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| "One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE] | |
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Auteur | Message |
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colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: "One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE] Mer 1 Aoû 2012 - 13:29 | |
| Friandises littéraires (2008) de Joseph Vebret Ce livre sait à qui il s’adresse… Qui d’autres que les afficionados de lecture que nous sommes auraient pu considérer chacune des anecdotes littéraires de cet ouvrage comme des friandises… ? En effet, il faut avoir un goût pour la lecture bien développé, ainsi que quelques connaissances de base dans le domaine, pour apprécier à leur juste valeur les curiosités ou les statistiques qui remplissent ce livre. D’ailleurs, ces curiosités n’en sont pas vraiment en elles-mêmes : il s’agit de chiffres, de noms, de dates…toutes sortes de valeurs qui n’ont rien de parlant, prises en elles-mêmes, mais qui deviennent très éloquentes dès lors que le lecteur fournit un travail d’interprétation et de mise en référence avec ses propres connaissances et intérêts. Il est plus intéressant de savoir quelles maladies ont touché quels auteurs lorsqu’on connaît leurs ouvrages ou leurs pensées ; plus drôle de voir répertoriées les injures du capitaine Haddock lorsqu’on se souvient de leur contexte d’émission ; plus incongru de prendre connaissance des noms dont les auteurs ont pu affubler leurs chats lorsque l’on connaît leur manière de traiter leurs personnages de romans ; plus nostalgique de relire les 20 meilleurs débuts ou fins de grands romans lorsqu’on les a soi-même déjà lus… Sans cela, les friandises littéraires répertoriées par Joseph Vebret perdent quelque peu de leur saveur… Savoir quelle est l’occurrence de chaque personnage d’ A la recherche du temps perdu de Proust n’apprendra rien à celui qui a déjà lu le roman, et n’impressionnera pas celui pour qui les chiffres ne veulent rien dire. Malgré tout, force est d’admettre qu’on trouve de tout dans cette petite boîte à bonbons… Le livre est excitant et jamais lassant en ceci qu’on ne sait jamais quelle surprise va se présenter au lecteur gourmand, qui pioche de bonnes anecdotes comme autant de délices aptes à réjouir son appétit littéraire… Une anecdote parmi tant d'autres : - Citation :
- On vit un jour, paraît-il, Gérard de Nerval traînant au bout d’un ruban bleu un homard vivant dans les galeries du jardin du Palais-Royal. L’histoire fit le tour de Paris. « En quoi, expliquait-il, un homard est-il plus ridicule qu’un chien, qu’un chat, qu’une gazelle, qu’un lion ou toute autre bête dont on se fait suivre ? J’ai le goût des homards, qui sont tranquilles, sérieux, savent les secrets de la mer, n’aboient pas… »
L'épitaphe de Léautaud : - Citation :
- Ci-gît Paul Léautaud
Plus connu : Maurice Boissard Quand on l’enterrera : « C’est bien tôt ! » Dirent quelques-uns, mais à part, Beaucoup pensèrent : « C’est bien tard !"
Paul Léautaud (1872-1956) Et j'ai pensé à vous pour ce remarquable passage sur B.C. : - Citation :
Mary Barbara Hamilton Cartland (1901-2000) fut sans conteste la reine du roman sentimental. 723 livres, dont 460 romans, traduits en 36 langues et plus d’un milliard d’exemplaires vendus dans le monde. La recette est inchangée depuis son premier livre en 1923 : les jeunes filles sont vierges et naïves, de simple extraction, méritantes, et finissent, après de nombreux quiproquos et aventures, par épouser un aristocrate, plus âgé, évidemment beau et fortuné. « Il y a une convention dans mes livres. L’héroïne ne doit pas aller au lit avant de porter l’anneau au doigt », a dit Barbara Cartland, célèbre également pour ses vêtements roses, sa coiffure vaporeuse, son maquillage outrancier, ses nombreux bijoux, son pékinois et le décor très kitsch de son manoir de Camfield Place, dans le Hertfordshire.
Pour la petite histoire, sa fille Raine, née de son deuxième mariage, deviendra la seconde épouse d’Edward Spencer, 8e comte du nom, et donc belle-mère de Diana Spencer, future princesse de Galles, avec laquelle elle ne s’entendait pas… | |
| | | mimi54 Zen littéraire
Messages : 6043 Inscription le : 02/05/2010
| Sujet: Re: "One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE] Lun 13 Aoû 2012 - 6:59 | |
| De la part de Mina 79
J'ai terminé la lecture du livre Rimbaud et Shéhérazade d'Abdellatif Laâbi et... j'ai beaucoup aimé! En fait, ce livre se compose de trois parties: le Baptême chacaliste (joué à Créteil en 1985), Exercices de tolérance (joué à Créteil 1992) et Le juge de l'ombre ( joué à Créteil en 1994).
Chaque partie se compose de mini scènes avec des personnages originaux, atypiques voir loufoques. Il y en a pour tout les goûts. Il parvient à mélanger les styles de manière brillante entre poésie, verbiage, politique, relations humaines, amour, j'adore!! C'est un régal pour les comédiens ou les apprentis comédiens car les scènes sont courtes, très différentes. Pour moi, cet auteur a réussi le pari fou de mélanger fantastique et réalité.
Si j'étais metteur en scène, c'est claire que c'est la deuxième partie que je mettrais en scène. Et en tant qu'apprentie comédienne xd, je vais piocher dans cette partie des scènes que je vais m'entraîner à jouer au grès des exercices que nous donnera le professeur. En somme, j'ai été agréablement surprise par cet auteur et l'originalité des textes. Moderne, à la fois simple et accessible. Une pièce de théâtre unique en son genre. sourire
Citations:
1) Extrait scène 1 Exercices de tolérance/ Dialogue Rimbaud et Shéhérazade
"-Shéhérazade: Voyons, Arthur, c'est la rencontre de la parole et du souffle, de la sagesse et de l'innocence, du rire et des larmes, de la danse et de la transe des mots.
-Rimbaud: La rencontre n'est qu'exception, c'est la séparation qui est la règle.
-Shéhérazade: Alors, soyons exceptionnels, l'espace d'un moment"
2) Extrait scène 2 Exercice de tolérance/ Dialogue entre des journalistes et le ténor
"-Journaliste 2: Pensez-vous qu'un homme public doit tout dire?
-Le ténor: Celui qui dit tout est un imbécile.
-Journaliste 3: Vous êtes tout de même considéré comme quelqu'un qui dit tout haut ce que les autres pensent tout bas.
-Le ténor: On peut parler à voix haute et penser tout bas.
3) Extrait scène 3 Exercice de tolérance/ Le bruit et les odeurs
"-Comédien 2: Ah mes frères, regardez dans quel état je suis. J'étouffe, je crève et parler ne puis. J'aime tant mon prochain, mon semblable et mon dissemblable.
4) Extrait de la scène VIII Exercice de tolérance/ La désintégration
"-Aspirante 2: Pour les voyages, je préfère les pays nordiques à ceux ou il y a trop de soleil. La misère ne me branche pas.
-Le recruteur: N'exagérons pas. Le soleil, ça a du bon si on ferme les yeux sur le reste"
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| | | SCOman Envolée postale
Messages : 102 Inscription le : 08/06/2012 Age : 38 Localisation : Tours
| Sujet: Re: "One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE] Jeu 23 Aoû 2012 - 9:52 | |
| L'inquiétude d'être au monde, de Camille de Toledo
J’avais repéré Camille de Toledo suite à sa récente publication d’un article dans Le Monde où il décochait un manifeste pour une nouvelle Europe poétique. Souhait pour le moins inhabituel – et salutaire – à l’heure où l’on débat sans cesse des modalités de sauvegarde d’une Europe économique tout en évacuant l’impératif d’une Europe politique et d’une Europe culturelle refondées, ou devrais-je plutôt dire à fonder. Dans L’inquiétude d’être au monde, Camille de Toledo se penche sur l’état philosophique politique de l’Europe, qu’il juge très réactionnaire. Il en veut pour preuve la récente tuerie perpétré par le Norvégien Anders Bhering Breivik sur l’île d’Utoya le 22 juillet 2011 (soixante-neuf campeurs chassés et tués de sang-froid), drame que l’on retrouve en filigrane tout au long de la soixantaine de pages de ce livre. En réponse à cet état philosophique européen très dégradé, l’auteur milite pour une meilleure compréhension de l’entre-deux, c’est-à-dire des interstices culturels qui se nichent entre les langues, entre les peuples. L’inquiétude d’être au monde se lit alors comme un chant lyrique en faveur d’une nouvelle poésie politique, en faveur d’une nouvelle « poéthique » pour reprendre un de ses néologismes introduisant la notion d’éthique. En fait, c’est surtout la réalité du carrefour atteint aujourd’hui par la jeunesse européenne qui l’intéresse. Un carrefour souvent synonyme de croisements et d’exils. En réponse à la langue politique des consolations hypocrites et des fausses promesses, l’auteur entend poser par écrit une vision pessimiste mais non désenchantée de notre Europe. J’aime beaucoup le style d’écriture de Camille de Toledo, rempli à la fois d’assurance et de sensibilité. Si on peut parfois regretter son trop grand pessimisme, qui entremêle la complainte au chant poétique, sa recherche d’un nouveau dialogue européen, sa tentative de déconstruction des paradigmes actuels ne manquent pas d’audace. Dommage que cela le conduise quelquefois à lancer certaines énormités ou raccourcis réducteurs, comme lorsqu’il proclame : « Que ceux qui voulaient inscrire la chrétienté dans sa Constitution se dénoncent, car ils sont, eux aussi, les assassins des gamins d’Utoya. » (p. 49)
Dernière édition par SCOman le Jeu 23 Aoû 2012 - 10:07, édité 1 fois | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: "One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE] Jeu 23 Aoû 2012 - 10:40 | |
| Essai sur l’art de ramper à l’usage des courtisans (1764) de Paul-Henry Thiry d’Holbach Ce court Essai sur l’art de ramper à l’usage des courtisans constitue un très bref extrait des œuvres du baron d’Holbach. Quatorze pages à peine ! et le baron aura fait une apparition éphémère dans notre existence. Heureusement, une biographie succincte accompagne le texte et permet de mieux situer son contexte d’écriture. On s’en doutait : écrivant avec la plus grande ironie, dans un sérieux emprunté qui se veut aussi sincère que la bonté des sentiments qui poussent les courtisans à s’affaler aux pieds de leurs maîtres, d’Holbach n’épargne pas la caste des marquis qui se soumet aux plus grands dans l’espoir de s’élever à son tour. Partant du principe que ramper est un art, d’Holbach met en place une argumentation implacable visant à montrer, point par point, toutes les qualités que doit revêtir l’âme du courtisan s’il espère surpasser ses concurrents. Du 18e au 21e siècle, les places convoitées ne sont plus les mêmes mais les processus d’élévation ou de déclassement restent identiques. Ce que d’Holbach décrit dans son essai, on peut le retrouver dans notre quotidien sous des formes amoindries, dissimulées ou détournées. Il n’empêche, le principe à la base de cet étrange comportement de soumission –qu’on pourrait presque ramener à un hara-kiri de l’homme occidental- n’a pas changé. D’où l’extrême pertinence de l’ Essai sur l’art de ramper à l’usage des courtisans… La traversée du texte sera peut-être éphémère (il se lit encore plus rapidement que le fameux Indignez-vous, c’est tout dire), mais il est toutefois certain qu’il laissera un agréable souvenir sur lequel on pourra revenir avec plaisir. - Citation :
- Quelque force d’esprit que l’on ait, quelqu’encuirassée que soit la conscience par l’habitude de mépriser la vertu et de fouler aux pieds la probité, les hommes ordinaires ont toujours infiniment de peine à étouffer dans leur cœur le cri de la raison. Il n’y a guère que le courtisan qui parvienne à réduire cette voix importune au silence ; lui seul est capable d’un aussi noble effort.
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| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: "One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE] Jeu 23 Aoû 2012 - 10:50 | |
| Je pense qu'on devrait faire un recueil des titres des livres que tu lis, colimasson, ça serait plutôt marrant! | |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| | | | SCOman Envolée postale
Messages : 102 Inscription le : 08/06/2012 Age : 38 Localisation : Tours
| Sujet: Re: "One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE] Jeu 23 Aoû 2012 - 15:59 | |
| Léonard et Machiavel, de Patrick BoucheronLéonard et Machiavel est l’histoire de deux hommes qui se croisent et se recroisent, tissant les grands enjeux politiques et artistiques de la seconde moitié du XVe siècle. En adoptant la forme du récit, Patrick Boucheron, historien et professeur à la Sorbonne, choisit de retracer la vie de ces deux grands noms passés à la postérité. D’un côté Léonard de Vinci, inventeur et artiste de génie, étoile filante de nombreux princes-mécènes, en quête perpétuelle d’un entendement quasi-métaphysique de la nature et de la peinture. De l’autre Nicolas Machiavel, qui pose les fondements modernes de la science politique. Dans cet ouvrage l’auteur ne s’attelle pas à une biographie conventionnelle, puisqu’il dépeint les trajectoires de Machiavel et Léonard sous forme d’un récit teinté de fiction. Au fil des pages, il suppute et réunit les indices permettant de corroborer la thèse selon laquelle les deux Italiens auraient été non seulement collaborateurs mais aussi des proches aux influences réciproques. Ce n’est pas pour rien qu’on retrouve leurs traces communes en Romagne et en Toscane, de 1502 à 1504, lorsqu’ils inspectèrent certaines forteresses et projetèrent de faire tomber la cité rebelle de Pise en endiguant le cours de l’Arno. Patrick Boucheron fait ici travail d’historien, et il constate que trop peu d’éléments, en fin de compte, ne lui permettent d’affirmer avec certitude la connivence mutuelle qu’il se plaît à conter. Mais comme il le dit lui-même : « sous sa forme romanesque ou théâtrale, la fiction exerce une pression si forte que les digues posées par l’historien risquent de lâcher » (p. 65). Et après tout peu lui chaut, tant la Renaissance recèle de personnages hauts en couleurs. Alors que les petits États et principautés italiennes s’affrontent à coups de condottieres, Machiavel repense l’art de la guerre et Léonard redéfinit les arts. Ils côtoient les luttes de pouvoir et les cavalcades de César Borgia, en spectateurs avertis d’un monde qui se cherche et qu’ils révolutionnent. L’histoire de Léonard et Machiavel est celle d’une période où les batailles se succèdent en permanence pour défaire et remodeler les États, où les peintres sont commandités pour la gloire du prince. Machiavel et Léonard observent ces incertitudes de la gloire à l’aune de cette indépendance d’esprit qui les caractérisera toujours. C’est tombé en disgrâce que le premier rédige Le Prince. C’est avec une fausse désinvolture que le second n’acquitte pas ses contrats. La plume de Patrick Boucheron ressuscite aux yeux du lecteur l’or et la poussière des principats italiens, il nous emmène avec Machiavel dans les coulisses de la chancellerie florentine, il nous raconte un Léonard de Vinci maniant aussi bien le pinceau que le géomètre. En cela ce livre constitue ce que devrait être tout ouvrage d’étude historique, à savoir cette invite au perpétuel voyage vécue si intensément par nos deux protagonistes. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: "One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE] Jeu 23 Aoû 2012 - 19:36 | |
| - topocl a écrit:
- Je pense qu'on devrait faire un recueil des titres des livres que tu lis, colimasson, ça serait plutôt marrant!
Ah bon ? Des exemples mémorables en particulier ? | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: "One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE] Jeu 23 Aoû 2012 - 20:43 | |
| - colimasson a écrit:
- topocl a écrit:
- Je pense qu'on devrait faire un recueil des titres des livres que tu lis, colimasson, ça serait plutôt marrant!
Ah bon ? Des exemples mémorables en particulier ?
J'ai retrouvé: Essai sur l'art de ramper à l'usage des courtisans L'homme qui prenait sa femme pour un chapeau L'influence de l'odeur des croissants chauds sur la bonté humaine Modestes propositions pour une réforme du système solaire Et il doit y en avoir d’autres. Reconnais qu'il y a une certaine poésie là dedans! | |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| | | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: "One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE] Ven 24 Aoû 2012 - 19:07 | |
| Maintenant que vous le dites... Malheureusement, ces titres ne tiennent pas toujours leurs promesses d'un contenu ébouriffant... | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Titre Ven 28 Sep 2012 - 20:27 | |
| Ricardo GUIRALDES : Don Segunda Sombra. - Gallimard/La Croix du Sud
Chaque fois qu' un pays, une nation, en général jeune, un peuple en quete d' identité, chaque fois qu' ils ont besoin d' exalter des valeurs nationales, ils les cherchent parfois chez des gens sans histoire ou meme qui vivent en marge de l' Histoire. Les politiques, mais aussi les artistes, les écrivains, les poètes s' interessent à eux pour les besoins de leur cause.
Ce fut le cas des cow boys des Etats-Unis qui dépassèrent de beaucoup les limites de leur métier, et qui grace au cinéma, incarnèrent des valeurs à travers des démelés guerriers : la victoire du bien sur le mal, la marche vers l' ouest et l' extermination des indiens. Grace au courage, à l' intégrité, l' héroisme et au bout la victoire. Les vainqueurs écrivaient ainsi leur Histoire et la justifiaient par l' image. Bien entendu, le western évolua à la lecture de faits sociaux et historiques qui rendaient justice aux vaincus et donnaient à la violence un gout plus qu' ambigu.Mais les westerns sous une forme symbolique reflétaient une page d' histoire idéalisée et transfiguée par le cinéma.
Les gauchos d' Argentine eurent peut etre moins de retentissment sur le plan international, mais ils devinrent eux aussi des mythes. Comme leurs cousins américains, ils étaient dresseurs de chevaux, convoyeurs de troupeaux et finissaient parfois comme propriétaires d' une estancia. Au début du 209e siècle, ils menaient une vie errante, très rude et meme risquée, monotone, épuisante. Et puis, il faut bien le dire, la pampa argentine en tant que paysage, est beaucoup moins pitoresque que l' Ouest Américain.
En tout cas, ils inspirèrent des poètes, des écrivains. Tels ce Martin Fierro, de José Hernadez, une longue épopée en vers, publiée en 1872 et 1879. Jorge Luis Borges s'interessa ausssi à Martin Fierro et écrivit un livre sur le sujet, à sa façon bien personnelle.
Mais c' est peut etre Don Segundo Sombra (écrit en 1926) qui incarna le mieux le mythe du gaucho. On le comprend très vite. Dès le début, où Fabio, le narrateur rencontre Don Segundo pour la première fois. C' est Don Segundo qui va l' initier à son difficile métier, l' aider, le protéger et l' accompagner pendant des années, remplaçant avantageusement le père que Fabio n' a jamais eu. Une sorte de père idéal, de maitre et d' ami. Un homme qui at toutes les vertus et que tout le monde craint et admire.
Non seulement il connait parfaitement son métier, mais il sait aussi médiatiser les rapports entre les gens, calmer les conflits, animer une soirés autour d' un feu de camp en jouant de la guitare ou en contant merveilleusement des histoires. En se montrant tel qu' il est, il va devenir le modèle indépassable dont Fabio a besoin pour avoir une attitude face à la vie.
Mais Don Segunda est un solitaire, un pauvre cow boy errant, sans feu ni lieu ni femme l' attendant quelque part. On ne sait pratiquement rien de lui. Un jour, il quitte Fabio et disparait au couchant tel le cow boy Marlboro.
Le livre de Guiraldes est interessant pour le portrait de cet homme hors norme, Don Segundo, presqu' un archétype, mais aussi parce qu' il sait donnerà donner du relief à ce qui n' en a guère : la monotonie des jours et des paysages, la torpeur de l' épuisement, la solitude extreme, la vie elle meme qui s' effiloche quand elle ne s' arrete pas brusquement. Après un accident ou un combat au couteau. De fait, Guiraldes montre ses gauchos brutaux et turbulents parce qu' ils doivent tout endurer sans compensations ni répit véritable. Et qu' ils doivent cacher leur fatigue comme leur mélancolie.
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| | | zazy Sage de la littérature
Messages : 2492 Inscription le : 19/03/2011 Age : 75 Localisation : bourgogne
| Sujet: J. Heska - On ne peut pas lutter contre le système Dim 30 Sep 2012 - 14:57 | |
| Ce roman à suspense, écrit par un jeune auteur, est redoutable et bien dans l'air du temps. J'ai passé un réel bon moment de lecture. A vous de le découvrir maintenant. On ne peut pas lutter contre le systèmeJ. Heska Edition 2ème chance 336 pages ISBN : 9782954162607 4ème de couverture : Le système financier mondial vient de s’écrouler. Il ne s’en relèvera pas, plongeant toute une civilisation dans le chaos. Lawrence Newton a accepté sa destinée. Il a renoncé à ses espoirs, à ses convictions, et à l’amour de sa vie pour suivre les traces de son père au sein du consortium HONOLA. Samson Bimda est le chef d’un village au nord de l’Ouganda. Les semences OGM vendues par la compagnie ruinent ses champs et ne lui permettent plus d’assurer sa subsistance. Clara, Hakim et Louise sont trois militants au sein du mouvement écologiste GreenForce. Au hasard d’une de leurs actions, ils tombent sur des documents compromettants qui vont les dépasser. À la veille du plus grand sommet européen déterminant l’avenir de millions de personnes, chacun doit défendre ses intérêts, quitte à en payer le prix le plus lourd. +++++++++++++++++ J’avais laissé un commentaire sur le blogue « leslivresdegeorge » car sa critique m’avait plu ainsi que le livre, noté sur ma liste de livres à acheter et…. J’ai eu la surprise de découvrir un mail de J. Heska me proposant d’héberger son livre le temps de ma lecture. Vous me connaissez, je n’ai pu résister, d’ailleurs, pourquoi résister à la tentation, et le livre à l’€ en feu est arrivé entre mes mains…. La première page tournée et…… c’est le plongeon, la tête la première, dans les sensations fortes ! Vous prenez une multinationale Honola avec une dirigeante aux dents qui rayent le parquet (profond), 3 écolos purs et durs, des OGM, un pays africain : l’Ouganda, des méchants, des gentils…. sans oublier une très bonne intrigue, Vous mélangez le tout très vigoureusement puis vous laissez reposer !!! C’est une très bonne recette pour obtenir un livre d’aventures avec suspens, mais J. Heska ne s’est pas contenté, heureusement pour nous, de cette recette universelle. L’auteur, grâce à une plume agile et simple (sans être simpliste), des dialogues vifs et mordants a su mélanger les histoires d’une façon telle que nous suivons le déroulement, même s’il faut attendre la fin de la fin pour avoir un éclairage rétroactif. Malgré ce « mélange », J Heska suit une trame réglée au millimètre. Les chapitres (Tour 30 St Mary Axe, Londres 5 jours avant le GEAD ou Paris, France, 14 ans plus tôt) nous permettent de comprendre et d’expliquer certaines corrélations entre les personnages. Les personnages sont forts, qu’on les apprécie ou pas. Le poisson est peut-être un peu trop gros dans certaines intrigues, certains revirements. Je reconnais : Safia joue très bien aux échecs !!!! Mais attention, le roi n’est pas encore mort !!!! La morale dans tout ça : la vengeance est un plat qui se mange froid et toute ressemblance avec des personnages ou des faits existants…. (ou non). OK, je ne suis pas très claire et je vous assure que le Bourgogne n’y est pour rien…. Mais, après tout, vous n’avez qu’à lire ce livre auto-publié qui m’a permis de passer de forts bons moments. Lisez les autres commentaires, J. Heska, pour ce livre, fait l’unanimité. Je tiens à remercier J. Heska de m’avoir fait parvenir ce livre. Mon seul problème maintenant ? Et bien je vais devoir l’envoyer à une autre blogueuse et cela ne me plait qu’à moitié. J’aurais bien gardé « On ne peut lutter contre le système » ; il avait une place toute trouvée dans ma bibliothèque, ses copains d’étagères s’étaient un peu serrés pour lui. Si vous voulez en savoir plus, allez sur son site : Alors que j’étais en pleine lecture, mercredi matin, 26 septembre, sur France Inter, l’émission de Patrick Cohen, avec pour sujet les OGM, avait pour invité Corinne Lepage et Louis-Marie Houdebine, Biologiste, Directeur honoraire à l'INRA. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: "One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE] Sam 6 Oct 2012 - 17:19 | |
| L'amour et la haine (1937) de Mélanie Klein et Joan Riviere L’amour et la haine se divise en deux parties apparemment antagonistes mais finalement complémentaires : La haine, le désir de possession et l’agressivité de Joan Riviere, et L’amour, la culpabilité et le besoin de réparation de Mélanie Klein. En 1937, dans un climat d’ébullition politique, la psychanalyse se tourne vers l’humain et analyse ses sentiments et leurs sources de motivation. L’amour et la haine, deux sentiments puissants desquels semblent découler l’infinité des autres sentiments qui ne seraient que leur variation, sont analysés et confrontés avant d’être finalement réunis dans leur complémentarité. C’est pourquoi le livre est séparé en deux conférences distinctes qui permettent de mieux mettre en valeur leurs différences et le moment où, dans leurs apogées, haine et amour trouvent un élan moteur identique. Joan Riviere commence par évoquer l’agressivité et cherche à expliquer les raisons de l’existence d’un tel sentiment. Le postulat de base est le suivant : pourquoi, dans un monde où les agressions objectives sont finalement bien rares, l’être humain se sent-il si souvent menacé ? La responsabilité de chacun est mise en jeu dans cette nouvelle façon de considérer le comportement de l’agressivité. En revenant aux sources de l’enfance, Joan Riviere se penche sur les conséquences qui découlent du sentiment de dépendance du bébé à l’égard de ses proches. La manière dont sera vécue cette dépendance influencera la force de la projection agressive du bébé sur les êtres et les choses qui l’entourent et modèlera son comportement futur. Cette projection est dotée de plusieurs caractéristiques : la dispersion –qui évite que la haine se concentre sur un seul objet- ou le rejet. Plusieurs comportements découlent de cette réaction et en plusieurs parties, Joan Riviere aborde le mépris, l’envie, le désir de possession, la jalousie ou encore l’amour du pouvoir. Mélanie Klein vient à la suite de cette première partie pour s’intéresser à l’origine de l’amour. En évitant de considérer ce sentiment comme naturel, elle en fait le corolaire lumineux de la haine. Le bébé est de nouveau considéré comme un être humain à part entière, doté d’une sensibilité toute-puissante qui conditionnera son comportement des années à venir. Dans la partie précédente, la dépendance était évoquée. Ici, l’objet de la dépendance est nommé : il s’agit du sein et de la tendresse maternelle. Si la dépendance entraîne la haine, le sentiment de départ est celui d’un bien-être qui fera naître un attachement –postulat de l’amour. Le bébé –plus tard l’adulte- se trouve alors déchiré entre cet amour originel et la haine qu’il éprouve à l’égard de l’objet de son attachement. De là apparaît une culpabilité inconsciente qui se traduit dans les actes par un besoin de réparation. L’amour devient visible et se traduit en gestes ou paroles. Cette dualité entre haine et amour conditionne une grande partie du comportement de l’être humain. Son histoire psychique expliquera ses futurs choix amoureux, et son identification au père ou à la mère fera de lui un parent modèle ou non. A ce stade du développement de la pensée de Mélanie Klein, on ne peut s’empêcher de grincer des dents : sa réflexion est encore bourrée de poncifs propres au début du 20e siècle. La famille se décline selon la sacro-sainte composition du père, de la mère, des frères et des sœurs. Au-delà de ce modèle, il semble que l’enfant n’existe pas et le cas de son développement personnel n’est pas évoqué. De plus, on retrouve les vieux poncifs de la psychanalyse de Freud, complexe d’Œdipe, recherche du pénis et vénération de la mère porteuse en vrac : « Dans l’ensemble, les hommes ont plus d’assurance que les femmes. L’homme possède un organe sexuel externe qu’il peut voir et il sait qu’il fonctionne. Les femmes ne peuvent pas être rassurées quant à leurs aptitudes d’une façon aussi évidente. Pour cela, les filles doivent attendre de nombreuses années. Ce n’est qu’après que l’homme ait joué son rôle et qu’un enfant soit né qu’elles obtiennent la preuve absolue de leurs aptitudes sexuelles. »La réflexion redevient intéressante lorsque Mélanie Klein s’éloigne du strict sentiment amoureux pour aborder le cas des amitiés, l’origine des sentiments altruistes ou généreux et, plus largement, l’amour étendu aux choses –qu’il s’agisse de la puissance créatrice ou de l’amour matériel. Quid, enfin, de l’amour de soi-même, résultante de toutes les composantes précédentes et aboutissement ultime du plaisir et du sens qu’un être humain saura donner à son existence. Il faut sans doute replacer ce recueil dans son contexte pour admirer toute son audace. Alors qu’il est si facile de désigner autrui pour identifier les forces du mal, Mélanie Klein et Joan Riviere trouvent une explication rationnelle à l’origine du sentiment d’agression qui motive la haine et les sentiments eux-mêmes agressifs ressentis par l’individu. Quelques défauts inhérents au contexte psychanalytique du moment et à l’emprise des concepts les plus vivaces ne sauront diminuer la portée de cette réflexion courageuse qui donne à l’individu souffrant les moyens d’identifier les causes de son mal-être. Si cette démarche ne le transformera pas radicalement, elle lui donnera toutefois les moyens d’améliorer son existence, ainsi que Mélanie Klein le conclut superbement : « Si, au fond de notre inconscient, nous sommes devenus capables d’effacer dans une certaine mesure les griefs ressentis contre nos parents, nous pouvons alors être en paix avec nous-même et aimer les autres dans le vrai sens du mot. » | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: "One shot": Un auteur/un livre... [INDEX 1ER MESSAGE] Sam 13 Oct 2012 - 4:10 | |
| Rebecca Hunt, Une humeur de chien Quoi de commun entre Winston Churchill , 89 ans, qui s'apprête à prendre sa retraite et Esther, bibliothécaire au palais de Westminster. Un chien. Un gros , pénible et très mal élevé animal , celui dont parlait Churchill quand il évoquait " ce chien noir sur mon épaule". Ce premier roman est une fable qui parle de la dépression et même du suicide d'une façon plutôt habile , je le recommanderais volontiers à des jeunes lecteurs, le récit est rythmé, souvent drôle et pourtant le sujet ne l'est pas. Je crois pourtant qu'il est préférable de le lire en anglais, certains jeux de mots étant difficiles à traduire. En tout cas, ce livre m'a donné envie de me pencher un peu plus sur la biographie de Churchill ,cet homme d'action , écrivain et peintre qui ne supportait pas les chambres d'hôtel avec balcons de peur qu'un soudain accès de mélancolie ne le fasse sauter dans le vide.. Un moment de lecture finalement assez plaisant. | |
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