Notre café littéraire.. ici on cause

kenavo a écrit:

coline a écrit:

PS: Nous admirons très souvent les couvertures des ouvrages édités chez Actes Sud...Il y a tout de même de bonnes raisons à cela mais...ne trouvez-vous pas qu'elles sont faites pour nous séduire prioritairement, des lectrices?...

tout à fait.. il y a tout une stratégie derrière les couvertures.. et pas pour rien.. mais au moins chez Actes Sud on reçoit encore de la qualité (à 90%)

Elle fait d'assez bons choix dans l'ensemble cette maison d'édition...Mais j'avoue que j'ai été tout de même plusieurs fois un peu déçue par le contenu après avoir été séduite par la couverture...
J'en arrive un peu à me méfier des trop belles couvertures maintenant...

coline a écrit:

Elle fait d'assez bons choix dans l'ensemble cette maison d'édition...Mais j'avoue que j'ai été tout de même plusieurs fois un peu déçue par le contenu après avoir été séduite par la couverture...
J'en arrive un peu à me méfier des trop belles couvertures maintenant...

pour moi cela suffit encore pour que je prends un livre en main-mais c'est la 4e de couverture qui donne la détermination

Actes Sud est une des maisons d'édition où j'ai éprouvé le moins de déception en prenant un livre rien que sur la couverture, le dernier en date étant le livre de Tanpinar L'institut de remise à l'heure de montres et de pendules.

Ce n'est pas gênant qu'une couverture essaie de séduire les lecteurs, c'est tout le même agéable d'avoir chez soi un beau livre avec une belle couverture. Et une couverture moche, voyante, vulgaire me fait sacrement hésiter pour acheter un livre, parce qu'un livre qu'on achète on va le garder chez soi. Et avant de lire le livre (parfois des années d'attente) rien que de regarder la couverture, cela fait rêver, imaginer, alors si la couverture ne provoque pas cela, ça enlève une partie du plaisir.

Ce qui me gêne c'est lorsque je découvre à la lecture que la couverture n'a rien à voir avec le contenu, qu'elle est là rien que pour succiter une envie avec rien derrière.

holà.. le café littéraire qui était en pause d'été et maintenant cela redémarre si fort

Arabella a écrit:

Actes Sud est une des maisons d'édition où j'ai éprouvé le moins de déception en prenant un livre rien que sur la couverture,.

pourvu que cela dure.. j'en ai entendu des idées du nouveau 'chef' (fille de H.Nyssens) qui serait plutôt intéressée côté marketing et chiffres d'affaires que littérature.. mais bon.. on va voir...

Arabella a écrit:

Ce n'est pas gênant qu'une couverture essaie de séduire les lecteurs, c'est tout le même agéable d'avoir chez soi un beau livre avec une belle couverture. Et une couverture moche, voyante, vulgaire me fait sacrement hésiter pour acheter un livre, parce qu'un livre qu'on achète on va le garder chez soi. Et avant de lire le livre (parfois des années d'attente) rien que de regarder la couverture, cela fait rêver, imaginer, alors si la couverture ne provoque pas cela, ça enlève une partie du plaisir.

c'est drôle - pas plus tard que hier j'ai encore dit à ma copine (on venait de notre visite hebdomadaire 'livresque' et on comparait nos achats) - je voudrais avoir de la place de mettre certains livres comme 'tableaux' en évidence ... rien qu'à cause de leurs couverture.. (on parlait du livre "Les treize roses".. dont on peut voir la couverture ICI )

Arabella a écrit:

Ce qui me gêne c'est lorsque je découvre à la lecture que la couverture n'a rien à voir avec le contenu, qu'elle est là rien que pour succiter une envie avec rien derrière.

oui.. d'accord... mais plus encore je m'enrage si on essaie de me tenter avec une 4e de couverture qui ne tient pas sa promesse

En théorie, le marketing et le financier devraient être au service du produit mais c’est l’inverse qui prédomine actuellement, on fabrique un produit d’une certaine façon parce que le marketing dit que c’et celui qui se vendra le mieux.
On ne fabrique donc plus un produit par rapport à son degré d’utilité mais d’abord parce qu’il est vendable.
Et le livre, malheureusement, tend à suivre cette voie dangereuse…les éditeurs choisissent ceux qui sont dans l’air du temps, quand ils ne les commandent pas…

En général, je ne me sers de la 4ème que pour éliminer. Une belle couverture est agréable mais l’odeur (certaines encres puent littéralement) et la texture du papier ont leur importance.
Quand je ne connais pas l’auteur, je lis quelques pages (dont la première) avant de me décider…je prends également quelques conseils de lecteurs avisés …devinez où…

La quatrième et la couverture sont un peu les bandes annonces des romans. Elles peuvent êtres mensongères et nous embarquer vers une lecture détestable.
Heureusement, chez Actes Sud et chez Phébus (+libretto), on est à peu près certain de ne pas faire de mauvaise pioche.
Cependant, je suis agacée par le manque d'originalité de certaines couvertures....les dos de femme commencent à me lasser sérieusement! Je trouve que la maison d'édition de Milena Agus aurait pu faire un effort de recherche côté couv'....la robe change mais la position est la même....de dos Heureusement, une copine, grande lectrice, m'a affirmé que je ne serai pas déçue par le roman "Battement d'aile" (que je n'ai toujours pas lu).
Je rejoins sousmarin dans son analyse du choix marketing, je trouve dommage que le côté vendable soit l'essentiel dans leur choix.
La méthode de sousm' est pas mal....je vais la garder sous le coude lors d'un prochain doute

question : est-ce les éditeurs qui choisissent les couvertures ?

L'auteur n'a-t-il pas son avis à donner ?

J'avais posé la question l'an dernier à Dominique Manotti, l'auteure de "Lorraine connection", lorsqu'elle était venue à la bibliothèque de St-Brieuc et elle m'avait répondu que l'auteur n'avait que peu de poids sur le choix de la couverture.
Par contre, Karine Fougeray, éditée chez delphine montalant, a réalisé la couv' de son dernier roman "ker violette". J'ai l'impression que cela dépend des éditeurs....les petits éditeurs laissent plus de latitude à leurs auteurs, il me semble.

Les couvertures de livre sont choisies en premier lieu en fonction de la collection chez l'éditeur (on reconnaît sans peine la Blanche de chez Gallimard par exemple) ou les ouvrages Actes Sud (format et couleurs)pour être immédiatement identifiables. Des collections n'ont pas du tout fonctionné bien que le texte ait été le même. Il y a l'avis des représentants (j'ai déjà assisté à une présentation houleuse d'un livre où la directrice de collection, les représentants, les libraires sans oublier l'auteur, donnent leur avis: quitte à repousser la parution, la plupart des partenaires doivent être à peu près d'accord. On me présente souvent des titres en m' annonçant à l'avance: la couverture ne sera pas celle-ci. En matière de merchandising, ce sont les "grosses locomotives" qui sont placées de façon à être trouvées dès que le client entre dans la boutique. Même dans une petite librairie, ce type d'ouvrage est important car financièrement, il permet de suivre des plus petits éditeurs et de garder un fond de librairie intéressant. Un bon libraire (lorsqu'il a encore le choix) équilibre les deux types d'achats. Grosse loco mais pleins de petits wagons .
Mon avis: Quant aux couvertures, je suis plus que sensible à la présentation d'un livre, le papier, l'odeur (je mets toujours mon nez dans un livre avant de l'acheter): j'ai d'abord un rapport sensuel avec le livre. Et bien sûr le texte: mais je peux acheter en fonction du fond (texte) comme de la forme (objet). Quant aux pourcentages,..., je suis très prudente par rapport aux couleuvres qu'on veut nous faire avaler: ce n'est pas parce qu'on a un livre en pile que le texte est bon. Donc, je continue d'aller fouiner dans les rayons, de questionner les clients, de garder l'esprit éveillé, ma curiosité et de rester critique par rapport aux sondages... Et le partage, le partage, le partage pour maintenir les petites perles en littérature. Vive les parfumés!

Qu'il ait des locomotives qui vendent et qui permettent la parution des livres moins grand public, cela a toujours existé et cela ne pose aucun problème, la plupart de ces livres sont d'ailleurs oubliés quelques années plus tard. Mais ce dont j'ai peur, c'est qu'il n'y ait plus que cela, que les maisons d'édition qui font des bénéfices sur certains titres ne veulent plus publier des livres qui ne rapportennt rien ou pas grand chose. J'ai la sensation que ce sont des petites maisons, qui ne peuvent pas se payer les vedettes du box office qui sont obligées d'être odacieuses, avec tout l'inconfort qui découle de la situation. Et bien sûr dès qu'un écrivain a un certain succès, il se fait débaucher par les grandes structures.
Ce qui pose problème, c'est aussi la façon pour les livres et les auteurs de se faire connaître, de trouver leur public. Heureusement, il y a encore des libraires qui tentent de promouvoir quelques livres, mais au niveau de la critique c'est quasi inexistant. Ne parlons pas de télé, la dernière émission à peu près regardable, Le bateau livre, va être supprimée. On a de toute façon la sensation que les professionnels parlent toujours des mêmes livres, comme un passage obligé, parler du dernier X ou Y. Et c'est là le plus gros problème à mon sens, le manque des professionnels qui donnent envie de lire des livres moins connus, faire des découvertes littéraires, autre chose que le marketing. Heureusement qu'il y a Internet, mais le problème, c'est que cela ne concerne que les gens qui ont envie, donc qui a priori ont déjà des attentes littéraires.

Tu as raison. Si je veux être lucide, je vois bien que la tendance est d'ouvrir de grandes surfaces de livres. Les librairies moyennes disparaissent (rachat) au profit de ces grandes surfaces(qui bénéficient de très grosses remises des éditeurs) ou de l'achat en ligne(frais de port gratuits). Les petites librairies ou librairies spécialisées sont en difficulté. Et voilà qu'en France, par deux fois, la loi Lang est menacée. Il faut savoir que si la loi Lang disparaît, les petites librairies n'auront pas les moyens de survivre. Au niveau du personnel, on demande de plus en plus de commerciaux, pas forcément des libraires. Pour moi, il est important que les gens restent lucides et les différents acteurs du livre(émissions, presse) permettaient de garder la tête froide. Mais si on voit ce qui se passe au niveau des médias... Je ne suis pas forcément sereine...

Arabella a écrit:

Et une couverture moche, voyante, vulgaire me fait sacrement hésiter pour acheter un livre, parce qu'un livre qu'on achète on va le garder chez soi.

Ca je laisse...
Mais j'aime bien qu'une maison d'édition ne me propose que le titre et le nom de l'auteur... Editions de Minuit par exemple...
Je préfère qu'on ne me donne pas d'image avant d'aborder le texte...

Et si j'apprécie comme vous les belles couvertures, c'est parce que j'aime les belles images...Pas pour ce qui les relie au texte...

Bédoulène a écrit:

question : est-ce les éditeurs qui choisissent les couvertures ?

L'auteur n'a-t-il pas son avis à donner ?

Je vois que Chaperlipopette t'a répondu puisqu'elle s'est renseignée...
J'avais cette réponse à te faire: une de mes amies auteure est désolée de la couverture que la maison d'édition a choisi pour son dernier roman (Editions du Seuil)...

Nathria a écrit:

... Et le partage, le partage, le partage pour maintenir les petites perles en littérature.

Intensifions la résistance contre les études de marché dans le domaine culturel...

Je suis partante, Coline. Résistons résistons!