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Messages : 281 Inscription le : 29/09/2009 Localisation : Au calme dans ma maison
Sujet: Re: Alfred Hitchcock Sam 30 Juil 2011 - 22:46
Vi, Merci beaucoup.
FrançoisG Envolée postale
Messages : 281 Inscription le : 29/09/2009 Localisation : Au calme dans ma maison
Sujet: Re: Alfred Hitchcock Sam 6 Aoû 2011 - 23:08
Titre : Hitchcock Auteurs : Eric Rohmer, Claude Chabrol Editeur : Editions universitaires Nombre de pages : 180
Les deux auteurs nous présentent les films du maître par ordre chronologique. On apprend pourquoi il décide de faire tel et tel film, ce qu’il a voulu montrer, les techniques qu’il a voulu appliquer, les qualités des acteurs qu’il a choisi. On apprend aussi quel a été le sort du film : succès, demi-échec, échec et si ce résultat était ou non mérité selon le point de vue des auteurs mais aussi du metteur en scène.
Au fil des pages et des films, on se rend compte d’une réalité dépeinte par tous les artistes : les œuvres les plus personnelles d’Hitchcock, celles qu’il a le plus peaufinées ont été, en règle générale, mal comprises par le public. Alors que les adaptations faites sans recherche, sans effet de style, sans technique novatrice dans le mouvement de caméras ou le son, sont en général celles qui ont obtenu le plus de succès. Le cinéma d’auteur tel qu’Hitchcock le concevait le confinait à l’échec alors qu’il excellait dans le cinéma simplement commercial, c’est-à-dire des histoires policières mouvementées, voire débridées.
Pour ce faire, « il inventa un nouveau genre : le feuilleton d’espionnage intelligent. Beaucoup d’action, de voyages, de mines patibulaires, de gags, avec par instants un approfondissement inattendu de certaines situations » (p. 44-45).
Mais, pour prendre, la recette réclamait un savant mélange des éléments : sa perception du monde, la morale, la mauvaise conscience, l’un de ses procédés préférés : la brusque rupture de ton, la mauvaise conscience, le coupable présumé en réalité innocent, mettre plus de lui-même, élever le débat.
On retrouvera tout au long de ce parcours cinématographique son don inné pour choisir les acteurs à même de transmettre ces sentiments qu’il souhaite faire partager au public.
On remarquera aussi que Alma Réville s’implique plus directement encore dans les adaptations à partir des « 39 marches » avec le succès que l’on sait.
Si ce livre est très agréable à lire c’est parce que les auteurs ont su nous entraîner de façon graduelle dans leur analyse de l’œuvre d’Hitchcock. Les analyses se font plus cinématographiques au fil des pages. Et le lecteur se forme suffisamment en lisant les premiers chapitres pour être ensuite capable de comprendre les analyses plus pointues des derniers films commentés.
Il est aussi très agréable de lire cette succession d’histoires courtes qui résument les scénarii. Assurément ces deux auteurs qui deviendront plus tard des réalisateurs reconnus ont le don de raconter des histoires (dans le bon sens du terme). Que cela fait du bien de lire des propos si intelligents !
Seul regret : la publication de ce livre date de 1957. Le dernier film analysé est donc "Le faux coupable" de 1956. "La mort aux trousses" échappe donc à la sagacité des deux auteurs dans ce livre !
Note : 10/10 Coup de coeur !
eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
Sujet: Re: Alfred Hitchcock Dim 7 Aoû 2011 - 9:45
Merci pour ta critique, FrançoisG ! J'irai voir du côté de ce livre...
Et, décidément, Hitchcock reste d'actualité :
Citation :
Un des premiers films d'Hitchcock retrouvé en Nouvelle Zélande
LOS ANGELES (Reuters) - Les trois bobines d'un des tout premiers films d'Alfred Hitchcock, "The White Shadow" (l'ombre blanche), ont été retrouvées en Nouvelle Zélande, ont rapporté mercredi des archivistes.
Diffusé en 1924, "The White Shadow", réalisé par le britannique Graham Cutts, comptait six bobines dont trois ont été confiées dans les années 1980 aux Archives du film néo-zélandais par la famille du projectionniste et collectionneur Jack Murtagh.
Dans ce film, le "maître du suspens" britannique avait la quadruple casquette de scénariste, décorateur, monteur et assistant au réalisateur.
Betty Compson, actrice star dans les années 1920, y joue le rôle de deux soeurs, l'une angélique, l'autre diabolique.
Les trois premières bobines seront diffusées par l'Academy of Motion Picture Arts and Sciences le 22 septembre au théâtre Samuel Goldwyn à Beverly Hills.
source : ici
FrançoisG Envolée postale
Messages : 281 Inscription le : 29/09/2009 Localisation : Au calme dans ma maison
Sujet: Re: Alfred Hitchcock Lun 8 Aoû 2011 - 13:23
La couverture de l'édition originale (achetée sur ebay pour 6.50€)
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Alfred Hitchcock Lun 22 Aoû 2011 - 11:14
North by Northwest / La Mort aux trousses
Citation :
Synopsis: Le publiciste Roger Tornhill se retrouve par erreur dans la peau d'un espion. Pris entre une mystèrieuse organisation qui cherche à le supprimer et la police qui le poursuit, Tornhill est dans une situation bien inconfortable. Il fuit à travers les Etats-Unis et part à la recherche d'une vérité qui se révèlera très surprenante.
Pour moi c'est en quelque sorte LE film de Hitchcock parce qu'il rassemble autant de ses aspects typiques:
du suspense.. (avec un personnage principale qui est charismatique... hm...)
la blonde énigmatique qui va tenter le héros..
le gangster qui va être capturé à la fin
présentation du film par Hitchcock lui-même:
FrançoisG Envolée postale
Messages : 281 Inscription le : 29/09/2009 Localisation : Au calme dans ma maison
Sujet: Re: Alfred Hitchcock Lun 22 Aoû 2011 - 18:34
En ce qui concerne le générique de "La mort aux trousses", il faut savoir qu'il s'agit d'un pis-aller.
Le cinéase souhaitait en effet tourner une séquence complète de quelques minutes.
Comme l'ont fait quelques années plus tard les producteurs de James Bond.
Mais, comme à son habitude, Hitch avait dépassé les délais prévus et bien sûr aussi, et très largement, le budget initial.
Les studios ont donc refusé la prorogation du tournage demandée par Hitchcock.
À noter tout de même que Cary Grant, reconnu pour son avarice, avait accepté de tourner cette séquence supplémentaire de manière gratuite...
C'est bien dommage tout de même...
FrançoisG Envolée postale
Messages : 281 Inscription le : 29/09/2009 Localisation : Au calme dans ma maison
Sujet: Re: Alfred Hitchcock Lun 22 Aoû 2011 - 18:36
eXPie a écrit:
Et, décidément, Hitchcock reste d'actualité :
Il est vrai que l'on peut voir et revoir certains de ses films sans jamais se lasser...
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Alfred Hitchcock Mar 23 Aoû 2011 - 8:12
FrançoisG a écrit:
En ce qui concerne le générique de "La mort aux trousses", il faut savoir qu'il s'agit d'un pis-aller
hm.. oui, rien contre un peu plus de Cary Grant.. mais je trouve que le générique est très bien réussi.. un de ceux que je ne zappe pas en regardant le film
FrançoisG Envolée postale
Messages : 281 Inscription le : 29/09/2009 Localisation : Au calme dans ma maison
Sujet: Re: Alfred Hitchcock Lun 29 Aoû 2011 - 20:21
Titre : Hitchcock et Selznick Auteur : Leonard J. LEFF Editeur : Ramsay Cinéma (1990) Nombre de pages : 229 pages
Quatrième de couverture :
En 1938, David O. Selznick prend sous contrat Alfred Hitchcock, qui le rejoint à Hollywood en 1939. Selznick est le plus important des producteurs indépendants, et le plus engagé dans les moindres détails de ses films. Mais Alfred Hitchcock n’est pas du genre à se laisser faire. Ce livre est un récit, documents inédits à l’appui, de cette collaboration exceptionnelle. La préparation et le tournage de Rebecca, la Maison du docteur Edwardes, les Enchaînés, et le Procès Paradine sont l’objet d’affrontements et de négociations permanentes entre ces deux personnalités hors du commun. Léonard Leff a eu accès à toutes les archives, eux différents états des scénarios, aux fameux qu’Hitchcock et Selznick ne cessent de s’adresser, qui concernent toutes les étapes des films, de l’écriture au montage en passant par le choix des acteurs (Joan Fontaine, Laurence Olivier, Ingrid Bergman, Gregory Peck), le style des décors, des costumes et de la photographie. L’histoire du cinéma cesse d’être faite à coups de dates, de chiffres et d’appréciations subjectives pour être enfin confrontée à la réalité et à la personnalité de créateurs de l’importance d’Alfred Hitchcock et de David O. Selznick.
Mon avis :
Ce livre est une thèse universitaire. Il offre une précision toute universitaire sans toutefois perdre le lecteur avec un vocabulaire savant. Et c’est pourquoi ce livre est agréable et passionnant à lire. Au fil des pages, on assiste à la fabrication de chacun des films. On comprend les problèmes rencontrés et surmontés et on fait connaissance avec deux personnages aux caractères et aux objectifs différents qui jouent sans cesse entre eux au jeu du chat et de la souris parce qu’ils ont besoin l’un de l’autre.
Selznick a offert à Hitchcock une place dans le puissant Hollywood de la fin des années ’30 et des années ’40 alors que la seconde guerre mondiale va réduire le cinéma Britannique – et Européen – à peau de chagrin.
Hitchcock a apporté à la société de production de Selznick le nom et la réputation d’un metteur en scène considéré comme au-dessus du lot.
Mais à l’épreuve du feu - la fabrication de films – Selznick a dû composer avec un Hitchcock qui comptait exploiter le bon filon : une rémunération de 1000 Dollars par jour aussi longtemps qu’il prolongerait le tournage du film. Selznick compensait cette hémorragie en louant le metteur en scène aux studios toujours plus cher au fur et à mesure que le prestige du réalisateur allait croissant.
L’auteur nous présente cette collaboration comme un jeu de dupes. Il semblerait que chacun s’efforçait de tirer le meilleur parti de sa situation. Mais, au final, la responsabilité du produit fini – le film – reposait sur les épaules de Selznick qui travaillait nuit et jour pour corriger les « erreurs » du réalisateur en ordonnant le tournage de nouveaux plans ou en procédant à des coupes destinées à dynamiser le film.
À la lecture de cet ouvrage, j’ai eu l’impression qu’Hitchcock se préoccupait davantage d’alimenter le plus longtemps possible son compte en banque alors que Selznick se préoccupait de faire le meilleur film possible afin de gagner le maximum d’argent. On se rend bien compte finalement que pour ceux qui évoluent au cœur de la production cinématographique, le film est un moyen de gagner de l’argent, un pari risqué, assez loin de toutes les notions de stars, d’art…
L’après collaboration Hitchcock-Selznick est aussi évoquée. Désormais à l’abri du besoin - et assez largement - Hitchcock se met à expérimenter et à pondre les plus mauvais films de sa carrière. Selznick n’était plus là pour rattraper les exagérations du cinéaste… Ensuite, il se résigna à dissoudre sa société de production et partit travailler pour la Paramount et la MGM avec le succès que l’on sait. En revanche, Selznick n’a plus retrouvé son lustre acquis avec « Autant en emporte le vent » ou « Rebecca ».
On retiendra pour l’anecdote, que dans le film « Fenêtre sur cour », le voisin qui assassine sa femme est Raymond Burr, acteur choisi pour sa ressemblance physique avec David O. Selznick.
De même, dans « La mort aux trousses », Cary Grant, dans le train, alors qu’il dialogue avec Eva Marie Saint, arbore la boîte d’allumettes gravée à ses intiales : Roger O. Thornhill. Lorsque l’actrice lui demande que signifie le O central, Cary Grant dit : zéro. C’est là encore un clin d’œil à Selznick qui s’était fait rajouter le O central pour avoir un nom semblable à d’autres réalisateurs de prestige comme par exemple Darryl F Zanuck.
En conclusion, je dirai que j’ai beaucoup aimé ce livre. Pendant un peu plus de deux cents pages, j’ai oublié que j’étais en train de lire un livre, m’efforçant de ne pas perdre un détail de la fabrication des films nés de la collaboration Hitchcock-Selznick. Il s’agit là, pour ceux qui aiment le cinéma, d’une œuvre indispensable.
Un vrai coup de cœur !
traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
Sujet: Re: Alfred Hitchcock Mar 20 Sep 2011 - 22:12
The Skin Game (1931) Dans la campagne anglaise, un riche propriétaire terrien tente de contrecarrer les ambitions d'un industriel sans scrupules. Après Murder, Hitchcock accepte de tourner cette adaptation d'une pièce de John Galsworthy. Seul problème : celle-ci est très mauvaise et déjà démodée à son époque. D'aucuns prétendent que c'est le plus mauvais film du Maître et il semble bien que c'était également l'avis de Hitch. Quand Truffaut lui demandera d'en parler, Sir Alfred lui répondit : « il n’y a rien à en dire. » Visiblement, il s'est désintéressé du film durant le tournage et quelques passages seulement montrent un semblant de mise en scène (La vente aux enchères). Passé trouble de l'héroïne, chantage, culpabilité : il y a pourtant là des ingrédients que l'on retrouvera tout au long de sa carrière. Mais mis au service d'une histoire impossible et bâclée par son réalisateur, cela donne un résultat insipide.
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Alfred Hitchcock Dim 25 Déc 2011 - 9:06
Tiens, c'est marrant, ce film n'apparaît pas sur tout le fil.. pas chez les favoris et pas chez ceux qu'on n'aime pas trop.. en ce qui me concerne, c'est un, sinon mon favori de Hitchock
Dial M for Murder / Le crime était presque parfait
Citation :
Tony Wendice, ancien champion de tennis, craint que sa femme Margot, qui a une aventure avec Mark Halliday, auteur de romans policiers, n'en vienne à le quitter en le laissant financièrement démuni.
Aussi échafaude-t-il un plan pour faire assassiner Margot par un comparse pendant qu'il se sera forgé un alibi inattaquable. Mais dans toutes les mécaniques bien huilées, un grain de sable peut toujours se glisser.
Adaptation d'une pièce de théâtre, ce film se situe, à part quelques vues vers l'extérieur, dans une seule pièce. Mais avec différents angles de caméra, le spectateur n'a jamais l'impression d'étouffer.. au contraire, l'histoire et le jeu des acteurs est si prenant, on oublie presque tout à fait qu'on ne change pas de scène. (Tout comme dans The Rope / La corde qui est un autre de mes favoris)
C'est la première collaboration Grace Kelly/Alfred Hitchcock (2 autres vont suivre), et au moment du tournage elle n'était pas encore la grande star, mais elle joue à perfection..
et elle n'a jamais été aussi belle que dans les films de Hitchcock
animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
Sujet: Re: Alfred Hitchcock Sam 4 Fév 2012 - 0:41
Vertigo/Sueurs froides (1958)
Une course poursuite sur les toits et un policier en laisse bien malgré lui tomber un autre qui essaye de le sauver. Une retraite semi-forcée et une enquête pour un ami revenu de nulle part... un mélange d'histoire à suspens, une ombre de fantastique romantique à l'américaine (san francisco) et une imbrication forcenée des peurs et des luttes contre le passé et les peurs mais de l'avenir.
Le film est solidement efficace, c'est un des bons du réalisateurs certainement, avec des mouvements de caméra très choisis et nombreux (Kubrick fait limité en comparaison) et les nombreuses plages sans paroles marchent vraiment du tonnerre. Reste quand même cette impression de virtuosité coincée et un James Stewart à la fois mou et coincé, un peu comme Kim Novak d'ailleurs même si quelques moments d'exceptions lui sont réservés. L'ex toujours crocky-love de Scottie/Stewart, Barbara Bel Geddes est cantonnée aux moues simplettes et ça renforce le côté carton du film. (et quand ça blablate ça écorche un peu les esgourdes).
Dans cette mécanique bien huilée et très cliquettante ce sont pour l'impression que j'en ai eu les fils conducteurs secondaires de l'histoire qui tiennent le film : les histoires d'amours un peu tordues entre renoncement et l'omniprésence du passé, traduit en symptômes appuyés mais ça passe.
Reste que c'est du costaud, un peu froid, un peu tape à l'œil, un peu forcé mais costaud.
Je suis très content de l'avoir vu, et en grand quand même. ça faisait bien longtemps que je n'avais pas regardé avec intérêt un film de Hitchcock.
Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
Sujet: Rebecca Sam 14 Avr 2012 - 13:45
Rebecca
Une jeune demoiselle de compagnie, orpheline, jolie, innocente, rencontre Maxim de Winter, richissime veuf, mystérieux, beau, fin quoiqu'un peu agressif et rude parfois. Lorsqu'elle le rencontre, elle pense qu'il est sur le point de sauter d'une falaise. Ensuite elle apprend la terrible mort de sa femme (noyade), sa solitude... etc... Bref, la jeune fille est attendrie par cet homme séduisant et triste. Et lui... visiblement, il aime la fraîcheur, la gaieté et la sincérité un peu juvénile de cette femme. Un nouveau départ ? En tout cas, ils se marient précipitamment. Et reviennent vivre à Manderley, le grand manoir familial de De Winter.
Et là, c'est le conte de fée prend fin petit à petit. Une servante, Madame Danvers, dure, froide, rigide, qui vouait un culte à son ancienne maîtresse et méprise complètement la nouvelle. Jusqu'à lui tendre des pièges pour qu'elle se retrouve en mauvaise position. Partout, la présence de la morte se fait sentir : ses initiales sont partout, sur les serviettes, les mouchoirs, les papiers à lettre, les draps... La nouvelle Mde De Winter est oppressée, cherche à s'échapper de cette ombre mais se sent perdue dans cette grande maison, un peu délaissée par un mari qui a des sautes d'humeur incompréhensibles et étouffée par le fantôme de Rebecca.
Et le film dénoue ses fils petit à petit, malmenant de plus en plus la jeune femme (qui n'a d'ailleurs pas de prénom... Complètement absorbée dans cette vie et par ses fantômes), on se demande si elle ne va pas devenir folle. On sent qu'il y a un mystère aussi qui est bien plus que de la tristesse chez le veuf. Et des êtres d'une cruauté étrange chez Danvers et un cousin de Rebecca.
Bref... les secrets vont se dévoiler, la jeune femme va découvrir l'horreur, et Hitchcock mène le suspens à la perfection. Tout le long du film, le spectateur peut construire plusieurs scénarios, s'imaginer qui est qui et qui a fait quoi, sans jamais parvenir à avoir la réponse.
La maison est impressionnante, immense, des pièces magnifiques. L'extérieur très gothique dans les premiers plans met d'emblée le ton sur le poids des morts. Puis l'intérieur, avec tout ce soin dans la décoration, cette finesse face à laquelle la nouvelle maitresse de maison ne peut que se sentir minuscule, absolument pas à la hauteur, perdue. Et harcelée par le fantôme de Rebecca.
Et les acteurs sont vraiment parfaits. Joan Harrison (nouvelle Madame De Winter) est vraiment très jolie, avec un visage très expressif, pouvant passer des larmes au rire en peu de temps. Avec toujours cette timidité dans tout le corps., qui se transforme en peur.
Laurence Olivier est très classe, même si j'ai trouvé qu'il avait un peu de mal à jouer les durs méchants et agressifs.
Judith Anderson, qui joue la gouvernante Danvers, est flippante. Regard dur. Visage fermé, tiré. Elle ne laisse rien passer. On sent la haine et le mépris dans chacun de ses mots.
Un très bon suspens qui commençait comme une bleuette, se laisser virer dans le fantastique et le thriller, pour se finir en policier. Formidablement bien mené.
Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
Sujet: Le procès Paradine Lun 16 Avr 2012 - 10:37
Le procès Paradine.
Film vraiment très bof bof j'ai trouvé. Amour platonique et mariage qui bat de l'aile. Procès-enquête sans aucun suspens. Rythme tout lent qui ne sert pas à grand chose. Des rebondissements qu'on va venir à 10000.
Quelques bons moments : des bouts de tension, de plans bizarres qui "parlent" d'eux-même. Le petit passage dans la demeure des Paradine, malheureusement trop court. Les gueules des acteurs, toujours beaux et plein d'intrigues et de mauvais en eux.
Roderick Usher Posteur en quête
Messages : 75 Inscription le : 23/10/2009 Age : 32
Sujet: Re: Alfred Hitchcock Dim 5 Aoû 2012 - 0:17
FrançoisG a écrit:
L’après collaboration Hitchcock-Selznick est aussi évoquée. Désormais à l’abri du besoin - et assez largement - Hitchcock se met à expérimenter et à pondre les plus mauvais films de sa carrière. Selznick n’était plus là pour rattraper les exagérations du cinéaste… Ensuite, il se résigna à dissoudre sa société de production et partit travailler pour la Paramount et la MGM avec le succès que l’on sait. En revanche, Selznick n’a plus retrouvé son lustre acquis avec « Autant en emporte le vent » ou « Rebecca ».
Les plus mauvais films de sa carrière? vraiment? l'auteur de ce livre a-t'il vu L’étau, Les quatre de l’espionnage, Joie matrimoniale, la cinquième colonne (oui je n'ai pas aimé, peut être en partie a cause des deux acteurs principaux, d'ailleurs j'ai eut l'impression qu'Hitchcock prenait un plaisir sadique a les ridiculisé) ou même correspondant 17 qui a très mal vieillis, franchement si on veut voir du mauvais Hitchcock c'est plutôt de ce côté là qu'il faut taper que du côté de La corde ou des Amants du capricorne. Non seulement le premier possède un intérêt expérimental par son pari complétement fou et la façon qu'Hitchcock assez particulière de le tenir (en effet les coupes censé donner l'illusion du plan séquence sont visible, tandis que celle qui brise l'unité du plan séquence passe totalement inaperçu), et puis le film révèle une vraie maitrise du cadre c'est un film d'une précision redoutable, il est juste dommage que les acteurs ne soit pas au meilleur de leur forme. Concernant les amants du capricorne le film pèche par un excès de bavardage mais la encore une fois la maitrise de la mise en scéne est époustouflante, et les acteurs cette fois-ci sont excellent, et Hitchcock prouve qu'il pouvait être plutôt a l'aise dans le mélodrame, enfin ça me laisse assez dubitatif qu'on puisse dire que ce sont ses plus mauvais film...
Sinon pour sa collaboration avec Selznick je constate quand même que les meilleurs films de cette période là sont parfois ceux ou il était "loué" par Selznick a d'autre maison de production (et ou Selznick n'avait donc probablement pas le final cut): Soupçons, l'ombre d'un doute, les enchainés sont réalisé en dehors de l'influence de Selznick, lifeboat également. La maison du dr Edwards est bon mais il fait partie des Hitchcock qui ont vieillis pour moi (et puis quitte a traiter de psychanalyse avec des gros sabots je préfère revoir Marnie, pour moi un de ses plus beaux films), et j'ai toujours été un peu déçu par la scéne du rêve, j'aurais tellement aimé voir ce qu'Hitchcock et Dali aurait put faire ensemble si ils avaient eut plus d'argent et plus de liberté. Rebecca est un trés bon film, un grand film même, étrange autant par son histoire que par son style qu'on pourrait qualifier d'Hitchznick, la perversion et l'art de la suggestion et du suspense du cinéaste anglais, associé au classicisme et au léger romantisme du maitre d'oeuvre d'Autant en emporte le vent. C'est bien mais un peu propret pour du Hithcock. Le procés Paradine c'est un film qui n'est satisfaisant ni pour Selznick ni pour Hitchcock, le producteur ayant brisé toutes les velléité plus ou moins avant gardiste de son cinéaste et ça donne un truc vraiment étrange, Rebecca reste un film cohérent et aujourd'hui c'est un classique, Paradine c'est bizarre, c'est là aussi du Hitchznick mais cette fois ci on peut vraiment sentir les tensions entre les deux dans le film. Cela dit je suis loin de trouver le film totalement mauvais, il est même bon et assez moderne mais effectivement c'est étrange car c'est une création Hitchcock-Selznick et ça ne ressemble ni a vraiment a l'un ni vraiment a l'autre... Et ensuite aprés un petit passage en Angleterre pour Le grand Alibi, a partir de L'inconnu du nord express Hitchcock n'a fait que des chef d'oeuvre jusqu'a Marnie inclus, si on excepte un truc bizarre (Mais qui a tué Harry, moi j'adore mais je comprend qu'on puisse ne pas accrocher) et un film mineur, la main au coller (mais rien de déshonorant) et il y en a trés peux qui peuvent se vanter d'avoir enchainer une pareil série de réussite avec une tel constante. Maintenant l'influence de Selznick sur Hitchcock a du être bénéfique, ça lui appris a composer avec les studios et Selznick lui a très probablement d'acquérir, une maitrise narrative, une forme de maturité qui manque un peu a ses films anglais (même si on y trouve aussi des chef d’œuvres) et effectivement je pense que la volonté de contrôle de Selznick cette façon de brider Hitchcock dans ses élans les plus expérimentaux, a permis a Hitchcock d'apprendre a resserrer sa mise en scéne sur l'essentiel, cela dit si il n'avait pas eut cette période "expérimentale" juste aprés Selznick qui n'auras durer que deux films, je ne sais pas si la suite de sa carriére aurait été la même.