Les ours, les loups et les abeilles...

Beaucoup de bon sens Bix.
Malheureusement, je ne pense pas que les choses changeront. Ils vont copieusement noyer le poisson une fois de plus.
Qui a vu le reportage sur ARTE la semaine dernière sur les poisons quotidiens ?
Effrayant. Et tout est comme ça : ce sont les industries chimiques qui réalisent les études de dangerosité et qui décident que leurs produits sont inoffensifs. Juges et partis.

Société à la con !

Près d' un mois après le tremblement de terre, le tsuanmi, et la catastrophe nucléaire de Fukushima,
je remarque que le silence et l' absence d' images succèdent aux images et aux paroles surabondantes
d' alors, et qui finalement, n' apportèrent pas grand chose sur le plan de l' information, sinon le coté spectaculaire et des commentaires à peu près vides de sens. Du moins, en ce qui concerne la catastrophe de Fukushima.

On sait aujourd' hui que les autorités nucléaires japonaises ont menti après avoir gardé un silence embarrassé.Et que les autorités politiques ont consenti à s' excuser après s' etre tues trop longtemps.
On sait aussi que les populations menacées par la contamination radioactive ont été beaucoup moins
"zen" qu' on l' a d' abord prétendu.
On leur avait promis une énergie "propre", sans "risques majeurs" pour eux et leur environnement.

A présent, les gens interrogés déclarent qu' ils ne savaient pas les risques réels qu' ils couraient en cas de catastrophe. Le sujet avait été peu abordé publiquement ou à une échelle minimaliste.
On les a confinés chez eux dans un périmètre de 20 km autour de la centrale.
Depuis, ils sont évidemment sortis de leur confinement. Certains sont partis et ceux qui restent ne savent toujours pas dans quelle mesure leur santé sera concernée. S' ils peuvent ou non vendre ou consommer les produits de la peche, de leurs légumes et de leurs fruits.
En fait, meme interdits, les produits sont quand meme vendus par les pecheurs et agriculteurs sur les marchés.
On sait que la contamination radioactive s 'est manifestée bien au delà des 30 km autour de la centale
de Tchernobyl et que probablement des milliers de personnes sont mortes de cancers et de leucémies.
La zone dite de "sécurité" est toujours contaminée, mais à dose plus faible.
On sait qu' il faudrait refaire le sarcophage protégeant la centrale, mais que le cout serait très élevé,
(on a avance le chiffre d' 1 milliard de dollars), d' où le laisser aller total des autorités ukrainiennes.
Quant au démantèlement éventuel, je n' en ai meme pas entendu parler.

La plupart des infos sont du domaine public. Quant aux personnes interrogées au Japon et la situation
des produits alimentaires, c' est en regardant ce soir Complément d' enquete, une émission sur Fr2.
Je regrette simplement que Télérama n' ait pas attiré l' attention sur cette émission, mais je crois
qu' ils ne l' avaient pas visionnée, tout simplement.

C'est la merde, hein ?

Oui, c' est l' anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl.
Et comme le disait un scientique sur France Inter, le pire ce n' est pas ce qu' il reste de contamination
autour de la centrale, ni le cout faramineux que va couter son entretien pendant des années et des années...
Ni meme les milliers de morts depuis des années et qui n' auront meme pas le droit à une indemnisation
vu qu' ils sont morts...
Non le pire serait qu' on oublie Tchenobyk et qu' on ignore Fukushima. Comme le génocide juif.

A Plogof, il y a quelques années, les gens se sont battus pour qu' on ne construise pas une centrale nucléaire près de chez eux. Et ils ont obtenu gain de cause.

Il faut s' informer et rester en alerte. Plutot vert que mort !

Apparemment les hommes n'ont pas tiré de leçon de ces catastrophes, notamment en France.

A Fukusima, la société qui gère la Centrale a reconnu que la pollution nucléaire était en forte augmentation en mer.

Les autorités japonaises semblent quand meme se réveiller. Le premier ministre japonais vient d' annoncer la fermeture de la Centrale d' Hamaoka, située dans le centre du pays.
Cette centrale est située sur une faille sismique et court de forts risques à court terme.

Info : Le Monde, Médiapart...

Si l' objectif de réduire de 50 % l' usage des pesticides d' ici 2 018, s' accomplit, ce sera une petite
révolution pour l' agriculture française et pour notre santé.
Il suffit de lire le Livre noir de l' agriculture pour se rendre compte à quel point notre nourriture est
devenue pauvre et dangereuse.

Ce ne sera pas simple, puisque les industriels qui fabrquent et vendent ces poisons alimentaires et la
FNSEA (Fédération nationale d' exploitants agricoles) font barrage.

"Directeur de recherches à L' Inra (Institut national de la recherche agronomique), Jean Marc Meynard
a piloté une étude sur le jeu des différents acteurs vis à vis de la réduction des pesticides dans la culture du blé.

"Les systèmes de cultures où les pesticides jouent un role majeur sont parfaitement cohérent avec la logique économique des filières qu' ils alimentent. Les solutions préventives comme l' allongement des rotations et les associations variétales butent sur les exigences des fiières."

"Une réduction de 30% est possible avec des changments de pratiques, mais sans bouleverser les systèmes de production, c' est ce qu' on appelle la protection intégrée...
Aller jusqu' à 50% de réduction exige en revanche une modification profondes des pratiques et passer de l' agroindustrie à des solutions basées sur l' agronomie.
En grandes cultures, ça signifie renoncer à la monoculture..."

Des solutions existent

L' agriculture économe en pesticides existe déjà en France. Le Réseau Agiculture durable s' y est engagé, l' Association Forum de l' agriculture raisonnée respectueuse de l' environnement, également.
La première déclare par l' intermédiaire de Christophe Grison, céréalier dans l' Oise :

"Toute intervention doit etre justifiée, on ne traite qu' à partir d' un seuil de plantes touchées. On évalue les besoins au plus juste.
Sur mon exploitation, pour limiter les apports, je travaille avec mon ordinateur pour ajuster les engrais à la parcelle et j' utilise un GPS quand je traite pour ne pas chevaucher les rangs."

Le réseau Agriculture durable veut promouvoir le système polyculture et élevage à bas niveau d' intrants (pesticides, achart d' aliments, énergie)...

"Parmi les fondamentaux, l' alternatice de cultures de printemps et d' hiver, les dates de de semis tardives, les variétés plus résistantes, les mélanges de variétés, un temps de retour le plus long possible d' une meme culture sur la parcelle, les associations de cultures..."

La rentabilité est aussi respectée

Les deux associations pensent que réduire les pesticides n' affectera pas la rentabilité.

"L' environnement n' est pas obligatoirement une charge supplémentaire, le cout peut etre nul pour
l' explotation" confirme Gilles Lemaire, président du Consil scientifique de Forum de l' agirculture raisonnée.
"Prenez le blé. En réduisant les régulateurs de croissance et les pesticides, en modifiant la date et la densité des semis, en utilisant des variétés rustiques tolérantes aux maladies, on a une baisse de rendement limitée et une marge au moins équivalente.
Les rotations sont aussi un bon exemple... Avec l' introduction des luzernes en plaine céréalière, on a une économie d' engrais azotés, moins de plantes adventices et une réduction des herbicides, une diminution des maladies et une amélioration des sols...

Les solutions existent donc, mais elles sont aux antipodes des habitues acquises et du système agricole dominant...
Et puis, la France a battu le record d' utilisation de de pesticides interdits en 2 010."

Doc : Les Pesticides en pente douce, article d' Eklisabeth Chesnais, Que Choisir, n° 493, juin 2 011

Fil de discussion très intéressant et utile. Nous constatons presque invariablement que les problèmes écologiques ne sont pas inévitables, et que derrière chacun d'entre eux nous retrouvons des intérêts privés qui en sont responsables. C'est donc, avant tout, un problème de justice sociale.

Un article très intéressant dans le magazine Books n°23 : Vers un monde sans poisson ?
Début de l'article en consultation : ICI

Citation :

Les populations de thon rouge ont chuté de 80% ou plus depuis quarante ans, la morue se fait rare à Terre-Neuve… Nombre d’auteurs annoncent une apocalypse marine. Il pourrait ne bientôt plus rester dans l’océan que des espèces impropres à la consommation, méduses et autres limaces de mer. Mais la messe n’est pas dite.

Elizabeth Kolbert, The New Yorker

A travers la lecture de plusieurs livres, Four fish, the future of the last wild food de Paul Greenberg, Superpêche, l’océan en voie d’épuisement de Charles Clover et Une mer sans poissons de Philippe Cury et Yves Miserey, on apprend comment nous sommes arrivés dans une situation relativement dramatique :


« En 2009, pour tenter de sauver le thon rouge de la disparition, Monaco a proposé d’ajouter ce poisson à la liste des espèces interdites au commerce international, à l’instar du panda géant ou de l’éléphant d’Asie. Cette proposition a été soumise au vote lors de la conférence des Nations unis qui s’est tenue à Doha en mars 2010 ; les Etats-Unis l’ont approuvée, mais, au total, la décision a été rejetée par 68 voix contre 20 et 30 abstentions –une victoire pour le Japon. Le mois suivant, la plate-forme pétrolière Deepwater Horizon explosait, déversant des millions de litres de pétrole dans le golfe du Mexique, l’un des deux seuls sites de reproduction connus pour le thon rouge de l’Atlantique. Et Avril est la période de frai. »

Des chiffres pour alarmer :

« On estime que les stocks de gros poissons prédateurs ont diminué de 90% au cours des cinquante dernières années. »

« David Helvarg note que les requins tuent cinq à huit personnes chaque année à travers le monde ; dans le même laps de temps, les hommes tuent cent millions de requins. »

« Paul Greenberg estime que près de 100 millions de larves de saumon naissaient autrefois dans le Connecticut chaque année. Aujourd’hui, le calcul est simple : il n’y en a plus. « Le potentiel génétique vaste et complexe du saumon du fleuve Connecticut a disparu de la surface de la Terre », écrit-il. »

« A la fin des années 1980, la pêche annuelle mondiale a atteint un pic d’environ 85 millions de tonnes, c’est-à-dire un peu près 1,9 milliards de tonnes de moins que l’estimation la plus extravagante du département des Affaires Intérieures. Ce jalon fut d’ailleurs dépassé sans que l’on en ait vraiment conscience, en raison des chiffres artificiellement gonflés –à des fins politiques- des prises chinoises. Au cours des vingt dernières années, le volume de la pêche mondiale n’a cessé de régresser. On estime cette baisse à 500 000 tonnes par an environ. »

Pour se déculpabiliser, certains n’hésitent pas à avancer des théories discutables :

« « Les grandes zones de pêche sont probablement inépuisables ; rien de ce que nous faisons n’affecte sérieusement la quantité de poisson disponible ». Le seul problème de la pêche industrielle –pour autant qu’il y en eût un- tenait à sa « relative arriération ». Elle n’avait pas su « suivre le rythme du progrès de presque tous les autres secteurs de l’industrie moderne » et restait à la traîne, « loin derrière l’agriculture scientifique […] en matière d’utilisation des machines » »

Dans un autre genre, certains n’hésitent pas à accentuer le côté apocalyptique de la situation dans laquelle nous nous engageons :

« Au bout du compte, il ne restera plus dans les océans que des espèces que les gens ne pourront ou ne voudront pas consommer, comme les limaces de mer ou les algues toxiques. L’homme serait devenu une force si dominante sur le planète que nous seirons entrés dans une nouvelle ère géologique, que Pauly suggère d’appeler le Myxocène, du grec muxa, qui signifie « vase ». »

Il semblerait toutefois que l’homme n’ait jamais cessé de ravager son milieu naturel :

« Les sédiments archéologiques montrent ainsi que, en Grande-Bretagne, les ressources de pêche en eau douce étaient déjà en baisse aux alentours de l’an 1000, peut-être en raison de la surexploitation ou de la construction de barrages et de moulins entravant le courant des rivières. »

Ces livres proposent, heureusement des solutions. L’AMP… :

« La meilleure manière de continuer à pêcher, selon Roberts, est de ne pas pêcher –ou du moins pas partout. Il propose de laisse en friche de vastes zones, classées « aires maritimes protégées » (ou AMP) et d’y interdire la majeure partie des activités commerciales. »

L’aquaculture intelligente… :

« Paul Greenberg pense que nous devrions consommer des espèces comme le Pangasius hypophtalmus, connu sous le nom de panga, qui se nourrit volontiers de déchets. En Asie du sud-est, on utilisait à l’origine le Pangasius pour nettoyer les étangs à « latrines » où s’écoulent les eaux usées. »

Ou les QIT… :

« Michale Werber trouve encourageante l’adoption de nouvelles réglementations comme les « quota individuels transférables » (QIT), fondés sur l’idée que si les pêcheurs se voient garantir un quota de pêche commercialisable, ils auront un plus grand intérêt économique à préserver la ressource. »

Un article intéressant qui permet de confronter plusieurs points de vue… Mais qui ne permet plus de manger du poisson l’âme tranquille…

Merci Coli !

encore un sujet d'inquiétude !

« Les grandes zones de pêche sont probablement inépuisables ; rien de ce que nous faisons n’affecte sérieusement la quantité de poisson disponible ». Le seul problème de la pêche industrielle –pour autant qu’il y en eût un- tenait à sa « relative arriération ». Elle n’avait pas su « suivre le rythme du progrès de presque tous les autres secteurs de l’industrie moderne » et restait à la traîne, « loin derrière l’agriculture scientifique […] en matière d’utilisation des machines » »

la mauvaise foi aussi est inépuisable !

Bédoulène a écrit:

encore un sujet d'inquiétude !

« Les grandes zones de pêche sont probablement inépuisables ; rien de ce que nous faisons n’affecte sérieusement la quantité de poisson disponible ». Le seul problème de la pêche industrielle –pour autant qu’il y en eût un- tenait à sa « relative arriération ». Elle n’avait pas su « suivre le rythme du progrès de presque tous les autres secteurs de l’industrie moderne » et restait à la traîne, « loin derrière l’agriculture scientifique […] en matière d’utilisation des machines » »

la mauvaise foi aussi est inépuisable !

Et le mépris pour les consommateurs, pour l'humanité même en général.

Je me laisse peut-être trop influencer par les articles que je lis mais j'avais déjà beaucoup de mal à acheter de la viande ou du poisson, après ça, c'est encore pire.
Même les labels ne seraient pas totalement fiables...

C'est totalement vrai. J'évoquais la surpêche comme l'un des problèmes majeurs dans un autre fil de discussion. Il existe aussi un très bon documentaire à ce sujet, en anglais : The End of the Line (je ne sais pas s'il existe en français).

Il faut préciser aussi que la disparition de poisson est alarmante pour plusieurs raisons, l'une d'entre elles étant que le poisson contribue à l'équilibre biochimique des océans. Et un océan sans poisson peut très bien vouloir dire océan mort. Avec toutes les conséquences climatiques qui suivront. Et là, échec et mat.

Une nouvelle qui pourrait plaire aux amis des abeilles (Bix, c’est pour toi ! ) :

« Vie et mœurs des abeilles, que réédite Albin Michel, est paru à l’origine en 1927 en Allemagne. Malgré son sujet en apparence très pointu, cet ouvrage, où le futur Prix Nobel de physiologie ou médecine Karl von Frisch livrait une synthèse de ses travaux, a révolutionné non seulement notre connaissance du comportement de l’abeille, mais de la communication en général. On y découvrait notamment que l’homme n’était pas le seul animal doté du langage, que les abeilles parvenaient à échanger entre elles des informations très précises…en dansant. Comme l’explique le Zeit « si une abeille envoyée en éclaireur a trouvé un beau tilleul bien fleuri, elle peut à son retour fournir à ses compagnes des renseignements sur la présence du nectar, la direction et la distance de l’arbre, la nature de ce dernier et la rentabilité de cette source. Toutes ces informations sont transmises au moyen d’une danse, dans laquelle, par exemple, l’ensemble des indications spatiales sont transposées sur la surface verticale d’un rayon de la ruche ». »

Vie et mœurs des abeilles, 259 pages, 20€



Article paru dans le Books n°23

Je connais un peu les abeilles, Coli. Je crois que l' actualité presque dramatique qui les concerne
a mis à jour de nouvelles études concernant ces petites bestioles que j' observe tous les printemps.
J' en ai parlé sur ce fil des abeilles...