A propos de la création aujourd'hui en France...

Bon, je n'ai pas lu l'entièreté des 3 pages de commentaires; mais il est évident que Sarkozy demande la même efficacité et les mêmes compétences aux artistes qu'à des financiers... mécompréhension de la chose artistique ou jem'enfoutisme?

Nathria: je pense qu'il n'est pas enviable de voir l'art et la culture élevée au rang d'une entreprise. Cela signifierait que l'on mettrait l'art aux mains de financiers avec des obligations fiscales et même des capitaux en bourse! On ne peut pas faire de l'art une entreprise. Ce qu'il faudrait surtout, c'est que notre système de valeur soit remis en question, que l'argent ne soit plus le seul "baromètre de richesse", mais c'est un très très gros travail qui demande plus que le travail sur les institutions, il faut travailler directement sur soi...
Quand on y sera arrivé (si on y arrive), l'état n'aura plus aucun scrupule à donner des fonds aux artistes.
Maintenant, il faut bien reconnaître que si un artiste n'a pas fait ses preuves un minimum, il serait totalement stupide de lui donner des fonds! N'importe qui peut se faire passer pour un artiste sans inspiration. Il faut aussi que les artistes acceptent de faire un premier effort pour leur reconnaissance. Le second problème, c'est de pouvoir affirmer qu'une oeuvre d'art a ou non des qualités... or c'est très subjectif. Et cela devient encore plus difficile lorsqu'il s'agit de discriminer entre l'artiste "véritable" et celui qui cherche à profiter de l'engouement pour l'art conceptuel en vendant des tableaux brouillons, des déchets ou autres en prétendant que c'est de l'art...

Nathria...Je n'ai pas encore pris le temps de lire (trop accaparée ces jours-ci, par le théâtre justement)...J'ai presque peur de savoir ce que dit Baricco...

Citation :

Danger


Thierry Fiorile qui évoque souvent des questions de politique culturelle dans Esprit critique rappelait mardi sur France Inter la crainte éprouvée par des artistes, techniciens, directeurs d'institution et plus généralement, par tous ceux qui aiment lire, sortir, bref, se nourrir de culture.
Les collectivités territoriales en effet sont amenées à réduire leurs subventions au milieu culturel. Pourquoi?

Depuis 1982 et les lois de décentralisation le fossé culturel entre Paris et la province s'est considérablement réduit, grâce notamment à la clause de compétence générale. Cet outil jurdique permet aux collectivités d'intervenir dans des domaines qui ne font pas partie de leurs compétences obligatoires. Dans la réforme en cours d'élaboration, cette clause sera supprimée. Sauf pour la culture a promis face au tumulte naissant, Nicolas Sarkozy, en janvier dernier. Promesse orale pour l'instant, qui même si elle était confirmée dans la rédaction du texte, ne rassurerait pas les principaux concernés.
Concrètement, avec la suppression de la taxe professionnelle, dont la compensation à terme n'est pas garantie, et des transferts de charges en hausse constante, les bénéficiares du RMI notamment, les dépenses pour la culture passeront en dernier et les collectivités ne pourront pas comme l'Etat user du déficit budgétaire, elles n'en n'ont pas le droit. Certes les grands événements, comme les festivals d'été qui ont un impact économique lourd seraient moins touchés, mais les milliers de petites structures qui apportent de la culture dans les territoires les plus éloignés des grandes villes, seraient les plus exposées.

Cet après-midi, par exemple, le Salon du livre de Montreuil tire le signal d'alarme : les baisses de subventions annoncées par le conseil général de la seine st denis menace son existence. Du coup, le salon organise une conférence de presse à 17 h pour alerter le public et les professionnels. C'est au cinéma des Cinéastes Avenue de Clichy, à Paris, à 17 heures. Pour mieux comprendre ce qui se passe, vous allez sur salon-livre-presse-jeunesse.net

Enième inquiétude, souci pour la culture, l'accès par tous à une création de qualité et pas aux sentipernels vaudevilles avec des acteurs "tête d'affiche" estampillés télé ou football, ou people....
Bref monter un salon du livre, un spectacle musical - ne parlons même pas théâtre - est difficile, voir même quasiment impossible dans des régions où les métropoles attirent tout et laissent un désert culturel dans les campagnes. Le mot est fort mais se vérifie de plus en plus.