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Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
Sujet: Re: Peter Handke [Autriche] Mer 11 Jan 2012 - 20:02
bix229 a écrit:
Je me remettrai à lire Handke un de ces jours...Handke est un écrivain, un humaniste, un esprit pointu... Mais alors, pourquoi est-il allé à l' enterrement de Milosevic...?
Il y a parfois des amitiés incompréhensibles. On peut apprécier un homme tel qu'on le connaît dans la vie de tous les jours, surtout si on l'a connu avant ses exactions... Il y a aussi Gabriel Garcia Marquez (entre autres) qui reste fidèle à Castro (sans vouloir entrer dans les mérites comparés des dictatures de tout bord : ça reste des dictatures qui mettent en prison - et qui assassinent - des opposants politiques sans respecter leurs droits les plus élémentaires).
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
En cas de meurtre, on fait toujours des coq-à-l'âne
Le titre de ce roman m'a longtemps intrigué mais repoussé à tort en pensant qu'il y était question de football. Alors qu'il s'agit avant tout d'une tentative d'illustration littéraire de l'expérience d'un morcellement schizophrénique. Il propose de pénétrer dans l'esprit d'un personnage en rupture avec le monde qui l'entoure et qui entame une errance pathologique. A moins qu'elle ne soit surtout existentielle à la façon de L'étranger de Camus qui lui sert manifestement de modèle. Fugue dissociative qui n'est pas sans rappeler Cosmos de Gombrowicz (écrit 3 ans avant) mais dans un registre beaucoup plus clinique, au scalpel, à travers une écriture en apparence réduite au miminum et quasi factuelle.
Le début du roman peut rebuter par cette extrême simplicité descriptive et narrative. Une sorte d'anti-style qui cherche à suivre les pas de cet homme qui à partir d'une interprétation probablement erronée de départ (il se croit licencié à son travail parce que ses collègues l'ont ignoré à son arrivée) va se mettre à trouver des signes dans chaque objet ou situation qu'il croise sur son chemin. Tout capte son attention, sans filtre. Et subtilement, progressivement, on sent la réalité basculer à travers des glissements sémantiques, le monde se désorganiser autour de lui alors même qu'il tente de le maîtriser. Il entre également en collision avec les autres par ses différentes tentatives inadaptées d'entrer en communication. On le rejette, on le frappe. Et l'intrigue est d'autant plus étrange qu'il y sera question du meurtre d'une caissière de cinéma et de la disparition d'un enfant. Quel est son rôle dans tout ça? Je n'en dis pas plus... Le titre fait référence à l'ancien métier de cet homme devenu depuis ouvrier sur un chantier et à la manière dont cet écho à son passé permettra peut-être une résolution de la crise à l'arrivée. Mais c'est surtout une métaphore de son angoisse existentielle. Handke fait le portrait d'un schizophrène mais surtout d'un homme qui dans une situation extrêmement stressante et déréalisante se met à observer le monde avec une acuité tellement puissante qu'elle l'exclut d'une société dont les codes apparaissent par contraste encore plus fous que lui-même.
C'est une expérience de lecture très troublante et que je recommande. Je lirai prochainement La femme gauchère qui semble adopter une narration approchante pour nous faire ressentir la dépression d'une femme demandant à son conjoint de la quitter.
2 extraits qui traduisent le morcellement psychotique du personnage. Le second évoquant presque une sorte de nature morte cubiste.
De retour dans le village, dans son hôtel, dans sa chambre. Onze mots en tout, pensa Bloch soulagé. Il entendit l'eau d'une baignoire qu'on vidait au-dessus de lui; en tout cas il entendit un gargouillement, puis un bruit de succion et pour finir un sifflement. Il venait sans doute de s'endormir quand il s'éveilla de nouveau. Au premier instant, il lui sembla qu'il était séparé de lui-même. Il nota qu'il était couché dans un lit. Intransportable! pensa Bloch. Le monstre! Il avait lui-même la sensation d'une transformation soudaine. Il ne concordait plus; tout tranquille qu'il était, il n'était rien qu'une mascarade et une corvée; si flagrant et si voyant dans cet état qu'il ne pouvait se rabattre sur aucune image comparable. Tel qu'il était là, il était quelque chose de lubrique, d'obscène, d'incongru, une véritable agression; enterrer! pensa Bloch, enfouir, écarter! Il crut éprouver le contact désagréable avec lui-même, mais s'aperçut que c'était simplement sa conscience de lui-même qui était si forte qu'il la ressentait comme un toucher sur toute la surface de son corps; comme si la conscience, comme si les pensées étaient devenues agressives, méchantes, brutales envers lui-même! Il restait là, sans défense, incapable de résister; l'intérieur retourné à l'air d'une façon écoeurante; étranger, non, mais odieusement autre.
Lorsqu'il regardait dehors, il voyait un fragment de la place du marché avec un autobus scolaire; dans le café, il voyait à droite et à gauche des fragments de mur, d'un côté le poêle éteint sur lequel se trouvait un bouquet de fleurs, de l'autre côté un porte-manteau auquel était accroché un parapluie. Il aperçut un autre fragment avec le juke-box à travers lequel se promenait lentement un point lumineux qui allait s'arrêter devant le numéro choisi, près du juke-box le distributeur de cigarettes,encore un bouquet de fleurs dessus; puis un autre fragment avec, derrière le comptoir, le patron qui débouchait pour la serveuse près de lui une bouteille qu'elle posait sur la table roulante; et enfin un fragment de lui-même qui avait allongé ses jambes, avec ses chaussures mouillées, sales, et l'énorme cendrier sur la table, près du cendrier un vase à fleurs assez petit, et le verre de vin sur la table voisine à laquelle il n'y avait personne.
J'ai lu que dans la version cinématographique (Handke a collaboré au scénario) le point de départ est différent avec la bonne idée de montrer Bloch encore gardien de but et devenu indifférent à la balle qui va se diriger vers lui au moment du pénalty. J'espère voir ce film de Wenders un de ces jours... Traversay saura peut-être où je peux le voir en VOD par exemple...
Cachemire Sage de la littérature
Messages : 1998 Inscription le : 11/02/2008 Localisation : Francfort
Merci pour cet intéressant commentaire. Je vais faire remonter ce livre sur le dessus de ma PAL (moi aussi je croyais qu'on parlait de foot et cela m'a freinée...).
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Merci pour cet intéressant commentaire. Je vais faire remonter ce livre sur le dessus de ma PAL (moi aussi je croyais qu'on parlait de foot et cela m'a freinée...).
Tu peux y aller tranquille. Le foot occupe seulement les 3 dernières pages et de façon intéressante.
Merci en tout cas pour ton commentaire, extra... cela fait tellement longtemps que j'ai lu ce livre, mais je ne savais rien concernant le film de Wim Wenders.. je vais le guetter aussi
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Superbe commentaire Marko qui me donne envie de me précipiter sur ce livre. Et pourquoi pas le film aussi, à l'occasion.
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Peter Handke [Autriche] Mar 2 Oct 2012 - 10:20
/ Die schönen Tage von Aranjuez: ein Sommerdialog / Les beaux jours d'Aranjuez : Un dialogue d'été
Citation :
Présentations de l’éditeur Les Beaux Jours d’Aranjuez a été écrit par Handke directement en français, l’été dernier. C’est un très émouvant dialogue sur l’amour, dans une tradition que l’on pourrait faire remonter au Banquet de Platon. Une femme et un homme, dans la complicité que permet sans doute une longue intimité et la beauté d’un soir d’été, parlent de l’amour, de la première fois, échangent des souvenirs intimes heureux ou malheureux dans un jardin qui est comme le premier jardin. Ils en parlent comme s’ils cherchaient à se remémorer chaque fois ce qui, dans l’amour et jusque dans ce qu’il peut avoir de trivial, de dur parfois, exalte l’homme et la femme jusqu’à les hausser au rang de rois et de reines, les illumine d’une lumière qui en fait l’égal des dieux. Et à ces souvenirs se mêlent, comme toujours chez Handke, des descriptions qui témoignent d’une attention exceptionnelle au monde, à la nature, à ces signes presque imperceptibles qui sont indissociables des mystères de l’amour que l’homme et la femme cherchent à déchiffrer.
La présence au portail et à cause du fait qu’il est élu auteur dramatique de l'année en Allemagne, j’ai bien voulu lire une pièce de théâtre de lui.
Et c’est marrant que j’ai naturellement lu ce livre en allemand, réalisant qu’après qu’il l’a écrit d’abord en français. Mais bon, puisqu’il peut se traduire lui-même à perfection, j’ai quand même retrouvé « mon » Handke en version allemande. Et à part l’auteur dramatique, je pense souvent auteur tout court. On doit chercher loin pour trouver quelqu’un de sa qualité dans la littérature germanophone, il est tout simplement trop sublime et extra.
Revenons à nos moutons et parlons un peu du livre : femme et homme, sans nom, sans description, voilà qui les garde universel, Adam et Eve se mettent en terrasse pour un petit dialogue, mais oui, l’idée n’est pas loin, puisqu’ils se retrouvent dans un jardin... le jardin éternel ?
Ce sont deux caractères typiquement Handke : énigmatique, vague, irréel. Même un peu pénible et kitsch. Mais ils sont surtout plus poésie que chair et du coup ils sont exempt d’erreur. C’est surtout la femme qui parle, invité par l’homme de continuer toujours et toujours.. et sa parole est fluide, poétique, plein de petites perles pour faire citation
Le « virus Handke » a bien travaillé, je ne vais pas retourner à d’autres livres avant d’avoir au moins lu 2-3 livres de lui !
animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
Sujet: Re: Peter Handke [Autriche] Sam 20 Oct 2012 - 21:39
Difficile d'ajouter quelque chose à ce qu'a pu dire Marko de L'angoisse du gardien de but au moment du penalty. Le début très haché brise les continuités, dissous les motivations. Heureusement le temps s'étire peu à peu. Mais on reste dans l'instantané entre le pas assez signifiant, le trop signifiant, la formulation, la langue et les ressemblances. Une expérience violente mais détachée du réel, comme dans une bulle opaque ou déformante. Globalement ce gardien de but fuyant, violent, maladroit mais manipulateur peut-être ne provoque pas vraiment la sympathie. Pourtant c'est de son côté mais aussi par la particularité du texte, en face, en réaction, que l'on se place. Tension et incertitude autour d'un réel scripté, d'une traitrise du script.
L'expérience est intéressante et mérite le détour, ou le dérangement. Sensitif instantané mais loin, ailleurs, chez l'autre, celui dans le texte.
Il est très loin et flou pour moi mais j'ai pensé aussi à L'étranger et surtout je me suis laissé hypnotisé par la rupture et la distance qui ne perdent pas le contact avec le réel (ou ce qu'il peut y avoir de commun dans son expérience).
colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
Sujet: Re: Peter Handke [Autriche] Mar 30 Oct 2012 - 17:07
Auteur du mois... Un de ses livres figurait dans ma PAL... Sa lecture s'imposait !
Le malheur indifférent (1972)
Pris à son propre piège… On pourrait croire qu’à force de côtoyer la littérature et de pratiquer l’écriture, l’expression devient sans cesse plus aisée. Peter Handke nous démontre que ce n’est pas forcément le cas et que les mots, assimilés en phrases toutes faites, en expressions proverbiales et en autres tournures stéréotypées, constituent souvent un obstacle à l’expression sincère et véridique.
Après la mort de sa mère par suicide, Peter Handke fait l’expérience de cette impossibilité de dire les sentiments. Le besoin de raconter est intense, mais la peur de ne pas réussir à être juste pousse finalement l’écrivain à repousser sans cesse l’échéance, à remettre pour le lendemain le début de l’écriture de son expérience. Lorsque Peter Handke trouve enfin le courage de se mettre au travail, plusieurs semaines après l’enterrement se sont déjà écoulées… Ses doutes transparaissent encore nettement. Ressentis à la fois à travers le style d’écriture en lui-même –beaucoup de tergiversations qui donnent l’impression de tourner autour du pot- et à travers les aveux de l’écrivain –qui n’hésite pas à faire figure basse pour dire à quel point il lui est difficile d’écrire à propos de sa mère sans céder aux tournures de style conventionnelles et donc impersonnelles-, il en résulte un récit difficile à intégrer.
Peter Handke n’aborde pas frontalement la mort de sa mère en exprimant ses émotions. D’ailleurs, les seuls sentiments qu’il osera véritablement transposer ne seront jamais liés à son deuil mais plus indirectement aux difficultés qu’il trouve à les transcrire par le biais de l’écriture. Cette lutte, qu’on pourrait juger ridicule parce qu’elle s’apparente à une forme de snobisme culturel, traduit en réalité la douleur de Peter Handke : non seulement il souffre de la disparition de sa mère, mais en plus il se rend compte que cette expérience est indicible et qu’il ne pourra jamais la partager avec quiconque. Il le pourrait, évidement, en utilisant les expressions toutes faites dont se sert la majorité dans de tels cas, mais il ne le souhaite pas pour une question éthique : selon lui, se serait bafouer la singularité de sa mère et renier ce qu’il y a d’unique dans l’expérience en quoi consiste le deuil d’une personne chère.
On peut saluer le courage de la démarche de Peter Handke, et également sa lucidité quant à la qualité du récit qui découle de son expérience. En effet, il ne se trompe pas lorsqu’il reconnaît devoir lutter pour écrire l’hommage qu’il souhaite rendre à sa mère. Tout à la fois, l’écrivain s’envole dans des descriptions de scènes simples mais teintées d’une grande mélancolie, avant de se mettre à ricaner en soulignant les failles de sa transcription des évènements.
A force de se concentrer sur sa volonté de transcender le média de l’écriture, Peter Handke finirait presque par oublier ce qui l’a poussé à vouloir raconter le suicide de sa mère. Cette dernière s’efface derrière la personnalité de l’écrivain et passe au second plan des difficultés littéraires qu’il rencontre. Le malheur indifférent est tout à fait pertinent : en effet, Peter Handke a failli dans sa volonté de transcrire une expérience personnelle, et il se montre tout à fait brillant dans sa lucidité à se rendre compte de cet échec.
Et je tourne autour du pot... Les considérations de Peter Handke sur l'écriture sont loin d'être inintéressantes, mais apparaissent comme une fuite, un dérobement de l'écrivain qui n'ose pas s'exprimer véritablement :
Citation :
« […] « cela commença ainsi… » ; si l’on entamait un récit de cette façon, tout aurait l’air inventé, on ne contraindrait pas le lecteur ou l’auditeur à s’engager personnellement, on ne ferait vraiment que lui proposer une histoire de pure fiction. »
Citation :
« (Cette fiction que les photos puissent vraiment « dire » ce genre de choses : mais toute mise en formules n’est-elle pas plus ou moins fictive après tout, même s’il s’agit d’un fait réel ? Moins, si l’on se contente de relater ; plus, lorsqu’on cherche les formules les plus précises ? Et c’est peut-être si l’affabulation est la plus forte que l’histoire deviendra intéressante aussi pour quelqu’un d’autre, parce qu’on est plus enclin à s’identifier à des formulations qu’à de simples faits relatés ? – D’où le besoin de poésie ? […] ) »
Citation :
« Autre particularité de cette histoire : de phrase en phrase je ne m’éloigne pas de la vie intérieure des sujets décrits pour, comme c’est le cas habituellement, les considérer de l’extérieur en insectes enfin emprisonnés, me sentant finalement libéré et dans une belle humeur de fête, au contraire, je cherche avec un sérieux constant et obstiné à me rapprocher par l’écriture de quelqu’un qu’aucune phrase ne me permet cependant de saisir en entier, si bien que je dois sans cesse repartir de zéro et que je n’obtiens jamais l’habituelle symétrie de la perspective à vol d’oiseau. »
Des souvenirs, et de la nostalgie... Ce que Peter Handke arrive à convoquer de plus humain :
Citation :
« Il y a plus d’objets que de personnes dans ces souvenirs, une toupie qui danse dans une rue en ruine et déserte, des flocons d’avoine dans une cuiller à sucre, l’écume grise d’une ration dans une gamelle en fer blanc portant des poinçons russes, et pour les personnes uniquement des fragments : des cheveux, des joues, des cicatrices apparentes aux doigts –de son enfance la mère avait à l’index une cicatrice de coupure qui formait un bourrelet, on se tenait à cette bosse dure quand on marchait à ses côtés. »
Citation :
« Noël : on emballait comme cadeau ce qui était de toute façon indispensable. On se faisait des surprises avec le nécessaire, sous-vêtements, chaussettes, mouchoirs, et on disait que c’était exactement ce qu’on avait DESIRE ! On jouait ainsi à recevoir presque tout en cadeau, sauf la nourriture ; j’étais par exemple rempli de gratitude pour les affaires d’écolier les plus indispensables, je les posais près de mon lit comme des cadeaux. »
Cachemire Sage de la littérature
Messages : 1998 Inscription le : 11/02/2008 Localisation : Francfort
Sujet: Re: Peter Handke [Autriche] Mar 30 Oct 2012 - 18:49
Merci pour cet intéressant commentaire Colimasson. Cela donne vraiment envie de lire celui-ci aussi!
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Peter Handke [Autriche] Mer 31 Oct 2012 - 20:54
Je note celui-là aussi Colimasson
colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
Sujet: Re: Peter Handke [Autriche] Mer 31 Oct 2012 - 22:28
C'est une découverte intéressante à faire, à condition de savoir se montrer patient...
Cachemire Sage de la littérature
Messages : 1998 Inscription le : 11/02/2008 Localisation : Francfort
Sujet: Re: Peter Handke [Autriche] Lun 26 Nov 2012 - 18:01
Je viens de finir "le malheur indifférent" et je suis tout à fait d'accord avec l'analyse qu'en fait Colimasson. J'ai été frappée par la distance mère - fils qui malgré tout transparait à toutes les pages, la difficulté du lien. Une mère fondamentalement dépressive qui a eu du mal à donner de l'amour à ses enfants. Peter Handke le transcende avec les mots où il se réfugit et derrière lesquels il cache l'echec de la relation. C'est trop bien écrit, trop pour ce qui est à dire: cela sonne vide. Triste.
colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
Sujet: Re: Peter Handke [Autriche] Mar 27 Nov 2012 - 22:40
Je suis contente de voir que tu partages mon sentiment... Oui, ce n'est pas un livre joyeux, il n'est pas fait d'amour... c'est le cas de nombreux autres livres, mais ce qui est différent dans le cas du Malheur indifférent c'est que ce n'était pas l'objectif initialement recherché par Peter Handke.