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| Au fil de nos lectures | |
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Auteur | Message |
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animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Au fil de nos lectures Dim 19 Juil 2009 - 22:05 | |
| - Citation :
- Allons, allons, où sont donc ces bananes fondantes, ces arbouses, ces châtaignes douces, ces noix de coco toutes fraîches, ces pistaches cueillies d'hier, ces cannes à sucre coupées du matin, ces pêches musquées, ces brugnons d'or rouge au parfum de musc ?...
Le tronc du grenadier porte-greffe nous a offert en cadeau des pêches dont l'aspect nous était jusqu'alors inconnu.
Aux yeux qui la contemplent, la peau décline toutes les nuances qui mêlent la blancheur au rouge le plus vif.
C'est une joue qu'une bouche amoureuse aurait débarassée par places de son fard. Vingt-Quatre Heures de la vie d'une canaille, Abou-Moutahhar al-Azdî(mais il y a aussi des passages assez atroces !) | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Au fil de nos lectures Ven 24 Juil 2009 - 0:50 | |
| Si philosopher c' est douter, comme ils disent, à plus forte raison niaiser et fantastiquer, comme je fais... Montaigne - Essais, Livre 2, chap. 3
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| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Au fil de nos lectures Sam 25 Juil 2009 - 21:17 | |
| ... Noni, c' est le genre de femme pour qui on ferait nimporte quoi. Et je ne sais pas - c'est drole. Sa petite maison confinée a toujours été pour moi comme un foyer, et , j' imagine, pour beaucoup d' autres. Elle vit. Elle rayonne. Elle a une ame. Sa vie entière s' y trouve, exposée sur les murs... Elle joue très mal du piano, mais avec plus d' émotion que quiconque, sans exception. Toujours du Bach, rien que du Bach... Vous devriez la voir pendant un concert - le visage ouvert comme une fleur - elle bat doucement des mains, s' en cache le visage et s' enfuit à des millions d' années lumière. Je ne fais que la regarder, et c' est aussi beau que la musique. Meilleur !
Comment peut-il exister des etres pareils - ça ne semble pas juste, n' est-ce pas, que certaines personne aient cet étonnant pouvoir de vivre, ou d' aimer, ou de voir et de ressentir - vraiment vivre, et vraiment aimer - tandis que le reste de nous autres malheureux doivent attendre qu' on leur dise quand il faut aimer ! Pas Noni. Elle agit d' instinct...
Il m' est arrivé de rester devant sa maison, la nuit, alors qu' elle ignorait ma présence, et de l' écouter jouer dans l' obscurité... et je peux vous dire que j' ai approché là l' apothéose du bonheur tel que je me le représente...
Conrad AIKEN - Un coeur pour les dieux du Mexique | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Au fil de nos lectures Jeu 6 Aoû 2009 - 12:16 | |
| La superbe tirade d'Hémon, le fiancé d'Antigone, à son père Créon dans l' "Antigone" de Sophocle: - Citation :
- HÉMON.
- Père, les Dieux ont donné aux hommes la raison qui est, pour tous, tant que nous sommes, la richesse la plus précieuse. Pour moi, je ne puis ni penser, ni dire que tu n'as point bien parlé. Cependant, d'autres paroles seraient sages aussi. En effet, je sais naturellement, avant que tu le saches, ce que chacun dit, fait, ou blâme, car ton aspect frappe le peuple de terreur, et il tait ce que tu n'entendrais pas volontiers. Mais il m'est donné d'entendre ce qu'on dit en secret et de savoir combien la Ville plaint la destinée de cette jeune fille, digne des plus grandes louanges pour ce qu'elle a fait, et qui, de toutes les femmes, a le moins mérité de mourir misérablement. Celle qui n'a point voulu que son frère tué dans le combat, et non enseveli, servît de pâture aux chiens mangeurs de chair crue et aux oiseaux carnassiers, n'est-elle pas digne d'un prix d'or ? Telle est la rumeur qui court dans l'ombre. Père, rien ne m'est plus à cœur que ton heureuse destinée. Quelle plus grande gloire y a-t-il pour des enfants que la prospérité d'un père, ou pour un père que celle de ses enfants ? Ne te mets donc pas dans l'esprit qu'il n'y a que tes seules paroles qui soient sages. En effet, quiconque s'imagine que lui seul est sage, et que nul ne le vaut par l'âme et par la langue, est le plus souvent vide quand on l'examine. Il n'est point honteux à un homme, quelque sage qu'il soit, de beaucoup apprendre et de ne point résister outre mesure. Vois comme les arbres, le long des cours d'eau gonflés par les pluies hivernales, se courbent afin de conserver leurs rameaux, tandis que tous ceux qui résistent meurent déracinés. De même le navigateur qui tient résolument tête au vent et ne cède pas, voit sa nef renversée et flotte sur les bancs de rameurs. Apaise-toi donc et change de résolution. Si je puis en juger, bien que je sois jeune, je dis que le mieux pour un homme est de posséder une abondante sagesse, sinon - car la coutume n'est pas qu'il en soit ainsi - il est beau d'en croire de sages conseillers.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Au fil de nos lectures Mar 11 Aoû 2009 - 20:11 | |
| - Citation :
- Je suis psychanalyste ; ou, pour le dire autrement, je suis un décrypteur d’esprits et de signes. Il arrive également qu’on m’appelle dépanneur, guérisseur, enquêteur, serrurier, fouille-merde ou, carrément, charlatan, voire imposteur. Tel un médecin allongé sous une voiture, je m’occupe de tout ce qui se trouve sous la capot, sous l’histoire officielle : fantasmes, souhaits, mensonges, rêves, cauchemars – le monde qui se cache sous le monde, le vrai sous le faux. Je prends donc au sérieux les trucs les plus bizarres, les plus insaisissables ; je vais là où le langage n’a pas accès, là où il s’arrête, aux limites de “l’indicible” – et tôt le matin, qui plus est.
Quelque chose à te dire de Hanif Kureishi |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Au fil de nos lectures Mar 11 Aoû 2009 - 23:24 | |
| - sentinelle a écrit:
Quelque chose à te dire de Hanif Kureishi Tiens! Tiens! Un cadeau des parfumés à Lille et qui ne va pas tarder à faire partie de mes lectures prioritaires! J'en profite pour vous remercier encore | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Au fil de nos lectures Ven 18 Sep 2009 - 19:49 | |
| Je n' ai jamais eu de regrets de ma vie passée, considérant le passé comme chose non avenue. Cependant je n' ai pas pu oublier le projet que j' avais eu d' aller en ermite habiter ce désert savagement merveilleux, où j' aurais passé ma vie au milieu de mes amies les abeilles, paisible, loin du bruit, des fracas, des tracasseries, des félonies, des canailleries et des horreurs du monde civilisé, dans les engrenages duquel la fatalité vint me jeter juste au moment où j' allais le quitter... Je passe là des heures silencieuses et délicieuses, à penser et à rever sur les choses de ce petit monde, où tant de millions d' etres paraissent et disparaissent à la minute sans laisser aucune marque, ni aucun souvenir de leur passage. C'est encore là que je passe les meilleurs moments de ma vie, à regarder les eaux de l' Odet bondir de rocher en rocher, et à contempler ces énormes roches suspendues à cent mètres au dessus de la rivière, ces sauvages merveilles témoins d' un immense cataclisme qui fit descendre ce grand continent Atlantide sous les eaux... Jean Marie Déguignet : Mémoires d' un paysan bas-breton...
Comme un parfum du Rousseau des Reveries... | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Au fil de nos lectures Dim 20 Sep 2009 - 16:04 | |
| La vie nous mène et nous déçoit, et pase comme les remous du fleuve sous la passerelle des Petits Meuniers. Ce fut au moment où l' histoire devenait si belle qu' elle se perdit comme un oued dans les sables, ou plutot comme un fleuve qui entre sous le sol pour continuer sa vie cachée. Les Fruits du Congo : Alexandre Vialatte, p. 102 | |
| | | monilet Sage de la littérature
Messages : 2658 Inscription le : 11/02/2007 Age : 75 Localisation : Essonne- France
| Sujet: Re: Au fil de nos lectures Lun 12 Oct 2009 - 21:31 | |
| - Citation :
- Celui qui a un jour couché des mots sur une page ne cesse plus d'écrire, même lorsqu'il n'écrit pas. La calligraphie persiste, armée de fourmis que rien ne peut arrêter. Derrière les paupières closes, les mots s'agglutinent, s'appellent, s'accouplent les uns aux autres. Une fourmilière de mots me poursuit, des bataillons noir et rouge qui s'attaquent mutuellement, se confondent avec le sable, ils grimpent sur les chiennes, envahissent leur pelage. Les chiennes mordent, elles avancent en dévastant tout sur leur passage. Les chiennes hurlent. Un dictionnaire s'est renversé sur cet espace inconcevable qui accueille mes pas
Alberto Manguel - Tous les hommes sont menteurs | |
| | | bulle Zen littéraire
Messages : 7175 Inscription le : 02/07/2007 Age : 67 Localisation : Quelque part!
| Sujet: Re: Au fil de nos lectures Lun 12 Oct 2009 - 21:38 | |
| - monilet a écrit:
-
- Citation :
- Celui qui a un jour couché des mots sur une page ne cesse plus d'écrire, même lorsqu'il n'écrit pas. La calligraphie persiste, armée de fourmis que rien ne peut arrêter. Derrière les paupières closes, les mots s'agglutinent, s'appellent, s'accouplent les uns aux autres. Une fourmilière de mots me poursuit, des bataillons noir et rouge qui s'attaquent mutuellement, se confondent avec le sable, ils grimpent sur les chiennes, envahissent leur pelage. Les chiennes mordent, elles avancent en dévastant tout sur leur passage. Les chiennes hurlent. Un dictionnaire s'est renversé sur cet espace inconcevable qui accueille mes pas
Alberto Manguel - Tous les hommes sont menteurs De bien jolis mots Bonsoir Monilet | |
| | | monilet Sage de la littérature
Messages : 2658 Inscription le : 11/02/2007 Age : 75 Localisation : Essonne- France
| Sujet: Re: Au fil de nos lectures Lun 12 Oct 2009 - 21:48 | |
| Bon(ne) après-midi, bulle. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Au fil de nos lectures Mer 28 Oct 2009 - 20:12 | |
| D' après les portraits qu' on voit sur les cartes postales, on peut croire que les génies de la musique ont été des dieux et non des hommes. Et voilà que j' apprenais que les plus grands compositeurs du monde avaient été comme des parias parmi les hommes.
Schubert passait auprès des bourgeois de Vienne, pour un rustaud sans culture... Il se vengea en composant cet air populaire, l' Ave Maria que meme les paysans du Nord Est connaissaient bien. Il mourut de sous-alimentation vers l' age de trente ans.
Beethoven n' avait meme pas l' instruction élémentaire du petit-bourgeois. C' est tout juste s' il savait écrire quelques lettres comme les ouvriers agricoles, et il a composé une épitre ridicule qu' on appelle son testament. Il tomba amoureux de belles comtesses, à peu près comme un vieux cheval attiré par les jeunes pouliches... ... Jean Sébastien Bach, a du gaspiller encore bien des années à faire seriner les memes airs aux garnement de Leipzig.
Haydn, le plus grand musicien de son temps, a été fouetté bien des fois par la famile Esterhazy, au servide laquelle il est resté trente ans. Il n' avait pas le droit de manger à la table des maitres. Mozart, l' homme qui a approché le plus près des sommets était plus bas sur l' échelle sociale que les petits chiens des rois de pacotille et des butors d' eveques qui le faisaient trimer. Quand il mourut de besoin et de misère, à la fleur de l' age, pas un etre vivant ne suivit son cercueil, si ce n' est un chien... Halldor LAXNESS - Station atomique. P. 88 | |
| | | moinonplus Envolée postale
Messages : 225 Inscription le : 15/09/2009 Age : 33
| Sujet: Re: Au fil de nos lectures Jeu 29 Oct 2009 - 0:53 | |
| - Citation :
- La nuit allait venir ; et derrière le bois, dans les intervalles des bronches, le ciel était rouge comme une nappe de sang.
Julien s’adossa contre un arbre. Il contemplait d’un œil béant l’énormité du massacre, ne comprenant pas comment il avait pu le faire. De l’autre côté du vallon, sur le bord de la foret, il aperçut un cerf, une biche et son faon. Le cerf qui était noir et monstrueux de taille, portait seize andouilles avec une barbe blanche. La biche, blonde comme les feuilles mortes, broutait le gazon ; et le faon tacheté, sans l’interrompre dans sa marche, lui tétait la mamelle. L’arbalète encore une fois renfla. Le faon, tout de suite, fut tué. Alors sa mère, en regardant le ciel, brama d’une voix profonde, déchirante, humaine. Julien exaspéré, d’un coup en plein poitrail, l’étendit par terre. Le grand cerf l’avait vu, fit un bond. Julien lui envoya sa dernière flèche. Elle l’atteignit au front et y resta plantée.
Flaubert. Saint Julien l’Hospitalier | |
| | | shéhérazade Agilité postale
Messages : 926 Inscription le : 01/11/2009 Age : 41
| Sujet: Re : au fil de nos lectures Dim 8 Nov 2009 - 9:14 | |
| "Les femmes-merisiers ont dû percevoir mes questions et une voix a retenti, à la fois enjôleuse et moqueuse, sonore comme un éclat de rire. "Sotte ! Nulle d'entre nous n'est ta mère, nous sommes des fulgurations de la terre, des épouses-éclairs de l'instant, des amantes des saisons, des lueurs d'une mémoire à venir." Alors j'ai crié : "Vous êtes donc ma mère !" Pour toute réponse, elles ont émis un rire aigu, stridulant, comme le brouhaha d'une volière. Et soudain, elles se sont pulvérisées en une nuée d'oiseaux blancs s'envolant à tire-d'aile. Cela m'a éraflé le cœur, le réveillant de sa torpeur."
Chanson des mal-aimants. Sylvie Germain | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Au fil de nos lectures Mer 11 Nov 2009 - 17:17 | |
| Comment parler de ces jours où je grimpais au sommet de la colline pour etre plus près du ciel ? Dès l' age de sept ou huit ans, j' avais pris cette habitude. ou je courais la campagne. Je ne pouvais rester en place, ni marcher posément, parce que j' attendais souvent quelque chose d' escitant. Quelquefois c' était le vent qui me donnait cette impression, quelque fois le jour pale d' automne, toujours le printemps et les premières pousses vertes du blé, et toujours le battage. Mildred Walker - Blé d' hiver. P. 54 | |
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| Sujet: Re: Au fil de nos lectures | |
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