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| David Cronenberg | |
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Auteur | Message |
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Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: David Cronenberg Lun 26 Aoû 2013 - 16:41 | |
| Tu me donnes envie de le revoir ! | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: David Cronenberg Ven 23 Mai 2014 - 20:27 | |
| Maps to the starsA défaut de décoller visuellement j'ai tout de même été agréablement surpris et je pense que l'avoir vu sur grand écran a aidé. L'ironie et la satire du film passent très bien visuellement avec des codes, des attitudes et des références multiples. Là-dessus des rapports familiaux extrêmes, du développement personnel, des hallucinations et un frère et une sœur finalement attachants. La bizarrerie du cocktail est à l'arrivée assez évidente pour qu'on puisse saluer son existence. Par des chemins détournés se met en place une vision d'un rapport dingue à la fiction et à l'image, comme la constitution frénétique d'une croute de mensonge dangereux. Par des chemins détournés, le fil est entre la comédie et la tragédie tout en s'autorisant quelques sourires sincèrement chaleureux (Mia Wasikowska assure terriblement). On parlera peut-être plus tard de certaines situations mais pour l'instant je préfère ne pas trop en dire. Je n'avais même pas vu de bande-annonce avant d'y aller et ça doit être pas mal comme ça. On conserve de la fraicheur et de l'acidité (une poignée de vacheries amusantes). Je n'aurais jamais reconnu Carrie Fisher ! | |
| | | jack-hubert bukowski Zen littéraire
Messages : 5257 Inscription le : 24/02/2008 Age : 43
| Sujet: Re: David Cronenberg Sam 24 Mai 2014 - 8:52 | |
| J'ai d'ailleurs commencé à visionner A dangerous method. Je vous en redonne des nouvelles! | |
| | | Chymère Sage de la littérature
Messages : 2001 Inscription le : 21/07/2013 Age : 41 Localisation : Dijon
| Sujet: Re: David Cronenberg Sam 24 Mai 2014 - 22:57 | |
| Et Julianne Moore prix d'interprétation... (enfin, je ne sais si elle le méritait plus qu'Hilary Swank après tout, mais bon, j'aime beaucoup cette actrice à la base alors bon...). Je rejoins globalement l'avis d'Animal sinon... une satire cruelle et tragique assez brillante, les codes hollywoodiens joyeusement démontés (et j'ai été contente de moi, j'ai pigé presque toutes les références... j'avais peur d'être larguées mais non... ^^), mais j'avoue avoir été beaucoup plus intéressée par les rapports humains et la psychologie des personnages... et au final, j'ai trouvé que ça, c'était un peu noyé dans le reste, ce qui fait que j'ai eu le sentiment que l'ensemble manquait d'humanité, de chair - malgré les interprétations irréprochables de tout le casting. Et tout compte fait, j'ai été moins touchée que pour The Homesman... Mais ça reste un bon film indéniablement... et quand on aime le cinéma dans sa globalité, je pense que c'est à voir. | |
| | | Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
| Sujet: Re: David Cronenberg Dim 25 Mai 2014 - 15:48 | |
| Maps to the stars
Comme dans Cosmopolis, Cronenberg dessine un univers clinquant et artificiel en décomposition. Cette descente vers l'abîme est souvent brutale, éprouvante pour le spectateur mais le vernis d'une satire offre en effet un regard différent, fébrile et maladif dans ses nuances. Le drame se mêle alors à une colère féroce, reflet d'une souffrance qui vire au grotesque dans l'expression outrancière des corps. Hollywood dégage une monstruosité à travers la vision d'une enfance abolie et les liens entre parents et enfants ne peuvent être que morbides, remplis de fantasmes enfouis. Cronenberg prend des risques avec une trame qui multiplie les croisements et les détours, avec des scènes forcément inégales. Il maintient cependant en permanence un équilibre instable, grâce à des interprétations qui oscillent entre excès et froideur (j'ai aussi retenu la trouble personnalité de Mia Wasikowska) et une mise en scène qui offre à ressentir une violence intériorisée, jusqu'à l'explosion et l'illusion d'une nouvelle naissance. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: David Cronenberg Dim 25 Mai 2014 - 18:16 | |
| - Chymère a écrit:
- et quand on aime le cinéma dans sa globalité, je pense que c'est à voir.
Chymère, tu peux m'expliquer ce que c'est aimer le cinéma dans sa globalité, que je me décide si j'y vais ou pas? | |
| | | Chymère Sage de la littérature
Messages : 2001 Inscription le : 21/07/2013 Age : 41 Localisation : Dijon
| Sujet: Re: David Cronenberg Dim 25 Mai 2014 - 18:22 | |
| Je voulais dire si on s'intéresse aussi aux studios, à ce qui se passe dans "les coulisses" etc... Il y a des références à des réalisateurs, producteurs (notamment Harvey Weinstein) voire même la fameuse directrice de casting Sarah Horowitz etc... si tu ne connais/ne t'y intéresses pas, tu manqueras pas mal de "piques". | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: David Cronenberg Dim 25 Mai 2014 - 19:58 | |
| Je vais plutôt aller voir les frères Dardenne, alors! Merci! | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: David Cronenberg Dim 25 Mai 2014 - 21:39 | |
| - Chymère a écrit:
- Je voulais dire si on s'intéresse aussi aux studios, à ce qui se passe dans "les coulisses" etc...
Il y a des références à des réalisateurs, producteurs (notamment Harvey Weinstein) voire même la fameuse directrice de casting Sarah Horowitz etc... si tu ne connais/ne t'y intéresses pas, tu manqueras pas mal de "piques". sans connaître les petites histoires de showbiz, on comprend très vite tout ce qui pullulent en-dessous. Parce qu'il n'y a rien de neuf. (Cela dit, je ne te vois pas aimer ce film Topocl) Je n'arrive pas à me faire une idée précise de ce film. Je l'ai trouvé un petit peu long. Bancal, avec des scènes inégales, comme l'a souligné Avadoro notamment. Les acteurs sont incroyablement extrêmes sans tomber dans le grotesque. Un film au propos franchement grinçant et cynique, tout en ayant une grande part métaphorique, voir mystique. Hommage évident aux tragédies grecques, non ? Quelque chose entre Bret Easton Ellis et David Lynch (pour Mulholland Drive et Inland empire, surtout). Franchement papier glacé et glacial, qui se déchire dans les coins, se met en boule, s'enflamme, se défigure, et montre des bouts de l'envers du décor. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: David Cronenberg Lun 26 Mai 2014 - 10:17 | |
| Oh... un nouveau Cronenberg... ce qui est bien lorsqu'on est déconnecté des actualités de tous genres, c'est qu'on peut avoir parfois de bonnes surprises comme ça... | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: David Cronenberg Sam 31 Mai 2014 - 9:10 | |
| Maps to the stars - Queenie a écrit:
- (Cela dit, je ne te vois pas aimer ce film Topocl)
Dérangeant, brillant, tragique, j'ai beaucoup aimé. Et encore plus ce matin où l'envoûtement a totalement écarté les "défauts". Les cinq premières minutes, je m'y suis tout à fait bien installée : l'arrivée de l'ange exterminateur à Hollywood. Puis pendant 20 minutes, j'ai été prise dans un chaos d 'égos et de dérives de stars , une déferlante de non-sens et d'excès (et sans doute de clin d’œils cinématographiques que j'ai été incapable de décrypter). J'ai pensé très fort à Queenie et j'ai commencé à regarder si ma sortie prématurée serait plus adaptée sur la droite ou sur la gauche. Puis, tout d'un coup, on s'est mis à parler de l'absente, sous leur clinquant et leur superficialité, les personnages se sont mis à souffrir, le sens s'est installé, et là, j'ai été scotchée, envahie d'émotion. Littéralement fascinée par cette histoire des amours d'un frère et d'une sœur, couple maudit, entre enfance et âge adulte, condamné par la faute originelle de leurs parents. Ces personnages sont déchirants, hantés par leurs morts, captés par leurs histoires fondatrices, contraints à porter leur plaies béantes, dérivant peu à peu vers la folie. Si j'ai sans doute raté une bonne partie de l’intérêt du film dont , du fait de mon inculture cinématographique, je n'ai pu apprécier les sans doute multiples références, je n'en ai pas moins été sensible à l'humour caché. Ce film indescriptible est d'un lyrisme phénoménal, c'est les Atrides à Hollywood, un mythe d'aujourd'hui au pays des stars,qui nous signifie que celles-ci sont, tout comme nous, des hommes et des femmes écartelées. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: David Cronenberg Sam 31 Mai 2014 - 10:15 | |
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| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: David Cronenberg Lun 2 Juin 2014 - 19:23 | |
| Maps to the starsA la surface de ce film il y a un scénario volontairement caricatural de série B qui recyclerait un certain nombre de films antérieurs du réalisateur (Pattinson dans une version appauvrie de son personnage de Cosmopolis et réduit à une pure fonction érotique, les films fantastiques ou horrifiques de ses débuts, les contaminations et mutations mentales de ses derniers films sur le plan formel) et des fictions notamment lynchiennes (Queenie a évoqué Mulholland Drive et Mia Wasikowska pourrait être un clone de Diane/Betty arrivant tout sourire et de promesse à Hollywood avant de tout dézinguer). Série B qui elle-même évoque des films déchets remakes de films de genre médiocres antérieurs que l'industrie hollywoodienne récupère et transforme à l'infini... Il y a à partir de ce moment là une sorte de contamination de ces fictions sur les personnages qui incarnent des stéréotypes volontairement outranciers, mutants, monstrueux et en connexion les uns avec les autres de façon à la fois biographique (réitération des traumas incestueux, des épisodes d'incendie...) et quasi télépathique avec ce poème d'Eluard qui circule de l'un à l'autre comme un espoir d'évasion d'une prison mentale et aussi du scénario lui-même dont les personnages semblent vouloir s'extraire. Il y a dans ce film des phénomènes de réitération et de dédoublement qui montrent une sorte de porosité entre le réel et les fictions qui le contaminent. Lynch faisait ça à sa manière dans Inland Empire où le personnage joué par Laura Dern était un avatar se démultipliant à l'infini et était chargé de porter sur ses épaules de pure projection mentale tous les affects et traumas d'une jeune femme tourmentée. Ce qui est très fort dans le film, comme vous l'avez souligné (notamment Topocl), c'est que tout en incarnant des caricatures et des figures emblématiques de stars hollywoodiennes hystériques, dépressives ou perverses, ces personnages acquièrent progressivement une densité quasi réelle et leur souffrance émerge de ce magma de clichés. Probablement par la contamination de la poésie d'Eluard qui ouvre cet espace de liberté qu'il exprime. Ces pantins se mettent à lâcher le masque et à souffrir en même temps qu'on se prend de compassion pour eux et que le film devient très émouvant. La direction d'acteurs est géniale. Ils sont tous incroyables. Julianne Moore évidemment et Mia Wasikowska (une Alice au pays des sortilèges) mais aussi John Cusack et le fabuleux Evan Bird qui du haut de ses 13 ans incarne un personnage hallucinant à la fois pervers et fragile. Les décors aseptisés, comme à son habitude, créent une étrangeté qui souligne la monstruosité (en même temps que l'humanité) de ces personnages et la musique d'Howard Shore a une dimension onirique et planante qui nous enveloppe, tente de panser les plaies en même temps qu'elle inquiète. Il y a encore plein de choses dans ce film qui se regarde à différents niveaux. Je me suis régalé. Cronenberg est en pleine forme et il a trouvé un nouveau terrain de jeu pour poursuivre ses explorations de mutations mentales et corporelles. Dans A dangerous method c'était le langage et la pensée qui généraient des liens entre les personnages et devenaient une matière quasi organique. Ici ce sont les fictions hollywoodiennes abâtardies qui menacent de les engloutir mais elles finissent par entrer en conflit avec la poésie. C'est cette dernière qui l'emporte à la fin mais la liberté advient dans l'effacement. J'ai adoré! | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: David Cronenberg Lun 2 Juin 2014 - 20:39 | |
| Marko, j'ai pas tout compris mais j'ai l'impression qu 'on a quand même vu le même film! | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: David Cronenberg Lun 2 Juin 2014 - 21:07 | |
| - topocl a écrit:
- Marko, j'ai pas tout compris mais j'ai l'impression qu 'on a quand même vu le même film!
Oui je crois Je dis juste que chez Cronenberg il n'y a jamais de réalité concrète véritable. Ces personnages sont comme des excroissances de l'univers hollywoodien qui les a générés. Mais ils s'émancipent! | |
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