Alfred Hitchcock

Parmi mes films favoris de ce grand maître: Rebecca, Vertigo, Psychose, L'Homme qui en savait trop, Les Enchaînés, Fenêtre sur cour... . J'aime voir ses films en VO dans la mesure du possible, comme la quasi-intégralité des films que je peux voir en DVD ou au cinéma. Je suis récemment tombée sur le DVD de Soupçons, que je n'ai pas encore vu (mais ça ne saurait tarder !).

pour ceux que ça interessent et qui peuvent le regarder :

télérama a écrit:

Hitchcock et la
Nouvelle Vague
Vendredi 4, 19.50, Cinécinéma Classic

Une fois encore, Cinécinéma produit un documentaire proche de la perfection qui remplira de joie tous les cinéphiles d’hier et d’aujourd’hui. Chacun venant s’y ressourcer, en souvenirs ou en légendes, sur ce sujet franco-français que constitue la « politique des auteurs ». Documentaire de Jean-Jacques Bernard (France, 2006). 57 mn. Inédit.

Je me suis laissée tenté par Rebecca que je possède depuis un petit moment déjà sans avoir cherché à découvrir ce film. Après avoir entendu parler d'Alfred Hitchcock, j'ai décidé de m'y mettre et d'au moins voir l'une de ses réalisations avant de pouvoir donner mon avis. Rebecca était bien sympathique, l'intrigue était présente et j'avais vraiment envie d'avancer de plusieurs chapîtres afin de savoir qui avait fait quoi. De plus, l'acteur Laurence Olivier est vraiment très séduisant. Outch, je m'émancipe :lol!: Je reviens à mes moutons... Ce film me fait penser à un roman de Mary Higgins Clark, "Un cri dans la nuit". Dans le même genre.

Bref, l'ambiance du manoir (ou chateau) de Manderlay me paraissait sombre et c'est aussi l'une des choses que j'ai le plus aimé. Je sens encore la froideur de l'intendante Madame Danvers. La présence de Rebecca semble être partout (les initiales...) et nul part à la fois puisqu'elle est à la base morte. Même si ce personnage n'apparaît pas dans le film, le nom de Rebecca est d'une importance capitale. Je dirais qu'elle figure parmis les protagonistes. Elle est presque palpable et pourtant il n'y a plus que son esprit qui hante Manderlay. J'ai aimé découvrir ce personnage "invisible" à travers le film pour enfin découvrir que la douce et irremplaçable Rebecca n'était pas ce qu'elle laissait paraître.

Très bon film!

…Aussi profond dans son art qu’un Ingmar Bergman ou un Godard, Hitch’ vit encore dans les mémoires, cent après sa naissance, parce qu’il décida, lui, qu’il développerait le labyrinthe formel et psychique de l’humain, avec toute l’abstraction de styles que cela impose, à partir d’histoires qui seraient comme des tranches de gâteau. Ce qu’il fit, dés son premier film inachevé, « Numéro 13 » (1922), à son dernier « Family Plot » » (« Complot de Famille »,1976) …Luc Honorez in Le Soir 1999
.

Horizons verticaux



Rassurez-vous je n'ai pas l'intention de vous infliger le énième commentaire éclairé ou obscur sur ce film.Qu'on me permette seulement de m'enthousiasmer une fois de plus pour ce modèle de générique imaginé par le grand Saul Bass.Nord Nord-Ouest est le titre du film et en deux minutes ces génies que sont Hitchcock, Bass,Hermann ont tout dit.Voulez-vous qu'on y regarde ensemble d'un peu plus près?

Leo de la MGM rugit...L'impressionnant score musical de Bernard Herrmann foudroie le silence et semble zébrer l'écran.Cet écran est traversé par les lignes horizontales et verticales,délimitant de petits carrés qui deviendront fenêtres de ce grand immeuble newyorkais. Cette grille,oblique,imprime déjà au film son mouvement vers les deux directions.Implacablement,comme toujours chez Hitch,le générique se met en place et apparaissent les noms venant d'en haut ou d'en bas puis s'éloignant pour sortir du cadre,souvent accompagnés de petits parallélogrammes au même destin.Remarquez les flèches orientées de North et de Northwest.Puis la descente commence et les voitures dans la rue strient les cases-fenêtres, toujours en cette opposition horizontale et verticale.En bas de l'immeuble la ruche de la vie bourdonne.Un escalier qui mène en sous-sol puis un bus fend l'image,vertical donc suivi d'horizontal.Un autre escalier de balcon et des gens s'engouffrant dans un taxi. Symphonie hyperactive du déplacement La mort aux trousses clôt son ouverture par un gros monsieur frappé d'immobilisme en ratant son autobus.Un gros monsieur de connaissance me semble-t-il.

On a compris que dans North by Northwest ça bougera,mais méthodiquement,presque arithmétiquement. Ca bougera sur la carte des Etats-Unis de New York au Dakota du Sud.En long en large et en travers.En ascenseur inquiétant et hilarant,en voiture ivre sur corniche,en avion et couché dans le maïs sous un autre avion,en train trépidant et plein d'ardeurs.Jusqu'au comble de la verticalité des Monts Rushmore.Tout cela finit par nous donner des sueurs froides.N'allons pas jusqu'à verser dans la psychose.

https://www.youtube.com/watch?v=jIlqatMQSgI
Aouh!(ça c'est Leo qui rugit)

Curiosité,Sir Alfred en jeune homme



Un des tout premiers parlants d'Alfred Hitchcock,bavard même,adapté de la pièce de Sean O'Casey Junon et le Paon,date de 1929.Hitch a dit à plusieurs reprises qu'il ne s'était pas impliqué dans ce film et effectivement ce film ne relève pas du cinéma,mais du théâtre engagé des auteurs irlandais de ces années vingt, statique,absolument pas mis en perspective d'image mouvante.Ce qui ne veut pas dire que la pièce est médiocre.Mais Hitch s'est contenté de filmer platement la troupe qui l'avait joué à Dublin.Le résultat en est une pièce évidemment contemporaine de ces luttes de la République d'Irlande,qui n'a pas peur de présenter les autochtones comme des sacs à bière ou des fainéants.La verte Erin n'a pas connu que des héros au coeur pur.Junon et le Paon flirte un peu avec le mélo et le brûlot politique.Cela semble un peu exotique mais j'aime tant l'Irlande que je ne suis pas mécontent d'avoir vu ce vieux film qui ne doit pas grand-chose à Hitchcock.

L'autre pièce célèbre de Sean O'Casey,La charrue et les étoiles,devint en 36 sous la direction de John Ford Révolte à Dublin.A noter que O'Casey était protestant et qu'il quitta assez vite son île pour l'Angleterre.Tout ceci nous éloigne pas mal de Sir Alfred mais en 29 également il avait tourné Chantage,autrement intéressant..

Fondation de la maison Hitchcock



1929.Je crois que l'on peut considérer Chantage comme la première pépite du prospecteur Hitchcock.Il y en aura bien d'autres.N'y manque même pas le morceau de bravoure,ici la poursuite d'un maître-chanteur dans le British Museum.Un meurtre,une victime,une coupable,un inspecteur lié de près à la suspecte et un témoin qui compte en tirer profit,voilà les quatre piliers de cette histoire qui nous permet de visiter le Londres de 1929,à grand renfort de montages avec roues de voitures (influence plus que patente d'Eisenstein,vénéré par Hitchcock).N'y manque pas non plus l'apparition d'Hitchcock,sa deuxième je crois.La ville est fort bien reconstituée.Son agitation sied tout à fait à cette histoire assez moderne et qui s"affranchit de la trilogie policère londonienne victorienne(Jekyll/Hyde,Holmes,Jack the Ripper) pour une pesrpective plus directement cinéma et moins littéraire.

Hitchcock aime les couteaux,ciseaux,belles armes bien effilées(Les 39 marches,Agent secret,Le crime était...,Psychose,Le rideau...). Il aime aussi les chutes(Cinquième colonne,Vertigo,La mort...).On trouve déjà tout ça dans Chantage ainsi qu'une charge sexuelle assez peu équivoque mais on sait que l'oncle Hitch se méfiait de ces femmes comme des régimes alimentaires.Comme il avait raison...

Mon réalisateur préféré celui dont je regarde au moins un film tout les mois
Récemment revu Vertigo, sublime variation sur le mythe d'Orphée habité par les grands thèmes hitchcockien: l'obsession, la réalité, l'illusion, le sexe et la culpabilité.

Lifeboat (Hitchcock, 1944)

Même si il n'évite pas totalement les écueils du film de propagande qu'il est, Life Boat s'extirpe pourtant du carcan manichéen propre à ce type d'œuvres en proposant différentes lectures possibles. Même manipulateur et sans états d'âmes, le personnage du nazi laisse encore transparaître une certaine bonhomie et une volonté d'efficacité nécessaire au reste de l'équipage. Mais c'est surtout le pari réussi d'Hitchcock de proposer un huis-clos en plein air rythmé et passionnant qui force le respect, alors même que la caméra se concentre uniquement sur l'embarcation. Dans cette unité de lieu très stricte, Hitchcock réunit différents personnages d'univers variés censés représenter la diversité des États-Unis. Les dialogues humoristiques et cyniques rythment le film sur fond de différences de classe et de sexualité enfouie. Alors même s'il ne s'agit pas de l'œuvre la plus profonde du cinéaste, Life Boat n'en reste pas moins un exercice de style réussi et un film à suspens sacrément efficace, le tout servi par d'excellents acteurs. Et même si on échappe pas à une certaine diabolisation, le tout n'en demeure pas moins bien plus subtil que les films de propagande habituels.

Oups, à voir vos commentaires élogieux de Hitchcock, est-ce un crime si je dis que je n'ai absolument pas aimé Les Oiseaux ? Non mais alors vraiment pas...

Il faut peut-être se replacer dans le contexte de sa sortie pour comprendre l'enthousiasme qu'il a suscité (ce film était plein de prouesses techniques pour l'époque semble-t-il...) mais quand même, les personnages sont d'une stupidité aberrante ! J'ai eu l'impression qu'on m'enfermait dans un village rempli d'arriérés et autres consanguins. Lors des attaques d'oiseaux, au lieu de rester enfermés là où ils se trouvent, que ce soit un restaurant ou leur domicile, les personnages semblent mus par un instinct débile qui les pousserait automatiquement à sortir leur petite tête sous le ciel pour se la faire dévorer par des oiseaux complètement tarés. Le pire exemple de la sorte survenant vers la fin du film lorsque, après avoir réussi à repousser une attaque, la blonde décide de monter au grenier (où le toit est tout pété) pour s'infliger une nouvelle déversée d'oiseaux fous.
Et ne parlons pas des dialogues qui sont d'une pauvreté affligeante :

" - Apportez-moi des pansements.
- Des pansements ? Quelle horreur !"

Euh, ouais, j'ai connu pire que des pansements question horreur... Enfin, ceci n'est qu'un exemple tiré parmi d'autres.

Dites-moi, ce film est bien le pire de Hitchcock n'est-ce pas ? C'est un peu le raté de toute sa carrière, c'est ça ? Parce que là je n'ai vraiment pas envie de regarder un autre film de ce réalisateur...

hahaha

c'est un de ceux que j'ai préféré dans ceux vus ! (avec un autre dont je ne sais plus le nom ni vraiment le contenu, il doit y avoir un double et une chaise à roulettes ?). et je ne suis pas très motivé par Hitchcock (fenêtre sur cour : bof bof...) donc tu peux toujours essayer de te rassurer en te disant qu'un avis de panda ne sert pas à grand chose et n'est pas forcément représentatif.

Tu as parfaitement le droit de ne pas aimer Les oiseaux. Mais, euh, c'est loin d'être son moins bon (euphémisme). Celui que je trouve vraiment mauvais, c'est Joies matrimoniales (Mr and Mrs Smith en V.O, 1941), une comédie ! Le rideau déchiré, La corde, Quatre de l'espionnage, L'homme qui en savait trop (version 1934), Junon et le paon font aussi partie de ceux que je trouve bof. Essaie Rebecca, Sueurs froides, Les amants du capricorne, Fenêtre sur cour, La mort aux trousses ..., Coli, par exemple.

Celui que je trouve le plus kitsch c'est "Pas de printemps pour Marnie". Quand Hitchcock s'intéresse à la psychanalyse il se vautre dans le cliché le plus risible. Mais ça reste pas mal quand même. "Rouge!"



Par contre j'adore Les Oiseaux. Cette atmosphère de petite communauté et de menace irrationnelle (John Carpenter a du s'en souvenir). Cette bande son électronique qui vrille les oreilles et ces tableaux surréalistes de routes et de pylônes électriques saturés d'oiseaux.

traversay a écrit:

Tu as parfaitement le droit de ne pas aimer Les oiseaux. Mais, euh, c'est loin d'être son moins bon (euphémisme). Celui que je trouve vraiment mauvais, c'est Joies matrimoniales (Mr and Mrs Smith en V.O, 1941), une comédie ! Le rideau déchiré, La corde, Quatre de l'espionnage, L'homme qui en savait trop (version 1934), Junon et le paon font aussi partie de ceux que je trouve bof. Essaie Rebecca, Sueurs froides, Les amants du capricorne, Fenêtre sur cour, La mort aux trousses ..., Coli, par exemple.

C'est vrai que Mr and Mrs Smith, c'est très très bof.

Hitchock a réalisé aussi des films où il a tenté de faire des choses un peu différentes (je veux dire : plus qu'un simple divertissement): La Corde (1948), par exemple, filmé d'une traite (enfin presque, il fallait changer la pellicule), comme une pièce de théâtre cruelle.

Frenzy (1972, son avant-dernier film), je l'avais trouvé impressionnant.
Peut-être que si je le revoyais maintenant, je le trouverais moins malsain, moins sadique, moins horrible (j'ai quelques épisodes de La Fureur dans le Sang, la série anglaise, au compteur).

Et puis j'ai un gros faible pour Mais qui a tué Harry !

Mais bon, tous les films vieillissent... Le contexte, et ce que les réalisateurs pouvaient se permettre de montrer.

Enfin, il ne faut pas rester sur Les Oiseaux. Notons que le tournage a été très difficile. Actuellement (et je suppose que ce sera le cas pour le remake), quelques images de synthèses à un euro cinquante, et le tour est joué. Alors qu'à l'époque, c'était autre chose. Il y a des performances techniques qu'on a tendance à ne plus voir, ou bien l'utilisation novatrice de caméras (dans Shining de Kubrick, par exemple).
On avait dit que Tippi Hedren s'était fait béqueter l'oeil, ça va failli être grave. Il y a moins de risques avec des images de synthèse...

Citation :

Celui que je trouve le plus kitsch c'est "Pas de printemps pour Marnie". Quand Hitchcock s'intéresse à la psychanalyse il se vautre dans le cliché le plus risible.

Je me souviens avoir beaucoup aimé le roman et avoir été très déçue par le film..
Il faudrait que je revoie Psychose pour savoir si cela me ferait toujours aussi peur !