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| Murakami Haruki | |
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coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Murakami Haruki Jeu 1 Fév 2007 - 14:22 | |
| Bibliographie (cliquez sur les numéros de page pour y accéder directement) : 1979 - Écoute la voix du vent (pas de publication française) 1980 - Le flipper de 1973 (pas de publication française) 1980/1991 - L'éléphant s'évapore (nouvelles) : Pages 10, 18, 19, 341980/2005 - Saules aveugles, femme endormie (nouvelles) : Pages 11, 15, 16, 301982 - La course au mouton sauvage : Pages 1, 3 , 4, 5, 14, 16, 18, 28, 32, 471985 - La fin des temps : Pages 1, 3 , 6, 10, 14, 17, 30, 45, 1987 - La ballade de l'impossible : Pages 1, 4, 14, 16, 23, 24, 26, 32, 33, 45, 1988 - Danse, danse, danse : Pages 20, 291989 - Sommeil : Pages 38, 40, 43, 46, 1990 - Tony Takitani : Pages 21992 - Au Sud de la frontière, à l'Ouest du soleil : Page 1, 3 , 4, 9, 11, 13, 30, 321995 - Chroniques de l'oiseau à ressort : Pages 1, 2, 9, 11, 121999 - Les amants du Spoutnik : Pages 1, 2, 8, 9, 12, 13, 23, 24, 271999 - Après le tremblement de terre (nouvelles) : Pages 1, 4, 13, 15, 26, 32, 38, 44, 2002 - Kafka sur le rivage : Pages 1, 2, 3 , 4, 5, 8, 9, 10, 11, 19, 21, 22, 27, 34, 38, 39, 412004 - Le passage de la nuit : Pages 1, 2, 3 , 6, 12, 14, 21, 27, 362007 - Autoportrait de l'auteur en coureur de fond (essai) : Pages 18, 19, 23, 25, 34La trilogie IQ84 : 2009 - Livre 1 : Pages 35 36, 37, 38, 39, 422009 - Livre 2 : Pages 36, 38, 432010 - Livre 3 : Pages 38, 40, 432013 - L'Incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage : Pages 47 - Citation :
- Mise à jour le 26/09/2014, page 47
"Kafka sur le rivage"Ayant fini de lire les dernières pages je me sentais déjà nostalgique...un peu ce que l'on ressent à la fin de belles vacances... Pas facile de parler de ce livre... Etait-ce un livre, était-ce un voyage? ...J'ai fait durer cette lecture autant que j'ai pu...Je me suis forcée à lire d'autres livres moins importants en même temps (moi qui ne lis jamais deux livres à la fois!)...Je n'avais pas du tout envie qu'elle se termine... La critique de Newsweek : "L'auteur puise son inspiration partout: Sophocle, films d'horreur,mangas japonais, séries B...et relie le tout par sa prose enchanteresse. Finir Kafka sur le rivage équivaut à sortir d'un magnifique rêve: rien n'a vraiment changé mais on regarde le monde d'un oeil tout neuf."C'est exactement ça...Un rêve, morcelé forcément, mais qui redémarrais auusitôt que j'avais le livre entre les mains, un rêve dans lequel je me suis chaque fois laissée embarquer...[b]
Dernière édition par églantine le Dim 6 Sep 2015 - 18:59, édité 24 fois (Raison : mise à jour) | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Murakami Haruki Jeu 1 Fév 2007 - 14:26 | |
| Kafka sur le rivage
Ce livre fut pour moi un merveilleux choc…une respiration…une élévation au-dessus des noirceurs du monde et des tristesses et difficultés de mon monde à moi…
Mais…que dire de Kafka sur le rivage ?
D’abord, qu’il est impossible à résumer…On peut le faire ainsi mais c’est très réducteur : Un garçon de 15 ans, Kafka Tamura, féru de lectures, extrêmement intelligent et cultivé, fait une fugue. Il tue son père (symboliquement ? en vrai ?), un sculpteur célèbre. Il retrouve aussi (en rêve ? en réalité ?) sa mère et sa sœur disparues avec lesquelles il fait l’amour. Ce ne sont pas des sacrilèges, ce ne sont pas des crimes. Il a besoin d’accomplir cela pour grandir et être apaisé.
Ensuite, dire que c’est un roman surréaliste : le récit s’ancre régulièrement dans la réalité mais il relève du fantastique. L’action et les personnages ne tiennent aucunement compte de la logique de la réalité. Ils sont étranges mais on nous donne une explication et nous l’acceptons comme si elle était rationnelle.
Parmi les autres personnages il y a un charmant gardien de bibliothèque qui est en fait une femme… La très belle, évanescente, insaisissable Mademoiselle Saeki, à deux âges de sa vie…Un vieil homme étrange dans ses façons, dans son langage : un sage sous l’apparence d’un demeuré, illettré et sans mémoire. Il sait parler avec les chats et les pierres et il a le pouvoir de déclencher des averses de poissons ou de sangsues…C’est lui qui guide, de façon souterraine, Kafka Tamura dans sa mission. Il est aidé en cela par un camionneur inculte qui découvre la musique et l’importance de la pensée. J’arrête la liste, vous avez compris…
Et puis Haruki Murakami est un spécialiste de la tragédie grecque. Alors bien sûr on fait le lien avec le Mythe d’Œdipe meurtrier de son père et amant de sa mère par soumission à son destin. On pense à Ulysse qui va retrouver le fantôme de sa mère morte : la mission que Kafka Tamura doit accomplir l’amènera au village des morts.
C’est en même temps un récit très sensuel ; par touches, érotique, dans un climat qui rappelle les Mille et Une nuits.
C’est aussi un texte érudit (culture, philosophie, psychologie…) mais infiniment léger.
On se laisse embarquer dans ce récit fantastique, exactement comme on suit Alice au pays du Lapin Blanc et de la Chenille Discoureuse…
C’est aussi un texte humaniste. Il parle de la difficulté de communication entre les êtres. De la croyance, toute japonaise, à la présence charnelle, en soi et autour de soi, des forces de la Nature et des morts, des « Grands transparents » des surréalistes.
Le livre dit aussi l’impérieuse nécessité qu’il y a à lire.
Il est enfin, et c’est important, empreint d’humour aussi. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Murakami Haruki Jeu 1 Fév 2007 - 14:31 | |
| "Au sud de la frontière, à l'ouest de du soleil" La nuit où j’ai ouvert ce livre sur les conseils d'un autre amateur de Murakami, j'y ai cherché « la perle » qu'il annonçait…Comme lui, je l’ai trouvée…Comme lui, j’en ai pleuré…
« Je voudrais écrire des histoires que seuls des Japonais peuvent écrire mais dans un style que tout le monde peut comprendre." (Haruki Murakami)…
C’est gagné !
Dans ce roman intimiste, Haruki Murakami fait parler Hajime. Lorsqu’il avait douze ans, Hajime s’est lié d'une amitié très forte avec sa voisine et compagne d’école, Shimamoto-san. Celle-ci boite un peu à la suite d'une atteinte de polio. Puis les parents de Shimamoto-san déménagent et les tendres amis se perdent de vue…Des contre-temps, des maladresses, qui les livrent tous deux, on le saura plus tard, à un sentiment réciproque d’abandon. Beaucoup plus tard, après d’autres rencontres amoureuses pour lui sans intérêt, exceptée celle d’Izumi qu’il fait beaucoup souffrir, on retrouve Hajime heureux et marié à Yukiko, père aimant de deux petites filles. Il a réussi socialement en ouvrant un club de jazz, et son métier lui plaît. Tout semble lui réussir. Mais un jour, accoudée au bar de son club de jazz, sirotant un cocktail, une femme à la beauté envoûtante engage la conversation avec Hajime : c'est Shimamoto-san…
Ce roman est très différent du premier que j’ai lu…Pourtant l’univers envoûtant de l’auteur se précise de plus en plus pour moi…J’y ai retrouvé des corbeaux, beaucoup de bleu, de la musique…Et son univers énigmatique, nostalgique, érotique…Le désir, l’amour, la mort, les rêves…Et là encore, un héros en souffrance, en quête d’absolu… | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Murakami Haruki Jeu 1 Fév 2007 - 14:50 | |
| La course au mouton sauvage
A Tokyo, un jeune cadre publicitaire non-dynamique par excellence, mène une vie ennuyeuse et routinière qui semble lui plaire. Il est amoureux d'une jeune fille par fascination pour ses oreilles. Son associé est alcoolique mais leur affaire marche bien. Il repense à ses amis perdus, à une lettre qu’il a reçue de l’un d’entre eux qu’il appelait le Rat.
Travaillant sur une nouvelle plaquette, il intègre la photo d'un paysage de style «carte postale de Hokkaidô», avec des montagnes, des bosquets et des moutons qui paissent, arrivée par cette même lettre. Dès lors, sa vie bascule du jour au lendemain. Menacé par une organisation d'extrême droite ( une sorte de gouvernement occulte du Japon), il doit se mettre en quête d’un mouton mythique, censé conférer des pouvoirs supra-naturels et ayant le pouvoir de dominer le monde.
Il n’y a pas de nom pour les personnages de ce roman dont la trame est surréaliste… à la frontière entre réalisme et onirisme. Murakami est un écrivain fantastique faisant s’introduire dans notre monde des forces extérieures, inhumaines, incompréhensibles.
Ce livre ressemble aussi à un polar… dans les décors magnifiques des quelques régions encore sauvages de Hokkaidô.
Le sujet et les personnages m'ont beaucoup moins touchée que "Kafka..."mais quelle originalité! | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Murakami Haruki Jeu 1 Fév 2007 - 14:53 | |
| Les amants du Spoutnik
« Au printemps de sa vingt-deuxième année, Sumire tomba amoureuse pour la première fois de sa vie. Cet amour aussi dévastateur qu'une tornade dans une vaste plaine ravagea tout sur son passage… »…C’est ainsi que commence ce roman.
Le narrateur de cette histoire, K., est un instituteur assez effacé, ayant peu confiance en lui-même. Il dévore les livres et aime sans espoir de retour Sumire.
Sumire, elle, est une jeune étudiante fantasque, qui écrit, écrit, écrit. Elle est très proche de K., elle l’aime beaucoup aussi, mais comme un ami, un frère. Sa vie bascule lorsqu’elle rencontre Miu, une mystérieuse femme d’affaire d’une quarantaine d’année, qui cache un douloureux passé. Cette dernière la prend en amitié et lui propose de travailler avec elle.
K, Sumire et Miu, trois êtres seuls, tristes, en quête perpétuelle d’affection et d’amour, rêvant d’un bonheur inaccessible. C’est l’ histoire d’un trio amoureux bien ancré dans la réalité jusqu’au jour où Sumire,qui passait des vacances sur une île grecque avec Miu, disparaît…Elle « s’ évapore comme de la fumée ». Le récit bascule alors dans une atmosphère proprement fantastique…
Un roman à la fois facile d’accès et insaisissable…Envoûtant | |
| | | coline Parfum livresque
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| Sujet: Re: Murakami Haruki Jeu 1 Fév 2007 - 14:56 | |
| Après le tremblement de terre
Haruki Murakami est né à Kobé en 1949. En1995, lorsque survient le terrible tremblement de terre à Kobé, il vit aux Etats-Unis. Il décide de rentrer dans son pays après le cataclysme et les attentats au gaz sarin dans le métro.
Dans Après le tremblement de terre, la lecture terminée on remarque l’importance du mot Après.
En effet, dans ce recueil de nouvelles, écrites en 1995, la catastrophe n'est évoquée que de façon allusive, en arrière-plan. Murakami ne nous parle pas des victimes directes mais de gens vivant loin du drame et dont l’événement aura un impact sur leur vie. Les séismes sont d'ordre psychologique : chacun se découvre un vide intérieur, un manque, une douleur. Le cataclysme entraîne une réorientation de leur existence après une prise de conscience de la nécessité de vivre pleinement, dans l'instant, sans attendre. Tous pensent à la mort.
Les personnages sont attachants. On a la tristesse de devoir les abandonner trop vite.
L’écriture de Murakami est limpide. Son univers a un charme étrange, à la fois mélancolique et onirique.
Accompagné d’un jeune couple, Un vieil homme, passionné par les feux de camps les fait s’embraser, la nuit, sur la plage, même en plein hiver. ( Paysage avec fer)
Un garçon à la recherche de son père suit un homme à l’oreille coupée qui pourrait être lui…et trouve la sérénité en dansant au clair de lune dans un endroit désert : « Danser, ce n’est pas mal non plus », songea-t-il. Il ferma les yeux, et se mit à danser tout seul, sentant les rayons blancs de la lune sur sa peau. Il inspira profondément, souffla l’air longuement. Aucune musique appropriée à son état d’esprit ne se présentant spontanément à son imagination, il dansa au rythme du frémissement des herbes, du lent passage des nuages. Au milieu de sa danse, il eut soudain l’impression que quelqu’un le regardait. Oui, il sentait nettement qu’il existait sous le regard de quelqu’un. Son corps, sa peau, ses os, le ressentaient. Mais peu lui importait. Si ce quelqu’un voulait le regarder, qu’il le fasse. « Tous les enfants de Dieu savent danser », dit-il
J’aime décidément beaucoup.
Un autre extrait :
« Elle dit qu'il y a une pierre au fond de votre corps. Une pierre blanche et dure. De la taille d'un poing d'enfant. Elle ne sait pas d'où elle vient. - Une pierre ? répéta Satsuki. - Il y a des caractères inscrits dessus, mais comme c'est en Japonais, elle ne peut pas les déchiffrer. Il y a quelque chose d'écrit en noir, à l'encre de Chine, en tout petits caractères. C'est une pierre assez ancienne, vous avez dû vivre de longues années en la portant en vous. Il faut que vous jetiez cette pierre quelque part. Sinon, quand vous serez morte et qu'on vous aura incinérée, la pierre demeurera" (Thaïlande) | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Murakami Haruki Jeu 1 Fév 2007 - 15:01 | |
| Le passage de la nuit
Je pense que je vais finir totalement « accro » à Haruki Murakami!
Son dernier roman,"Le Passage de la nuit" est moins émouvant que « Kafka sur le rivage » mais il est troublant, une nouvelle fois aux frontières de la réalité et du fantasme. Murakami dit qu'il a toujours considéré l'écriture «comme un rêve éveillé ».
Le glissement du réel à l’irréel se fait ici de façon moins subtile, moins diffuse que dans ses autres romans que j’ai pu lire. Les deux univers, représentés par deux sœurs que tout oppose, sont ici beaucoup plus marqués. L’une est dans le réalisme, l’autre dans l’onirisme.
Murakami nous entraîne pour une nuit dans un Tokyo sombre et pourtant baigné de lumières. On pense à "Lost in translation » de Sofia Coppola. C’est la première image qui m’est venue…mais tout au long du livre, j’ai vraiment eu le sentiment de voir un film.
C’est ainsi qu’il débute : « La ville s'offre à notre regard. Ce paysage urbain, nous l'observons à travers les yeux d'un oiseau de nuit qui volerait très haut dans le ciel. »
Haruki Murakami, qui a étudié le théâtre et le cinéma utilise l’œil du lecteur comme celui d’une caméra. On passe de plans larges à des plans resserrés. Les scènes se succèdent comme un scénario de film.
Et lui qui a dirigé un club de jazz aux Etats-Unis, gratifie chaque scène d’une bande-originale. Le livre est plein de références cinématographiques et musicales ,littéraires aussi)
Une horloge qui tourne ouvre chaque chapitre. Une nuit s'écoule, de minuit à sept heures. Le temps de cette nuit, émaillée de rencontres insolites, on assiste à un drame très étrange…
On peut qualifier ce roman de roman d’atmosphère, mélangeant les genres : psychologique, fantastique, thriller. | |
| | | sousmarin Zen littéraire
Messages : 3021 Inscription le : 31/01/2007 Localisation : Sarthe
| Sujet: Re: Murakami Haruki Dim 4 Fév 2007 - 15:17 | |
| Avec « La Fin des temps », Haruki bascule dans le fantastique, ce livre, plutôt moins apprécié que les autres est à lire absolument…fantastique, dans tous les sens du terme !
J’ai particulièrement apprécié « Au Sud de la frontière, à l'ouest du soleil » et « Les Chroniques de l'oiseau à ressort », 2 livres qui montrent une grande finesse des sentiments. | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Murakami Haruki Dim 4 Fév 2007 - 16:12 | |
| J'ai découvert Murakami grâce à certains d'entre vous et je vous en suis vraiment très reconnaissante ,ayant eu subitement un réel coup de foudre pour cet auteur avec le passage de la nuit . J'y ai trouvé une écriture inventive et subtile qui prend le lecteur à témoin pour ne plus le lacher et l'emmener dans une autre dimension , à mi chemin entre deux mondes . Rarement , et je crois même jamais , je n'ai ressenti un tel charme ,une telle fascination pour ce genre d'univers . Murakami a réussi à m'emporter sur le fil fragile qui sépare les deux , le réel et l'imaginaire , avec une grâce et une magie vraiment particulières . Il nous prend par la main et on le suit bouche bée ,des étoiles plein la tête , tout en se disant que le réel est tout près ,qu'on est un peu en équilibre ... Je ne regarderai pas un poste de télévision dont l'image est brouillée ,mais non éteinte , de la même façon à présent. Il a réussi à me faire imaginer une autre réalité , pour voir les choses différemment . Vraiment somptueux ! PS : une mention spéciale pour sa magnifique couverture et son titre qui ne l'est pas moins ... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Murakami Haruki Jeu 8 Fév 2007 - 11:36 | |
| - Aérial a écrit:
Je ne regarderai pas un poste de télévision dont l'image est brouillée ,mais non éteinte , de la même façon à présent. Il a réussi à me faire imaginer une autre réalité , pour voir les choses différemment .
Absolument ! On est conditionné mais bon sang que c'est agréable J'ai eu une drôle d'impression il y a quelques jours quand mon poste s'est mis à grésiller . Au début de l'été dernier, j'entendais un drôle de chant d'oiseau dans ma rue, très saccadé et métallique, et ça y est, j'étais dans la peau du héros des Chroniques de l'oiseau à ressort.C'est tout à fait vrai qu'après avoir fini un Murakami on a un autre regard sur le quotidien, on y détecte plus de poésie, d'incongru... |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Murakami Haruki Jeu 8 Fév 2007 - 17:31 | |
| La ballade de l'impossible
Mon appréciation rejoindra-t-elle la tienne Nizumi?...Et la tienne sousmarin?...
La ballade de l’Impossible ( Norwegian Wood) est le livre qui a révélé Haruki Murakami. Il vient de ressortir, aux Editions Belfond.
Au cours d'un voyage en avion, le narrateur entend une chanson des Beatles, Norwegian Wood, et cette chanson fait remonter en lui des souvenirs vieux de dix-huit ans…des années 70. « Tout va bien, je viens d’avoir un vertige », ment-il à l’hôtesse de l’air avant de conclure « je me sentais juste un peu seul ».
Le récit, à caractère largement autobiographique, a pour personnage principal Watanabe, un étudiant de Tokyo. Un être doux, cultivé et sensible, un ami hors pair qui suit sans grande conviction des cours d'histoire du théâtre.
Watanabe cherche son chemin sentimental entre Naoko et Midori.
-La fragile Naoko que Watanabe aime d’un sentiment protecteur. Naoko, perturbée par un drame et partie se réfugier dans un centre de repos. Naoko peut-être plus près des morts que des vivants.
-Midori qui l’attire. Midori, une étudiante en théâtre comme lui, fantasque, vive, dynamique,émancipée.
Le parcours de ces trois jeunes gens est déjà marqué profondément par la mort.
Autour d’eux, d’autres personnages, tous jeunes. Se nouent entre Watanabe et eux des relations empreintes d’amitié, de tendresse ou d’érotisme.
Watanabe, en dépit de ses sentiments amoureux et de quelques amitiés est un être éminemment seul. Comme nous avons tous le sentiment de l’être au moment des grands choix et des épreuves. En quête de l’amour pur, il rencontre la souffrance, la folie et la mort. Il noie sa solitude, son incertitude et son chagrin dans le dégoût de quelques rencontres d’un soir.
Ce récit romantique, plus réaliste que les autres romans de Murakami, est émouvant. J’ai eu mal de voir tous ces personnages attachants qui doivent (à la veille d’être adultes, ils n’ont pas 20 ans) affronter tant de souffrance. Ce livre tendre, très sensuel et délicat, est profondément nostalgique et triste. Ponctué comme toujours chez Murakami de références musicales. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Murakami Haruki Jeu 8 Fév 2007 - 17:32 | |
| La ballade de l'impossible
Extraits:
"A la fin de l'automne, quand le vent froid se mit à souffler sur la ville, elle vint se blottir de temps en temps contre moi. Je sentais imperceptiblement son souffle, à travers l'épais tissus de mon duffle-coat. Elle passait son bras sous le mien, plongeait sa main dans la poche de mon manteau et, quand il faisait vraiment froid, s'accrochait en grelottant à mon bras. (...) Ce n'était pas MON bras qu'elle cherchait, mais UN bras. Ce n'était pas ma chaleur qu'elle cherchait mais UNE chaleur. J'étais gêné de n'être que moi."
"Nous savons tous que nous sommes "tordus" (...) La plupart des gens vivent sans être conscients de leur propre torsion. Mais c'est justement cette torsion qui est la condition préalable nécessaire pour vivre dans notre petit univers. Nous l'arborons comme un Indien les plumes qui signent son appartenance à la tribu."
"Nous étions en vie et il fallait seulement nous préoccuper de continuer à vivre. » | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Murakami Haruki Jeu 8 Fév 2007 - 17:33 | |
| Paroles de l'auteur sur "La ballade de l'impossible" :
"J'ai voulu parler de ce qu'on éprouve quand une personne aimée se perd et disparaît. Une personne qui avait de l'espoir, de la volonté, une personne avide d'aimer, mais qui s'est égarée. J'ai connu beaucoup de gens précieux qui se sont perdus au détour d'un chemin ; ils me manquent toujours. J'avais envie d'écrire pour eux. C'était la seule chose que je puisse faire : écrire sur eux. Pour eux. Sur l'espoir qui s'en va, l'absence de but, la perte de tout repère. C'était le sentiment qui devait servir de fil conducteur. Le sentiment est essentiel dans une histoire. Vous pouvez écrire une très bonne histoire, bien agencée. Mais sans sentiment pour la porter, la nourrir, ce n'est rien." (Haruki Murakami)
"Dans la Ballade de l'impossible, il y a six personnages. Trois survivent, trois disparaissent et passent dans l'autre monde - ils se suicident. Trois restent dans ce monde-ci, mais ils savent à la fin combien il est instable. C'est une forme de mono no aware ("la poignante mélancolie des choses" chère à la poésie japonaise traditionnelle, ndlr). C'est étange parce que quand j'ai commencé La ballade de l'impossible, j'avais cette idée selon laquelle trois des six personnages disparaîtraient, mais je ne savais pas qui. Quand j'écrivais, je me demandais qui survivrait, qui mourrait." (Haruki Murakami) | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Murakami Haruki Jeu 8 Fév 2007 - 20:30 | |
| Je rejoins tout à fait tes impressions Coline, c'est un roman profondément émouvant. C'est le premier Murakami que j'ai lu, et je n'avais jamais rencontré une telle écriture, un tel univers. Le coup de foudre quoi Je trouve aussi que (plus que dans ses autres romans) on se prend d'affection pour les personnages, on développe une véritable empathie et on souffre avec eux. Je me rappelle avoir eu la gorge serrée à plusieurs reprises. Mais il y a aussi des moments comiques, avec la description du très spécial coloc du narrateur (le "facho") et sa gymnastique matinale ... |
| | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: [b]Chroniques de l'oiseau à ressort[/b] Sam 24 Fév 2007 - 21:06 | |
| En lisant le sujet de vos lectures de cet auteur, je m'aperçois de deux choses: les titres que vous citez, je ne les ai pas encore lus (et hop dans ma LAL)....et vous ne parlez pas des chroniques de l'oiseau à ressort qui est un roman époustouflant! Je me permets donc d'en dire quelques mots:
Voilà un bien gros livre au titre alléchant...des chroniques, tout un programme me suis-je dit ! Pour le coup, je n'ai pas du tout été déçue : je suis tout de suite entrée dans le mouvement, la respiration du livre. De même que dans son univers très particulier où le fantastique apparaît au moment où on s'y attend le moins. Les personnages sont extraordinaires : loufoques, étranges, inquiétants, attendrissants et emportent le lecteur dans un tourbillon d'actions et de questionnements : connaît-on bien la personne qui partage notre vie, connaît-on bien nos proche ? Quelle est notre face obscure ? Peut-on la déceler chez autrui ? L'auteur a une approche bouddhique pour amener le lecteur à y répondre. La méditation du héros l'amène à la transe et lui permet de ne plus connaître (lors de ces moments-là) la pesanteur de l'enveloppe charnelle ou matérielle de son être et des objets.
C'est aussi une quête initiatique : découvrir son moi profond, découvrir que le sentiment d'amour entraîne un surpassement de soi. L'auteur fait naviguer le lecteur dans un dédale de genres littéraires : la quête initiatique des romans médiévaux japonais, le roman policier, le roman historique (avec les chapitres consacrés à la guerre russo-japonaise), le roman philosophique et le roman fantastique (presque gothique lors de certains passages sombres et inquiétants). | |
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