Murakami Haruki

Merci pour vos conseils.
C'est clair que Murakami, je vais pas pouvoir m'empêcher de lire toute son oeuvre un jour ou l'autre...
J'ai acheté Après le tremblement de terre et La course au mouton sauvage... On verra ce que ça donne mais je fais une "pause Mishima" d'abord!

j'ai pas vraiment le temps de lire tous vos com's mais je le ferais dès que je le pourrais.

sur Kafka sur le Rivage

ben.. bon.. en fait, je crois que je trouve ce Murakami là tout simplement "divertissant".
un peu de poésie, un peu de métaphore, un peu de reflexion sur l'humain, les relations, un peu d'aventures, un peu de gens tout gentils mignons.

c'est frais, ça fait du bien des fois. mais je suis sûre que ça me restera pas gravé en mémoire.

Queenie, je suis certaine que "Les chroniques de l'oiseau à ressort" te parleraient plus....uen idée comme ça.

J'ai adoré "Chroniques de l'oiseau à ressort" !! Un livre profond (puits )

La fin des temps

J'avais déjà été littéralement enchantée par Kafka sur le rivage (sans doute l'un des livres contemporains étrangers qui m'a le plus étonnée depuis trois ou quatre ans), aussi je voulais absolument en lire un deuxième, qui va sans doute être rapidement suivi d'un troisième, etc enfin bref.
Ce livre possède les mêmes charmes que Kafka, d'ailleurs à certains moments on se dit "ah, cet élément aurait pu se passer dans Kafka"; les mêmes "ingrédients", mais l'histoire est bien différente, même s'il s'agit tojuours d'une sorte de quête initiatique. L'histoire est ici relativement complexe : un citoyen tokyoïte lambda (aucun prénom ne lui est attribué, ni à lui, ni à aucun autre personnage), informaticien de son état, se retrouve mêlé à une histoire de piratage informatique et comprend peu à peu qu'un vieux savant a placé dans son cerveau un programme intitulé "fin du monde". Ce programme lui a fait développer, de manière inconsciente, un autre monde, une sorte d'univers parallèle enfoui dans sa conscience, endroit dans lequel les individus deviennent immortels et ne ressentent plus rien.
[Le héros ne sait pratiquement rien de tout cela au début, et je peux vous dire que c'est très rassurant car au début j'étais (un peu) larguée.]

La narration est alternée, procédé que Murakami semble apprécier puisqu'on le retrouve dans Kafka, et c'est une idée merveilleuse car l'on sait que les deux histoires vont se rejoindre, et l'effet produit est foisonnant et captivant. La première narration concerne cet informaticien tokyoïte, la deuxième cette ville de fin des temps.

L'histoire parait compliquée mais à aucun moment je n'ai été lassée et n'ai chopé la migraine; je ne sais pas comment fait Murakami, mais à chaque fois on se laisse embarquer dans on univers, très poétique, léger mais pas simplement divertissant. Ici, l'auteur nous fait réfléchir sur la mort, les choix auxquels nous sommes confrontés, les dangers de la science, également.

Et puis cet humour...murakamien !

Chroniques de l'oiseau à ressort est très différent de La fin des temps.
Les 2, bien sûr, suivent la voie du fantastique et les méandres surprenants et talentueux de son auteur mais le premier se cantonne à l’univers philosophique proche, disons individuel, alors que le second nous fait entrer dans une espèce de second dimension, dont les portes ouvertes sont si nombreuses que nous ne pouvons les compter…

Avec Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil, ce sont les plus efficaces accélérateurs d’imaginaire que j’ai lu…

Ce que tu en dis sousm' est denature à me faire griller d'impatience. Demain, je vais voir si "Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil" est arrivé

Je viens de terminer Kafka sur le rivage et je suis ...vidée.


Impossible de raconter l'histoire, je suis encore sous le charme.
Après tout ce qui a été dit, je trouve que c'est aussi un univers très philosophique. J'ai la tête pleine de questionnement sur la vie, sur Ma vie.
Je suis toute chamboulée et triste de quitter ces personnages qui au fil de l'histoire ont trouvé un sens à leur vie ou à leur mort ..
C'est un voyage entre rêve et réalité.
Un voyage qui semble partir dans tous les sens.
Un voyage dans le monde des émotions.
Un magnifique voyage .

Voici un petit passage qui reflète bien mes impressions, mes sentiments ...

Citation :

Après un dîner frugal, je sors sur le perron contempler les innombrables étoiles qui scintillent au-dessus de ma tête. Elles ont l'air d'avoir été jetées au hasard dans le ciel. Je n'en avais jamais vu autant, même au planétarium. Certaines parmi elles me paraissent étrangement grandes et jettent un éclat vif. J'ai l'impression que je pourrais les atteindre si je tendais la main avec suffisamment de concentration. Le spectacle est à couper le souffle.
Mais les étoiles ne sont pas seulement belles: elles vivent et respirent, comme les arbres de la forêt. et elles me regardent. Elles savent ce que j'ai accompli jusqu'ici et ce que j'accomplirai dans l'avenir. Rien ne leur échappe, pas le moindre recoin de ma vie. Sous ce ciel de nuit étincelant, une peur intense s'empare à nouveau de moi. J'ai du mal à respirer, mes battements de coeur s'accélèrent. Depuis le début, je vis sous le regard de toutes ces étoiles et je n'avais jamais encore remarqué leur présence ! Je n'avais jamais pensé sérieusement aux étoiles. Non, il n' y a pas que les étoiles; il y a en ce monde tant de choses que je n'ai pas remarquées. A cette pensée, je me sens désespérément impuissant. Et je sais que, où que j'aille, je n'échapperai pas à ce sentiment.

et ça va être difficile d'enchainer tout de suite avec un autre livre.

Ce que tu dis me replonge dans mes souvenirs de lecture .
Je ne dirai jamais assez combien ce livre m'a plue !

(oui, pas évident de trouver un livre à la hauteur, après Kafka...!).

L' éléphant s'évapore:

Recueil de 17 nouvelles. Chaque récit est écrit à la 1ère personne et commence par la rencontre de l' écrivain avec le protagoniste de l'histoire vécue: ce qui donne une unité à l'ouvrage.
J'ai apprécié les nouvelles de façon inégale mais il y a des univers d'écrivains chez qui on se sent "chez soi" et c'est le cas pour moi chez Murakami.

Parmi mes nouvelles préférées:

-La seconde attaque de la boulangerie:Un homme et sa femme se doivent de cambrioler une boulangerie afin de lever une (hypothétique?) malédiction. Le moment venu, seul un fast food est ouvert. Tordant pour ma part.

Sommeil: "LA" nouvelle des parfumés. Une femme cesse définitivement de dormir et passe le temps gagné à lire

-A propos de ma rencontre avec la fille cent pour cent parfaite par un beau matin d'avril: Un seul regard a suffi à cet homme et à cette femme pour savoir qu'ils sont faits l'un pour l'autre. Pour ne pas douter du couple parfait qu'ils pourraient former, ils se donnent un défi: ils se quittent et si la vie les réunit à nouveau, ce sera la preuve qu'ils se complètent totalement.

-La chute de l'Empire romain, la révolte indienne de 1881, l'invasion de la Pologne par Hitler, et le monde des vents violents: Association de faits historiques à des événements quotidiens (quotidiens chez Murakami du moins ).

-Le nain qui danse: Sur fond de malédiction, l'histoire se passe dans une fabrique d'éléphant déshydratés en kit . Le personnage principal travaille à la fabrication des oreilles.

Dans l'ensemble, j'ai passé un bon moment. J'aime toujours autant les comparaisons évocatrices de Murakami.

menine a écrit:

et ça va être difficile d'enchainer tout de suite avec un autre livre.

Cela fait plaisir de lire que Kafka sur le rivage t'a procuré un tel bonheur de lecture et même au-delà...

C'est toujours difficile d'enchaîner quand c'est comme ça...
Change carrément de style d'ouvrage...

Merci ! merci ! Chrisdusud est très heureuse d'avoir lue Kafka sur le rivage !


Je viens de le terminer et je suis tombée moi aussi sous son charme.

J'ai aimé l'histoire et sa conjugaison avec les métaphores. J'ai aimé parce qu'il y avait pour moi un questionnement sur ces métaphores sur le sens que j'y mettais. Lecture très saine, j'ai trouvé . Mais c'est peut être propre à la littérature asiatique que je connais très mal.

chrisdusud a écrit:

J'ai aimé l'histoire et sa conjugaison avec les métaphores. J'ai aimé parce qu'il y avait pour moi un questionnement sur ces métaphores sur le sens que j'y mettais. Lecture très saine, j'ai trouvé . Mais c'est peut être propre à la littérature asiatique que je connais très mal.

Nope. La littérature asiatique c'est comme toutes les littératures de tous les pays, y'en a de toutes les sortes.
Si t'aimes les trucs sains, ne lis pas Yoko Ogawa ou Ryu Murakami par exemple. Et Yukio Mishima que je découvre ne fait pas excessivement dans le métaphorico-mystique.

Queenie a écrit:

chrisdusud a écrit:

J'ai aimé l'histoire et sa conjugaison avec les métaphores. J'ai aimé parce qu'il y avait pour moi un questionnement sur ces métaphores sur le sens que j'y mettais. Lecture très saine, j'ai trouvé . Mais c'est peut être propre à la littérature asiatique que je connais très mal.

Nope. La littérature asiatique c'est comme toutes les littératures de tous les pays, y'en a de toutes les sortes.
Si t'aimes les trucs sains, ne lis pas Yoko Ogawa ou Ryu Murakami par exemple. Et Yukio Mishima que je découvre ne fait pas excessivement dans le métaphorico-mystique.

Je parlais de lecture saine dans le sens où elle reveille l'esprit pas par le contenu (le bien contre le mal, les bons sont gnetils... et ce genre d'idées) mais parce qu'elle est source d'interrogation.
Il m'arrive souvent de lire des livres qui glissent un peu trop et qui endorment l'esprit.

chrisdusud a écrit:

Queenie a écrit:

chrisdusud a écrit:

J'ai aimé l'histoire et sa conjugaison avec les métaphores. J'ai aimé parce qu'il y avait pour moi un questionnement sur ces métaphores sur le sens que j'y mettais. Lecture très saine, j'ai trouvé . Mais c'est peut être propre à la littérature asiatique que je connais très mal.

Nope. La littérature asiatique c'est comme toutes les littératures de tous les pays, y'en a de toutes les sortes.
Si t'aimes les trucs sains, ne lis pas Yoko Ogawa ou Ryu Murakami par exemple. Et Yukio Mishima que je découvre ne fait pas excessivement dans le métaphorico-mystique.

Je parlais de lecture saine dans le sens où elle reveille l'esprit pas par le contenu (le bien contre le mal, les bons sont gentils... et ce genre d'idées) mais parce qu'elle est source d'interrogation.
Il m'arrive souvent de lire des livres qui glissent un peu trop et qui endorment l'esprit.

je me doute que tu ne parlais pas de littérature "colgate", mais c'était pour dire, que le côté "zen réflexif" n'est pas forcement dans toutes les littératures asiatiques. Je pensais que c'était ça qui t'avais marqué dans Kafka.