Milan Kundera [République tchèque]

Arabella a écrit:

Cela dit d'autres auteurs sont entrés dans la Pléiade de leur vivant, je me souviens pour Ionesco en particulier, qui en était très fier. C'est sûr que ce sont des volumes qui risquent d'avoir un bon potentiel de ventes.

Oui, c'est une vraie consécration.
Ce n'est pas le seul à entrer dans son vivant dans La Pléiade, mais ils ne sont pas nombreux. Borges n'avait pas pu voir le volume sorti, mais il savait qu'il y entrait et, comme il n'avait pas eu le Nobel, il avait dit qu'il était mieux entouré dans la Pléiade...

Je note en tout cas, dans l'article, ce qui suit :

Citation :

Deuxième cas : l'équipe de la Pléiade, sous la houlette d'Hugues Pradier, son directeur éditorial, propose des auteurs à Antoine Gallimard. Ce dernier n'hésite pas, à l'occasion, à «tester» des noms auprès d'interlocuteurs de confiance. Depuis quelques années, trois universitaires travailleraient sur l'édition du poète Philippe Jaccottet.
[...]

Dans les années à venir, qui pourrait entrer dans la prestigieuse collection? Outre Sacha Guitry et Romain Gary, Gallimard étudie, côté Français vivants, les noms de Le Clézio, Modiano, Tournier…

Chaque fois, la décision n'est pas simple, car elle est moins un jugement sur la qualité de l'œuvre en discussion qu'un pari risqué sur la postérité.

Philippe Jacottet, ce n'est qu'un très vague nom pour moi... J'ai quand même trouvé son fil, ici.

Jacottet ? En plus d' etre poète, il a beaucoup traduit... C' est meme lui le traducteur de L' homme
sans qualité de Musil...

bix229 a écrit:

Jacottet ? En plus d' etre poète, il a beaucoup traduit... C' est meme lui le traducteur de L' homme
sans qualité de Musil...

Ah oui, son nom devait plus me parler comme traducteur que comme poète. Il a traduit l'Odyssée d'Homère, du Thomas Mann, Höderlin... en soi, c'est déjà assez impressionnant.

Alfred Teckel a écrit:

L’insoutenable légèreté de l’être, Milan Kundera

J’en attendais sans doute trop…

Voici un roman installé depuis belle lurette sur un piédestal, et son auteur. J’avais déjà lu, voici un certain temps, un livre de Kundera, dont le titre m’échappe, mais qui m’avait laissé un souvenir de lecture agréable.

Au moment de m’attaquer à cette fameuse « insoutenable légèreté de l’être », force m’est de constater que j’y pénètre avec respect et une haute idée du roman. Hélas, rapidement, je me trouve déçu par Kundera. L’écriture est nette et précise, mais sans la limpide précision qu’on trouve chez un Camus ou chez certains auteurs américains. Il y manque un petit quelque chose qui fait qu’on à peine à s’intéresser réellement aux déboires amoureux sans grand intérêt de nos petits personnages : Sabina, Tereza, Tomas, Franz, chassé-croisé amoureux entre France, Suisse et Bohème. Bon, pas de quoi fouetter un chat, une lecture rapide et pas désagréable mais pas forcément à la hauteur de ce qu’on attend d’un « grand écrivain » comme Kundera. Enfin bref. Passées les premières parties, je commence enfin à comprendre un peu ce qui semble faire l’intérêt de cet ouvrage chez tant de personnes. Car en effet, les pages sur la vie sous la dictature, les atermoiements et difficultés des intellectuels tchèques, me paraissent plus intéressantes et plus éclairantes sur Kundera lui-même et sur l’ouvrage en entier. Mais pourquoi diable attendre 200 pages avant de traiter de cela ? Cela dit, de temps en temps, une ou deux perles émergent à la surface de ce bouillon où l’on se noie sans plaisir et la fin est tout de même un peu apte à éveiller une brise d’intérêt. Mais pas plus.

Bref, Kundera est un très grand auteur, ce livre un très grand livre, mais soit je ne suis vraiment pas réceptif, soit je suis un pitre qui n’a rien compris (et ce n’est pas à exclure), mais je trouve que la fin rattrape un petit peu un début infiniment tarte, sans toutefois me laisser un souvenir impérissable, bien loin de là. Tiens, si je veux lire des choses sur le vide, la vacuité de l’être, l’attente, je vais plutôt me relire une énième fois un ouvrage du regretté Julien Gracq, ça vaudra mieux que de dire du mal des gens reconnus…

Je suis en train de le lire et je m'ennuie. Je venais chercher de la motivation mais je pense exactement comme toi pour le moment. Je vais vite aller à la page 200 du coup

S'ennuyer en lisant Kundera, c'est comme s'ennuyer devant un paysage magnifique... Ce n'est pas la faute du paysage...

De nombreux paysages devant lesquels je m'extasie laissent froids et insensibles d'autres mais plutôt que d'être effarée par ce constat je me rappelle qu'il est bien normal que chacun sauce à la vie à son goût.

Oui, j'exagère. Par contre, tu peux lire le dossier du Magazine Littéraire consacré à Kundera. Un bon résumé de ce que Kundera apporte à l'histoire de la littérature, car il n'a pas seulement écrit des livres, il a construit une oeuvre.

Si c'est la dictature communiste ou l'exil qui t'intéresse, de Kundera, tu peux lire La Vie Est Ailleurs ou L'Ignorance, ou ouvrir un livre d'Histoire... Pourquoi demander à un roman ce que fait très bien une encyclopédie?

bix229 a écrit:

Milan Kundera : Oeuvre. - Pléiade/Gallimard, 2 tomes

Sous ce titre sont rassemblés tous les romans de Kundera, ses essais et sa pièce de théatre Jacques
et son maitre.
Pas de bibliographie de l' auteur, pas de notes et un appareil critique réduit... La Quinzaine littéraire

Il faut bien noter que ces volumes de la Pléiade s'appellent Oeuvre, au singulier ! Et que Kundera a paraît-il assisté de prêt à l'établissement de cette édition. C'est lui qui n'a pas voulu de bibliographie, ni de notes ou d'appareil critique. J'hésite de m'offrir ces livres

Personnellment, j' ai du mal à lire les livres de la Pléiade : typographie tassée et plutot petite et papier
bible.
Je comprends l' utilité de la chose, mais le plaisir n' est pas au rendez-vous...

Quant Kundera lui-meme, il provoque pas mal de réactions d' irritation à son égard...

Maline a écrit:

bix229 a écrit:

Milan Kundera : Oeuvre. - Pléiade/Gallimard, 2 tomes

Sous ce titre sont rassemblés tous les romans de Kundera, ses essais et sa pièce de théatre Jacques
et son maitre.
Pas de bibliographie de l' auteur, pas de notes et un appareil critique réduit... La Quinzaine littéraire

Il faut bien noter que ces volumes de la Pléiade s'appellent Oeuvre, au singulier ! Et que Kundera a paraît-il assisté de prêt à l'établissement de cette édition. C'est lui qui n'a pas voulu de bibliographie, ni de notes ou d'appareil critique. J'hésite de m'offrir ces livres

Oui, c'est son Oeuvre.
Il a réagi comme Marguerite Yourcenar, qui elle non plus n'a pas voulu de notes. Et pourtant, il y aurait eu de quoi dire...

"Il faut bien noter que ces volumes de la Pléiade s'appellent Oeuvre, au singulier ! Et que Kundera a paraît-il assisté de prêt à l'établissement de cette édition. C'est lui qui n'a pas voulu de bibliographie, ni de notes ou d'appareil critique. J'hésite de m'offrir ces livres"

Effectivement, ça n'a pas grand intérêt pour quelqu'un qui possède déjà tous les livres de Kundera... L'intérêt essentiel est de délimiter ce que Kundera considère comme étant son oeuvre littéraire... Kundera et François Ricard (qui écrit les post-face des livres de Kundera et un essai sur son oeuvre), qui a dirigé ce travail de compilation.

bix229 a écrit:

Quant Kundera lui-meme, il provoque pas mal de réactions d' irritation à son égard...

Il irrite qui? Toi? Des journalistes, des éditeurs? Peux-tu être un peu plus explicite, s'il te plait? Parce que là, j'ai beau me creuser la cervelle, je ne vois pas bien l’intérêt de ce genre d'assertions.

odrey a écrit:

bix229 a écrit:

Quant Kundera lui-meme, il provoque pas mal de réactions d' irritation à son égard...

Il irrite qui? Toi? Des journalistes, des éditeurs? Peux-tu être un peu plus explicite, s'il te plait? Parce que là, j'ai beau me creuser la cervelle, je ne vois pas bien l’intérêt de ce genre d'assertions.

C' est vrai, j' aurais du en parler...
"On comprend mal son refus de paraitre désormais sur des photos, de donner des interviews... Son besoin de revoir toutes les traductions de ses roans a surpris, par son caractère systèmatique presque
obsessionnel"... " La Quinzaine littéraire".
Pour mon compte, j' ai trouvé que dans ses déclarations, il posait un peu trop au philosophe
ou au maitre à penser... Peut etre m' a t-il paru trop en retrait par opposition aux dissidents des pays de l' Est...
Et du coup, ça m' a géné dans la lecture de ses livres qui, d' ailleurs, ne m' ot jamais enthousiasmé. Sauf peut etre, L' insoutenable légèreté de l' etre. Du moins jusqu' à présent, mais j' essaierai encore...

Merci Bix. C'est beaucoup plus clair.