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Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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Je pense qu'on n'a pas arrêté de se poser toute sorte de questions... surtout aussi que chacun perçoit les images d'une façon différente je ne connais pas Caillebotte aussi bien que Hopper.. mais je ne les aurais pas mis ensemble.. il y a plus de mouvement sur les images de Caillebotte.. tout bouge.. même ses personnages qui sont en contemplation semblent plus "vivants" que ceux de Hopper..
j'aime bien le mot "still" en anglais pour désigner des arrêts sur image, still qui veut aussi dire sans mouvement ou silencieux.. tout un monde derrière ce petit mot.. et ce mot désigne bien -mes- impressions des images de Hopper.. aussi ceux où il y a du mouvement, comme p.ex. cette marine que tu viens de poster.. je ne "vois" pas comment ce bateau pourrait continuer sa course.. il est là, fixé dans cette vague.. et rien ne va plus jamais changer.. tandis que sur d'autres images, chez d'autres peintres, je les perçois comme un flot..
je crois que je dois me faire une pause Hopper
animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
je ne les aurais pas forcément mis ensembles comme ça mais le hasard à fait que. C'est parti des marines en fait pour leur côté à la fois décoratif et plus focalisé sur les formes avec les coques et les voiles. Je regardais celle de Hopper et suis allé revoir celles de Caillebotte et j'ai trouvé que ça se tenait. Partant de là j'ai regardé d'autres choses : ponts, toits, chemin de fer. C'est différent mais avec un point de vue transporté dans le spectateur peint et moins de monde, des formes plus entières... dans le fond ça peut être différent on pourrait ressentir une part d'élan commun (encore dans le décoratif qui est important chez les deux en tout cas qui m'a frappé en vrai pour les deux).
(il y a du vrai dans ce still).
Incursion/excursion caillebottique à la va vite sur le fil :
pour la peine, pas vérifié mais je ne me souviens pas l'avoir vue sur le fil :
Le parc de Saint Cloud, 1907
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Edward Hopper [Peintre] Mar 24 Juil 2012 - 8:29
ah oui, voilà une belle trouvaille.. en plus, ça bouge!!
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Edward Hopper [Peintre] Mar 24 Juil 2012 - 10:10
François Bon, Quand la peinture réinvente la ville
Citation :
Description On a peine à croire que Hopper, si ancré dans notre modernité, est né en même temps que Kafka. Mais le bouleversement est de même ampleur. On prend New York (et Cape Cod, ou les routes, ou les toits de la ville, n'importe quelle ville), et on nous invente le nouveau territoire des fables, et des légendes. Même les cinémas de quartier (oui, vous verrez, il peint les salles avec même le film qui continue) viennent reconstruire la géométrie nouvelle de la ville. Une usine ou un quai de gare à l'aube, ou une station-service. Et tous ces lieux qui n'ont pas d'histoire, et que Nighthawks symbolisera pour tous les cinéastes d'aujourd'hui : cafétérias, pauvre noblesse des chambres d'hôtel, la solitude sur Formica, le désir blême sous les néons. Pour cela que Hopper nous est indissociable, comme Kafka. Aller faire le singe savant, devant lui qui démonte les signes, enlève les détails de ses dessins sur le vif lorsqu'il les reprend sur chevalet, captant un fond de bureau aperçu à toute allure – mais chaque soir – dans le tremblement du métro aérien de New York ? Non, plutôt chercher nos propres fables, ce qu'il dérange. Ce que cela nous enseigne pour nos villes, aujourd'hui, ou pour notre solitude de toujours.
Version augmentée et révisée du livre Dehors est la ville paru dans la collection "Musée secret" des éditions Flohic.
Disponible qu’en version e-book (mais à 0,99€ affaire à saisir )
Des essais, des «lectures », de François Bon concernant des tableaux de Hopper. Et comme pour tous et chacun une telle ‘lecture’ ne peut se faire qu’en mettant du personnel. Chacun en voit d’autres choses, chacun a une autre façon d’interpréter.. et moi j’adore de voir ce que d’autres ont à dire. Je n’ai pas adhéré à tous ces essais, quelques-uns me sont restés plus une énigme que le tableau décrit, mais pour la plupart j’ai bien aimé !
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Edward Hopper [Peintre] Mar 24 Juil 2012 - 10:11
François Bon, Quand la peinture réinvente la ville
Cinéma 1, Solitary figure in a theatre, 1902
Étrange la ville, qu’elle ne se suffise pas à elle-même mais construise ces trous où on se met ensemble pour assister à ce qui nous représente. Ce sont ces trous avec des fauteuils devant rideau, scène ou écran. Compte cela, que les fauteuils soient vides, que ces rites de la représentation ans la ville fassent accéder tout aussi bien à sa propre solitude dans le monde. Il suffit d’une figure de dos, d’une découpure par l’horizontale, grand pan de couleur et ces fauteuils alignés comme ailleurs la géométrie des rues, des fenêtres.
cinéma 2, Intermission, 1963
La toile précédente est restée dans l’atelier, elle n’a jamais été vendue. Soixante-et-un ans plus tard, le peintre revient au thème. Cette fois, il ose travailler de trois-quarts face – et le mur a évacué l’écran : c’est cela et cela seulement le spectacle du monde ? M. & Mme Morris B. Pelavin ont acheté le tableau : est-ce la commanditaire qui pose, comme dans les anciens rituels de l’art religieux ? – est-ce peut-être la propriétaire même du cinéma ? Pour moi, ce qui compte, c’est le titre : entracte c’est bien plus étroit que Intermission. On a ouvert le temps, on a séparé la vie. Le cinéma lui-même est cette coupe.
cinéma 3, New York movie, 1939
Maintenant voilà que ça s’allume. L’image a saisi avec elle la parole pour surgir par projection d’un écran vertical. Avec la trouée verticale des servantes au-dessus de l’allée, la lampe du couloir et ce que l’écran lui-même réfléchit, tout ce qui éclaire est produit de l’intérieur même de la toile. La toile, acceptant de figurer par le mot movie là où la parole s’est joint à l’image, devient parlante. Les visages sont là qui se taisent, mais la mutité est parole qu’on contraint et qu’on tient. La parole est dans la lumière qui de la lampe vient sur la tête de la femme. Elle pense. La lumière prouve qu’elle pense, qu’elle a affaire à sa propre parole tenue silencieuse, bien plus que le geste même des doigts sur la joue ou la tension du masque autour du regard baissé, séparé du spectacle. Ici, deux diagonales inverses s’affrontent et s’opposent, celle de l’écran qui éclaire les visages à contre-jour, et celle déterminée par le regard de la femme, qui passe derrière les visages, va sur les fauteuils vides qu’elle hisse à égalité de signifiant. Revient ce mot, ouvreuse, que désormais nous avons perdu. Elle ouvre à l’espace clos du rite. Ce qui est ouvert est derrière elle, c’est un escalier devenu lui-même théâtre par l’art du rideau rouge. La ville au-dessus doit être ce théâtre, la ville à laquelle la femme qui pense pourrait initier. Ce à quoi elle pense n’est pas dans les fauteuils vides, c’est au-dessus, dans la ville. Il n’y a plus de rideau rouge. En franchissant l’espace qui va du dessin à la toile, on passe à la fiction intérieure, portrait d’une ouvreuse comme volée au spectacle même, crayonnée sur un genou ? La femme reste imprécise, lourde d’abord parce que la représentation lui est indifférente. Ce qui est convoqué de rituel, parce que l’écran est allumé, que des ombres grises s’y découpent, redouble le geste du peintre, et ce tableau. C’est à nous de faire le travail, parce que tel est notre propre chemin vers nous-mêmes. Ici, quand on peint la scène même de la représentation, c’est cela qui compte: nous forcer à lire la mécanique d’hommes dans leur ville inorganique. De quel rituel cela participe, qui tient à ces empreintes de mains sur le fond des cavernes, et non pas de ce qui nourrit le peintre à cette époque, maisons qu’on représente sur toile pour accrocher dans le salon de leur propriétaire.
animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
Sujet: Re: Edward Hopper [Peintre] Mar 24 Juil 2012 - 21:08
(huhu. ça me chatouille nettement moins que le précédents extraits ce type d'approche).
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Edward Hopper [Peintre] Mer 25 Juil 2012 - 10:36
Ah oui, c'est une approche tout à fait autre... on aime ou on n'aime pas.. comme je l'ai dis, dans quelques uns de ces essais, j'ai retrouvé mon approche vers ses tableaux, d'autres m'ont laissé perplexe..
Peut etre ne suis-je pas très humain. Mon désir consistait à peindre la lumière du soleil sur le mur d' une maison.
Edward Hopper
Cité par Rolf Gunter Renner, (Edward Hopper, 1882-1967. Métamorphoses du réel. - Taschen) à propos du tableau Rooms by the sea, 1951.
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Edward Hopper [Peintre] Mer 3 Oct 2012 - 21:54
Une grande expo à venir verse de grandes ombres
Citation :
Paris accueille une rétrospective de l'oeuvre d'Edward Hopper. Grand cinéphile, il inspira aussi les cinéastes. A voir au Grand Palais, du 10 octobre au 28 janvier 2013.
Dernière édition par kenavo le Sam 3 Aoû 2013 - 20:07, édité 1 fois
Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
Sujet: Re: Edward Hopper [Peintre] Jeu 4 Oct 2012 - 11:33
Cette vidéo est excellente ! Et je ne connaissais pas ce dernier tableau de Nu Allongé, qui est superbe !
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Edward Hopper [Peintre] Sam 6 Oct 2012 - 20:05
Avec cette grande expo en vue (elle vient de terminer au musée Thyssen à Madrid, on a annoncé qu'elle a battu tous les records!), on peut s'imaginer le flot de livres et publications qu'on va pouvoir trouver lors de cet "événement de l'année" Pour les adeptes, le moment de s'approvisionner... mais cela peut toujours aider de savoir à quoi on doit s'attendre et comme vous savez je suis une inconditionnelle Hopper.. pas mal de livres sur lui chez moi voici un autre dont je peux vous donner un aperçu:
Relire Hopper
Citation :
Présentation de l'éditeur Le peintre comme modèle : Paul Auster, Norman Mailer, Grace Paley, James Salter,Walter Mosley, Ann Beattie, Leonard Michaels, sept romanciers américains dont les écrits renvoient aux lumières et aux ombres des tableaux d'Edward Hopper. Sept nouvelles, certaines inédites, pour s'immerger dans la mélancolie radieuse ou désemparée d'une solitude, quand un monde ordinaire donne lieu à des récits insolites et inattendus.
voilà une version "allégée" de ce livre:
Edward Hopper and the American Imagination
dans ce livre il y a 13 textes/poèmes par des auteurs américains, on a laissé de côté ceux qui ne sont vraiment pas connu du tout en France Certains de ces textes tournent autour d'une peinture de Hopper (p.ex. Leonard Michaels et Ann Beattie), pour d'autres il y a seulement un extrait d'un de leurs romans (p.ex. un extrait de Moon Palace de Paul Auster) Une anthologie assez intéressante, si on aime la littérature américaine qui "transmet" dans ces exemples un peu la même atmosphère que les images d'Edward Hopper mais pas tout à fait indispensable
Igor Zen littéraire
Messages : 3524 Inscription le : 24/07/2010 Age : 71
Sujet: Re: Edward Hopper [Peintre] Sam 6 Oct 2012 - 20:09
Une expo au grand Palais!
Affiche empruntée à mon pote Fran6ko de ZappaInFrance!
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Edward Hopper [Peintre] Sam 6 Oct 2012 - 20:17
Igor a écrit:
Une expo au grand Palais! Affiche empruntée à mon pote Fran6ko de ZappaInFrance!