Brian De Palma

Marie a écrit:

Vu Passion

Queenie a écrit:

Mais, malheureusement, à aucun moment on ne sort de cet état distancé, même lorsque le trouble est amené dans le scénario

Idem.. et vraiment très à distance. Moi, quand à certains moments, je me mets à étudier la déco de l'appartement, c'est foutu.. Enfin, pour l'histoire, l'appart est magnifique. 

Idem. Et le côté téléfilm des années 70 qui ressort dans la façon de filmer et dans la bande-son... Même au niveau du casting, Rachel McAdams est trop jeune pour ce rôle, pas assez de différence d'âge avec Noomi Rapace, ça donne un duo super sexy mais pas tellement crédible.

Bon. Respire bibiche.

Je suis un chouïa énervée. Chouïa étant un doux euphémisme.

J'essaye toujours de rester tolérante et l'esprit ouvert mais ce film, dans le genre "jte-vrille-les-nerfs", il se pose là. Comment ce pauvre type a pu devenir l'idole de toute une génération ? J'aimerais réellement qu'un de ces jeunes m'explique pourquoi ? Pourquoi lui ? Qu'est-ce qui fait rêver là-dedans ?

J'entends parler du "grand" Tony Montana depuis que je suis toute petite. Il était cité en exemple de virilité, respecté, admiré, même par des amis. Mais pouah ! Quel respect ? Il est malfaisant, inconscient, narcissique, orgueilleux, cupide, misogyne, camé, violent, parano et toxique. Il détruit toutes les personnes qu'il aime, se détruit lui-même, n'a même pas l'intelligence de la jouer fine, aucune vision à long terme... C'est un gros tocard !!! J'en voudrais presque à Al Pacino d'avoir été aussi bon. Le film donne juste envie d'avoir une vie loin de tout ça, même le réalisateur ne doit pas comprendre pourquoi son film est devenu l'emblème de la réussite avec un grand R.

Un début de réponse parce que cet élément me concerne : pour peu qu'on écoute un peu de rap, on reconnait bon nombre de répliques en version française, répliques qui ont été reprises par des rappeurs. Ça fait esquisser un sourire sur le moment, souvenirs de l'adolescence mais en cumulant l'ensemble, on ne sourit plus du tout. Elles illustrent à merveille la mentalité pervertie que certains jeunes retiennent et intègrent comme un modèle. Quelques exemples (histoire de pas être la seule à grincer des dents) :

"J’ai des mains faites pour l’or et elles sont dans la merde !"

"Je dis toujours la vérité, même quand je mens c’est vrai."

"Moi je n’ai confiance qu’en mon manche et ma parole... l’une est de fer et l’autre d’acier !"

"C’est donc ça la vie Many ? Diner, picoler, baiser, sucer, sniffer..."

"Sacré pétasse. La moitié de sa vie elle s’habille et l’autre moitié madame se déshabille."

"Veille fiotte de mes deux couilles ! Tu crois que tu vas me baiser !? Faudrait toute une armée pour m’enculer !"

"Dans ce pays, il faut d’abord faire le fric, et quand tu as le pognon tu as le pouvoir, et quand tu as le pouvoir tu as toute les bonnes femmes."


Je vais faire une cure de Winnie l'Ourson, ça va me détendre.

(la VF est insoutenable, ridicule, j'ai switché en VO après quelques minutes)

Je comprends ton énervement mais on ne parle pas de n'importe quel réalisateur. Brian de  Palma est quand même un monument et ce film est très bon. Après cet homme est admiré car il part de rien et montre qu'avec du fric on peut tout faire. Ce n'est pas mon idole moi je préfère Le Parrain, Les affranchis ou Casino. Mais cela reste un excellent film avec un Pacino énormissime.

Jimmy a écrit:

Je comprends ton énervement mais on ne parle pas de n,'importe quel réalisateur. Brian de  Palama est quand même un monument et ce film est très bon. Après cet homme est admiré car il part de rien et montre qu'avec du fric on peut tout faire. Ce n'est pas mon idole moi je préfère Le Parrain, Les affranchis ou Casino. Mais cela reste un excellent film avec un Pacino énormissime.

Ah oui, moi aussi je préfère Le Parrain, les Affranchis ou Casino: trois films de Scorsese... Par contre, Brian de Palma m'a toujours semblé incroyablement surévalué... que de remakes (même son dernier film en date en est un : Passion...) que "d'hommages" (à Hitchcock, notamment)...
Je ne suis pas toujours très fan de Scorsese, mais entre les deux, j'ai choisi...

Reste une part (un poil datée ?) de la BO ?

(à ajouter à la liste : "j'ai des putains de pompes russes que mes pieds ils passent au travers" et "ça vous dirait un ice cream avec mon ami et moi ?").

ne pas oublier de tenter une autre version :



surévalué de palma et y compris par lui-même (spécialiste du "j'ai refait la scène de truc en mieux") ?

Scorcese aussi j'ai du mal à les revoir (noter quand même le re-) mais il fait des choses pour d'autres films avec ses sous et son image.

animal a écrit:

Scorcese aussi j'ai du mal à les revoir (noter quand même le re-) mais il fait des choses pour d'autres films avec ses sous et son image.

Oui, il aime sincèrement le cinéma, y compris celui des autres, et on peut le remercier pour ça, puisqu'il a contribué à sauver des films (en plus de sa passion communicative... je préfère l'écouter parler de cinéma plutôt que de voir ses films, finalement).

Jimmy a écrit:

Je comprends ton énervement mais on ne parle pas de n,'importe quel réalisateur. Brian de  Palama est quand même un monument et ce film est très bon. Après cet homme est admiré car il part de rien et montre qu'avec du fric on peut tout faire. Ce n'est pas mon idole moi je préfère Le Parrain, Les affranchis ou Casino. Mais cela reste un excellent film avec un Pacino énormissime.

Je n'ai dit aucun mal de Brian de Palma ni de Al Pacino, au contraire même pour ce dernier.

animal a écrit:

(à ajouter à la liste : "j'ai des putains de pompes russes que mes pieds ils passent au travers" et "ça vous dirait un ice cream avec mon ami et moi ?").

Oye Sapapaya ça vous dirait un ice cream avec mon ami et moi.  

C'est la seule réplique rap que je ne peux pas détester.

Heyoka a écrit:

animal a écrit:

(à ajouter à la liste : "j'ai des putains de pompes russes que mes pieds ils passent au travers" et "ça vous dirait un ice cream avec mon ami et moi ?").

Oye Sapapaya ça vous dirait un ice cream avec mon ami et moi.  

C'est la seule réplique rap que je ne peux pas détester.

Ces histoires d'ice cream, ça me fait toujours penser à "I Scream, You Scream, We All Scream for Ice Cream..."


C'est bébête, bien sûr...
(mais c'est pour ça que ça m'amuse).

eXPie a écrit:

C'est bébête, bien sûr...
(mais c'est pour ça que ça m'amuse).

 


Jimmy : en me relisant, je me rends compte que même le film en lui-même, je ne dis pas de mal à son sujet. Il m'a énervée sans que ce soit vraiment de son fait. Soit je me suis mal exprimée, soit tu ne m'as pas bien lu.

Moi rien que pour les incorruptibles je le trouve bon réalisateur, après je n'en fais pas un génie du cinéma pas plus que Scorcese d'ailleurs mais il y a quand même une maîtrise assez agréable à voir.

Heyocka : je n'ai rien dit de tel. J'ai dit que je comprenais ton énervement c'est tout pour l'avoir éprouvé aussi.

Dans le temps, je n'avais pas apprécié Scarface non plus. J'avais passé le trip adolescent des films d'horreur et de tout ce qui est «gore». J'ai d'ailleurs ce film dans ma collection. Je ne l'ai plus revu depuis... Quant à l'interprétation de savoir pourquoi Scarface est devenu un icône du cinéma de cet époque... faut pas oublier que la mafia, c'est couru au cinéma états-unien.

Oh la la...

Un homme marié et père d'une petite fille est dirigé par de bons et beaux sentiments. Une nuit, alors que le couple vient de fêter ses dix ans, la femme et la fille de Mike sont enlevées et une rançon demandée. Se laissant manipuler par le flic chargé de l'affaire, Mike, plutôt que de donner l'argent, met un émetteur dans l'attaché-case et c'est la catastrophe... Mike brisé continue à vivre pendant 15 ans, jusqu'à ce qu'il fasse un voyage à Florence qui va changer sa vie.

C'est alléchant, non ? Sans doute, mais la suite du scénario est d'une incohérence navrante. L'histoire est totalement tirée par les cheveux et laisse hagard. Sans compter l'espèce de sfumato perpétuel qui colle à la pellicule (est-ce d'avoir voulu filmer en Italie qui a donné l'idée bizarre à de Palma d'une sorte de brouillard perpétuel et fatigant ?) ce qui donne envie de souffler sur l'écran pour disperser ce voile gênant. Ce trouble atteignant une forme de paroxysme à la limite du fou-rire (que je n'ai pu éviter) ou en tout cas de l'incompréhension, lorsque Mike rêve de ses secondes noces et que le film se met à onduler comme une eau dans laquelle on aurait jeter un galet. On me dit que de Palma a voulu copier Hitchcock, soit mais ce passage sans doute mis là pour effrayer donne envie de se gondoler... Bref.

La musique tonitruante de Bernard Herrmann (dont pourtant la carrière est impressionnante) n'arrange rien à la lourdeur du propos et à la lenteur avec laquelle le film avance. C'est sidérant de mauvais goût.

Dernière petite note pour ne pas totalement démonter le film : les acteurs semblent parfaitement incarner leurs personnages et les scènes durant lesquelles Geneviève Bujold joue le rôle de l'enfant qu'elle a été sont une belle réussite. Mais ce n'est vraiment pas assez pour sauver un film kitschissime et étouffant !