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Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
Sujet: Re: Philippe Claudel Mer 2 Avr 2008 - 17:10
coline a écrit:
Le film est truffé de références aux livres, omniprésents y compris dans le décor. Artificiellement s’ajoutent des références cinéphiles (comme une allusion à Rohmer dans un dîner). Cela fait presque scolaire.
"C'est un film d'écrivain dans le sens où il montre l'importance que les livres peuvent avoir dans nos vies. Les livres, comme la maison, sont des personnages du film. Ils y tiennent un rôle essentiel. On les voit presque partout. J'avais envie de cette présence physique, et j'avais envie d'exprimer combien la place des livres dans nosexistences peut se révéler essentielle. Les livresqui sont un peu plus mis en évidence témoignent de goûts très personnels."
Ceux qui sont mis en évidence: - Sylvie de Gérard de Nerval - Julien Gracq (un ouvrage sur Gracq) - L'invention de Morel de Bioy Casares - Elisa de Jacques Chauviré - Qui a ramené Doruntine? de Ismaïl Kadaré - Tristes revanches de Yoko Ogawa - Le cavalier suédois de Léo Perutz - L'iris de Suze de Jean Giono - Crime et châtiment de Dostoievski
"Presque tous les personnages ont un rapport avec les livres. C'est peut-être un des rares aspects militants de ce film, clairement avoué en tout cas. A l'heure où beaucoup se plaignent qu'on ne lit plus, je voulais montrer des vies traversées, nourries, soutenues par les livres. Et j'étais très heureux de voir la conséquence immédiate de la présence des livres dans la maison: des membres de l'équipe les touchaient, les regardaient, en lisaient quelques pages ou les emportaient le soir à l'hôtel. Ils cessaient alors d'être des choses inertes et de simples éléments de décor: ils avaient une existence." (Ph. Claudel)
coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
Sujet: Re: Philippe Claudel Mer 2 Avr 2008 - 18:46
Autre extrait de "Petite fabrique de rêves et de réalités:
"Honte J'ai souvent ressenti une sorte de honte d'avoir la possibilité de faire un film alors que beaucoup de metteurs en scène ne l'ont pas. Sans doute cette honte était-elle rendue plus forte encore par le fait que, bien que connaissant et travaillant depuis plusieurs années pour le cinéma, je n'étais pas issu de ce milieu, et que ma légitimité à réaliser un film ne m'apparaissait pas tout à fait fondée. Beaucoup ont tenté de me persuader du contraire. Mais cela demeure tout de même."(Ph. Claudel)
Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
Sujet: Re: Philippe Claudel Ven 7 Nov 2008 - 2:36
Vu hier... Bien sûr, fin lourde et annoncée.. Le scénario est d'ailleurs assez invraisemblable. Mais deux excellentes actrices , Kristin Scott Thomas et Elsa Zylberstein, et quelques beaux rôles secondaires comme Frédéric Pierrot dans le rôle d'un flic marginal et désespéré, qui rêve de voir l'Orénoque...
Angeline Envolée postale
Messages : 169 Inscription le : 31/10/2008 Age : 64 Localisation : Dans un livre.
Sujet: Re: Philippe Claudel Ven 7 Nov 2008 - 8:30
Déçue par ce film malgré 2 actrices que j'apprécie !
mimi54 Zen littéraire
Messages : 6043 Inscription le : 02/05/2010
Sujet: Tous les soleils [Philippe Claudel] Mer 30 Mar 2011 - 8:18
Aujourd'hui sort tous les soleil, réalisé par Claudel
J'ai eu la chance d'être invitée à la projection en avant première. C'est un film drôle, lumineux, et grave à la fois.C'est très bien joué, allez y, vous y verrai Strasbourg magnifiquement filmé, et, à la fin, le Prieuré de Froville la Romane, un lieu que je connais bien pour son festival de musique baroque .
traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
Sujet: Re: Philippe Claudel Mer 30 Mar 2011 - 22:51
Tous les soleils
Citation :
Alessandro est un professeur italien de musique baroque qui vit à Strasbourg avec Irina, sa fille de 15 ans, en pleine crise, et son frère Crampone, un gentil fou anarchiste qui ne cesse de demander le statut de réfugié politique depuis que Berlusconi est au pouvoir.
Le dernier livre de Philippe Claudel (L'enquête) est très noir. Le dernier film de Philippe Claudel (Tous les soleils) est lumineux, avec quelques nuages en suspens. Pas de point commun entre l'écrivain et le cinéaste ? Non, aucun, Claudel l'explique lui-même par une volonté affirmée de s'exprimer différemment selon les supports. Tous les soleils est une comédie italienne qui se déroule à Strasbourg. Alessandro, son héros (Stefano Accorsi, aussi savoureux en V.O qu'en V.F) vient de Vénétie. Et une grande partie du film se déroule dans le quartier de la petite France, et le long de ses canaux. Pas une coïncidence. Alessandro est encore épris de sa femme décédée près de 15 ans plus tôt. Et quand sa fille et son amoureux vont au cinéma, que voient-ils ? Peter Ibbetson, le film culte de Hathaway, dont le sujet est l'amour plus fort que la mort. Pas une coïncidence, non plus. Au-delà de son arrière-plan culturel -la Tarentelle, la musique baroque, les citations d'écrivains-, Tous les soleils assume son statut de film cousu de fil blanc, tirant parfois sur le rose, alternant moments cocasses (le frère d'Alessandro, anti-berlusconiste primaire) et tendres instants, que cela soit entre un père et une fille ou avec une bande de potes. C'est chaleureux, à la limite de la mièvrerie parfois, mais toujours généreux, comme un chianti long en bouche. Et puis, c'est aussi un film qui parle d'un sujet plus grave : comment faire pour vivre avec ses morts. Ce sont les nuages en suspens, dont il était question plus haut. Le fait est qu'on ne les chasse pas aussi facilement. Il faut juste accepter de vivre avec et continuer sa route. Avec du vin, des pâtes, et le beau regard de Clotilde Courau, c'est largement envisageable.
Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
Sujet: Re: Philippe Claudel Mer 13 Avr 2011 - 19:54
Tous les soleils
Un film très inégal...Philippe Claudel réussit pourtant l'essentiel, à savoir évoquer avec une légèreté sensible et contagieuse l'impression de la solitude et de l'absence. La fragilité d'Alessandro, figé dans ses souvenirs, offre un beau moteur au récit, et toutes les séquences avec Anouk Aimée et Clotilde Courau expriment une certaine grâce, jusqu'à la poésie aérienne du final. Le cadre serein de la musique baroque, dans son épanouissement affectif, s'intègre idéalement à cet univers. Malheureusement, le scénario est alourdi par des intrigues secondaires médiocres : l'obsession du frère est amusante mais vire trop rapidement à la surenchère, les jeux de séduction alignent les clichés, et les rencontres entre amis ne semblent rien apporter à un trio familial qui aurait pu être davantage développé....notamment dans les rapports père/fille. En conséquence, la mise en scène est trop souvent hésitante, voire transparente. Par l'euphorie d'une rencontre, elle trouve une ampleur et une légitimité, mais l'équilibre ne tient pas dans la durée.
Orientale Agilité postale
Messages : 903 Inscription le : 13/09/2009 Age : 71 Localisation : Syldavie
Sujet: Re: Philippe Claudel Mer 13 Avr 2011 - 20:03
Je ne savais pas que Philippe Claudel fait du cinema malgre qu'en France, chez une amie, on avait mis un DVD avec "Cela fait longtemps que je t'aime".
J'aime beaucoup cet ecrivain malgre que je n'ai lu que ses trois derniers livres qui sont admirables, bouleversants.
Je devrais chercher a vor un autre de ses films.
coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
Sujet: Re: Philippe Claudel Jeu 14 Avr 2011 - 15:37
traversay a écrit:
Tous les soleils Tous les soleils assume son statut de film cousu de fil blanc, tirant parfois sur le rose, alternant moments cocasses (le frère d'Alessandro, anti-berlusconiste primaire) et tendres instants, que cela soit entre un père et une fille ou avec une bande de potes. C'est chaleureux, à la limite de la mièvrerie parfois, mais toujours généreux, comme un chianti long en bouche. Et puis, c'est aussi un film qui parle d'un sujet plus grave : comment faire pour vivre avec ses morts. Ce sont les nuages en suspens, dont il était question plus haut. Le fait est qu'on ne les chasse pas aussi facilement. Il faut juste accepter de vivre avec et continuer sa route. Avec du vin, des pâtes, et le beau regard de Clotilde Courau, c'est largement envisageable.
J'ai tout de même trouvé incroyablement bienvenue cette rencontre...Dès que l'on voit Clothilde au cimetière on sait comment ça va se finir...
Avadoro a écrit:
le scénario est alourdi par des intrigues secondaires médiocres : l'obsession du frère est amusante mais vire trop rapidement à la surenchère, les jeux de séduction alignent les clichés, et les rencontres entre amis ne semblent rien apporter à un trio familial qui aurait pu être davantage développé....notamment dans les rapports père/fille.
Je suis un peu paresseuse sur mes commentaires de films désormais...Aussi cela m'arrange de citer en quoi je vous rejoins... Petit fim...qui ne fait pas de mal...mais petit... Ah!...j'ajouterais...la musique...J'adore écouter Christina Pluhar!
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Philippe Claudel Sam 23 Avr 2011 - 23:49
J'ai regardé ce film pendant la première heure en me disant que c'était une calamité. Des clichés à la pelle, des dialogues lourds et sur-signifiants, des acteurs qui récitent mal leur texte (à l'exception de Stefano Accorsi qui a un charisme et un charme solaires, et d'Anouk Aimé touchante et magnétique, la fille ado pas trop mal aussi), une frénésie et une exubérance aussi agaçantes et lassantes qu'artificielles, une seconde partie qui traîne en longueur... Et j'en passe.
Mais étrangement je me suis laissé porter par cette histoire qui distille par instant des moments de vérité et de grâce qui vont droit au coeur lorsqu'il s'écarte de la comédie lourdingue. Avec notamment cette musique merveilleuse faite de larges extraits de l'album de Tarentelles de Christina Pluhar qui font sens tant musicalement que littérairement. Accorsi veut lire Mario Rigoni Stern à un vieillard mourrant qui préfèrerait un roman licencieux, il distille sa propre lumière à ceux qui s'enfoncent dans les ténèbres et c'est particulièrement bien amené. Et surtout il réussit une scène finale casse gueule et qui pourtant emporte l'adhésion (la mienne en tout cas). J'ai versé ma larme et je me suis dit que ça n'était pas que pour des mauvaises raisons. Beaucoup de défauts donc mais un film qui touche à des choses intéressantes et qui font parfois mouche. Il a voulu y mettre trop de choses et c'est bancal et maladroit. Mieux dirigé et dosé le résultat aurait donné un film formidable.
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Philippe Claudel Dim 24 Avr 2011 - 8:05
Tiens, ça c'est drôle de rencontrer Athanase Kircher sur ce fil, héros du livre de Jean-Marie Blas de Roblès que je vient de commencer.. je vais revenir pour piquer la vidéo quand j'aurais avancé dans ma lecture
Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
Sujet: Re: Philippe Claudel Dim 24 Avr 2011 - 19:44
Je partage la plupart de tes réserves...d'ailleurs, en me relisant quelques jours après avoir posté ma critique, je me trouvais plutôt indulgent. Mais le film transmet en effet une séduction, une sensibilité, qui font en partie oublier les maladresses....et cette impression s'impose dans cette dernière séquence d'une beauté fugitive, presque miraculeuse. Même si le récit laisse la sensation d'un potentiel largement inexploité.
traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
Sujet: Re: Philippe Claudel Dim 1 Déc 2013 - 14:12
Avant l'hiver
Citation :
Paul est un neurochirurgien de soixante ans. Quand on est marié à Lucie, le bonheur ne connaît jamais d’ombre. Mais un jour, des bouquets de roses commencent à être livrés anonymement chez eux au moment même où Lou, une jeune fille de vingt ans, ne cesse de croiser le chemin de Paul.
Le cinéma de Philippe Claudel, qui a la bonne idée d'écrire des scenarii originaux et non d'adapter ses propres romans, semble suivre le cours des saisons. Le printemps pour Il y a longtemps que je t'aime, l'été pour Tous les soleils et l'automne pour ... Avant l'hiver. Il est clair que Claudel se situe dans la mouvance d'une tradition française, celle des films de Sautet, Chabrol, voire Téchiné. Dans Avant l'hiver, il traite de la remise en question des choix de vie, sujet éternel, surtout à ... l'automne de sa vie. Aisance d'une vie bourgeoise, travail prenant mais gratifiant (la chirurgie), vie de couple maintenue à niveau par un fond de tendresse. Que du banal en somme mais nullement désagréable, dans une mélancolie de feuilles mortes. Auteuil, Scott Thomas et Berry jouent comme d'habitude, c'est à dire plutôt bien. Mais avec le personnage de Leïla Bekhti, Avant l'hiver se risque sur les pentes du thriller psychologique. Là, c'est déjà moins crédible tant le mystère de cette inconnue mythomane semble insondable. Elle est là pour servir de révélateur mais les raisons véritables de ses agissements, de par leur opacité, sont un tant soit peu artificiels pour convaincre. Le film possède un charme flou, marque de fabrique de Claudel le cinéaste, quoique ici un peu embrumé. Sans doute est-ce la chute de température saisonnière qui est en la cause.