui hurle pour changer! tout ce qui vient de Scandinavie me fascine en ce moment. A croire que j'ai des ancêtres scandinaves...Et pourtant!

Heyoka a écrit:

Mince, vous conseillez tous de ne pas commencer par Le Cantique de l'apocalypse joyeuse...
C'est malheureusement celui-là qu'on m'a offert.

Tu peux le lire mais il faut que tu lises tout de suite autre chose de lui. Parfois on reste coincé sur une mauvaise impression alors que d'autres livres nous auraient enchanté!

A noter que la Finlande ne fait pas partie de la Scandinavie, sauf au sens large (mais alors on ajoute aussi l'Islande...)
C'est d'ailleurs pour ça que le fil avait été renommé 'littérature nordique', c'est plus vaste.

eXPie a écrit:

A noter que la Finlande ne fait pas partie de la Scandinavie, sauf au sens large (mais alors on ajoute aussi l'Islande...)
C'est d'ailleurs pour ça que le fil avait été renommé 'littérature nordique', c'est plus vaste.

Très bien disons culturellement et Historiquement? Disons alors que je suis intéressée par ce qui est nordique? Disons qu'habitant aux Pays-bas je me sens assez proche des pays Nordiques. je me rapproche, je me rapproche.

Je ne savais pas trop où poster... BD... annonce de nouveautés...
Enfin voilà : un nouveau Paasilinna sort en janvier, mais ce coup-ci, il est scénariste d'une BD de 190 et quelque pages :
Ronkoteus, dessins de Lukkarinen.

Citation :

Paasilinna raconte avec jubilation la genèse du célèbre cycle de légendes du Kalevala qui ont inspiré Tolkien.

(source :  http://www.editionsmosquito.com/ouvrage.php?id=222 )

Le Lièvre de Vatanen



Vatanen est journaliste dans un canard de Helsinki. En reportage avec son photographe, les deux hommes roulent sur une route du sud du pays, en pleine forêt lorsqu’un lièvre traverse. Un jeune lièvre de l’année, inexpérimenté et pas assez prudent. L’animal fait la culbute. Le véhicule freine, fait une marche arrière et Vatanen descend à la recherche de l’animal blessé. Ou de son cadavre.

L’animal est retrouvé dans un fourré, une patte brisée mais bien vivant. Vatanen est affecté par cet incident. Il prend l’animal sous le bras et, au lieu de regagner la voiture, s’enfonce dans la forêt.

Cette fuite est l’initiation d’un magnifique voyage à travers la Finlande. A l’instar de Nils Holgerson qui voyagé dans toute la Suède sur le dos d’une oie, Vatanen remonte lui vers le nord avec son lièvre qu’il a apprivoisé. Ces deux-là vont vivre des aventures incroyables tout au long de la route qui les mènera jusqu’en Laponie : incendie de forêt, pêche au brochet au bord d’un lac en compagnie d’un commissaire de police, profanation d’un grand-père mort de la veille au soir, chasse à l’ours… Vatanen prend la vie comme elle vient, vit au jour le jour et a à cœur de ne pas rentrer chez lui et de mettre la plus grande distance possible entre sa femme et lui, entre son boulot et lui.

L’écriture de Paasilinna est toujours fort belle et empreinte de poésie, de légèreté. Le personnage vit des évènements incroyables, abracadabrant dans une indifférence totale. Le ton est burlesque, déjanté, jubilatoire. C’est un conte drôle, bourré d’humour d’une grande finesse. Vatanen est un gars qu’on aime immédiatement. Un gars simple qui ne souhaite qu’une seule chose : qu’on lui fiche la paix. Et en cherchant le calme et la tranquillité, l’homme va court après un destin hors du commun.

Encore une très bonne lecture grâce à cet écrivain nordique.

Quelle jolie histoire. Justement Expie parlait de Paasilinna sur un autre fil. Je suis convaincue, il faut que je le lise.