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| Michel Houellebecq | |
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Auteur | Message |
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coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| | | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Michel Houellebecq Mer 7 Mai 2008 - 19:56 | |
| Lucie Ceccaldi est la mère de Michel Houellebecq... Elle publie L'innocente...pour répondre aux Particules élémentaires... Petit extrait?...Ambiance... "Mon fils qu'il aille se faire foutre par qui il veut avec qui il veut, qu'il refasse un bouquin, j'en ai rien à cirer. Mais si, par malheur, il remet mon nom sur un truc, il va se prendre un coup de canne dans la tronche, ça lui coupera les dents, ça c'est sûr! Et ce n'est pas Flammarion, ni Fayard qui m'en empêcheront. A part ça, c'est irréversible. Il ne m'intéresse plus. Qu'est-ce que c'est que cette littérature à la con! Houellebecq, c'est un mec qui n'a jamais rien fait, n'a jamais désiré vraiment quelque chose, n'a jamais voulu regarder les autres... Et puis cettearrogance de se prendre toujours pour l'être supérieur, l'intellectuel, cette façon de dire: je suis le plus intelligent. P'tit con, oui, c'est un p'tit con Houellebecq! Mon fils ou pas mon fils. Qu'il soit issu de quatre malheureuses molécules...qui ont eu le malheur de mettre leur nez où il fallait pas, pour rencontrer les quatre molécules d'ADN correspondantes de son père... [...] Le succèsde ses Particules élémentaires repose sur une imposture, afin de suivre le courant porteur de "la mode". Tuer sa mère, c'était dans l'air du temps. Il n'a d'ailleurs rien inventé en la matière. Vipère au poing d'Hervé Bazin, c'était bien avant lui. [...] Il y a un sentiment qu'il m'est pénible d'éprouver, c'est même, je crois, le seul: c'est le mépris. et c'est dur, quand ça concerne son fils. Dur ou pas dur, il faut s'y faire. Cet individu, hélas sorti de mon ventre, est un menteur, un imposteur, un parasite et surtout, surtout, un petit arriviste prêt à faire n'importe quoi pour parvenir à la fortune et à la renommée." | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Michel Houellebecq Mer 7 Mai 2008 - 20:06 | |
| Oui, j'ai lu un extrait dans Lire, drôle de femme, drôle de style.
Et drôle de look... |
| | | Héri Envolée postale
Messages : 193 Inscription le : 16/04/2008 Age : 32 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Michel Houellebecq Mer 7 Mai 2008 - 20:11 | |
| Eh beh ! Il doit y avoir de l'ambiance durant les repas de famille ! Enfin je me doute que ça fais longtemps qu'ils ne doivent plus se voir, parce que quand on lit ça... | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Michel Houellebecq Mer 7 Mai 2008 - 20:36 | |
| - Nezumi a écrit:
- Oui, j'ai lu un extrait dans Lire, drôle de femme, drôle de style.
Et drôle de look... Vous avez envie...(vraiment?...) d'en savoir davantage?... clic | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Michel Houellebecq Mer 7 Mai 2008 - 20:53 | |
| Et bien avec une mère comme ça, le pauvre, je le comprends un peu mieux! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Michel Houellebecq Mar 16 Déc 2008 - 14:43 | |
| Moi, c'est plutôt la mère que je comprends mieux. Il faut dire que Houellebeck en équipe avec B.H.L, ce n'est pas réjouissant! |
| | | Charles Envolée postale
Messages : 118 Inscription le : 15/02/2009
| | | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Michel Houellebecq Mer 15 Sep 2010 - 2:18 | |
| Le monde est une souffrance déployée. A son origine, il y a un noeud de souffrance. Toute existence est une expansion, et un écrasement. Toutes les choses souffrent, jusqu'à ce qu'elles soient. Le néant vibre de douleur, jusqu'à parvenir à l'être: dans un abject paroxysme.
Les être se diversifient et se complexifient, sans rien perdre de leur nature première. A partir d'un certain niveau de conscience, se produit le cri. La poésie en dérive. Le langage articulé également.
La première démarche poétique constitue à remonter à l'origine. A savoir: à la souffrance.
Rester Vivant ("D'abord, la souffrance"). | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Michel Houellebecq Mer 15 Sep 2010 - 9:55 | |
| - K a écrit:
1. La poésie de Houellebecq est dénuée de lyrisme. Il s'agit d'une poésie assez terre-à-terre, proche du quotidien que nous pouvons chacun côtoyer. En témoigne les premiers vers du premier poème à l'intitulé déjà assez éloquent (et si peu "poétique" à première vue) : "Hypermarché - Novembre"
Baudelaire a bien fait un poème sur une charogne alors pourquoi pas les hypemarchés. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Michel Houellebecq Dim 3 Oct 2010 - 18:18 | |
| J'ai honte de le dire... Ses poèmes sont clichés mais ils le sont à un point tel que j'en viens à me demander s'ils ne sont pas d'un comique inégalable. Les extraits dont vous avez parsemé le fil me plaisent beaucoup en tout cas. Va falloir que j'approfondisse le sujet | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Michel Houellebecq Mar 15 Jan 2013 - 17:59 | |
| Poésie - Rester Vivant & Le sens du combat (1996 & 1997) Malgré les airs de petite brute blasée qu’il aimerait se donner, Michel Houellebecq est comme la fleur qui cherche à s’épanouir : il aspire aux faveurs ensoleillées du ciel et n’hésiterait pas à laisser de côté son cynisme désillusionné pour une minute de sérénité et d’amour. Mais le chemin est long, qui lui permettrait de mettre de côté ses pensées négatives et son instinct solitaire pour éprouver le contentement simple et imbécile de sentir que l’on appartient au monde. Long, certes, mais à condition de ne pas rebrousser chemin, il sera peut-être possible d’aboutir… Cette hypothèse fait l’objet de la réflexion de Houellebecq, esprit méthodique et pragmatique dont une des charmantes caractéristiques est celle de savoir s’imbiber de poésie. La mixture qui en résulte est désillusionnée, car le romantisme ne résiste pas aux analyses froides et méthodiques des mécanismes sous-jacents qui régissent les rapports humains ; car les valeurs éthérées ne résistent pas aux pulsions animales du corps ; et car le rêve d’une harmonie totale ne peut pas s’allier au mode de vie solitaire d’un homme qui sent ne pas correspondre aux critères de réussite sociale. « Nous voulons retourner dans l’ancienne demeure Où nos pères ont vécu sous l’aile d’un archange, Nous voulons retrouver cette morale étrange Qui sanctifiait la vie jusqu’à la dernière heure.
Nous voulons quelque chose comme une fidélité, Comme un enlacement de douces dépendances, Quelque chose qui dépasse et contienne l’existence Nous ne pouvons plus vivre loin de l’éternité. » En raison de ces caractéristiques, la poésie de Michel Houellebecq ressemble à un fœtus malformé, un peu monstrueux, qui aurait laissé se développer à outrance son circuit neuronal au détriment de tout le reste. Houellebecq analyse et décortique, fait preuve d’une lucidité cruelle, bien loin de toute naïveté primaire, en même temps que son corps semble incapable de réagir et de d’imprimer sa marque sur le monde. On retrouve certaines formes classiques, sous forme d’octosyllabe et d’alexandrin, mais aussi des formes plus libres et de la prose. Les thèmes abordés, s’ils sont classiques eux aussi puisqu’ils traitent du mal-être, de la solitude ou encore de la téléologie, deviennent soudainement plus pragmatiques lorsque leur forme est évoquée. Oui, la poésie est grande et belle lorsqu’elle s’inscrit dans le champ lexical de la nature, des espaces ouverts et des sentiments ou lorsqu’elle s’exprime en termes nobles et en concepts abstraits ; mais quid de la poésie qui fait figurer sur le mode de l’alexandrin le Monoprix du quartier ? les films pornos ? les clubs échangistes ? Serait-ce ce à quoi devrait ressembler toute poésie sincère du XXIe siècle ? Il est bien loin le temps où les mélancoliques allaient éprouver leur misère au contact des vastes plaines ; aujourd’hui, le paysage est saturé d’hypermarchés et de publicités, et l’horizon ne va pas plus loin. « Le samedi c’est bien, On va au Monoprix Et on compare les prix Des enfants et des chiens, Le samedi c’est bien.
Mais il y a les dimanches, La durée qui se traîne La peur qui se déclenche, Un mouvement de haine Il y a les dimanches ; Lentement, je débranche. » Une poésie aussi amère et sincère a de quoi faire tourner les têtes ! La lecture surprend et enchante par son audace, par cette fantaisie qui arrive à transcender le désespoir de Michel Houellebecq. Souvent, on rit : ce mélange de désenchantement brut et primaire jure avec la forme de la poésie et donne l’impression d’une hérésie littéraire jouissive. Oui, il est possible de se nourrir du malheur des autres, en l’occurrence de celui de Michel Houellebecq. Nous sommes pardonnables : lui-même semble prendre un malin plaisir à étaler ses vices et ses humiliations à la face du monde –même, on pressent quelle tristesse serait la sienne s’il ne pouvait pas le faire. Houellebecq avait l’œil lucide d’un visionnaire : il avait prévu le succès de Facebook avant l’heure, étalant les détails de sa vie privée, racontant ses échecs amoureux, ses tristes branlettes et sa terreur des supermarchés. « Retournerai-je en discothèque ? Cela me paraît peu probable ; A quoi bon de nouveaux échecs ? Je préfère pisser sur le sable.
Et tendre ma petite quéquette Dans le vent frais de la Tunisie, Il y a des Hongroises à lunettes Et je me branle par courtoisie. »
Mais le chemin est long, long… et qui, de Houellebecq ou de son lecteur, finira par se lasser le premier ? La complaisance du poète pour son malheur crée malheureusement un détachement qui va s’amplifiant. Les audaces d’écriture finissent par révéler leurs ruses et lorsque, pour la quinzième fois, on voit surgir le mot « bite » à la fin d’un alexandrin, on ne trouve même plus ça drôle. La dernière partie du chemin s’intitule « Renaissance ». Revirement soudain du vieux dépressif qui essaie en dernier lieu de tirer du bon nectar de l’existence qu’il s’est pourtant évertuée à rabaisser. Besoin de se soumettre aux exigences classiques de tout bon cheminement de maturité ? L’ouverture progressive de Michel Houellebecq à autrui, les nouveaux sentiments de plénitude qu’il dit éprouver, semblent alors grossiers que la misère qu’il avait précédemment décrite –la facticité en plus. On tombe alors dans le complaisant, avec l’impression que Michel Houellebecq se livre à une profession de foi bien terne, à laquelle il ne croirait pas vraiment… Si c’est ainsi qu’il imagine le bonheur, on comprend aisément pourquoi ce triste sire préfère patauger encore un peu dans son auge. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Michel Houellebecq Mar 15 Jan 2013 - 18:04 | |
| D'autres poèmes... Un particulièrement "organique", avec une grande focalisation sur le corps et ses sensations :
« Derrière mes dents et jusqu’au fond de ma gorge, mon palais est tapissé de ramifications brunes, rigidifiées et entremêlées comme des branches mortes ; mais à l’intérieur vit un nerf de douleur. Leurs indentations et leurs divisions sont si fertiles que les tiges forment un buisson touffu, comme une surface légèrement rugueuse au-dessus de la chair ; ces faibles tiges supportent à peine le poids du paquet de branches mortes qui les surmonte. La surface en dessous est sale, avec de gros grumeaux de crasse, des capsules et des bouteilles vides qui roulent et frappent les tiges, parcourant l’ensemble du massif d’un frémissement douloureux. Il y a même un os de seiche ; les ramifications ont poussé autour, se sont rigidifiées et durcies.
J’ai peur que quelqu’un vienne avec un peigne de métal et commence à le passer dans ce buisson. L’ensemble craquerait et s’arracherait de l’intérieur de ma bouche dans un jaillissement mou ; les racines de mes dents viendraient avec, tout s’arracherait et pendrait de ma bouche comme une masse de chair filamenteuse et saignante. »
Un exemple des visions pragmatiques de Houellebecq -bien loin des thèmes romantiques !
« Les pierres calcaires qui composent nos maisons sont des animaux morts. Des animaux écartelés, dépecés, desséchés : des coquillages éviscérés. Des coquillages écrasés, triturés, malaxés par la violence interne de la terre ; par la terrifiante chaleur des entrailles de la terre. Des animaux conglomérés et morts. »
Et un témoignage de la modernité ?
HYPERMARCHE
D’abord, j’ai trébuché dans un congélateur. Je me suis mis à pleurer et j’avais un peu peur. Quelqu’un a grommelé que je cassais l’ambiance ; Pour avoir l’air normal, j’ai repris mon avance.
Des banlieusards sapés et au regard brutal Se croisaient lentement près des eaux minérales. Une rumeur de cirque et de demi-débauche Montait des rayonnages. Ma démarche était gauche.
Je me suis écroulé au rayon des fromages ; Il y avait deux vieilles dames qui portaient des sardines. La première se retourne et dit à sa voisine : « C’est bien triste, quand même, un garçon de cet âge. »
Et puis j’ai vu des pieds circonspects et très larges ; Il y avait un vendeur qui prenait des mesures. Beaucoup semblaient surpris par mes nouvelles chaussures ; Pour la dernière fois, j’étais un peu en marge.
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| | | tina Sage de la littérature
Messages : 2058 Inscription le : 12/11/2011 Localisation : Au milieu du volcan
| Sujet: Re: Michel Houellebecq Mer 30 Avr 2014 - 19:59 | |
| Je suis en train de finir le même ouvrage que Coli.
Il y aurait un beau débat à lancer, effectivement, sur l'essence poétique et l'obligation ou non d'utiliser certaines métaphores de la Nature ou des sentiments. Mais un courant moderniste existe depuis le 19è, (je pense à Verhaeren par exemple), qui encensait aussi les trains ! (Ainsi que la peinture)
Alors, pourquoi pas un cadre urbain, morne et gris ? S'il y a là une source d'allégories puissantes concernant le fatum, l'absurdité, le non-sens de la vie ?
Je suis touchée par ce vide qui traverse tous les poèmes et plus encore par cette conscience d'un noyau lumineux, à peu près inaccessible et laissant une carence existentielle insupportable.
ML me surprend, me fait rire et se révèle fragile et attachant.
Comme démuni face au cosmos.
Il y a une solitude métaphysique à travers tout ça.
Ses poèmes sont universels car dans cet enlisement, nous sommes tous englués. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Michel Houellebecq Dim 4 Mai 2014 - 20:33 | |
| Je suis contente de voir que sa manière d'exprimer son vide métaphysique a trouvé un écho en toi. C'est de cela dont il s'agit de toute façon, et sans doute de rien d'autre : est-ce qu'on peut se reconnaître dans les situations d'abandon évoquées par Houellebecq ? et si oui, comment essayer de prendre sa revanche l'air de rien ? | |
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| Sujet: Re: Michel Houellebecq | |
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| | | | Michel Houellebecq | |
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