Edward Hopper [Peintre]

Je suis en train de lire un sublime livre sur lui (l'expo au Grand Palais à venir fait déjà ses ombres ) et on parle de ce fameux EL-Train de New York (détruit dans les années 1950) et que lors de ses séjours dans la ville, Edward Hopper aimait bien voyager avec lui à travers la ville.. observer les voyageurs autour de lui.. voir les différents aspects de New York, parfois même un peu en "voyeur", tellement ce train donnait la vue sur des appartements et maisons qu'il croisait

Et voilà qu'il y a ce court métrage de Carson Davidson et c'est e-x-t-r-a!!
Non seulement on a tous les quelques minutes l'idée de dire "ah tiens, cela me rappelle une image de Hopper" mais en plus c'est vraiment extra de voir New York sous cet angle de vue... fantastique

Chouette vidéo !

A Chicago y'a exactement ce type de train (Le Loop), aérien et qui passe en plein milieu de la ville. C'était un vrai bonheur de voyager dedans, les yeux grands ouverts sur l'extérieur.

comme vous pouvez l'imaginer, je suis en pleine "phase Hopper" et c'est étonnant que je tombe après toutes ces années encore sur des peintures jamais vues

De ses débuts:




Model sitting, 1902

allez, je remets une couche

le photographe Charles Sternaimolo a recherché 175 lieux peints par Hopper, voici quelques uns de ces trouvailles



Macomb's Dam Bridge 1935 et 2008


Captain Strout's House 1927 et 2008


Custom House 1927 et 2008


Rooms for Tourists 1945 et 2009


Gas, 1940 et 2009

et voici l'artiste en auto-portrait (2010) d'après le portrait de Berenice Abbot d'Edward Hopper en 1948




pour en voir plus

Merci Kenavo pour la video de NY depuis cette ligne de train aerien aujourd´hui disparue, avec le clavecin de Wanda Landowska comme musique de fond qui convient très bien à l´effervescence de NY.

kenavo a écrit:

Lors de recherches autour d'une image de lui, je suis tombée sur Susan Emschwiller qui a écrit une pièce de théatre - Brushstrokes - contenant 6 différents actes autour de peintures de Hopper.

J'adore l'idée ! (commentaire parfaitement inutile... quoique...)

Très intéressant, le travail du photographe Charles Sternaimolo.
On peut mesurer le parasitage du monde (opinion complètement subjective et assumée) ainsi que la position de l’œil du peintre toujours plus pertinente que celle de l'objectif de l'appareil photographique .
J'aime bien celle là où le sentiment de solitude me semble encore présent!

swallow a écrit:

Merci Kenavo pour la video de NY depuis cette ligne de train aerien aujourd´hui disparue, avec le clavecin de Wanda Landowska comme musique de fond qui convient très bien à l´effervescence de NY.

alors tu pourrais aussi aimer la vidéo que j'ai déniché de 1921 ici

MezzaVoce a écrit:

kenavo a écrit:

Lors de recherches autour d'une image de lui, je suis tombée sur Susan Emschwiller qui a écrit une pièce de théatre - Brushstrokes - contenant 6 différents actes autour de peintures de Hopper.

J'adore l'idée ! (commentaire parfaitement inutile... quoique...)

un commentaire n'est pas inutile quand on dit qu'on aime

Igor a écrit:

Très intéressant, le travail du photographe Charles Sternaimolo.

autant chez Susan Emschwiller que chez Charles Sternaimolo, j'aime bien la "symbiose" qui peut se faire entre artistes.. l'un s'inspirant chez l'autre
Dans l'essai que je suis en train de lire, on peut aussi découvrir que l'estime entre Hopper et Hitchkock était mutuellement, bien qu'ils ne se sont jamais parlés, les deux ont trouvé de l'inspiration chez l'autre

En ce qui concerne Hitchkock chez Hopper, le plus fameux exemple est certainement la maison de Psycho



House by the Railroad, 1925




Psycho, 1960



Mais cela a commencé bien plus avant que Hitch a introduit les images de Hopper dans ses films:



Night Shadows, 1921




The 39 Steps, (Les 39 marches), 1935


Mais considérant l'année du film, on pourrait alors dire que cette image



The 39 Steps (Les 39 marches), 1935

a été inspiration pour Hopper pour celle-ci



Compartment C, Car 293, 1938





Night Windows, 1928



Rear Window (Fenêtre sur cour), 1954





New York pavements, 1924



Rope (La Corde), 1948


Si vous lisez en anglais, voici tout plein d'autres informations

Merci pour tous ces ajouts, c'est toujours un bonheur de visiter ce fil.

Merci pour ces films et ces images. C'est vraiment fascinant.

Igor a écrit:

Très intéressant, le travail du photographe Charles Sternaimolo.
On peut mesurer le parasitage du monde (opinion complètement subjective et assumée) ainsi que la position de l’œil du peintre toujours plus pertinente que celle de l'objectif de l'appareil photographique .
J'aime bien celle là où le sentiment de solitude me semble encore présent!

Qu'est-ce que c'est sur la grille? Des messages d'admirateurs d'Hopper?

Merci pour tous ces ajouts ! C'est intéressant de prendre conscience des multiples références/origines d'une oeuvre.

Merci pour ce fil passionnant. Je n'ai pas encore suivi tous les liens...

Il est intéressant de voir les différences de ressentis. Pour moi aussi, les tableaux de Hopper sont plutôt emplis de sérénité, ils ont un côté rassurant, "enveloppant". Queenie en parle très bien :

Queenie a écrit:

je trouve qu'elles traduisent parfaitement un moment dans la vie, comme si on appuyait sur pause. Qu'il y avait peut-être du vacarme plus loin, juste avant, juste après, mais que là, à ce moment là, c'était un instant pour le personnage (quand il est présent, ou pour le spectateur), un moment où être un peu seul, un peu au calme. Avec soi, mais jamais complètement détourné du monde extérieur. Juste une parenthèse, une bulle.
Évidemment, je ne trouve pas cela sinistre. Au contraire, j'ai presque l'impression que c'est une bouffée de vie. Après... c'est vrai que c'est aussi un peu mélancolique, un peu triste, parce que ce moment il est souvent représenté dans une solitude. Et ça transmet une sorte d'incomplétude infinie : on a besoin de ces moments de pause, à part, pour appréhender le monde, se comprendre soi, et en même temps, sans les autres, la vie perd de son sens, se vide.
Ces peintures sont souvent, pour moi, empruntes d'une attente, d'un espoir, et de beaucoup de possibles.

Sauf, peut-être, celle-ci :

kenavo a écrit:

The Lonely House, 1923

Je connaissais peu ses gravures. Celle-ci me bouleverse. Au premier regard, l'immeuble m'a évoqué la Tour de Babel, probablement par le fait que le haut du bâtiment n'est pas dans le cadre. Et cette enfant, si seule et si petite : le contraste est saisissant.

Edward Hopper, entractes

Citation :

Présentation de l'éditeur
"Tableau après tableau, Edward Hopper a découvert l'Amérique. Terre déjà conquise et d'apparences familières, ce monde en attente n'avait jamais été vu dans son énigmatique
simplicité: rivages déserts, promesses oubliées, rêves et silences continués...
Dans ce théâtre équivoque, les acteurs cherchent leur rôle sous une lumière impérieuse, leurs ombres perdues dans les décors. Hopper n'a pas fabriqué ces images: il les a pensées et les a peintes.
Simples, immédiates, offertes avec l'évidence d'un souvenir personnel, réalistes et surnaturelles, familières mais lointaines. Les lieux communs sont hantés, les évidences aveuglées, les mystères creusés dans les certitudes de la vision.
Déjà vu? Oui, mais rien qui y ressemble. Tout est question de perspective: il s'agit de la faire valoir dans sa singularité."
Alain Cueff replace Hopper dans le contexte artistique et littéraire américain pour mieux comprendre sa poétique et en finir avec l'image trop facilement convenue d'un peintre de la solitude et de la mélancolie.

Comme mentionné dans la présentation de ce livre, Alain Cueff replace Hopper dans un contexte aussi bien artistique que littéraire et cela donne des perspectives et idées tout à fait nouveau sur ce peintre.
Edward Hopper était un lecteur avide et de ses débuts avec Emerson et Theroux jusqu’à Hemingway et Nabokov (ah, nouveauté pour moi la découverte que Hopper a aussi créé sa « Lolita » ) Alain Cueff montre le peintre en contexte avec tous ces différents auteurs, aussi bien qu'avec des peintres (européens et américains).

Le peintre de la solitude et de la mélancolie, oui, je veux bien, mais Alain Cueff a vraiment écrit LE livre de référence pour le voir sous 1000 et un angle différent !

S’il ne fallait lire qu’un seul livre sur ses œuvres et sa vie, je conseillerais celui-ci. Extraordinaire !

Parfait serait quand il y aurait toutes les images (il y en a 5 à 6) des tableaux dont il parle, mais on sait bien qu’avec cet ajout, le prix du livre deviendrait beaucoup trop élevé. Si on ne connait pas les œuvres de Hopper, suffit de les visionner sur Internet, bien que ce n’est pas nécessaire pour tirer tout le plaisir de ce livre qu’on peut y avoir.
J’ai en tout cas souligné la moitié du livre et je vais revenir encore plus d’une fois sur ce fil pour vous en saouler parler

J'avoue une certaine curiosité sur le contexte américain mais aussi européen et les influences de Hopper si c'est évoqué aussi ? ...

animal a écrit:

J'avoue une certaine curiosité sur le contexte américain mais aussi européen et les influences de Hopper si c'est évoqué aussi ? ...

Hopper a très peu bougé de chez lui, à part deux voyages en Europe. L' influence qu' il a subie, pour ce que j' en sais, est celle de l' impressionisme. Le livre que je possède met en évidence d' autres tableaux de l' époque en comparaison.