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| Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] | |
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Auteur | Message |
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églantine Zen littéraire
Messages : 6498 Inscription le : 15/01/2013 Age : 59 Localisation : Peu importe
| Sujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] Lun 1 Déc 2014 - 18:46 | |
| Ah merci Bédou pour ce commentaire ! Il faut que j'y revienne à notre cher Ramuz et tes mots ont réveillé l'envie ! | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] Lun 1 Déc 2014 - 21:59 | |
| - animal a écrit:
- non non je n'étais même pas si spécifique. (mais dans l'ensemble on peut choisir l'étiquette d'"humaniste chrétien" sans tomber trop loin de la plaque).
oui certainement Animal ! merci Eglantine ! | |
| | | domreader Zen littéraire
Messages : 3409 Inscription le : 19/06/2007 Localisation : Ile de France
| Sujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] Lun 8 Déc 2014 - 14:55 | |
| Vie de Samuel Belet Charles-Ferdinand Ramuz
C'est avec Vie De Samuel Belet que je découvre Ramuz et cela a été une bonne découverte, et un très bon moment de lecture. Samuel Belet naît dans un village de Suisse romande dont la vie est rythmée par les saisons et les travaux de ferme. D'ailleurs, très tôt orphelin, il est placé comme garçon de ferme par son oncle. C'est ce rythme dur, lent et récurrent que Ramuz traduit à merveille dans une langue épurée et poétique par moment. La vie de Belet s'écoule au fil des pages avec ses douleurs, ses efforts, ses moments de plénitude vers la fin, mais le récit est toujours empreint d'une certaine tristesse, de celles qui envahissent au plus profond quoi qu'il arrive. Il faut dire que ce personnage semble passer à côté de la plus grande partie sa vie à cause de décisions qui ne lui appartiennent pas ou alors parce que dès qu'il décide par lui-même, il manque de réflexion et fait souvent le mauvais choix. C'est un roman touchant, sans doute à cause de la grande honnêteté du personnage de Samuel Belet lorsqu'il relate ou analyse son passé, et c'est ce qui est admirablement rendu par la simplicité étudiée du style.
Découverte à poursuivre donc !
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| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] Lun 8 Déc 2014 - 23:14 | |
| - Citation :
- Il faut dire que ce personnage semble passer à côté de la plus grande partie sa vie à cause de décisions qui ne lui appartiennent pas ou alors parce que dès qu'il décide par lui-même, il manque de réflexion et fait souvent le mauvais choix.
Il faut que je réfléchisse là dessus quand j'aurais un peu de cerveau. les moments "lumineux" du livre tu les verrais comment ? (si tu as accroché tu risques de continuer à accrocher, héhé !) | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] Mar 9 Déc 2014 - 10:38 | |
| tu dis semble passer à côté de sa vie, c'est bien vu !
"Je ne savais pas aimer, il a fallu que j' apprenne ; quand j' ai su, c' était trop tard." | |
| | | domreader Zen littéraire
Messages : 3409 Inscription le : 19/06/2007 Localisation : Ile de France
| Sujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] Mer 10 Déc 2014 - 19:47 | |
| - animal a écrit:
- les moments "lumineux" du livre tu les verrais comment ?
(si tu as accroché tu risques de continuer à accrocher, héhé !) C'est drôle, je n'arrive pas à me souvenir de moments lumineux, ou alors parfois quand il parle d'un paysage, c'est plutôt la mélancolie du personnage qui m'a marquée. J'arrive à me représenter des moments de calme, voire de sérénité touchant au bonheur, mais pas de moments vraiment lumineux. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] Mer 10 Déc 2014 - 22:45 | |
| le mot est probablement mal choisi. oui, les apaisements ou/et ? les ivresses, ou abandons ? il faudrait que je refeuillette le bouquin pour m'éclairci les idées. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] Mer 25 Fév 2015 - 22:22 | |
| (Portrait de l'auteur par René Auberjonois) Critiques d'artUne collection de textes écrits autour de la trentaine, pour des journaux comme La semaine littéraire, La voile latine ou La gazette de Lausanne. Pour peu qu'on s'intéresse à l'auteur, ce n'est pas un secret il aime la peinture, il se serait aimé peintre. Pour peu qu'on l'ait lu, sorti du romanesque, on sait qu'il parle volontiers aussi bien de lui-même que de ses sujets. Si on se familiarise on s'attend à retrouver derrière son air de ne pas y toucher un certain mordant et une piquante ironie. Dans ces critiques et autres textes plus généraux sur l'art il y a bien tout ça. Son regard sur les artistes femmes et parfois sa méfiance et défiance vis à vis de la culture germanique peuvent prêter à sourire, mais c'est pour tout ça et pour la limpidité de certains propos qu'on peut apprécier cette lecture. D'un point de vue littéraire on trouve l'auteur à différents niveaux d'affinage, moins aiguisé et plus commun dans certains articles que dans des textes comme le fameux Exemple de Cézanne repris dans le volume, avec des exceptions cependant, entre autres son article de 1917 sur Degas, l'art et la guerre et l'Allemagne qui ne fait pas un pli. En somme, l'art et la méthode appliqués à un sujet sensible et à une paire d'idées fixes, ou l'inverse. Celui qui ne connaît pas vraiment l'auteur et n'en aurait que l'image supposée de montagne, de terroir, de sagesse prudente, voire d'une austérité conservatrice risque donc de voir un peu du pays et d'autres pays ! Ramuz c'est la recherche d'un ancrage suisse (romand) pour pouvoir être universel, c'est aussi dans son parcours Paris et Weimar. Plus encore, et pas seulement parce que nous parlons de journaux, c'est l'actualité, le présent. Il ne voit pas et ne pense pas "après coup". Il voit, imagine, projette, cherche, compare, construit. C'est l'art dans et pour son temps (pour qu'il puisse durer, être). Questions des critiques, des écoles, de la pensée commune et des convenances. La place de l'artiste démarqué de et pour sa société. Le goût du public, le rôle du politique, et il n'y va pas toujours de main morte avec ses compatriotes. De même dans ses goûts on le verra mettre de côté le symbolisme à la Böcklin au profit de formes plus concrètes, d'apparences parfois maladroites, se méfiant de l'intellect qui l'emporterait sur les sens (ou le sens). Un œil sur des maîtres et sur des contemporains et compatriotes, toujours tourné vers un art vivant, en mouvement, en constante évolution et jamais coupé de la société, un art agissant, pour ainsi dire partagé bon gré mal gré. Un peu répétitif, la galerie finalement complexe qui couvre aussi bien arts décoratifs que sculpture ou simplement quelques siècles de peinture renvoie cette image à la fois d'évidence et d'horizons lointains qui caractérise si bien l'auteur. Inévitable aussi la transposition du sentiment d'actualité de la réflexion et de la tension spirituelle, le soucis de l'esprit du geste, de l'action, de cette valeur. Vers la trentaine donc avec cette première guerre mondiale qui est là aussi et cette identité entre deux. Entre deux, le bel exemple de Ferdinand Hodler, "bernois" qui pourtant a peint le (son) lac, reconnu et un peu tenu à distance. Conclusion ça se lit tout seul, avec amusement, étonnement, hochements de têtes, vertiges et beaucoup de curiosité pour des peintres qu'on connait mal (en tête de liste René Auberjonois et Alexandre Cingria) et pour l'imbrication des sujets. Le lire moins poli, risquons "plus naturel", ça ne fait pas de mal non plus. Le plus terrible c'est qu'on pourrait creuser, réfléchir, regarder, recreuser, re-réfléchir. Il en avait à revendre ce bonhomme ! | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] Jeu 26 Fév 2015 - 8:29 | |
| si je comprends bien, il faut du temps pour le connaître et/ou le reconnaître ................. et des lectures ! | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] Jeu 26 Fév 2015 - 12:38 | |
| Non pas tant que ça, il est très égal à lui même dans ses manières et ses préoccupations. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] Dim 1 Mar 2015 - 9:59 | |
| extrait de l'article à la mort de Degas (1917) : - Citation :
- Je proteste contre cette manie qu'on a de le [l'art] tenir à l'écart, je ne dis pas seulement de la politique mais de l'ensemble des manifestations d'une nation. Il nous arrive tous les jours de parler de la France; je suis inquiet de voir qu'on ne le fait jamais que sur un ton de parfaite abstraction. Et la France est sans doute un organisme politique, mais elle est aussi un ensemble de personnes physiques, ayant une façon à elles de parler, de se vêtir, de se mouvoir, de travailler, de se distraire: cette réalité là, où la mieux retrouver que dans l'oeuvre de tel romancier ou tel peintre, sinon dans la nature même de ce romancier ou de ce peintre; un moment tout au moins de la France inclus entre eux, et qui l'ont exprimé, ce moment, plus complètement, plus profondément, plus durablement (rien qu'en décrivant une terrasse de café ou en peignant un chapeau haut de forme) que tous les théoriciens et les sociologues officiels.
Et il ne s'agit pas seulement d'un pays, il s'agit des rapports des pays entre eux. On a plein la bouche, aujourd'hui, du mot de civilisation: sait-on seulement de quoi on parle ? Voici vraiment un peintre civilisé, le peintre proprement d'une civilisation (même un peu trop, peut-être): n'aurait-il pas été intéressant de saisir l'occasion pour marquer quelle fut son influence en Allemagne, et donc l'action par lui d'une civilisation française sur l'allemande (qui n'existe pas), de montrer l'Allemagne moderne cherchant par lui (entre autres) à se civiliser, et le cherchant avec beaucoup de bonne volonté et de respect, - au lieu de protester vainement contre une barbarie qu'on ne définit pas non plus? (...) Alors voici un homme qui paraît n'être rien du tout, et on dit : "Il n'existe que pour une coterie, une chapelle d'invités", encore qu'on se répète avec étonnement les prix atteints par ses tableaux. Il meurt, on dit : "Il est mort", c'est tout. Et pourtant quelques-uns tâchent d'y aller voir, et ce qu'ils voient - par-dessous tant d'affreux décombres, tout au milieu de cette effroyable confusion d'éléments et de facteurs, toutes les valeurs à terre pour l'instant, sauf celles qui s'imposent aux yeux, comme les tas d'obus et les réserves de vivres, - ce qu'ils voient, c'est une puissance toujours agissante, un facteur quand même et considérable, un élément très appréciable de l'équilibre de demain, une sorte d'obus à explosion retardée, une belle "réserve" à ne pas mésestimer. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] Ven 29 Mai 2015 - 13:59 | |
| - animal a écrit:
- (ça fait toujours plaisir un lecteur heureux de Ramuz).
Et bien, on va trouver à faire plaisir ! Si le soleil ne revenait pas. - Citation :
- - Tu vois comment on est, nous autres. Pas commodes, pas tant polis. C'est qu'on vit trop haut et trop à l'ombre, nous autres, parce qu'il y a trop de montagnes et qu'elles sont trop près de nous ; ça nous donne mauvaise mine, on est comme des pommes de terres qui sont restées trop longtemps en cave
Ramuz met en mots , dans un de ses chers villages de la montagne suisse, la peur ancestrale et viscérale de la fin de tout. Là-haut, tous les hivers on est habitués à ne pas voir le soleil, on est même assez fier d'endurer cela sans faiblir. Mais cette fois, Anzévui, vaguement sorcier, vaguement devin, l'a prédit, au retour du printemps , le soleil ne reviendra pas. Il y a les sceptiques, il y a les indifférents, il y a ceux dont la mine devient de jour en jour plus en plus terreuse, qui ne sont plus guidés que par leur peur. Ceux qui en profitent, aussi. Qu'importe la Guerre en Espagne dont les lointaines nouvelles arrivent par la radio, si les dieux abandonnent St Martin d'en Haut ? Au fil des jours, au café ou dans les foyers, chaque brouillard prend un sens, et chacun se raccroche à ses propres croyances, qui son Dieu, qui l'alcool, l'argent, la solitude ou la famille. Un hiver où la fin de l'espérance rôde, mais où Isabelle continue à rire et se coudre des robes... Il y a de cette nature, rude et splendide, qui a toujours été leur joie et leur fierté, et qui d'un coup devient hostile, menaçante. Il y a de cette sagesse simple qui s'incline devant l'Ordre des choses, et rumine sa petite réponse plus ou moins digne à cette indignité annoncée. On ne laisse pas les vraies valeurs perdre leur sens, et sans révolte, sans question, on tâche de répondre par des gestes simples , dans la continuité de toute une vie, à cette menace écrasante. Mais la jeunesse et la joie ne s'en laissent pas conter, la relève est assurée. Ramuz a toujours cette façon de parler de l'individu et du groupe, maniant le « on « et le « vous », de les mélanger bien fort pour donner naissance à une communauté à la fois humble et fière, où chacun pourtant a sa vie et ses espérances propres, où les mots comme les silences ont leur poids. Et de dire le temps qui passe dans la douleur d'un genou, la joie dans une naïveté tendre, la peur par une épaule qui se tourne dans le lit. Cette lecture est comme une marche en montagne, vers un but que chacun attend ou redoute, pleine de surprises, de pauses, de discussions. On y trouve une humanité tranquille transcendée par la nature, un passage de relais entre les générations, comme l'idée que la vie pourrait continuer, moyennant un peu de vigueur. | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] Ven 29 Mai 2015 - 14:11 | |
| je ne te lis qu'en diagonale car je compte un jour lire ce titre. Cependant peux tu m'éclairer sur un point ; ma médiathèque marque comme sujet : film scénario ?
quelle est l'éditeur de ton livre ? | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] Ven 29 Mai 2015 - 14:25 | |
| Il y a un film de 1987 de Claude Goretta. C'est écrit "Poche suisse, l'âge d'homme" | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
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| | | | Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] | |
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