Mike Leigh

Chamaco, j'ai rebasculé ton message sur ce fil de Mike Leigh.

Ok, merci; demain avec l'esprit frais je tâcherai d'étayer un peu...

Mr Turner



Film sur la fin de vie d'un des plus grands peintres anglais. Mike Leigh nous fait partager l'intimité de cet homme massif, bougon, réservé, qui sous ses allures lourdaudes s'avère doté d'une grande sensibilité telle que la défini sa dernière compagne Mme Booth qui l'accompagna jusqu'à sa mort. Ce fut tout d'abord sa logeuse lors de ses escapades à Margate et à l'île de Thanet où il peignit une centaine d'huiles et marines en plusieurs séjours.
Il y rencontra Mr Booth ancien marin sur les navires négriers, rongé par ses remords des horreurs de l'esclavage auxquelles il avait participé et qui lui inspira son oeuvre "le négrier", Mr Booth décéda et Turner prit sa place ce fut le troisième époux que cette dame accompagna au cimetière.
Dans le film le réalisateur nous montre la relation de Turner avec les femmes : dédaigneux et pingre avec la mère de ses filles, indifférend au sort de ces dernières (il n'assista pas à l'enterrement de l'une d'elles), libidineux avec sa vieille servante amoureuse de lui, et enfin apaisé et aimant avec sa dernière, Mme Booth, il n'hésitait pas à frequenter les bordels anglais à la recherche de jeunettes malgré son grand âge, se contentait il de croquer des portraits comme le film le montre..?
Son regard sur la société de son époque est acéré et emprunt de peu de pitié, à de rares exceptions, telle celle où il efface la dette de 50 Livres d'un de ses confrères après que celui ci lui ait dépeint de facon dramatique la misère de sa vie familiale.
Acerbe aussi avec l'Aristocratie qui le reçoit et lui achète ses toiles, il relève la bêtise et la pédanterie. En fait son attitude fait apparaître en contre-jour les tares de ses contemporains.
Il n'est pas tendre non plus avec ses confrères qu'il défie, surtout à la fin de sa vie. Turner fut cependant un peintre flaté par la gloire, vivant dans le confort et ne semblant pas manquer d'argent.  Il fut curieux des progrès de son époque et des nouvelles inventions : les machines à vapeur, le chemin de fer, la photographie (en noir et blanc).
Il subit une ultime peine : les changements d'époque en peinture, fin de son époque et arrivée des préraphaélites avec Ruskin, Fish et Hunt, le film n'en parle pas mais lors de sa dernière participation à l'Exposition de son Académie on entrevoit une oeuvre de W.H.Hunt "la Bergère et le Laquais", Turner regarde la toile avec dégoût, c'est l'arrivée des peintures moralisatrices, motifs précis reproduisant fidèlement les moindres détails, en résumé le contraire des oeuvres de Turner, mais surement que ces nouvelles toiles plaisaient à la Reine Victoria en début dev reigne qui detestait le vieux Turner.
En résumé, un film foisonnant, agréable, une peinture de société, images, photographie soignées, couleurs, paysages à la Turner, belle peinture d'une époque, il faut être difficile pour ne pas aimer...

Be Happy / Happy Go Lucky

Vous en avez dit beaucoup de bien et vous avez bien fait. Elle n'a pas l'air très sérieuse cette Poppy qui jacasse à plein tube mais ça ne l'empêche pas, comme Mike Leigh, d'être à l'écoute de son monde. Est-ce qu'elle s'amuse pour oublier que tout ne va pas si bien ou est-ce qu'elle s'amuse parce que ça ne peut pas lui faire de mal et aux autres non plus ?

La vie continue entre les gamins de l'école, les sorties, les sœurs et les leçons de conduite et Poppy garde la pêche. Dans la ville qui mute et au milieu de personnes qui n'ont pas su ou voulu garder le sourire, Poppy avance et essaye de partager un petit peu de bonheur.

Justesse des images et bonté de l'intention sont les clefs du plaisir donné par ce film qui joue subtilement de la caricature. Et bien sûr Sally Hawkins et ses camarades excellentes et excellents...

C'est bon les films smooth et généreux !

il y a de bien belles images précises et colorées dans ce film :

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Méga Smooth

Nuts in May (1976)

Keith et Candice Marie partent camper quelques jours pour oublier le stress de la vie urbaine. Le couple urbain, curieux de beaucoup de choses, soucieux d'un mieux vivre est en quête d'une paix bucolique.

Forcément la cohabitation avec les voisins de camping ce n'est pas simple, que ce soit ave Ray un futur prof d'EPS ou Honky et Finger couple vaguement destroy. Plutôt que de trop forcer les situations Mike Leigh les déroules avec un certain naturel et Keith genre control freak omni-pénible qui sait tout mieux que tout le monde se fait savamment agaçant alors que Candice Marie appelle à plus de compassion.

Les autres aussi ont des travers et les rares locaux croisés s'amusent gentiment de ces étrangers du même pays qu'eux. Et la comédie ne tourne jamais à la méchanceté, on tourne autour d'agacements et de frustrations qui à défaut de reposer les protagonistes révèlent leur touchante humanité qui n'est pas sans points communs avec une douce détresse.

C'est chouette comme (télé)film, tranquillement marrant, assez réconfortant, les paysages sont beaux et le temps tout ce qu'on peut imaginer d'anglais.

On pourrait aussi dégainer le qualificatif de "croquignolet" pour la galerie de personnages.

J'ai vu le film Mr Turner.
Eh bien... Il n'est pas très reluisant le portrait de l'homme. Il passe son temps à grogner ...
Comment était-il réellement ?
En tout cas, il y a de superbes panoramas, qui rendent bien l'atmosphère des tableaux du peintre.
Le destin de la servante fait un peu de la peine.