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| Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] | |
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Auteur | Message |
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bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| | | | Cachemire Sage de la littérature
Messages : 1998 Inscription le : 11/02/2008 Localisation : Francfort
| Sujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] Mar 10 Déc 2013 - 21:14 | |
| - bix229 a écrit:
- Derborence est une localité du Valais en Suisse. Joli nom, je trouve.
C'esr vrai... très poétique. | |
| | | Maline Zen littéraire
Messages : 5239 Inscription le : 01/10/2009 Localisation : Entre la Spree et la Romandie
| Sujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] Mar 10 Déc 2013 - 21:23 | |
| Derborence se situe dans une très jolie région aux confins de trois cantons Valais - Vaud – Berne. Dès le printemps je passe régulièrement vers les Diablerets et le Grand Muveran, j’essaierai une fois de faire bifurquer Monsieur vers Sion et monter à Derborence pour vous ramener des photos.
C’est aussi une excellente occasion de passer à Saint-Pierre-de-Clages, le village des livres bourré de bouquinistes. Bon, je ne vais pas vendre la peau de l’ours… car ce ne sera pas avant juillet, août prochains et donc pas mal d’eau ne descendra le Rhône d’ici là.
En attendant vous pouvez vous régaler des photos du web. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] Mer 11 Déc 2013 - 13:48 | |
| - églantine a écrit:
Ce court passage en lecture silencieuse me parait hermétique , car l'écriture ne s'adapte pas à celle_ci : Dès lors que la musicalité des mots apparait , le sens du texte se réveille ! Très intéressant ce que tu écris là, pas seulement pour Ramuz mais pour la littérature en général. Je suis hermétique à beaucoup de textes "poétiques" qu'ils soient versifiés ou non et je devrais peut-être faire l'effort plus souvent de les lire à voix haute. | |
| | | pia Zen littéraire
Messages : 6473 Inscription le : 04/08/2013 Age : 56 Localisation : Entre Paris et Utrecht
| Sujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] Mer 11 Déc 2013 - 15:29 | |
| - Maline a écrit:
- Derborence se situe dans une très jolie région aux confins de trois cantons Valais - Vaud – Berne. Dès le printemps je passe régulièrement vers les Diablerets et le Grand Muveran, j’essaierai une fois de faire bifurquer Monsieur vers Sion et monter à Derborence pour vous ramener des photos.
C’est aussi une excellente occasion de passer à Saint-Pierre-de-Clages, le village des livres bourré de bouquinistes. Bon, je ne vais pas vendre la peau de l’ours… car ce ne sera pas avant juillet, août prochains et donc pas mal d’eau ne descendra le Rhône d’ici là.
En attendant vous pouvez vous régaler des photos du web. Jolie région ! Tu fais beaucoup de montagne ? | |
| | | Maline Zen littéraire
Messages : 5239 Inscription le : 01/10/2009 Localisation : Entre la Spree et la Romandie
| Sujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] Mer 11 Déc 2013 - 17:32 | |
| - pia a écrit:
- Jolie région ! Tu fais beaucoup de montagne ?
Je fais beaucoup de marche mais je ne fais pas de l'alpinisme, ça c'est Monsieur qui l'a fait en son temps | |
| | | GrandGousierGuerin Sage de la littérature
Messages : 2669 Inscription le : 02/03/2013
| Sujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] Mer 11 Déc 2013 - 18:28 | |
| @églantine : content que ta rencontre avec Ramuz te donne envie de poursuivre ! | |
| | | églantine Zen littéraire
Messages : 6498 Inscription le : 15/01/2013 Age : 59 Localisation : Peu importe
| Sujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] Mer 11 Déc 2013 - 18:34 | |
| - GrandGousierGuerin a écrit:
- @églantine : content que ta rencontre avec Ramuz te donne envie de poursuivre !
Hé hé..... Tu es aussi un peu l'origine de sa brusque remontée dans ma PAL , GGG ! | |
| | | jack-hubert bukowski Zen littéraire
Messages : 5257 Inscription le : 24/02/2008 Age : 43
| Sujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] Sam 14 Déc 2013 - 9:48 | |
| Je reviendrai avec Ramuz. merci, Églantine, pour avoir crée une autre brèche... pas d'offense, animal... | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] Mar 31 Déc 2013 - 22:17 | |
| tant que tu arrives à Ramuz ça me va. L'amour du mondeUn Ramuz d'en bas. Un Ramuz crépusculaire. Les Ramuz d'en haut, des hauteurs, de l'alpage sont parfois terribles mais ceux d'en bas, des bords du lac semblent développer une atmosphère bien particulière, c'est un peu le cas pour La guérison des maladies ou Présence de la mort. Bien particulière mais pas complètement différente non plus. Un récit fragmentaire commence. Une réincarnation de Jésus ou un fou ? Dans cette petite ville des bords du lac, quatre ou cinq mille habitants, un homme reparait après un tour du monde, le cinéma fait son apparition dans la salle communale. Récit fragmentaire de la communauté avec sa peur et son vertige. La vie calme et mesurée et puis le trouble. Certaines veulent croire, l'autre se met à raconter des histoires, d'autres à la terrasse du café vivent et espèrent la réalité du cinéma. Mais "il y a qu'il faut..." comme on dirait chez Ramuz. Un amour contrarié, des solitudes étranges et fascinantes. Et pour orienter ces astres humains effrayés devant leur vide il y a une petite fille malade. On pense encore à la guérison des maladies. Le marin revenu lui raconte des histoires. Ça ne peut pas être. Les notables et les gendarmes sont là, abandonnés eux aussi sous les crépuscules roses et l'orage qui tarde à éclater. Mais il éclate bel et bien. Et le récit garde une part de ses énigmes, il a pris soin de passer d'un sujet à un autre sans qu'on sache bien comment, il a pris soin de n'oublier personne. De nous rappeler le doute et l'imaginaire, les étranges résurrections. Et c'est encore un récit de marginalité, pas embellie et très attablée au bar. Il n'y a pas forcément de miracle et tout ne va pas bien quand l'imaginaire l'emporte. Mais il y a ces pages fascinantes qui lient les deux, inquiètent le lecteur mais font espérer, la fresque mosaïque se dévoile pleine de compassion, de tristesse, et d' amour du monde. Un parfum d'inconnu. Un esprit vif encore dans cette écriture aux dehors presque engourdis si elle n'était arrangée de pareille manière, tendue et éclatante, jouant des ruptures pour mieux laisser en interrogation. Le Ramuz d'en bas, plus près de chez lui, est peut-être bien plus dérangeant, plus turbulent. Et les passages de ces poètes-ci sont bien plus incertains que le passage de l'autre poète. Le Ramuz d'en bas mérite bien toute notre attention, peut-être une redécouverte. Ce n'est pas si souvent que cette complexité assez noire nous apparait aussi mélangée, que les idées ne sont plus arrêtées. Inoubliable aussi. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] Mer 1 Jan 2014 - 9:56 | |
| Je sens qu'il est inutile de souhaiter une bonne année à Ramuz, elle se prépare bien! | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] Mer 1 Jan 2014 - 20:38 | |
| pour alimenter l'impression, une observation qui semble très juste dans cet article a propos de la publication de Vies de C. F. Ramuz : clic - Citation :
- On n’a souvent pas vu, ou pas voulu voir, cet aspect de l’écrivain vaudois: Ramuz est un homme fondamentalement pessimiste, hanté par le tragique de nos conditions humaines. «Dans la production de Ramuz, on a privilégié la part de célébration», relève Daniel Maggetti. Les grands textes rendant hommage à la nature, au vignoble, à la beauté de la création. «Ramuz avait très bien compris que l’imagerie paysanne était plus appréciée, qu’elle lui assurait le succès», relate Daniel Maggetti. «Il écrivait d’ailleurs de tels romans plutôt rapidement et sans peine. Mais quand il veut dire des choses plus douloureuses, c’est autrement ardu. Il peut travailler sur un manuscrit pendant plus de vingt-cinq ans (par exemple pour Posés les uns à côté des autres, ndlr)! Et ses vraies préoccupations sont là, dans des questionnements de nature plutôt philosophique, mais incompatibles avec le roman à succès.»
et ça aussi : - Citation :
- Le discours et l’imagerie officiels ignorent la présence d’une «mère prévenante», «l’attachement d’une petite sœur choyée», «l’épouse attentive aux soucis domestiques», la «fille qui est une perpétuelle source d’inquiétudes», le «petit-fils qui émerveille son grand-père».
en regard d'un texte comme l'Amour du monde c'est lumineux. | |
| | | Cachemire Sage de la littérature
Messages : 1998 Inscription le : 11/02/2008 Localisation : Francfort
| Sujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] Mer 1 Jan 2014 - 21:54 | |
| Il faut absolument que je trouve le livre "l'amour du monde"! | |
| | | HamsterKiller Main aguerrie
Messages : 544 Inscription le : 25/10/2013 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] Sam 4 Jan 2014 - 17:35 | |
| J'ai fini Aline dans la nuit.
C'était super.
(spoil)
Une histoire qui commence simplement en petite romance et qui tourne à la tragédie. L'écriture est superbe, et Ramuz créé une véritable ambiance pastorale, de fleurs, d'insecte, d'arbre fruitier, et dans laquelle va se faufiler la mort. Oui car même si ils sont évoqué, on n'est pas là pour se faire bercer par le "cuicui" des oiseaux. Aline est un roman simple mais loin d'être niais. il est assez cruel.
J'avais lu plus en amont dans le fil que le rose était présent dans l'oeuvre de Ramuz. A ma lecture de "La grande peur dans la montagne" je ne m'étais pas fait cette réflexion mais dans Aline, effectivement, le rose s'aperçoit souvent, dans les copeaux du menuisier, sur le cerisier en fleur etc etc ... J'ai même l'impression qu'il se pose à mesure que le tragique prend ses aises dans ce village et la maison où vit Aline.
Aline, qu'on découvre amoureuse, trouvera l'issue de sa vie pendue à la branche basse d'un pommier avec sa ceinture, après avoir assassiné l'enfant qu'elle venait de mettre au monde quelques mois plus tôt, enfant issue de cette brève relation avec Julien, un paysan voisins. La mort s'installe tranquillement dans le village et vient se lover parmi les coquelicots, les abeilles et les vieux murs de pierres croulants.
Et les langues se mettent a branler comme les clochettes des vaches quand le petit berger claque du fouet.
Sans s'appesantir sur la mesquinerie des autres villageois, Ramuz l'effleure par quelques dialogues, et ainsi la révèle en la décrivant simplement à la manière de cette nature dans laquelle vivent ces personnages. Ainsi va le monde. Une histoire cruelle mais aussi très belle et très touchante par cette façon dont l'auteur nous donne à observer dans les détails ce bout de campagne où Aline fut amoureuse.
Proche de la fin du court roman : Aline est enterré avec son enfant, et Henriette, sa mère qui fut sévère durant cette épreuve, s'occupe d'elle au cimetière. J'ai aimé cette façon dont tout à coup l'horizon s'élargie, un voile sur une géographie plus large se lève alors que tout le roman était serré sur le petit village. :
Quand elle avait fini, Henriette s'asseyait dans l'herbe à coté de la tombe, les bras autour des genoux. D'où elle était, on voit le lac et les montagnes de Savoie. Le pays, avec ses pairies, ses champs et ses bois, descend par lentes ondulation vers les eaux lisses et nuancées où les nuages du ciel traînent leur ombres grises comme de grands filets. La montagne était bleu à cause de la distance. Elle soufflait parfois, comme une lessive qui sèche une petite fumée ; Et la petite fumée devenait un nuage rond qui s'en allait. Les bateaux à vapeur, s'approchant du rivage semblait des points noirs. Personnes ne passait sur le chemin ; il n'y avait personne non plus dans le cimetière ; il n'y avait rien là que les oiseaux, l'herbe, les arbres, les fleurs, les morts.
c'est chouette et triste. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] Lun 13 Jan 2014 - 12:41 | |
| Aline
Déjà, c’est une histoire lue cent fois. Mais quoi de mieux que ces histoires lues cent fois, puisqu’elles furent vécues mille fois Je ne raconte pas, car c’est beau de découvrir (méfiez vous donc du quatrième de couverture et des commentaires parfumés ou autres). Ca commence par Julien et Aline qui sont amoureux. Vous voyez comme c’est banal ? Vous voyez comme c’est beau ?
Et bien Ramuz nous raconte ça, on dirait qu’il parle en marchant, le bâton à la main, et qu’on chemine dans cette campagne, ce village, ces abris boisés. Au passage il nous montre les arbres, le ciel, les couleurs, les femmes au lavoir qui cancanent. On prend son temps, on fait même une pause à l’auberge, on s’assied sur un talus au bord du chemin. Et il raconte toujours, Ramuz. C’est beau et tendre. C’est gai puis triste . C’est d’une naïveté touchante, d’une beauté rude. Le nature est belle, le cours des chose ne nous épargne pas, les filles sont en peine, c’est comme ça que va le monde, Dieu le justifie sans doute. Autant le raconter, tout est en nuances douces et âpres pour faire une belle histoire. C’est du Ramuz. C’est bien.
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