Edward Hopper [Peintre]

Le catalogue d'expo est déjà sur les rayons. Je l'ai aperçu hier à la supérette du livre qui s'est auto-appelé Cultura.
Sous cellophane donc impossible à feuilleter et 5€ plus cher que là.
D'ailleurs tout était à 5€ plus cher que partout...



Edit: tout plus compréhensible que toit dans ce contexte...

Je vous rappelle la sortie toute récente de ce très bel ouvrage chez Citadelles Mazenod, que j'avais signalé sur le fil Tentations.



Quelqu'un qui l'a eu en mains m'a dit qu'outre les reproductions, la qualité du texte est extraordinaire.

Citation :

Un ouvrage de 384 pages, 350 illustrations couleur, relié en toile sous jaquette et coffret illustrés. Format : 27 x 32,5 cm.

Dans sa peinture, Edward Hopper (1882-1967) a inlassablement mis en scène une femme, un homme ou un groupe de personnages dans une posture d'attente un employé de bureau face à une baie vitrée, une ouvreuse de cinéma inoccupée, un pompiste fixant la route, un couple sur le pas de leur porte, des individus immobiles dans une expectative indéfinie... Ces expressions et gestes en suspens évoquent une thématique dont l'histoire de l'art connaît de riches et nombreux précédents. À partir de l'oeuvre de Hopper et autour d'elle, ce livre ouvre une vaste réflexion sur la représentation de l'attente en peinture, sans nous priver de références photographiques et cinématographiques car le XXe siècle a perçu dans l'attente l'un des états les plus emblématiques de l'homme moderne.

J'ai à peine feuilleté le catalogue de l'expo (j'avais peur de céder à la tentation) : mais il a l'air magnifique et bien complet !

il va y avoir toute sorte de publications lors de cette expo et de tous les prix...
si on veut rester dans les petits budgets et si on ne sait pas grand chose sur Hopper mais veut repartir avec un petit bout d'information, je peux recommander Découvertes Gallimard



si on connait la qualité de cette collection, on sait qu'on peut s'attendre à du bien, et c'est le cas pour le volet Hopper.

Des photos jamais vues de lui (jeune étudiant devant la toile, lors de son travail de dessinateur), la prise en compte des mouvements de peinture autour de lui et l'influence que d'autres peintres/d'auteurs/cinéastes avaient sur lui..

Didier Ottinger, le commisaire de l'exposition, connait son sujet à 150% et c'est un plaisir de se laisser guider par lui à travers la vie et l'oeuvre de Hopper.

Grâce à sa mention de l'admiration de Hopper pour Sherwood Anderson, j'ai non seulement réalisé que le fil nous manque toujours et qu'il me disait bien de découvrir un autre livre de lui

Etonnant qu'une telle expo ne s'est pas fait plus tôt, surtout quand on lit:

Je ne pense pas qu'il y ait sur terre une autre ville aussi belle que Paris, ni un autre peuple qui apprécie autant la beauté que les Français. Il y a toujours une exposition quelconque, que ce soit de peinture et de sculpture ou technique, et tout le monde s'y intéresse, pauvres et riches
Lettre de Hopper à sa mère, Paris, 16 novembre 1906

je prends l'exemple de Nighthawks p.ex. oeuvre plus fameux de lui et appartenant à l'Institut d'art de Chicago
Il y avait la grande expo Hopper à Londres et à Cologne en 2004, de telles expositions demandent au musée de laisser partir une oeuvre pendant presqu'une année.. je ne sais pas si le tableau a entretemps fait de voyage sur d'autres continents, mais voilà qu'après 8 ans ils sont à nouveau d'accord pour le prêter (et il se trouvait avant Paris dans l'expo à Madrid, donc, à nouveau presqu'une année entière sans Nighthawks à Chicago), je pense que c'est compréhensible


Concernant Sherwood Anderson:


Drug Store, 1927

[…] Hopper réalise Drug Store. À la lumière bienveillante, salvatrice des phares (…), il oppose l’éclairage vénéneux d’une pharmacie dont l’enseigne invite à la consommation d’un… laxatif.
Un tel sujet fait écho à A Story Teller’s Story, un roman de Sherwood Anderson, dans lequel l’écrivain, mettant ironiquement en scène son ancien métier, décrit un publicitaire contraint d’imaginer des slogans propres à augmenter les ventes de laxatifs. La fièvre consumériste qui affectait l’Amérique est la cible de cette apologie, aussi persifleuse qu’ubuesque. L’intention ironique du tableau de Hopper n’a pas échappé à ses contemporains.
Didier Ottinger

kenavo a écrit:

il va y avoir toute sorte de publications lors de cette expo et de tous les prix...
si on veut rester dans les petits budgets et si on ne sait pas grand chose sur Hopper mais veut repartir avec un petit bout d'information, je peux recommander Découvertes Gallimard

Je viens de lire cet ouvrage qui, effectivement, est très instructif. C'est une très bonne introduction à Hopper.

Je voulais vous indiquer cette video ( 16mn) sur l´Exposition-HOPPER de cet été ( Juin à Septembre) au Musée Thyssen de Madrid, avec interventions de Guillermo Solana, Tomas Llorens ( l´un directeur artistique du Musée et l´autre commissaire de l´exposition Hopper), ainsi que celle d´Antonio Muñoz Molina qui dit toujours des choses originales ou approfondit ce qui a déjà été dit. Muñoz Molina remarque que cette solitude des personnages de Hopper dont on a tant parlé, serait pour lui une solitude heureuse, un instant de bonheur fugitif dont le sujet ne serait même pas conscient.
Il y a aussi les contributions d´Isabel Coixet ( réalisatrice des films Elegy, Mi vida sin mí, Cosas que no te dije, etc) et d´autres peintres contemporains, suiveurs de Hopper, expliquant tout ce qu´il doivent au peintre.
Personnellement, ce que je retiens d´Hopper, c´est sa formidable résistance à tout ce qu´il pouvait y avoir dans l´ambiance artitisque de son époque. Il ne se laisse nullement influencer par ses contemporains, il a son style propre, et il le maintient, malgré ses séjours prolongés à Paris, et dans d´autres villes d´Europe.

cliquez ici pour voir la vidéo


( Je ne sais pas vous donner le lien autrement, car l´icône de présentation de vidéo du Forum m´inidique que l´URL est invalide..) J´espère que ça marchera quand même

Edit Queenie : J'ai mis ton lien propre et facilement cliquable !

Dans l'esprit Ciel & Mer, un pote m'a envoyé celle là:

Ground Swell (1939)

Il paraît que cette houle naissante est censée annoncer la guerre qui commence de l'autre côté de l'Atlantique.

nezumi a écrit:

Il paraît que cette houle naissante est censée annoncer la guerre qui commence de l'autre côté de l'Atlantique.

Et la cloche comme un tocsin...

Swallow, ton lien ne fonctionne pas

Igor a écrit:

nezumi a écrit:

Il paraît que cette houle naissante est censée annoncer la guerre qui commence de l'autre côté de l'Atlantique.

Et la cloche comme un tocsin...

je peux vous proposer ce que Alain Cueff dans son livre Edward Hopper, entractes, a écrit:

L’historien Alexandre Nemerov a récemment décrypté une œuvre de la même période, encore plus énigmatique par son apparente banalité et son inscription dans le présent. Ground Swell (Lame de fond, 1939) fait d’abord l’effet d’une domestique et mélancolique marine – c’est d’ailleurs ainsi que Jo, bien instruite de la popularité d’un tel sujet auprès du public et du marchand de Hopper, la décrit tout en se réjouissant qu’il traite à nouveau ce thème. Presque au sommet d’une vague, dans le tiers gauche du tableau, une bouée sonore retient toute l’attention de quatre jeunes gens torses nus et d’une jeune fille embarqués sur un voilier de plaisance. Les nuages sont légers et sauf cette dépression à la surface de l’eau, la journée semble radieuse et propice à l’innocente indolence. Mais le sifflement de la bouée constitue le ressort dramatique du tableau. Venue de très loin, une force invisible est à l’œuvre qui pourrait provoquer de graves bouleversements et rompre l’équilibre auquel les plaisanciers s’étaient habitués. La progression des armées nazies, qui par le blitzkrieg du 1er septembre vont assurer l’annexion de la Pologne, constitue le sous-texte de l’œuvre : l’Amérique aurait tort de se croire à l’abri du fascisme qui et à la fois une menace extérieure et intérieure.
Une lettre adressée à Guy Pène du Bois le 11 août 1940 témoigne de l’attention constante que le couple Hopper portait à l’actualité depuis son refuge de Cape Cod. « Nous sommes évidemment les témoins directs de l’une de ces grandes transformations du pouvoir qui se produisent périodiquement en Europe depuis qu’elle existe, et il n’y a pas grand-chose à faire, sinon partager l’angoisse de ceux qui sont au front, et d’essayer de ne pas être renversés nous-mêmes. » Et après avoir évoqué la crise de larmes de Jo à l’annonce de la chute de Paris, il poursuit : « La peinture me semble être un assez bon refuge contre tout cela, si l’on peut garder la tête froide assez longtemps pour s’y concentrer. »

Emission ce soir sur Artoche à 16h45: La toile blanche d'Edward

Un bon portrait du peintre, dixit Telemama.
A vos zapettes.

(mais ils proposent un demi-milliard de vignettes (Hopper vu par... ) sur Hopper en fait ???)

Faut voir.