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| Coup de coeur et bar de la poésie | |
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Auteur | Message |
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kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| | | | Invité Invité
| Sujet: Re: Coup de coeur et bar de la poésie Lun 24 Aoû 2009 - 18:43 | |
| - bix229 a écrit:
- Je disais donc, Lara, qu' on a ce qu' il faut pour les souvenirs
Et ça s' appelle Souvenir Souvenirs... Comment aurais-je pu l'oublier Bix? Mais bon, pour le contexte ce fil correspondait mieux. - kenavo a écrit:
- cela n'est pas possible.. parfois tu reçois le message quand tu veux envoyer le tien, qu'il y a eu entretemps un autre message, si tu veux quand même envoyer ou changer le tien - si tu choisis à ce moment la mauvaise option, ce n'est pas ma faute..
Non mais je comprends Bix, cela m'arrive souvent à moi aussi. Et du coup il faut modifier le message avant ou après un postage éventuel. - kenavo a écrit:
- j'aime bien profiter des bonnes choses au bar pour manger, mais je ne bouffe pas les messages
Quoi que... T'en serais bien capable! |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Coup de coeur et bar de la poésie Lun 24 Aoû 2009 - 18:55 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Coup de coeur et bar de la poésie Ven 28 Aoû 2009 - 0:05 | |
| Mes dernières "vibrations":
Au cadran de l'éternité A géo Libbrecht
Quelle heure pourrait-il bien être Au cadran de l'éternité? Demandait, mourant, un poète. Et, se tournant vers le fenêtre
Où se levait le jour d'été, Il reprit d'une voix inquiète: Quelle heure pourrait-il bien être Au cadran de l'éternité?
Mais seul, dans son vieux coeur en fièvre L'écho de sa voix inquiète Qui ne pensait qu'à le calmer Ne parvient qu'à lui répéter: Oui, quelle heure à l'éternité?
Maurice Carême
Chanson dans le sang
Il y a de grandes flaques de sang sur le monde où s'en va-t-il tout ce sang répandu Est-ce la terre qui le boit et qui se saoule drôle de saoulographie alors si sage... si monotone... Non la terre ne se saoule pas la terre ne tourne pas de travers elle pousse régulièrement sa petite voiture ses quatre saisons la pluie... la neige... le grêle... le beau temps... jamais elle n'est ivre c'est à peine si elle se permet de temps en temps un malheureux petit volcan Elle tourne la terre elle tourne avec ses arbres... ses jardins... ses maisons... elle tourne avec ses grandes flaques de sang et toutes les choses vivantes tournent avec elle et saignent... Elle elle s'en fout la terre elle tourne et toutes les choses vivantes se mettent à hurler elle s'en fout elle tourne elle n'arrête pas de tourner et le sang n'arrête pas de couler... Où s'en va-t-il tout ce sang répandu le sang des meurtres... le sang des guerres... le sang de la misère... et le sang des hommes torturés dans les prisons... le sang des enfants torturés tranquillement par leur papa et leur maman... et le sang des hommes qui saignent de la tête dans les cabanons... et le sang du couvreur quand le couvreur glisse et tombe du toit
La guerre déclarée j'ai pris mon courage à deux mains et je l'ai étranglé.
Le Ministre de la guerre : Je poursuis. Un hôpital détruit : dix, cent - et je suis modeste - peuvent être reconstruits Et, le projet adopté à l'unanimité, la nuit est tombée, l'hôpital a sauté avec aux alentours quelques bribes du quartier. Le jour se lève sur la ville où le rire s'amenuise, se dissipe et disparaît. Tout redevient sérieux. La vie, comme la Bourse, reprend son cours et la mobilisation générale se poursuit de façon normale.
Et le sang qui arrive et qui coule à grands flots avec le nouveau-né... avec l'enfant nouveau... la mère qui crie... l'enfant pleure... le sang coule... la terre tourne la terre n'arrête pas de tourner le sang n'arrête pas de couler Où s'en va-t-il tout ce sang répandu le sang des matraqués... des humiliés... des suicidés... des fusillés... des condamnés... et le sang de ceux qui meurent comme ça... par accident. Dans la rue passe un vivant avec tout son sang dedans soudain le voilà mort et tout son sang est dehors et les autres vivants font disparaître le sang ils emportent le corps mais il est têtu le sang et là où était le mort beaucoup plus tard tout noir un peu de sang s'étale encore... sang coagulé rouille de la vie rouille des corps sang caillé comme le lait comme le lait quand il tourne quand il tourne comme la terre comme la terre qui tourne avec son lait... avec ses vaches... avec ses vivants... avec ses morts... la terre qui tourne avec ses arbres... ses vivants... ses maisons... la terre qui tourne avec les mariages... les enterrements... les coquillages... les régiments... la terre qui tourne et qui tourne et qui tourne avec ses grands ruisseaux de sang.
Prévert |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Coup de coeur et bar de la poésie Ven 28 Aoû 2009 - 11:48 | |
| Découverte récente:
Les mannequins
A quoi rêvent les mannequins des magasins parisiens en maillots de bain? Dans leurs yeux la foule qu'ils ne voient pas leur regard bien au-delà Savent-ils que la mer n'est pas papier-crépon qu'on y entre à pas mesurés sur la pointe des pieds -opéra des vagues toujours recommencé- Savennt-ils que le soleil brûle la peau ou fait bronzer bien plus que soleils branchés Les mannequins des magasins parisiens portent les saisons sur leurs épaules sans savoir que la neige qui réchauffe les doigts n'est point flocons de coton dans les ventilateurs d'illusions mais tapioca sous les pas que l'hiver pose des bigoudis blancs dans les cheveux des arbres Et nous dans nos appartements insonorisés nos bureaux climatisés nos voitures automatisées avec nos aliments aseptisés nos idées uniformisées ne sommes-nous pas mannequins maniaques dans nos vies-vitrines?
Joêl Sadeler |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Coup de coeur et bar de la poésie Ven 28 Aoû 2009 - 12:58 | |
| HÔPITAL
Celui qui est malade comment le rejoindre dans la terre lointaine où la fatigue l'a laissé comme la vague un galet sur le sable?
et nos paroles toutes pleines du grand dehors pleines de vent de courses de bruit de branches d'arbres ne sont-elles pas des gants qu'on offrirait à qui n'a plus de mains?
il nous regarde le malade cloué à la réalité tels d'étranges fantômes sortis des murs un théâtre d'ombres
il faudrait que notre présence ne soit -pensée douce et muette- qu'une fraîcheur à son front.
Jean Pierre Siméon ( dans ICI) | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Coup de coeur et bar de la poésie Ven 28 Aoû 2009 - 22:16 | |
| LES ENFANTS Les enfants jouent au théatre jusqu' à l' heure du souper dans la nuit qui vient alors les grandes personnes les appellent le garçon a les yeux si clairs puis voici celle qui mourra jeune et celle dont sera seul le corps tous se lavent les mains dans l' ombre près des végétaux flamboyants et sont encore à ce temps que l' on vit dans l' éternité. Jean FOLLAIN - Territoires
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| | | bulle Zen littéraire
Messages : 7175 Inscription le : 02/07/2007 Age : 67 Localisation : Quelque part!
| Sujet: Re: Coup de coeur et bar de la poésie Lun 7 Sep 2009 - 16:24 | |
| Joseph Iossip Brodsky
ÉLÉGIE
Ma bonne amie, c'est bien toujours le même bistrot, le même barbouillage aux murs, les mêmes prix... Le vin est-il meilleur? Je ne crois pas. Non, ni meilleur ni pire. Pas de progrès, et c'est très bien ainsi. Seul le pilote de l'avion postal picole, ange déchu. Les violons continuent de troubler, par habitude, mon imagination. A la fenêtre, blancs comme la virginité, des toits. Les cloches sonnent. Il fait déjà sombre. Pourquoi as-tu menti? Pourquoi mon ouïe ne sait plus distinguer la vérité et le mensonge, veut des mots nouveaux, sourds, étrangers, que tu ne connais pas mais qui ne peuvent être prononcés que par ta voix, comme avant...[/size] 1968 https://www.youtube.com/watch?v=XKqEI1i1foU et le son du violon derrière , j'adore. Belle découverte pour moi aujourd'hui http://www.espritsnomades.com/sitelitterature/brodsky/brodsky2.html | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Coup de coeur et bar de la poésie Dim 13 Sep 2009 - 20:06 | |
| J' aime ! | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Coup de coeur et bar de la poésie Dim 13 Sep 2009 - 20:12 | |
| Toi qui avais torturé mon ame, volé mon coeur et mes Paques fleuries ; Toi qui m' avait privé de salut ; Accepte ce dernier poème, chérie, ll est bien possible que je n' écrirai plus. Marquez cette date d' une pierre blanche. La magie de la poésie est égale au crucifiement. Voyez, comment ma tete se penche Sur mon corps crucifié pour votre agrément. MAIAKOWSKI - Nuage en pantalon | |
| | | swallow Sage de la littérature
Messages : 1366 Inscription le : 06/02/2007 Localisation : Tolède. Espagne.
| Sujet: Re: Coup de coeur et bar de la poésie Mar 15 Sep 2009 - 10:12 | |
| Quelle belle manière d´evacuer du mot "Chérie" toute la vulgarité et la platitude qui fermentent souvent dans ce terme, aujourd´hui employé. | |
| | | anagramme Agilité postale
Messages : 909 Inscription le : 29/08/2008
| Sujet: Re: Coup de coeur et bar de la poésie Mar 15 Sep 2009 - 12:36 | |
| - bix229 a écrit:
- LES ENFANTS
Les enfants jouent au théatre jusqu' à l' heure du souper dans la nuit qui vient alors les grandes personnes les appellent le garçon a les yeux si clairs puis voici celle qui mourra jeune et celle dont sera seul le corps tous se lavent les mains dans l' ombre près des végétaux flamboyants et sont encore à ce temps que l' on vit dans l' éternité.
Jean FOLLAIN - Territoires
J'aime beacoup ce poète, un de mes favoris. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Coup de coeur et bar de la poésie Mer 16 Sep 2009 - 20:00 | |
| Il arrive parfois, seul, triste, un étranger. Il s' arrete et l' on écoute ses récits doux, Pleins d' herbe. Il demande : "Vous ai-je dérangés ?" Il voudrait repartir, mais il ne sait plus où.
Dans ses oreilles bruit la mer -des coquillages ? Son front, ses yeux trop grands pour ce bas horizon, Une raison encore de partir. Ses voyages Sont là devant lui pleins d' océans, de monts.
On laisse ainsi tout doucement le soir descendre Qui mélange les figures, les mains, les voix, Devenues presque des esprits... L' autre pourra comprendre Mieux - tel le toucher des aveugles - cette fois.
Ilarie VORONCA
Voronca était roumain et vécut exilé en France. Sa poésie est simple touchante, transparente et mélancolique.
Dernière édition par bix229 le Jeu 17 Sep 2009 - 14:40, édité 1 fois | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Coup de coeur et bar de la poésie Jeu 17 Sep 2009 - 12:59 | |
| Retrouvé au début du roman de Laurent Mauvignier , Des hommes, ce beau poème de Jean Genet
Et ta blessure, où est-elle? Je me demande où réside, où se cache la blessure secrète où tout homme court se réfugier si l'on attente à son orgueil, quand on le blesse? Cette blessure- qui devient ainsi le for intérieur-, c'est elle qu'il va gonfler, emplir. Tout homme sait la rejoindre, au point de devenir cette blessure elle-même, une sorte de coeur secret et douloureux. (Le funambule) | |
| | | swallow Sage de la littérature
Messages : 1366 Inscription le : 06/02/2007 Localisation : Tolède. Espagne.
| Sujet: Re: Coup de coeur et bar de la poésie Sam 19 Sep 2009 - 9:15 | |
| Une de mes préférées d´Antoine EMAZ, poète que j´adore, puisque mes préférences vont vers tout ce qui est dépouillé, ephémère, ultra-léger... Mais je crains bien que ce ne soit pas du goût de tous! Je continuerai sur le fil du poète, pour ceux qui comme moi ont attrapé le virus "Emaz". IL DISAIT LES SABLES il disait les sables dans les sables dedans toujours une dune après celle qui vient d'être passée il ne retenait rien dans sa main ne pesait que le poids de l'air comme s'il ne pouvait rien garder au passage lui-même passant dans un courant trop lent ou bien trop vite Antoine Emaz, « Poème des dunes » (extrait), Caisse claire, Poèmes 1990-1997, Éditions Points, 2007, page 31. Anthologie établie par François-Marie Deyrolle. | |
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