Que de tentations!!!

kenavo a écrit:

Leslie Larson, Connexions


Wylie, Logan, Jewell et les autres

y'a plein de livres qui sortent avec en titre un ou plusieurs noms propres, ou c'est moi qui bloquent dessus ? (bon là, c'est pas le titre, mais ça m'a fait "bloquer" dessus de le voir ainsi)

Bref, je vais noter ce Connexions.

Queenie a écrit:

y'a plein de livres qui sortent avec en titre un ou plusieurs noms propres, ou c'est moi qui bloquent dessus ? (bon là, c'est pas le titre, mais ça m'a fait "bloquer" dessus de le voir ainsi)

Bref, je vais noter ce Connexions.

je ne sais pas pour les noms propres.. en tout cas pour ce livre j'aurais pas 'remarqué' - ni titre, ni couverture - mais le commentaire me donne envie au moins de faire un 'test-lecture' en librairie

cela semble trop bon



Claude Hagège, Dictionnaire amoureux des langues

Citation :

Présentation de l'éditeur
Personne n'est indifférent aux langues humaines, dont l'apparition, aux aurores de notre espèce, est ce qui a permis à ses membres de nouer des relations sociales qu'aucune autre espèce animale ne connaît. Ceux et celles qui n'aiment pas les langues, parce que la difficulté d'apprendre certaines d'entre elles les rebute, trouveront dans ce Dictionnaire, sinon des raisons de les aimer, du moins assez de matière pour rester étonnés devant tout ce que les langues nous permettent de faire, de dire, et de comprendre sur notre nature. Partout apparaît avec éclat l'ingéniosité infinie des populations humaines, confrontées au défi de dire le monde avec des moyens très limités.

"Dictionnaire amoureux des langues", de Claude Hagège : Hagège, charmeur de langues

Le Monde des Livres | 23.04.09 |
Roger-Pol Droit

Personne ne parle des langues comme le fait Claude Hagège. Parce qu'il les aime vraiment. Passionnément, à la folie. Dans leur diversité sans fin, leurs étrangetés sans nombre, leurs coups de génie inépuisables. Cet homme de ferveur est un grand savant, puits de science polyglotte, professeur au Collège de France, mais, quand il chante son émoi face à la beauté des sons, des tournures de phrases, des inventions expressives de tous les idiomes de l'humanité, l'encyclopédiste devient poète, se révèle amant avide, admiratif, intarissable, si enthousiaste que rien ne le lasse.

Même si l'on ignore, faute d'expérience, le ravissement qu'engendrent les voyelles du hongrois, les divers tons du thaï, la singulière mouillure des consonnes en russe, ou les spectaculaires consonnes claquantes des langues à clic, des Bochimans d'Afrique du Sud, on se trouve aussitôt emporté par le tourbillon de ce discours amoureux. Conseil : accrocher sa ceinture, avant de passer, dans ce vertigineux périple, du peul au ch'timi, de l'indonésien au guarani, du latin au ouolof, du tamoul à l'éwé - sans oublier le selknam et le thehuelche, que parlent encore, peut-être pour peu de temps, quelques dizaines de pêcheurs de la Terre de Feu.

En fait, il n'y a pour Hagège ni petite ni grande langue. Chacune a ses charmes, ses capacités propres, ses beautés singulières. Dire que chaque langue humaine exprime le monde à sa manière est encore trop peu. En fait, chacune construit un univers dans lequel jamais l'espace, le temps, les manières d'être ou les mouvements ne sont semblables à ceux d'une autre. Ainsi, le mbili, langue bantoue du Cameroun, ne possède pas moins de quatre futurs et quatre passés. Et le verbe "être", dans la langue wakash (Colombie-Britannique), se diffracte en quatorze verbes différents, selon qu'il s'agit d'indiquer, par exemple, qu'un homme est debout quelque part, ou qu'il est couché, ou qu'un objet vertical se tient à tel endroit, ou encore qu'il s'agit d'un objet creux renversé.

ODE À LA DIVERSITÉ HUMAINE

Les manières de dire sont toujours des manières de penser. Par petites touches, Hagège fait comprendre, en pérégrinant à travers les galaxies mentales, comment s'organisent les façons de concevoir l'actif et le passif, les classes d'objets, les comptes. Ses explications font presque toucher du doigt la pluralité des mondes humains, l'infinie subtilité des créations collectives et les prodiges d'imagination qu'elles recèlent. D'autant plus qu'aucune langue n'est close sur elle-même : rencontres, emprunts, dérivations, hybridations de toutes sortes appartiennent continûment à leur histoire, plus encore qu'à celle des espèces vivantes. Contrairement à ces dernières, les langues ne meurent jamais. Il arrive qu'elles cessent d'être en usage, que plus personne ne les parle. Mais, pour peu qu'on les ait écrites, leur système persiste pour l'éternité. Dans des circonstances d'exception, il peut arriver qu'elles redeviennent vivantes, comme ce fut le cas de l'hébreu à partir des années 1920, quand il est passé de son ancien statut de langue de prière à celui de langue de la vie quotidienne.

Ce Dictionnaire amoureux des langues est une ode à la diversité humaine, étourdissante de savoir et d'ouverture d'esprit. Au milieu de tant d'intelligence et de subtilité, on peut être surpris de voir Claude Hagège s'étrangler si un francophone a le malheur d'envoyer un email (plutôt qu'un courriel) ou de porter ses jeans au pressing, et non ses pantalons en toile de Nîmes à la laverie. Mais cette sainte colère ne résulte pas seulement d'une crispation de puriste. Elle s'accompagne d'une idéologie, somme toute bien simple, où l'usage généralisé de l'anglais finit par devenir le "symbole de la mort" et le monde anglo-saxon la grande menace qui pèse sur notre avenir. Est-on vraiment obligé, sur ce point, de croire notre linguiste sur parole ?

Sans doute les amoureux sont-ils toujours aveugles, ici ou là. On finirait presque par l'oublier, à force d'entendre Claude Hagège célébrer les idiomes du monde, dans leur génie et leur multiplicité, avec un savoir époustouflant et un talent de conteur hors pair. Grâce à lui, on comprend combien Babel est une force plutôt qu'une entrave. Car c'est seulement en étant dispersée à l'infini dans les langues que l'humanité a une existence et une histoire.


source: ici

Tentation de Gros Tilt (donc je vais céder sous peu) !

Billy Wild

Citation :

D'où vient le secret d'invincibilité de Billy Wild, le fameux chasseur de prime ? D'ailleurs, d'où vient Billy Wild ? Personne ne le sait. Une chose est certaine, en plus de 200 duels, il n'en a pas perdu une seul... Pourtant, au moment où s'ouvre notre histoire, Billy Wild semble perdre de sa force, de son "pouvoir". L'élixir qui lui donne sa force commence à lui manquer. Il est temps pour lui de se mettre en quête de Linus, le mystérieux charlatan qui, alors qu'il était un jeune paysan moqué par tous, lui a donné offert son immense pouvoir.Mais il fallait s'y attendre, rien n'est jamais donné, tout se paie un jour ou l'autre, et Billy Wild va apprendre à ses dépens le prix de son invincibilité et découvrir l'identité de son bienfaiteur...

Au début de ce topic, j'ai vu "le dictionnaire amoureux des chats" dans les "tentations".
J'avais été tentée par celui de la Grèce (tentation assouvie) et là, je le suis par :

Kashima a écrit:

Au début de ce topic, j'ai vu "le dictionnaire amoureux des chats" dans les "tentations".

et il y a celui avec les langues 2 messages plus haut - je suis presque tentée par tous ces dictionnaires

Le Mexique est sorti il n'y a pas longtemps, je crois...

Kashima a écrit:

Le Mexique est sorti il n'y a pas longtemps, je crois...

oui, lors du Salon du Livre...

Je suis aussi bien tentée par ces "dictionnaires" et heureusement, je ne tombe jamais dessus en librairie !

et encore une...


Antonine Maillet, Le Mystérieux voyage de Rien

Citation :

4e de couverture
Rien est un personnage sorti de nulle part, c’est-à-dire de l’imagination d’un auteur auquel il s’empressera d’échapper pour apprendre la vie en parcourant la planète. Il rencontrera Personne, qui deviendra son compagnon de voyage et son conseiller, son grand frère, son guide. Rien et Personne sur un bateau feront la connaissance de Quelqu’un, l’homme pratique, le marin de peu de mots, qui sait faire et défaire les noeuds. Ensemble, ces trois-là feront le tour du monde pour en découvrir les beautés et les pièges. Le Mystérieux Voyage de Rien est à la fois un conte philosophique, drôle et vif, et une réflexion en profondeur sur le dialogue constant entre la raison et l’instinct qui préside à l’écriture de toute fiction. Lorsque les personnages échappent à leur auteur pour faire leur propre vie, ils donnent la vie aux mots…

« Le Promeneur », 20 ans d’édition
Exposition « Les Bibliothèques d’un amateur »

j'en parle ici

j'ai feuilleté ce soir le catalogue de l'expo



vous pouvez le faire pour quelques pages ici

Je confirme, vu et

La maison Zulma me tente toujours



Hee-Kyung Eun, Les Boîtes de ma femme

Coffrets à blessures

Corina Ciocârlie
Le Jeudi 20/05/09

«Les Boîtes de ma femme» est le premier recueil de nouvelles d'Eun Hee-kyung traduit en français. Une chronique de mœurs drôlement cruelle, un regard de femme insolemment libre, posé sur le purgatoire – si ce n'est l'enfer – des couples dans la Corée américanisée de Séoul.

Eun Hee-kyung, née en Corée en 1959, publie en 1996 un premier roman, Le Cadeau de l'oiseau, suivi d'une dizaine de livres qui lui valent plusieurs prix et un grand succès populaire. À travers ses descriptions méticuleuses de la grisaille quotidienne, cette adepte de l'intimisme gorgé d'ironie analyse à la loupe le grain de sable qui vient gripper immanquablement le pitoyable mécanisme du couple.

LAC ARTIFICIEL

Le ton est donné d'entrée de jeu, avec ce déménagement – symbolique à plus d'un titre – qui permet à un homme trompé de fouiller dans les affaires de son épouse, internée dans un hôpital psychiatrique: «Ma femme s'est fait avorter à son troisième mois de grossesse. Après quoi elle n'a jamais pu avoir d'autre enfant. Ses boîtes précieusement gardées recelaient un passé douloureux. Tout être humain peut se souvenir de ses blessures, même longtemps après la guérison, ne serait-ce qu'à la seule vue des cicatrices qui marquent son corps. Ces boîtes étaient comme des coffrets à blessures qu'elle entassait, au coin d'une pièce» (Les Boîtes de ma femme).
N'ayant strictement rien à se dire, l'homme et la femme passent le plus clair de leur temps à monologuer devant la télé: pendant qu'il tâche de suivre les nouvelles de la Bourse, elle se passionne pour la vie des blaireaux, capturés en hiver, puis relâchés dans une zone protégée, celle du no man's land démilitarisé entre les deux Corées.
Il travaille un week-end sur deux, elle est standardiste dans une PME d'import-export, et leur vie de couple ressemble au quartier qu'ils habitent, au nord de Séoul, fait d'immenses bâtiments silencieux et de rues sans issue. «En Europe», rouspète le voisin de palier, «c'est très différent, les villes là-bas ont un passé; ici, c'est comme notre lac artificiel».
Ailleurs (dans le même immeuble?), un homme contemple sans tendresse sa «moitié» endormie, littéralement happé par le vide de quarante centimètres séparant leurs visages. Au réveil, c'est elle qui note négligemment dans son journal: «Je l'ai aimé et l'ai épousé. L'amour est en attente: soit il s'accomplira, soit il s'achèvera en un splendide désastre. Car je vois bien que dans cette pauvre vie au quotidien tous les espoirs finissent par se déchirer» (Ma femme évanescente).

LA LOI D'INERTIE

Ailleurs encore, de jeunes amants insatisfaits de leur couple passent leur temps à se donner des rendez-vous qui mènent à la rupture: sous le regard morne de «son» homme, même la plus désinvolte des trentenaires se sent «comme un professeur exposant le principe de la loi d'inertie à des enfants endormis par un après-midi d'été, ou encore comme une actrice y allant de ses tirades passionnées devant un public papotant grignoteur de pop-corn» (Les Beaux Amants).
Ce n'est pas un hasard si ces zombies en panne de tendresse ne cessent d'écrire des lettres de démission. Désistement, dégrisement, neurasthénie, migraine de contrariété, les symptômes convergent, sans l'ombre d'un doute, vers le diagnostic le plus sombre: «Une fois mariées, toutes les femmes sont des veuves en puissance» (On n'avait pas pensé à l'imprévu).
Lasse de recevoir des appels anonymes en pleine nuit, la maîtresse de maison tranchera bientôt le fil du téléphone d'un coup de ciseaux, juste avant de brûler la photo de mariage avec une bougie parfumée offerte par une amie.
Sous la plume acérée de Eun Hee-kyung, la paix des ménages n'est qu'une pénible trêve avant l'assaut décisif: garder son calme au milieu des coffrets à blessures, c'est comme «regarder la surface d'une eau où des poissons dévorent la moitié d'une crevette qui s'agite pour survivre». À contempler ce combat inégal, les sages parieront sur le «splendide désastre» à venir, même si sa cote au box-office conjugal est – à juste titre – des moins spectaculaires…

source

kenavo a écrit:

La maison Zulma me tente toujours

Ah, celui là m'a tentée aussi (tu devineras pourquoi!) mais je n'avais pas encore lu de critiques...
Il est bien possible que je craque prochainement

aériale a écrit:

Ah, celui là m'a tentée aussi (tu devineras pourquoi!) mais je n'avais pas encore lu de critiques...
Il est bien possible que je craque prochainement