Alzheimer - s'envolent les souvenirs -

un site très bien détaillé

http://www.alzheimer.ca/french/disease/intro.htm
http://www.alzheimer.ca/french/disease/faqs.htm

bulle a écrit:

une chose me tracasse, si ma soeur qui est quand même âgée de 65
ans tombait malade elle aussi . ma mère n'aurait même pas le réflexe
de faire le 911. elle ne sait plus utiliser le téléphone (la composition)
elle peux répondre seulement.

je téléphone régulièrement chez elle, pour vérifier, si tout va bien.

p.s. en voyant agir ma mère avec cette maladie, ça
m'a fait comprendre,qu'il ne faut pas amasser trop de souvenirs matériel.
des bibelots, des collections... car au bout du compte
plus rien ne compte. ses souvenirs matériel ne disent plus rien.
j'en ai quelques uns. mais j'ai beaucoup plus de plantes vertes.

Bulle, je pense que tu agis comme il faut en vérifiant si tout est OK chez ta Maman et ta soeur et ton idée de partir un peu avec ta Maman pour que ta soeur puisse se reposer est très bonne. Donc, je crois qu'il ne faut pas te tracasser.

Ton "PS" m'interpelle car cette maladie, quand elle touche un de nos proches, nous apprend a discerner l'essentiel de l'accessoire. Suite à la maladie de mon père, j'ai opté pour un travail à mi-temps en prévision de la naissance de ma fille car j'ai pensé qu'il fallait profiter un maximum de la vie. Mon père, lui, a beaucoup travaillé durant presque toute son existence et n'a pas profité de sa retraite.
Il y a tant de projets que l'on remet à plus tard. Eh bien, maintenant, ma devise est "carpe diem".

Julia a écrit:

Ton "PS" m'interpelle car cette maladie, quand elle touche un de nos proches, nous apprend a discerner l'essentiel de l'accessoire. Suite à la maladie de mon père, j'ai opté pour un travail à mi-temps en prévision de la naissance de ma fille car j'ai pensé qu'il fallait profiter un maximum de la vie. Mon père, lui, a beaucoup travaillé durant presque toute son existence et n'a pas profité de sa retraite.
Il y a tant de projets que l'on remet à plus tard. Eh bien, maintenant, ma devise est "carpe diem".

tu as raison, et c'est vital pour eux.
tu as bien fait de prendre un mi-temps, l'enfance passe tellement vite
c'est dommage pour ton papa, donner les 3/4 de sa vie au boulot
et de ne pas profiter de sa retraite bien méritée,
à cause de cette putain de maladie....

un immense Carpe Diem pour toi
et de beaux moments avec ta fille.

prends soin de toi Julia

===
ma devise moi c'est:
vivre au jour le jour, savourez chaque instant comme si c'était le dernier


j'ai filmé ma mère ces dernières années
j'ai de très beau souvenirs d'elle avant que la maladie
l'ai trop affecté. et parfois, quand j'ai besoin de réconfort
je retourne visionné ces petits vidéos.

Merci Bulle, tu es gentille !
Crois bien que je profite de tous les bons moments que la vie peut m'offrir.

Ce sont des souvenirs bien précieux que ces videos de ta maman.
Ca permet de se dire que ça n'a pas toujours été comme maintenant.
Lorsque je regarde des photos de mon père je les considère avec beaucoup de tendresse (elle a remplacé le chagrin et l'amertume).

Mais toi, pour le moment, tu es dans "l'oeil du cyclone" et ta devise est bien précieuse. Je l'ai recopiée dans un petit carnet où je consigne les proverbes et maximes qui me plaisent.

Julia a écrit:

Merci Bulle, tu es gentille !
Crois bien que je profite de tous les bons moments que la vie peut m'offrir. Super

Ce sont des souvenirs bien précieux que ces videos de ta maman.
Ca permet de se dire que ça n'a pas toujours été comme maintenant.
Lorsque je regarde des photos de mon père je les considère avec beaucoup de tendresse (elle a remplacé le chagrin et l'amertume). je suis heureuse pour toi Julia


Mais toi, pour le moment, tu es dans "l'oeil du cyclone" et ta devise est bien précieuse. elle aide en tous cas
Je l'ai recopiée dans un petit carnet où je consigne les proverbes et maximes qui me plaisent.

à toi aussi et merci

Parfois si les auteurs parlent dans leurs livres d'un sujet qui nous touche, nous nous sentons plus concernés si on en parle que dans d'autres cas.
Ceci est arrivé sur le fil d'Annie Ernaux.
En parlant du livre d'Annie Ernaux Je ne suis pas sortie de ma nuit Bulle a partagé quelques moments, qu’elle vit pour l'instant, avec nous.
Malheureusement je n'avais pas fait attention (et je m'en excuse parce que je suis normalement de très près tout ce qui se passe sur ce forum parce qu'il me tient au coeur et je veux être attentive envers tous nos membres) et ne me suis donc pas rendu compte qu'un tel fil sur cette maladie existe où on aurait pût mettre sans problème cette discussion.
Parce que en dehors une discussion littéraire – avec un tel sujet il n’est plus que normal qu’on se laisse emporter – on arrive au cœur de ce problème et il serait peut être mieux de continuer une telle discussion sur ce fil.
Ce fil qui a bien été crée par Bulle pour nous en parler de cette maladie, mais aussi de ses moments personnels qu’elle partage pour l’instant avec sa mère.

Donc, puisque j’ai voulu parler à Bulle d’autres livres que j’ai lus sur ce sujet – mais ne voulait pas le faire sur le fil d’Annie Ernaux – je veux bien en revenir ici.

Tout d’abord il y a le livre de John Bayley

Elégie pour Iris.
Ceci n’est pas un roman, bien que John Bayley est un romancier remarquable, mais ici il nous parle de ses expériences avec la maladie qui a atteinte sa femme Iris Murdoch, elle-même romancière reconnue.
J’ai lu ce livre à cause de mon admiration pour Iris Murdoch. J’ai lu presque tous ses livres et elle a été une femme remarquable, tellement intelligente, longtemps la ‘muse’ de Elias Canetti, vivant une vie hors pair.
Mais la maladie ne demande pas qui elle atteint. Elle ne fait pas de choix et n’épargne pas ceux qui sont peut-être plus doué à écrire, comme dans le cas de Iris Murdoch.
Pour moi ce livre était d’autant plus touchant parce que John Bayley ne nous épargne pas des détails de la vie qu’il a mené aux côtés de sa femme.
La scène qui m’est –et me restera pour toujours- le plus en mémoire : où il décrit les moments dans leur foyer où il a dû se consacrer du ménage, de la paperasserie, etc.. pour ‘occuper’ Iris (qui ne savait durant ses dernières années plus du tout qui elle a été dans le passé) et qu'elle ne pouisse pas le déranger, il la mettait devant la télé – et les seules émissions où elle arrivait à rester tranquille pour un certain moment, c’était des bandes dessinées pour enfants.
Imaginez-vous cette situation – une femme qui a faillie remporter peut être le prix Nobel si elle aurait pu continuer sa production littéraire se calme devant des BD.
Moi je n’ai pas seulement pleuré en lisant cette situation, mais il y en a plusieurs dans ce livre – touchant, jamais voyeuriste, affectueux, jamais gênant.

Mais en écrivant ceci, je me rend compte que LIRE un tel livre et être touché est encore loin du fait de vivre personnellement une telle situation.

Un autre livre qui décrit aussi très tendrement ce problème est de l’écrivaine Margaret Forster. Malheureusement elle n’a apparemment pas le même succès en France que dans d’autres pays – en tout cas je n’ai pas vu de traduction pour son roman :

Have the men had enough?

Et puisque je ne sais pas si Bulle lit aussi des livres en anglais, je ne vais pas m’élargir là-dessus.

En tout cas, ce livre est appelé ‘roman’ - et j’étais dans le temps de la lecture trop jeune pour m’informer si Margaret Forster a écrit se livre à cause d’une expérience personnelle – en tout cas il est bien recherché, il y a des situations qu’on s’imagine être vrai en vie quotidienne avec des gens atteints de cette maladie.

Si on veut s’occuper avec cette thématique en lisant – je crois que ces deux livres apportent un regard différent sur un aspect de notre vie qu’on peut facilement écarter si on n’est pas touché.

D’un autre côté, je ne sais pas si une telle lecture peut être un soulagement si on est confronté avec cette réalité, mais en tout cas je ne voulais pas passer à côté des choses et puisque une de nos Parfumées est en train de vivre une telle expérience – quoi de plus normal que d’essayer d’apporter mon bout d’aide.

Il y a de plus en plus de littérature sur ce thème :

Le dernier de Tahar Ben Jelloun, "Le roman de ma mère" :

Citation :

La mémoire défaillante de ma mère l'a replongée, pendant les derniers mois de sa vie. dans son enfance. Redevenue soudain une petite fille, puis une très jeune fille tôt mariée, elle s'est mise à me parler, à se confier, convoquant les morts et les vivants. L'amour filial, fort et passionnel, est souvent enrobé de pudeur et de non-dits. En racontant son passé, ma mère s'est libérée d'une vie où elle fut rarement heureuse. Pendant des journées entières, je l'ai écoutée, j'ai suivi ses incohérences, j'ai souffert et en même temps je l'ai découverte. Sur ma mère a été écrit à partir des fragments de souvenirs qu'elle m'a livrés. Ils m'ont permis de reconstituer sa vie dans la vieille médina de Fès des années trente et quarante, d'imaginer ses moments de joie, de deviner ses frustrations. Chaque fois, j'ai inventé ses émotions et j'ai dû lire ou plutôt traduire ses silences. Sur ma mère est un vrai roman car il est le récit d'une vie dont je ne connaissais rien, ou presque.

Et aussi : Françoise Chandernagor, La voyageuse de nuit

Citation :

Que savons-nous de nos "proches"? Lorsque Olga, malade, coupe brusquement toute communication avec son entourage, ne parle plus, ne regarde plus, ce sont ses filles qui ouvrent les yeux - sur ce qui les sépare. Dans cette famille en apparence si unie, chacune des quatre sœurs a, en effet, sa propre vision de la mort et sa propre vision de la mère. Les voilà renvoyées à leur enfance et confrontées à cette vérité : dans une famille, personne n'a eu la même mère.
Parce que Olga, silencieuse, les yeux fermés, est en train de s'effacer, chaque fille découvre sur "le clan", un clan étrangement matriarcal, ce qu'elle ne savait pas ou n'avait pas voulu savoir - petits secrets qui recomposent peu à peu un puzzle géant dont aucune, jusque-là, n'avait détenu toutes les pièces.

Stell_A a écrit:

Il y a de plus en plus de littérature sur ce thème :

Le dernier de Tahar Ben Jelloun, "Le roman de ma mère" :

Merci Stell_A, c'est intéressant... j'avais bien remarqué ce nouveau roman de Tahar Ben Jelloun, mais je ne m'avais pas informé sur le contenu

Stell_A a écrit:

Et aussi : Françoise Chandernagor, La voyageuse de nuit

J'ai lu un roman de cette écrivaine il y a tellement longtemps.. mais par après plus fait attention à ses livres.. mais il n'est jamais trop tard de renouveller une expérience avec un auteur..
merci en tout cas de la mentionner

coline a écrit:

Le sujet est très présent dans la création cinématographique actuelle. Je le tiens d'un organisateur du Festival International du Court-Métrage de Clermont -Ferrand. De nombreux films abordaient cette année ce sujet-là.

Côté cinéma, on peut également citer le récent (2007) film de Sarah Polley, Loin d'elle avec la sublime Julie Christie.