David Cronenberg

A la demande de Marko ^^ je vais donner mon avis sur le dernier film de Cronenberg, A dangerous Method

J'ai trouvé pour ma part ce film excellent. L'atmosphère étouffante de l'époque est pour moi bien reproduite et le malaise des diverses situations ainsi que des relations entre les personnages m'a particulièrement oppressé.
La naissance supposée de la psychanalyse est bien présentée car en effet il ne s'agissait que de cela : une science approximative se voulant plus performante que la psychologie et qui ne reposait que sur l'intuition de quelques savants.
Viggo Mortensen est fidèle à lui-même, brillant et Knightley a beau être décriée elle ressemble en tout point aux hystériques présentées à l'époque par Charcot. Il est trés difficile de jouer le rôle d'une personne déséquilibrée de l'époque car les comportements étaient alors différents, je trouve donc que l'exubérance de cette actrice dénote bien avec le caractère feutré de cette période délicate.
Cronenberg ne rompt pas selon moi avec ses thèmes de prédilections il les abodre juste sous un autre angle : le sexe, et le déséquilibre mental y sont toujours trés présents.

Un excellent film pour moi donc et je suis persuadé que beaucoup d'autres réalisateurs n'auraient pas rendu plus belle copie.

Merci pour le commentaire

Kierkegaard a écrit:

A la demande de Marko ^^ je vais donner mon avis sur le dernier film de Cronenberg, A dangerous Method

A dangerous method

Comme toi Kierkegaard ( parce que c'était promis à Marko! ), j’essaie de vous donner en trois mots mon avis sur ce film.
Je l’ai vraiment apprécié :
- pour le jeu exceptionnel des acteurs Viggo Mortensen, Michael Fassbender, Keira Knightley et aussi Sarah Gadon.
- pour son élégance toute classique et sa « classe », notamment dans les scènes de crises.
- pour ce que j’ai appris de ce moment de la psychanalyse dont je ne savais rien. L’époque dans laquelle il s’inscrit. Et ces relations entre Carl Gustav Jung, Sigmund Freud et leur patiente, une jeune juive russe hystérique, Sabina Spielrein qui devient le catalyseur des querelles des deux pontes ( Sabrina Spielrein deviendra elle-même plus tard psychanalyste). Des relations si complexes, si ambiguës, relations leur servant de champ d’observation et d’analyse à leur propre science.
Et Cronenberg place le spectateur lui-même dans une position d’observateur : l’observation s’avérant particulièrement intéressante puisqu’elle est celle de ces deux-là qui sont tout de même alors les maîtres de la psychanalyse.
- pour la qualité des scènes dialoguées
- pour ce que Cronenberg a su faire passer de la douleur et des fragilités humaines. J'ai vu que çà et là on reprochait au film sa distance, sa froideur. Or je ne l'ai pas trouvé froid. Le comportement des personnages est le reflet d'une époque extrêmement corsetée.

N’étant pas habituellement très fan des films de Cronenberg, je crois que c’est justement cette différence de style avec ses films passés qui m’a surprise et totalement séduite.

Tout à fait ! Ce serait dommage de vouloir enfermer Cronenberg dans un carcan. S'il a envie de s'essayer dans des voies qu'il n'a pas encore explorées et qu'il le fait à talent, il mérite qu'on lui tire notre chapeau !

Merci pour vos commentaires Coline et Kierke.

David Cronenberg adapte Don DeLillo

Cosmopolis, au cinéma le 23 mai

New York, avril 2000. Bloqué dans sa somptueuse limousine blanche par un embouteillage géant qui paralyse Manhattan, Eric Packer, vingt-huit ans, le golden boy qui voudrait briser l’ADN du yen ou du dollar afin d’y lire le sens et l’ordre de l’univers, assiste, en compagnie de sa garde rapprochée dont les membres se succèdent dans cette voiture de rêve, au crépuscule du système qui a porté sa compagnie au firmament de la galaxie Wall Street.

source




le fil de Don Delillo

Vouaaaaais !

L'histoire m'emballe pas mais bon, puisque c'est Cro...

L'histoire est la plupart du temps impénétrable...Cronenberg doit se la réapproprier pour créer un édifice visuel. Sur la tonalité, cette adaptation offre des points communs avec Crash (la voiture, la perception des corps, un environnement d'une superficialité clinquante). En tout cas, c'est une prise de risque que j'attends avec une certaine impatience.

Si tu me cites Crash, c'est bon, je te rejoins dans ton impatience !

Avadoro a écrit:

L'histoire est la plupart du temps impénétrable...Cronenberg doit se la réapproprier pour créer un édifice visuel. Sur la tonalité, cette adaptation offre des points communs avec Crash (la voiture, la perception des corps, un environnement d'une superficialité clinquante). En tout cas, c'est une prise de risque que j'attends avec une certaine impatience.

J'adore la bande annonce. Effectivement on dirait un Crash high tech avec Robert Pattinson en yuppie vampire (métaphoriquement) sur fond de déliquescence sociale et de prophétie néo-moyen-âgeuse. Je le sens bien celui-là!! Aurai-je le temps de lire le roman avant de le voir le week-end prochain? Pour une fois je pense que je le lirai après... J'avais commencé mais je n'arrivais pas à entrer dedans.

Sympa la nouvelle couverture d'ailleurs pour l'occasion:

Je déclare forfait également quant au roman, que j'ai très vite abandonné. Je me rattraperai avec le film que j'attends avec autant d'impatience que toi Marko

Cosmopolis

Citation :

Dans un New York en ébullition, l'ère du capitalisme touche à sa fin. Eric Packer, golden boy de la haute finance, s’engouffre dans sa limousine blanche. Alors que la visite du président des Etats-Unis paralyse Manhattan, Eric Packer n’a qu’une seule obsession : une coupe de cheveux chez son coiffeur à l’autre bout de la ville. Au fur et à mesure de la journée, le chaos s’installe, et il assiste, impuissant, à l’effondrement de son empire. Il est aussi certain qu’on va l’assassiner. Quand ? Où ? Il s’apprête à vivre les 24 heures les plus importantes de sa vie.

Pas lu le roman de deLillo, et encore moins envie après avoir vu le film de Cronenberg. L'un des plus ch--nts de l'année pour ce qui me concerne.

La première minute de Cosmopolis, long travelling au ras d'une noria de limousines blanches, est fascinante. Elle est bien la seule car à partir du moment où Robert Pattinson (bof) s'assied dans son carrosse commence une purge cinématographique comme on n'en avait pas vue depuis longtemps. Que le film se passe en grande partie dans la voiture de ce yuppie n'est pas le problème. Le contraste de cet univers protégé avec le chaos du monde extérieur aurait pu constituer une intéressante illustration de la chute du capitalisme et de l'avènement de la barbarie. Las, ce sont les dialogues, à la fois abscons et pseudo-philosophiques échangés dans la limo, qui servent de carburant pour (ne pas) faire avancer le film de Cronenberg. On a le plus souvent l'impression d'avoir à faire à d'ennuyeux monologues qu'à de véritables échanges, d'ailleurs. D'autant plus pénible que le propos est d'une prétention qui n'a d'égal que sa vacuité et sa profondeur abyssale dans le trivial. En somme, pendant que le monde s'écroule, notre héros n'est obsédé que par l'idée d'aller chez le coiffeur et n'affiche son inquiétude que quand on lui apprend que sa prostate est asymétrique. Encore au crédit (?) du film : une ridicule scène de toucher rectal, deux ou trois parties de jambes en l'air, qui ont le mérite de stopper les vannes de la logorrhée, et l'apparition furtive et embarassante de Juliette Binoche et de Mathieu Amalric, dont se demande ce qu'ils sont venus faire dans cette galère. Ce Cronenberg n'est pas regardable plus de vingt minutes ? Pas d'inquiétude, certains crient déjà au génie. Et on est prié de ne pas ricaner.

Citation :

Ce Cronenberg n'est pas regardable plus de vingt minutes ?

Non, et encore en choisissant bien les plans. C'est aussi le film le plus ennuyeux que j'ai vu depuis longtemps, je n'ai cessé de me demander, mais quand cela va-t-il finir .
Traversay je partage tout à fait ton analyse des différents plans. Sur un thème un peu similaire, Margin Call me semble un film autrement plus convaincant.
J'ai tout de même envie de lire le livre de Don DeLillo pour tenter de donner un sens à cette avalanche de dialogues abscons, mais peut-être faut-il justement comprendre qu'ils n'en ont aucun.

Et je suis sûre que tout le monde (ou presque) va aller le voir.

Voilà. Et il y aura des enthousiastes, j'en suis persuadé.

Arabella a écrit:

Et je suis sûre que tout le monde (ou presque) va aller le voir.

J'avoue.
Mais peut-être que ce sera mon dernier essai avec Cronenberg, et je me dirais qu'il est vraiment foutu.