Anish Kapoor

C'est presque plus beau figé en photo qu'en vidéo. Avec le mouvement ça fait un peu baignoire qui se vide Mais ça me plait.

Marko a écrit:

Avec le mouvement ça fait un peu baignoire qui se vide

en effet, j'ai fait la même comparaison... mais tout comme pour toi, ça me plait

C’est vrai que c’est plus impressionnant en photo. J’aime bien aussi. Je me jetterai bien dedans. C’est sans danger !

Marko, tu as un rendez-vous avec Anish



Anish Kapoor Versailles
Du 9 juin au 1er novembre 2015

source

il va y avoir même sa 'bagnoire'

Merci Kenavo! J'irai. Il fallait bien qu'il y ait encore une polémique autour de ses œuvres dans les médias...

En même temps, la polémique, il la cherche. Je viens de voir un reportage au journal, l'une des sculptures géantes est supposée représenter… "le vagin de la reine qui prend le pouvoir" !
Autant je ne me permettrais pas de juger ses oeuvres, étant je l'avoue ignare en matière d'art moderne (je regrette souvent de ne pas avoir les "clés" qui comprendre, si ce n'est apprécier), autant là, je trouve cette provocation d'un goût douteux.
C'est dommage d'ailleurs, car cela occulte ce qui devrait être tout l'intérêt de cette expo : le dialogue entre l'art moderne et ancien, la confrontation entre des visions différentes de l'art, etc… Qu'on soit d'ailleurs pour ou contre. Là, on ne retiendra encore une fois que la provocation...

Et voilà comment naît et s'entretient une polémique. Anish Kapoor a clairement dit que cette phrase que tout le monde reprend a été prononcée par quelqu'un d'autre (journaliste?). Du coup tout le monde va voir le "vagin de la reine" en s'offusquant. Si les œuvres de Kapoor sont sexuées (souvent principes masculin et féminin unis en un seul) elles ne se contentent pas de faire de la provocation gratuite et idiote. Ceci dit ça lui fait une sorte de pub finalement. Et il y aura du monde pour y aller !

Ce qu'il dit lui-même de l'œuvre "Dirty Corner" (le vrai nom) est autrement plus intéressant et poétique:

LIEN

P.S. Je n'en peux plus de ces scandales qui naissent de phrases détournées, déformées, voire  inventées ou sorties de leur contexte (je ne parle pas de toi armor). On entend ces phrases et tout de suite on se révolte, on s'excite, on devient aveugle. Avant même d'avoir cherché à en savoir plus sur le point de départ. Et surtout sans chercher à voir au-delà. C'est le cas dans tous les domaines notamment politique. Dommage qu'on ne s'enflamme pas aussi vite pour découvrir la profondeur et la beauté d'une œuvre nouvelle. S'interroger, dépasser ses propres préjugés et limites. Mais c'est éternel. Les médias savent très bien alimenter l'hystérie. Et à décharge il arrive aussi que les artistes eux-mêmes en jouent. Anish Kapoor n'a pas besoin de ça. Il est un des artistes les plus reconnus et célèbres du monde.

Excuse-moi Marko, mais en l'occurrence j'ai vu ça au journal de Canal +, et il me semble qu'ils montraient bien Anish Kapoor en train d'expliquer lui-même que cette oeuvre était "le vagin de la reine". Mauvaise traduction ?????? Suivi de la polémique sans vérifier ? Ou bien mes souvenirs ne sont-ils pas exacts ?
Il va falloir que je regarde le replay demain pour en être certaine.

Quant à son démenti (il aurait prononcé cette expression polémique lors d'un entretien accordé au JDD), il n'est pas si formel : «Je ne suis pas sûr d'avoir dit cela, ni de l'avoir dit de cette manière.»
Quoi qu'il en soit, encore une fois, je déplore ces polémiques qui négligent le fond. Et moi j'aimerais bien comprendre ce que c'est que ce tube géant entouré de roches, encore une fois je n'y connais rien en art moderne. Mes avis se résument à "j'aime" ou "j'aime pas" et je déplore régulièrement de ne pas avoir les clés pour comprendre, comme je l'ai déjà dit ici. Ce qui ne veut pas dire que j'apprécierais, mais au moins le projet me parlerait d'une façon ou d'une autre...

Je l'ai vu démentir (mentir?) en tout cas.

Dans le lien que j'ai mis il répond en partie à ta question sur le sens.

Sur le site du JDD ( http://www.lejdd.fr/Culture/Anish-Kapoor-invite-le-chaos-a-Versailles-735120 ) on peut bien lire une interview

Citation :

Face au château, il y aura une mystérieuse sculpture en acier rouillé de 10 m de haut, qui pèse plusieurs milliers de tonnes et avec des blocs de pierres tout autour. Là encore, à connotation sexuelle : le vagin de la reine qui prend le pouvoir. Un projet ambitieux mais pas si démesuré que ça à l'échelle de Versailles.

Les journalistes auraient donc inventé tout ça ? Ou bien Anish Kapoor était sous l'emprise de substances et ne sait plus ce qu'il a dit ?

En tout cas, ce qui me fait rire, dans l'interview du commissaire de l'exposition sur : http://www.liberation.fr/video/2015/06/04/versailles-le-vagin-de-la-reine-n-est-pas-un-vagin-ca-pourrait-etre-un-tunnel-ou-meme-une_1322983  , c'est le discours habituel : si vous n'aimez pas cette oeuvre-ci, cela veut dire que vous vous refusez à apprécier l'art contemporain.
On a le droit de ne pas aimer tel peintre du XVIII° siècle ou telle oeuvre, là oui. Mais il est interdit de dire du mal de n'importe quelle oeuvre de certains artistes contemporains sous peine de se voir reprocher un manque d'ouverture d'esprit. On peut se demander qui manque le plus d'ouverture d'esprit : ceux qui n'aiment pas cette oeuvre, ou ceux qui refusent le droit aux autres de ne pas aimer l'oeuvre en question ?

Je ne jette bien sûr pas tout chez Kapoor : la baignoire, par exemple, a l'air intéressante.

Le problème n'est pas d'aimer ou ne pas aimer mais de ne pas réduire la pensée ou la démarche d'un artiste parce qu'on ne chercherait pas plus loin que notre propre subjectivité. Je pense vraiment qu'un artiste, surtout s'il a déjà une certaine reconnaissance critique,  a des choses à m'apprendre et à me faire ressentir qu'il vaut la peine de prendre le temps d'approfondir (quitte à ne pas aimer à l'arrivée). Une position de modestie plutôt que de jugement hâtif limité par mon manque de connaissance, d'expérience ou par une forme de supériorité condescendante. En littérature il faut un minimum de savoir pour apprécier certaines œuvres. Être éclairé ou chercher à l'être. Le jugement esthétique subjectif est insuffisant. En art  contemporain c'est encore plus vrai car le seul critère du "beau" est très relatif voire parfois hors sujet.

En ce qui concerne les journalistes on sait à quel point nos propos peuvent être réécrits de façon très personnelle (j'en ai le souvenir dans mon cadre professionnel). Si Anish Kapoor a dit ça face caméra c'est acquis. Je ne l'ai vu que démentir en tout cas. Reste au demeurant que l'expression Vagin de la reine ne me traumatise pas. Surtout que ça ne peut être qu'un trait d'humour pour une œuvre aux ramifications et significations plus vastes.

Marko a écrit:

Le problème n'est pas d'aimer ou ne pas aimer mais de ne pas réduire la pensée ou la démarche d'un artiste parce qu'on ne chercherait pas plus loin que notre propre subjectivité. Je pense vraiment qu'un artiste, surtout s'il a déjà une certaine reconnaissance critique,  a des choses à m'apprendre et à me faire ressentir qu'il vaut la peine de prendre le temps d'approfondir (quitte à ne pas aimer à l'arrivée). Une position de modestie plutôt que de jugement hâtif limité par mon manque de connaissance, d'expérience ou par une forme de supériorité condescendante. En littérature il faut un minimum de savoir pour apprécier certaines œuvres. Être éclairé ou chercher à l'être. Le jugement esthétique subjectif est insuffisant. En art  contemporain c'est encore plus vrai car le seul critère du "beau" est très relatif voire parfois hors sujet.

Tout à fait ! Je suis entré dans l'art sinon contemporain, du moins moderne, grâce à une installation que j'avais vu composée de mottes de graisse, de montagnes de tapis de feutre et de fil électriques. Perplexe mais intrigué, je me suis renseigné sur son auteur, Joseph Beuys dont je suis depuis ce jour un fervent admirateur
Dans le cas présent, en dehors de la qualité de l'oeuvre d'Anish Kapoor que je ne me permettrais pas de juger, un point me gêne. J'ai l'impression qu'on privilégie des confrontations provocantes pour le "buzz" ou pour "secouer" le bourgeois ou le "brave peuple" : Versailles et Jeff Koons puis Kapoor, Paul Mac Carthy à la place Vendôme. Je ne suis pas sûr malheureusement que cela aide les spectateurs, ceux déjà un peu réservés, à apprécier à sa juste valeur l'art contemporain.

Je trouve que tous les artistes choisis pour Versailles sont très différents d'une année sur l'autre et qu'ils représentent différentes facettes de l'art contemporain. Penone n'a pas provoqué de remous pas plus que Vasconcelos. Koons et Murakami un peu plus.   Par contre dès que ça touche à quelque chose de sexuel (ou supposé l'être) ça heurte encore. Mais l'art contemporain n'occulte aucun sujet tabou et ouvre plutôt qu'il ne ferme le champ d'interprétation et d'expression. Le choix de Versailles est d'aller vers des œuvres un peu spectaculaires mais pas seulement. C'est un moyen ludique de créer des contrastes et de susciter les interrogations des visiteurs. C'est intéressant de voir les commentaires de chacun. Qu'il y ait rejet ou non les gens s'expriment et se posent des questions. C'est vivant. La provocation est parfois au rendez-vous mais si c'est intéressant ce n'est pas gratuit. Après tout bien des œuvres reconnues par tous aujourd'hui ont fait scandale à leur époque. Et dans tous les domaines. Les gens sont dérangés par ce qui les sort de leurs habitudes et par ce qu'ils ne comprennent pas. Peut-être parce qu'ils ont peur d'être pris pour des imbéciles. Alors que je pense que c'est tout le contraire. Et qu'il n'y a rien de plus troublant que quelque chose qui ébranle nos habitudes et nos certitudes.

Ce guide sorti en mars dernier est très bien fait. Je l'ai lu parce qu'il est très actualisé avec des artistes importants d'aujourd'hui. Elisabeth Couturier répond à toutes les questions qu'on se pose sur l'art contemporain avec concision et intelligence. C'est un moyen idéal pour s'initier ou découvrir de nouveaux artistes.

Je viens de regarder les photos d'Anish Kapoor à Versailles. Le tourbillon, c'est de l'eau en mouvement perpétuel ou c'est une création immobile ?

Avant le guide que tu proposes, faudrait peut-être que je commence le Gombrich que j'ai depuis...

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