| Parfum de livres… parfum d’ailleurs Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts… |
|
| Julio Cortazar [Argentine] | |
|
+13shanidar colimasson Queenie Harelde bix229 Marko coline alaska bertrand-môgendre Miss Tics kenavo Arabella gaspard 17 participants | |
Auteur | Message |
---|
coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Julio Cortazar [Argentine] Mer 17 Juin 2009 - 14:37 | |
| Pfiou...Ca a l'air un peu compliqué,non?... | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Julio Cortazar [Argentine] Mer 17 Juin 2009 - 14:42 | |
| - coline a écrit:
- Pfiou...Ca a l'air un peu compliqué,non?...
Oui mais avec les règles du jeu tu te laisses porter. Et puis au pire tu peux lire les 56 premiers chapitres et en rester là (Cortazar le suggère lui-même). Mais c'est tellement riche, passionnant et bien écrit qu'on n'en reste évidemment pas là. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Julio Cortazar [Argentine] Mer 17 Juin 2009 - 14:49 | |
| Bon...Faut voir...On en reparle... | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| | | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Julio Cortazar [Argentine] Mer 17 Juin 2009 - 15:51 | |
| Un peu de 'Pataphysique (avec l'apostrophe avant le P!) pour ceux que ça intriguerait: - Citation :
- La pataphysique
Le Collège de ‘Pataphysique (le mot devant théoriquement être précédé d’une apostrophe), éditeur des Cahiers de pataphysique, puis des Dossiers de pataphysique et enfin des Subsidia Pataphysica, fut fondé en mai 1948. De nombreuses personnalités, parmi lesquelles bon nombre de surréalistes, y ont appartenu : Raymond Queneau, François Le Lionnais, Max Ernst, Juan Miró, Man Ray, Jacques Prévert, Michel Leiris, Raymond Roussel, Boris Vian, Henri Jeanson, Eugène Ionesco, René Clair, Paul-Emile Victor, etc.. Qu'est-ce que la pataphysique ? Alfred Jarry, l’auteur d’Ubu considéré comme le fondateur de la pataphysique (en réalité, la paternité en revient à toute la classe du lycée que fréquentait Jarry), en donne la définition suivante dans son ouvrage Gestes et opinions du docteur Faustroll, pataphysicien : "La pataphysique […] est la science de ce qui se surajoute à la métaphysique soit en elle-même, soit hors d’elle-même, s’étendant aussi loin au-delà de celle-ci que celle-ci au-delà de la physique. Exemple : l’épiphénomène étant souvent l’accident, la pataphysique sera surtout la science du particulier, quoi qu’on dise qu’il n’y a de science que du général. Elle étudiera les lois qui régissent les exceptions… Définition : la pataphysique est la science des solutions imaginaires […] ". Gidouille verte, Grands Féciaux Consorts En réalité, les concepts sur lesquels repose la définition de la pataphysique ne sont pas nouveaux. De nombreuses " exceptions " ont joué un rôle fondamental notamment dans les découvertes scientifiques. Ainsi en est-il de la théorie du clinamen attribuée à Epicure puis reprise par Lucrèce, Cicéron et Plutarque : l’atome se dirigerait en ligne droite vers le bas en fonction de la pesanteur mais il dévierait légèrement sur le côté. Repris par Rabelais notamment, le clinamen est un des "dogmes" de l'OuLiPo.
Les pataphysiciens (ou patacesseurs) sont totalement séduits par ce type de dérive mineure, d’aberration infinitésimale mais décisive qu’ils placent au centre d’un système d’explication du Monde.
Pataphysique et langage La pataphysique incite donc à concevoir des solutions imaginaires en mettant sur le même plan le réel et l’imaginaire. Sans nier les différences, elle se place délibérément à l’extérieur pour observer autrement, ce qui conduit à une désintégration et une reconstruction de la vision du monde qui peut s’avérer très fructueuse pour l’esprit.
Appliquées au langage, cette désintégration et cette reconstruction à partir de l’insolite ne pouvaient que séduire les surréalistes et les membres de l’OuLiPo.
Le retour de la pataphysique On pourrait croire que la pataphysique s’est éteinte avec ses fondateurs. Ce serait sans compter avec leur humour et leur goût de la provocation. Le 17 décembre 1974, les responsables du Collège décidèrent d’occulter les activités de celui-ci jusqu’à l’an 2000. Le 20 avril 2000, lors de cérémonies publiques, eut lieu la désoccultation du Collège de ‘Pataphysique et la nomination d’un nouveau Vice-Curateur (il porte le titre de Sa Magnificence), de plusieurs Satrapes et des autres membres de l’Ordre de la Grande Gidouille.
| |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Julio Cortazar [Argentine] Mer 17 Juin 2009 - 17:16 | |
| Cortazar, oui j' ai lu aussi et ça ne nous rajeunit pas...
J' ai beaucoup aimé ses nouvelles, tout à fait inclassables. Beaucoup moins ses romans que je n' ai pas tous lus. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Julio Cortazar [Argentine] Mer 17 Juin 2009 - 17:32 | |
| - bix229 a écrit:
Beaucoup moins ses romans que je n' ai pas tous lus. Pourquoi beaucoup moins? | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Julio Cortazar [Argentine] Mer 17 Juin 2009 - 17:36 | |
| Parce que je trouve personnellement que son talent s' exprime mieux dans l'espace temps condensé d'une nouvelle. Bon, il faudra que je me relise pour savoir ce que je veux dire exactement ! | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Julio Cortazar [Argentine] Dim 8 Nov 2009 - 23:52 | |
| Quarto Gallimard propose une très belle édition de ses "Nouvelles, histoires et autres contes" avec une biographie détaillée et illustrée à la fin. Et comme pour Marelle, Cortazar propose un parcours ludique à travers les textes de Rites, Jeux et Passages en suivant un ordre choisi par lui. Sylvie Protin, l'une des traductrices et la responsable de cette édition, propose un autre parcours entre Histoires, Chroniques, Ecrit en français, Parcours fléché, Parcours à risques et Slalom. Je vais entamer le parcours Cortazar après avoir lu la nouvelle " Les ménades" dont il nous dit qu'elle devait être adaptée par Luis Bunuel avec deux autres textes de Carlos Fuentes et de Bunuel lui-même. Ce film ne s'est pas réalisé à cause de la censure espagnole en période de franquisme. Puis il s'en est désintéressé après être parti au Mexique. Cortzar regrettant que l'une de ses oeuvres ne se soit pas retrouvée entre ses mains... Les ménades se passe durant un concert de musique classique où le public vient acclamer un célèbre chef d'orchestre qui interprète 4 pièces de styles très différents ("Le songe d'une nuit dété" de Mendelssohn, "Don Juan" de Richard Strauss, "La mer" de Debussy et la 5e symphonie de Beethoven). Cortazar s'amuse au départ à dresser un portrait ironique de ces spectateurs dont l'enthousiasme lui parait excessif, pédant et un peu ridicule. Il les observe avec étonnement et se rassure en regardant la discrétion d'un aveugle beaucoup plus mesuré dans ses réactions. Puis peu à peu le climat dégénère. A la fin du concert, le public entre dans une euphorie presque démente, de plus en plus inquiétante et menaçante. Une femme en rouge prend la tête d'un cortège qui se met à envahir l'orchestre et ses musiciens. Lorsque le calme revient, cette femme sort toujours en avant avec une expression de séduction et d'érotisme triomphant. Le style est formidable, les réactions du public très bien observées et la montée de folie parfaitement orchestrée. Un régal! Le climat évoque les meilleures nouvelles de Buzzati ou de Borges par le dérapage du quotidien dans une dimension presque fantastique et irrationnelle. Cette amplification de ce phénomène d'hystérie collective donnant un sentiment d'orgie effrayante. Les métaphores sexuelles affluent, unissant " le corps masculin de l'orchestre à l'énorme femelle de la salle tout entière livrée, cette dernière n'avait pas voulu attendre la jouissance virile et s'abandonnait à son plaisir avec des gémissements, des convulsions et des cris d'une insupportable volupté". Extrait: La chaleur, l'humidité, l'excitation avaient converti la plupart des spectateurs en écrevisses ruisselantes. Des centaines de mouchoirs battaient l'air comme les vagues d'une mer qui prolongeait grotesquement celle que nous venions d'entendre. Beaucoup de gens couraient au bar pour avaler à toute allure une bière ou un jus d'orange et, craignant de perdre une note, revenaient en courant et se heurtaient à ceux qui sortaient et il y avait, aux principales issues du parterre, une incroyable confusion, mais il ne se produisit aucune dispute car les gens se sentaient d'une infinie bonté, c'était plutôt comme un grand ramolissement sentimental où tout le monde se retrouvait fraternellement et se reconnaissait. Mme Jonathan, trop grosse pour s'extraire de son siège, levait vers moi, toujours debout, un visage étrangement semblable à un radis. "Ineffable"!" répatait-elle. "Tellement ineffable!". | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Julio Cortazar [Argentine] Lun 9 Nov 2009 - 0:57 | |
| - Marko a écrit:
- Les ménades se passe durant un concert de musique classique où le public vient acclamer un célèbre chef d'orchestre qui interprète 4 pièces de styles très différents ("Le songe d'une nuit dété" de Mendelssohn, "Don Juan" de Richard Strauss, "La mer" de Debussy et la 5e symphonie de Beethoven). Cortazar s'amuse au départ à dresser un portrait ironique de ces spectateurs dont l'enthousiasme lui parait excessif, pédant et un peu ridicule. Il les observe avec étonnement et se rassure en regardant la discrétion d'un aveugle beaucoup plus mesuré dans ses réactions. Puis peu à peu le climat dégénère. A la fin du concert, le public entre dans une euphorie presque démente, de plus en plus inquiétante et menaçante. Une femme en rouge prend la tête d'un cortège qui se met à envahir l'orchestre et ses musiciens. Lorsque le calme revient, cette femme sort toujours en avant avec une expression de séduction et d'érotisme triomphant. Le style est formidable, les réactions du public très bien observées et la montée de folie parfaitement orchestrée. Un régal! Le climat évoque les meilleures nouvelles de Buzzati ou de Borges par le dérapage du quotidien dans une dimension presque fantastique et irrationnelle. Cette amplification de ce phénomène d'hystérie collective donnant un sentiment d'orgie effrayante. Les métaphores sexuelles affluent, unissant "le corps masculin de l'orchestre à l'énorme femelle de la salle tout entière livrée, cette dernière n'avait pas voulu attendre la jouissance virile et s'abandonnait à son plaisir avec des gémissements, des convulsions et des cris d'une insupportable volupté".
Je ne connaissais pas ce mot de "Ménades" et, devant ce commentaire voluptueux, je suis allée en chercher le sens : participantes aux fêtes de Dyonisos, Bacchantes, mégères... | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Julio Cortazar [Argentine] Lun 9 Nov 2009 - 1:01 | |
| - coline a écrit:
- Je ne connaissais pas ce mot de "Ménades" et, devant ce commentaire voluptueux, je suis allée en chercher le sens : participantes aux fêtes de Dyonisos, Bacchantes, mégères...
Et oui! Encore et toujours la mythologie. J'ai pensé aussi à la scène d'extase érotique dans "Le Parfum" de Süskind... Mais c'était plus christique. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Julio Cortazar [Argentine] Lun 9 Nov 2009 - 12:18 | |
| Je voulais juste ajouter que Les ménades fait partie de ce recueil de nouvelles: Mais Cortazar, dans la collection complète, l'a placée sous la rubrique: Rites (si on choisit son propre parcours aléatoire). | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Julio Cortazar [Argentine] Lun 9 Nov 2009 - 19:02 | |
| Tiens, je voulais dire à Marko que tu devrais aussi aimer un autre livre de lui - mais je viens de réaliser que je n'ai jamais parlé de celui-là sur son fil.. cela doit être dans les fonds d'un fil avec nos lectures du mois Bon bref, voilà un de mes préférés de lui: pfff... quelle est moche cette couverture, voilà l'édition allemande:Le tour du jour en quatre-vingts mondes - Citation :
- Quatrième de couverture
Irrévérencieux et tendres, provocateurs et enthousiastes, les textes réunis dans ce volume traitent de tous ces riens essentiels qui font la couleur des jours et tracent le jardin secret de chacun. Rendant hommage à son homonyme Jules Verne qu'il tient en très haute estime depuis l'enfance, Cortázar déclare que ce livre est mijoté « comme un fond de cuisson ». Au gré d'une lecture ou d'une promenade, l'auteur nous invite à partager son plaisir, à écouter un solo de jazz, regarder un nuage solitaire à la lumière du couchant; qui compose un paysage à la Magritte au-dessus des collines provençales, à confectionner avec lui une cage destinée à «l'évêque d'Évreux», sarment en forme de mandragore, à participer à une discussion littéraire, à infléchir le cours d'un rêve.
Prônant le goût de l'absurde, déclarant la guerre à « Dame sérieux » qu'il rend responsable des pires crimes contre la spontanéité, l'humour et le goût du jeu, dénonçant les méfaits du «quotidien codifié», le grand écrivain argentin nous entraîne dans une ronde folle où culture et hasard se donnent la main.
« Dans les quatre-vingts mondes de mon tour du jour il y a des ports, des hôtels et des lits pour les Cronopes», dit-il. Il y a surtout des citations et des références à tout ce et à tous ceux qu'il aime et qu'il nous propose de regarder et d'écouter comme si nous les rencontrions pour la première fois : Aragon et Armstrong, Georges Bataille et Adolf Wôlfli, Lester Young et Man Ray, Neruda, Poe, Dickens, mais aussi un chat qui porte le nom d'un philosophe allemand et finit, à sa façon, par entrer en religion, une mouche qui vole pattes en l'air, une poupée éventrée et des personnages de romans indignés face au comportement irresponsable de leur auteur-inventeur.
Parfois aussi, et non sans malice, l'auteur lève un coin de rideau pour nous montrer sa cuisine et nous parler de l'étrange manière dont naît un récit fantastique digne de ce nom. Né à l'époque où l'on pratiquait beaucoup, dans la banlieue de Buenos Aires, les vieux almanachs de province, Julio Cortázar ressuscite ce genre littéraire à sa manière. c'est sublissime | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Julio Cortazar [Argentine] Lun 9 Nov 2009 - 19:41 | |
| Merci Kenavo! Il est dans l'édition Quarto Gallimard (dont j'adore la typographie!). Je commencerai donc par cette partie!! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Julio Cortazar [Argentine] Sam 18 Sep 2010 - 9:53 | |
| Merci Marko, pour ton explication sur Rayuela. La première fois que j’ai lu ce roman, j’étais complètement passée à côté de ces chiffres entre parenthèses à la fin de chaque chapitre. (à 20 ans, je lisais comme un bulldozer). Je vais le relire à la petite cuillère….
|
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Julio Cortazar [Argentine] | |
| |
| | | | Julio Cortazar [Argentine] | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|