Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Julio Ramón Ribeyro [Pérou]

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Sigismond
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Sigismond


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MessageSujet: Julio Ramón Ribeyro [Pérou]    Julio Ramón Ribeyro [Pérou]  EmptyDim 8 Sep 2013 - 18:33

Julio Ramón Ribeyro [Pérou]  Tumblr_m3jfvf3iMj1r9eynro1_r1_400
Julio Ramón Ribeyro Zúñiga

Ecrivain Péruvien, né et décédé à Lima (Pérou), 31 août 1929 - 4 décembre 1994.

De lui, sont disponibles en français (ou à peu près disponibles !) quatre recueils de nouvelles (chez Gallimard):
   
Charognards sans plumes (1964)
   Chronique de San Gabriel (1969)
   Silvio et la roseraie (1981)
   Réservé aux fumeurs (1995)

Un texte inclassable, ré-édité en 2011 par Finitude:
Proses apatrides (1975, ré-édité et complémenté en 1978 puis 1986)

C'est à tout le moins succinct pour cet auteur, voir en bas de message sa bibliographie en langue originale.

(NB: Sa Bio, ci-dessous rédigée par mes humbles soins, provient de diverses sources web en langue espagnole, dont Wikipédia, la page française est presque vide à ce propos, donc n'hésitez pas à corriger ce bien fragile assemblage, toujours exposé au coquilles de traduction Embarassed  !)
Aîné d'une famille comptant quatre enfants, deux garçons et deux filles, milieu anciennement aisé -classe dominante, dont des personnages éminents de la culture et de la politique Péruvienne, de tendance conservatrice- mais déclassé.

Etudes de Lettres et de Droit à Lima; premières parutions dans des revues et piges à l'Institut de Culture Hispanique, lui permettant de voyager en Europe (Espagne) de 1952 à 1958, à Madrid via Barcelone où il a accosté au continent, en bateau. Passe en France en 1953 afin de préparer une thèse, à la Sorbonne. Brefs séjours en Belgique et en Allemagne (1955 - 1956). Retour au Pérou où il enseigne (professeur) et créée un Institut de Culture Populaire (voué à l'enseignement).
Se fixe définitivement à Paris au début des années 60, comme journaliste à l'Agence France-Presse dix ans, avant d'obtenir un poste d'Attaché Culturel auprès de l'Ambassade du Pérou à Paris, puis Ambassadeur Culturel du Pérou auprès de l'Unesco.

Un fils lui naît de son union avec Alida Cordero en 1961. Il subit une grave opération, lourde, pour un cancer du poumon en 1973, ce qui paraît être de quelque influence sur ses publications postérieures.
Il revient au pays natal au soir de sa vie, sans être en état de recevoir la principale distinction littéraire qui a jamais atteint son oeuvre, le Prix (mexicain) de littérature Latino-américaine et caraïbe Juan-Rulfo, en 1994. Avant cela, il avait été distingué au Pérou en 1983 avec le Prix National de Littérature, et, dix ans plus tard, avec le Prix National de la Culture.

Julio Ramón Ribeyro a écrit:




Contes

   1955 Los gallinazos sin plumas

   1958 Cuentos de circunstancias

   1964 Las botellas y los hombres
   1964 Tres historias sublevantes
   1972 Los cautivos
   1972 El próximo mes me nivelo
   1974 La palabra del mudo Compilación de sus cuentos completos. Existen varias ediciones.
   1977 Silvio en El Rosedal
   1977 El Carrusel
   1977 Alienación
   1987 Sólo para fumadores
   1992 Relatos santacrucinos

Romans

   1960 Crónica de San Gabriel Premio Nacional de Novela del mismo año.
   1965 Los geniecillos dominicales Premio de Novela del diario Expreso.
   1976 Cambio de guardia.

Théâtre

   1975 Santiago, el Pajarero Obra de teatro basada en Santiago el Volador, parte de las Tradiciones Peruanas de Ricardo Palma.
   1981 Atusparia

Autres genres

   1975 La caza sutil (Ensayos - essai)
   1975 Prosas apátridas (Sin clasificación - inclassable)
   1989 Dichos de Luder (Sin clasificación - inclassable)
   1992-1995 La tentación del fracaso (Diarios - journal).
   1996-1998 Cartas a Juan Antonio (Correspondencia - correspondance).
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Sigismond
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MessageSujet: Re: Julio Ramón Ribeyro [Pérou]    Julio Ramón Ribeyro [Pérou]  EmptyDim 8 Sep 2013 - 18:57

Julio Ramón Ribeyro [Pérou]  Julio-ramon-ribeyro-proses-apatrides-ed-finit-L-5JFS6q

Julio Ramón Ribeyro, Proses apatrides (titre original: Prosas Apàtridas)

Il s'agit d'exactement 200 textes courts, dans le genre des fragments si l'on veut, largement inclassables, recueil de notes éparses étagées sur une trentaine d'année de la vie de l'auteur (pour la version définitive). Mais qui procèdent d'un air commun, quels que soient les sujets qu'ils abordent. Pour l'essentiel didactiques, et comme l'homme n'est d'aucune chapelle, d'aucun mouvement, littéraire, politique ou autre, on suit ces diverses pensées le plus librement du monde, sans se croire obligé de céder à la sale manie de la mise en perspective ou de la référence à ce-que-vous-voudrez-qui-colle-avec-des-code-barres.

Ribeyro nous explique le titre en préface:
Citation :
Le titre de ce livre mérite une explication. Il ne s'agit pas, comme certains ont pu le penser, des proses d'un apatride ou de quelqu'un qui, sans l'être, se considère comme tel. Il s'agit en premier lieu de textes qui n'ont pas trouvé de place dans les livres que j'ai déjà publiés, et qui erraient parmi mes papiers, sans destination ni fonction précises. En second lieu, il s'agit de textes qui ne s'ajustent véritablement à aucun genre, ni les pages d'un journal intime, ni des notes destinées à un développement ultérieur - du moins ne les ai-je pas écrits dans cette intention. C'est pour cette raison que je les considère comme "apatrides": il leur manque un territoire littéraire qui leur soit propre.
Il en résulte qu'on peut commencer cet ouvrage par la fin, l'ouvrir au hasard, extirper comme une "pensée du jour" et lire ainsi l'un de ces 200 "proses" par jour, ou toute autre liberté lectorale.

En dépit de son scepticisme, de son regard rarement porteur d'espérance, j'ai pas mal apprécié cet ouvrage, que, dénué de la moindre imagination, j'ai ouvert à la première page pour le refermer à la dernière. Peintre urbain, incontestablement, très démarqué vis-à-vis de la prolifique et universellement connue production littéraire sud et latino-américaine de la seconde moitié du XXème, ce petit ouvrage a assez éveillé mon intérêt pour que je sache déjà que je ne vais pas l'archiver définitivement, mais y revenir de temps en temps, lire quelques "proses" - comme un ouvrage qu'on ne clôt jamais tout à fait.

(NB: j'éditerai demain en incluant quelques extraits)
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MessageSujet: Re: Julio Ramón Ribeyro [Pérou]    Julio Ramón Ribeyro [Pérou]  EmptyDim 8 Sep 2013 - 22:26

totalement inconnu de ma médiathèque ! je compte garder l'œil ouvert sur les bouquinistes, on ne sait jamais ! Merci pour ce fil qui donne envie !
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MessageSujet: Re: Julio Ramón Ribeyro [Pérou]    Julio Ramón Ribeyro [Pérou]  EmptyLun 9 Sep 2013 - 0:01

Il revient de loin Ribeyro ! J' ai lu Charognards sans plumes, il y a bien longtemps. Mais c' est bien d' aller chercher des auteurs dans la nuit des temps...!
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Sigismond
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MessageSujet: Re: Julio Ramón Ribeyro [Pérou]    Julio Ramón Ribeyro [Pérou]  EmptyMar 10 Sep 2013 - 15:33

Sigismond en retard a écrit:
(NB: j'éditerai demain en incluant quelques extraits)
3 d'entre les 200 "proses apatrides". Peut-être (sans doute) ai-je mal choisi parmi ces fragments, et peut-être cela donnera à croire que l'auteur évolue dans un registre désespérant, aux confins du nihilisme.
Mais peut-être pas. Il est possible d'extirper une belle dose d'humanisme tendance existentialiste de ces proses. Même si elle est loin d'être dominante, ou même marquée sans équivoque.  
J'ai essayé (voué à l'échec d'avance Laughing !)de vous sélectionner des textes représentatifs, ou plus exactement illustratifs.

Mais SVP gardez à l'esprit que tout n'est peint de la sorte dans ce livre !

D'avance merci !

Prose 90 a écrit:
Nous nous promenons comme des automates dans une ville insensée.Nous allons d'un sexe à un autre pour revenir toujours à la même demeure. Nous disons à peu près les mêmes choses, avec quelques légères variantes. Nous mangeons des végétaux ou des animaux, mais seulement ceux qui sont disponibles, nulle part on ne nous sert l'Oiseau de Paradis ou la Rose des Vents. Nous nous vantons d'aventures qu'un ordinateur réduirait à dix ou douze situations ordinaires. Contrairement à tout ce qui a été dit, la vie serait-elle, du fait de sa monotonie, trop longue ? Quelle importance de vivre un an ou cent ans ? Tout comme le nouveau-né, nous n'allons rien laisser. Tout comme le centenaire, nous n'emporterons rien, ni linge sale, ni trésor. Quelques-uns laisseront une oeuvre, il est vrai. Elle sera joliment éditée. Puis deviendra une curiosité pour quelque collectionneur. Plus tard, la citation d'un érudit. A la fin, un peu moins qu'on nom: une ignorance.
Prose 116 a écrit:
Dans certains cas comme le mien, l'acte créateur est fondé sur l'autodestruction. Toutes les autres valeurs -santé, famille, avenir, etc...-restent subordonnées à l'acte de créationet perdent toute validité. Ce qui ne saurait être différé, ce qui est primordial, c'est la ligne, la phrase, le paragraphe qu'on écrit, et qui devient ainsi le dépositaire de notre être, dans la mesure où il implique le sacrifice de notre être. C'est pourquoi j'admire les artistes qui créent dans le sens de leur vie et non contre leur vie, ces vétérans authentiques et joyeux qui se nourrissent de leur propre création et, contrairement à moi, n'en font pas une soustraction à ce qui nous était donné de vivre.
Et là, relisant et recopiant cette Prose 116, comme à la première lecture, je pense sans pouvoir me défaire de cette pensée, à Jean-Sébastien Bach à propos de "C'est pourquoi j'admire les artistes qui créent dans le sens de leur vie et non contre leur vie, ces vétérans authentiques et joyeux qui se nourrissent de leur propre création et, contrairement à moi, n'en font pas une soustraction à ce qui nous était donné de vivre".
Prose 162 a écrit:
L'homme qui, tombant dans l'abîme, trouve le courage d'admirer la rose qui fleurit entre les rochers. L'homme qui, s'élevant sur l'Olympe, verse une larme sur la buse borgne qu'il croise dans son vol. Images édifiantes. Marre des images édifiantes.
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MessageSujet: Re: Julio Ramón Ribeyro [Pérou]    Julio Ramón Ribeyro [Pérou]  EmptyMar 10 Sep 2013 - 18:40

J'aime bien ces extraits.. Je note!
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MessageSujet: Re: Julio Ramón Ribeyro [Pérou]    Julio Ramón Ribeyro [Pérou]  EmptyMar 10 Sep 2013 - 18:58

Vous qui avez aimé... Etc !  lisez aussi Les fleuves profonds : José Maria Arguedas.
Un classique du Pérou. Arguedas était aussi éthnologue et très impliqué par la culture indienne.
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MessageSujet: Re: Julio Ramón Ribeyro [Pérou]    Julio Ramón Ribeyro [Pérou]  EmptyMar 5 Nov 2013 - 16:03

Charognards sans plumes

Titre original, du moins celui de la nouvelle éponyme à l'ouvrage: Los gallinazos sin plumas.

(NB: j'ai, improprement, traduit cuentas par contes et qualifié des ouvrages qui sont des recueils de nouvelles de "romans" dans le post de présentation: mes plus plates Embarassed !!).
Voir: Cuentas. 1952-1977 si vous voulez vous reporter aux textes originaux.

Douze nouvelles, donc, y sont consignées. Le dénominateur commun à ces nouvelles est la misère, envisagée sous différentes coutures, et l'avilissement qu'elle génère sur l'être humain.
Mais on n'est pas dans un roman naturaliste du XIXème, ni non plus dans un brûlot politiquement exploitable.
Juste dans le constat, l'esquisse.
L'aliénation qui ne fait pas sens, voilà.

Les sujets sont choisis dans différents quartiers et faubourgs de Lima, un Lima années cinquante (peut-être fin des années quarante pour certaines).
L'écriture est nette, sans fioritures, coulée, droite, précise, chirurgicale.
Sobre, en un mot.
Si vous êtes habitués au maniérisme, au baroque, à l'emphase, à la faconde d'autres auteurs sud-américains, oubliez, ça n'a rien à voir, Ribeyro n'est pas du tout dans cette veine-là.

La première est ma préférée, Au pied de la falaise.
Elle est écrite au "je".
L'histoire d'un père et de ses deux fils, qui, fuyant la ville, s'établissent au bord de la mer, jusqu'à ce que...(je ne donne pas la chute, la fin de chacune de ces nouvelles. Ce serait un attentat, si Ribeyro écrit si simple, ni dépouillé, si sobre disais-je, c'est précisément -et à mon humble avis- pour l'effet littéraire consistant à amener à coup sûr le lecteur à la fin de l'histoire, en tutoyant le risque zéro quant à l'égarement possible dudit lecteur en cours de nouvelle).
Tout de suite un extrait, cette nouvelle (et donc le recueil) s'ouvre ainsi:
Au pied de la falaise a écrit:
Nous sommes semblables au ricin, à cette plante sauvage qui pousse et qui se propage dans les endroits les plus arides et les plus escarpés. Voyez comme elle prospère sur les sables, sur les galets, dans les canaux asséchés, dans les terrains en friche, auprès des tas d'immondices. Elle ne demande rien à personne, elle ne demande qu'un peu d'espace pour survivre. Le soleil et le sel des vents marins ne lui laissent aucun repos, les hommes la piétinent et les tracteurs l'écrasent, mais le ricin continue de pousser, de se propager, en se nourrissant de pierres et de détritus.

Aussi je dis que nous, les gens du peuple, nous sommes comme le ricin. Là où l'homme de la côte trouve un pied de ricin, il y bâtit sa maison, car il sait qu'il pourra y vivre. Nous, nous en avons trouvé un au fond du ravin (...)  
Des misères, donc.
Chacune a son amertume, son occasion de haut-le-coeur, comme dans l'histoire de ce petit indien, Pancho, mort par accident, mais pour lequel il ne faudra pas...(stop. je n'en dis pas plus. Le tire de la nouvelle: La peau d'un Indien ne vaut pas cher).

Le banquet:
Splendeur et misères d'un parvenu qui s'essaie courtisan, en somme.

Au commissariat:
La misère de la violence mode d'expression. Très finement observé, et  mis en page avec une limpidité magnifique. Emblématique de l'ouvrage. Bravo, Monsieur Ribeyro.

Les meringues:
Un petit garçon pauvre qui dévore des yeux les meringues en vitrine d'une pâtisserie, chaparde de l'argent, mais nul ne les lui sert quand il pose, royal, la somme d'argent sur le comptoir, celle-ci étant disproportionnée avec ses moyens supposés. Là aussi, très subtilement mis en évidence.

D'une couleur modeste:
Du racisme et de la bienséance. Et de la grande solitude des soirées festives. Et des quelques verres de trop.

Le premier pas:
Ou un avatar d'une petite frappe sans envergure au moment où il croit y arriver.

Les pilleurs de sépultures:
La forme de misère réside là dans la faiblesse du sens moral corrélée au statut de nécessiteux, agrémenté d'une chasse au trésor et de corruption.

Des bouteilles et des hommes:
J'ai aimé, particulièrement. Le père-vaurien, le fils parvenu. La misère de la honte bue (ne dit-on pas "toute honte bue" ?), et du reniement. La plus burlesque, limite drôle.

Inconnu à cette adresse:
La misère du pourchassé par les huissiers, planqué dans un "faubourg de faubourg". Et celle de la conscience du quêteur-chasseur au grand coeur, est-elle soluble dans l'apparition d'une jolie femme derrière ses volets ?

Servantes:
Les tribulations d'une jeune et jolie employée de maison, misère de l'implacable destin de la servante-née, aux prises avec la libido du fils de famille, qui croit s'en tirer grâce à un plan de sa collègue Justa...

Enfin, la plus forte, la plus écoeurante, celle qui soulève le plus de haut-le-coeur, la nauséabondissime, la révoltantissime, la désespérantissime: Charognards sans plumes.
La voici, in extenso, en langue originale:
Los gallinazos sin plumas


Dernière édition par Sigismond le Mer 6 Nov 2013 - 18:54, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Julio Ramón Ribeyro [Pérou]    Julio Ramón Ribeyro [Pérou]  EmptyMar 5 Nov 2013 - 20:51

Si les romans sur les Indiens de l' Altiplano Andi t' interessent, il y a deux livres marquants sur le sujet :

- Les fleuves profonds : José Maria Arguedas (Pérou). - Gallimard/La croix du sud

- Vaste est le monde : Ciro Alegria (Pérou). - Gallimard/La croix du sud
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MessageSujet: Re: Julio Ramón Ribeyro [Pérou]    Julio Ramón Ribeyro [Pérou]  EmptyMer 6 Nov 2013 - 3:51

bix229 a écrit:
Si les romans sur les Indiens de l' Altiplano Andi t' interessent, il y a deux livres marquants sur le sujet :

- Les fleuves profonds : José Maria Arguedas (Pérou). - Gallimard/La croix du sud

- Vaste est le monde : Ciro Alegria (Pérou). - Gallimard/La croix du sud
Merci Bix, je note ces ouvrages, j'avais déjà entendu parler d'Arguedas. Mais je vais d'abord insister un peu avec Ribeyro...
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MessageSujet: Re: Julio Ramón Ribeyro [Pérou]    Julio Ramón Ribeyro [Pérou]  EmptyMar 10 Déc 2013 - 23:02

Silvio et la roseraie Julio Ramón Ribeyro [Pérou]  Silvio-et-la-roseraie-9782070236466_0

Il s'agit encore, comme Charognards sans plumes, d'un découpage en vue d'une édition française, tirée de l'ensemble de ses nouvelles, compilées en espagnol sous le titre Cuentos 1952-1977, La palabra del mudo. Ces nouvelles-ci correspondent aux tomes I, II et III de cette "somme". Les nouvelles se déroulent au Pérou et en Europe, avec une brève incursion australienne dans Le dédoublement. Traduction d'Irma Sayol.

Dix-sept nouvelles, de tailles inégales, pour environ deux cent cinquante pages. Certaines sont écrites au "je" et doivent se rapporter à quelque vécu, ou possible vécu, de l'auteur. Ainsi Les Espagnols, Les captifs, Rien à faire, monsieur Baruch, La poussière du savoir; on peut avoir un doute pour La visite chez l'écrivain mais ce n'est certainement pas le cas, bien qu'écrite au "je", pour Le dédoublement, nouvelle dans laquelle Ribeyro se dépeint sous les traits d'un Anglais versant dans l'art pictural et les sciences occultes, ou pour Demetrio.

Encore un recueil très goûteux, succulent.
Aux confins de la désespérance et de la tendresse - (Une médaille pour Virginia, qui ouvre ce livre, est du Ribeyro pur sucre dans ce domaine-là). Mais quelques surprises, des touches d'humour, comme dans Le marquis et les faucons, petit précis de paranoïa et surtout de ridicule burlesque, Un certain dimanche, Tristes querelles dans la vieille résidence, cette dernière est une nouvelle de théâtrale cocasserie, un genre où il ne sévissait guère; ou encore Terra incognita, une vraie bouffonnerie. Mais l'humour n'est-il pas, selon la vieille formule éculée, la politesse du désespoir ?  

L'embarcadère du dimanche est très forte, une lecture d'impact, qui fait mouche, drôle mais (ou mieux: drôle et) complètement ravagée. Pas loin d'être ma préférée !

Et je me dis qu'enfin on tient par ce recueil-là le fil ténu qui relie Ribeyro aux autres grands auteurs latino-américains qui lui furent contemporains:  
Voir par exemple les très Borgésiennes nouvelles Demetrio et Le dédoublement, qui closent l'ouvrage.
Autre exemple, Ribeyro, connu pour être toujours si fluide et limpide nous sort même une (jolie) nouvelle à pistes brouillées et à double détente: Les jacarandas.

Alors qu'on le croyait définitivement urbain et point final, dans la nouvelle éponyme à l'ouvrage, la plus longue, nous avons enfin un peu -oh, juste un peu- de campagne péruvienne et de plein-air: Le plein-air, chez Ribeyro, ne dépasse jamais les bords de plage à la périphérie immédiate des villes. Cette nouvelle-là, Silvio et la roseraie, a un léger je-ne-sais-quoi d'un peu mystique ou cabalistique (magique ?) très répandu dans les rayonnages de littérature latino-américaine.
Je rattache encore les énigmatiques Sur les terrasses et Nuit chaude et sans vent à cette veine-là.

Une barre haut placée dans l'art novelliste en tous cas que cet échantillonnage d'éditeur, destiné au public francophone.

Allez, les premières lignes de Demetrio en guise d'extrait:
Demetrio a écrit:
Dans un quart d'heure il sera minuit. Ce fait n'aurait aucune importance si l'on était pas aujourd'hui le 10 novembre 1953. Dans son journal intime, Demetrio Von Hagen note ceci: "Le 10 novembre 1953 j'ai rendu visite à mon ami Marius Carlen. Je dois préciser que je suis Marius Carlen et que Demetrio Von Hagen est mort il y a exactement huit ans et neuf mois. Quelques semaines après sa mort, on publia dans un journal local un entrefilet malveillant qui disait: "Comme le savent nos lecteurs, le romancier Demetrio Von Hagen est mort le 2 janvier 1945. Dans son journal inédit on a trouvé des notes concernant les huit années à venir. On a découvert qu'il écrivait son journal à l'avance".
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shanidar
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MessageSujet: Re: Julio Ramón Ribeyro [Pérou]    Julio Ramón Ribeyro [Pérou]  EmptyMer 11 Déc 2013 - 10:10

L'extrait est très convainquant (dans la veine borgèsienne).
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MessageSujet: Re: Julio Ramón Ribeyro [Pérou]    Julio Ramón Ribeyro [Pérou]  EmptyMer 11 Déc 2013 - 16:43

shanidar a écrit:
L'extrait est très convainquant (dans la veine borgèsienne).
N'est-ce pas  sourire  ?

J'ai oublié de préciser le titre en langue originale de la nouvelle qui a donné son nom à l'ouvrage en français, Silvio en el rosedal.
Voici, pour cette nouvelle-là, une fiche de lecture assez complète - un rien scolaire, dans le bon sens du terme.
Précision, elle est en castellano (espagnol): ficha de lectura, Silvio en el rosedal
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MessageSujet: Re: Julio Ramón Ribeyro [Pérou]    Julio Ramón Ribeyro [Pérou]  EmptyJeu 26 Déc 2013 - 19:04

Réservé aux fumeurs

Il s'agit, encore et toujours, d'une sélection de nouvelles choisies pour le public francophone, éditions Gallimard 1995. Elles sont tirées des tomes I-II-III de ses Cuentos (nouvelles), 1952-1972, et de leur "prolongation", des nouvelles du tome IV, 1952-1992.
Traduction de Gabriel Iaculli.

Quinze nouvelles de tailles inégales, écrites à Lima et à Paris, pour un total d'environ deux cent cinquante pages.
Ont été sélectionnées davantage de nouvelles où Ribeyro use du "je" narratif que dans les recueils chroniqués précédemment sur ce fil. Sans doute n'est-ce pas un hasard (du moins j'aime croire que ce n'en est pas un  rire !).
On savait depuis Proses apatrides que Ribeyro était un fumeur de cigarettes invétéré, un amateur de musique dite grande ou classique et de vins fins. Il se découvre un peu plus.

Mais je n'étais venu à ce livre pour faire plus ample connaissance avec l'oeuvre de l'auteur, mais chercher un peu de son aigre-douceur, de sa tendresse dans la peinture du tragique, et je l'ai trouvée à pleines pages.
Peut-être cet humour un peu particulier que je goûte volontiers est-il plus présent ici (mais sans doute suis-je devenu plus habile pour le déceler, commençant à être quelque peu rompu à cet auteur ?).  
Si, toutefois, l'humour peut aussi revêtir cette forme de décalage poli tendant à mettre en évidence ou bien à laisser entendre la drôlerie, et applicable à peu près à toute situation mettant en scène l'être humain.


En quelques mots, ces quinze nouvelles:
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