Laurent Cantet

markofr a écrit:

2 phrases d'ados ("Le Monde des ados") , après la projection du film, qui te feront certainement un grand plaisir Nezumi!

" Il crie tout le temps sus ses élèves. Je n'aime pas sa façon d'enseigner"
"Il n'arrête pas de lancer des débats qui n'ont rien à voir avec son cours. C'est de sa faute s'il y autant de bazar dans sa classe!"

Impitoyables!

Ah oui, impitoyables (et exigeants) ils sont, je confirme.

Sinon, grands ou petits, pro ou anti Bégaudau, tout le monde est bienvenu sur Parfum (c'est beau ce que je dis).

Je rappelle que la façon d'être de Bégaudeau dans sa classe (réelle ou fictive) m'indiffère assez, c'est la prétention de son personnage public qui m'agace.


A propos de Cantet, et pour ceux qui ont Canal Plus Cinéma, rediffusion de Ressources Humaines vendredi 20 à 20h50!

Nezumi a écrit:

Sinon, grands ou petits, pro ou anti Bégaudau, tout le monde est bienvenu sur Parfum (c'est beau ce que je dis)





A propos de Cantet, et pour ceux qui ont Canal Plus Cinéma, rediffusion de Ressources Humaines vendredi 20 à 20h50!

En attendant de revoir L'emploi du temps ...

Euh, vendredi 19 plutôt...

Six profs notent le film "Entre les Murs" sur Télérama

Très bons et convaincants Cantet et Bégaudeau sur le plateau de Taddéi,
et sans préjuger du film que je n'ai pas vu.

Bien entendu, Taddéi y était pour quelque chose...

Queenie a écrit:

Six profs notent le film "Entre les Murs" sur Télérama

Intéressant!

markofr a écrit:

Entre les murs

Ce film m'a fait l'effet d'une bombe. L'approche mi-documentaire mi-fiction scénarisée crée évidemment un effet de vérité saisissant même si on perçoit souvent les fils narratifs induits par Laurent Cantet.

On se trouve face à un gouffre, une impasse, une impuissance quasi totale du système scolaire face au choix impossible, pour résoudre certaines tensions, entre sanction et empathie.

Un film très fort et très réussi...

J’ai vu ce film remarquable…presque plus documentaire que fiction.
Tout le monde sait ce dont il retourne, je n’en referai pas le résumé. Simplement rappeler qu’il s’agit de la vie d’une classe de 4ème en ZEP, dans un collège du 20e arrondissement de Paris, sur une année scolaire.

J’ai vécu toute la séance en étant très oppressée. Les traits d’humour n’ont même pas permis à ma tension de se relâcher.
Le huit clos est si énergique, bruyant, tendu, violent…
Les rapports humains y sont exacerbés parce qu’il y a des contraintes, celle de la transmission du savoir et celle de l’apprentissage. Alors c’est sans cesse affrontements, cris, contestation, insultes, incidents, rapport de force...
On redoute sans cesse l’explosion.
Et ce prof qui doute et cherche un ton, des solutions, l’établissement d’un vrai dialogue pour pouvoir transmettre les connaissances se place et place toute la classe en équilibre périlleux sur un fil où il est difficile de garder l’équilibre relationnel …
Il a le mérite, bien que se sentant souvent impuissant et désarmé, de ne pas renoncer, de vouloir perfectionner, d’essayer de valoriser plus que de sanctionner…Ce qui ne l’empêche pas de devoir toujours expliquer, se justifier…

Sans accuser, sans donner des leçons, le film questionne sur le fossé bien trop grand entre le monde où évoluent ces adolescents et ce que l’école peut leur proposer.…
Une élève dira au professeur à la fin de l’année : « Je ne comprends pas ce qu’on fait. »…
Pourtant…pourtant chacun de ses camarades a pu citer un maigre apprentissage…

Le constat est lucide sur une école menacée…
Le film répond parfaitement aux critères que Sean Penn avait définis pour une Palme d’Or : Laurent Cantet et François Begaudeau , sont « pleinement conscients du monde qui les entoure. »

A souligner et louer l’engagement dans le jeu, le naturel, la justesse de l’interprétation de tous ces jeunes comédiens novices…

Un grand film...si pesant soit-il à regarder...

Sophie et moi, quel évènement ,sommes allées voir Entre les murs, dans une salle de cinéma, à Papeete! Si!!
J'en suis ravie, j'ai beaucoup aimé ce film. Coline et Marko ont dit tout ce qu'il y avait à dire, je crois, c'est honnête, lucide, très bien fait, pas de jugement, un constat sur la réalité d' un problème social plus que sur l'école elle-même je pense, l'enseignement d' une culture unique à des enfants issus de cultures tellement différentes.

Je n'ai pas lu le livre , mais je n'ai senti du tout de la part de François Bégaudeau la volonté de donner des leçons, bien au contraire, là il est dans l'incertitude la plus complète...

Marie a écrit:

c'est honnête, lucide, très bien fait, pas de jugement, un constat sur la réalité d' un problème social plus que sur l'école elle-même je pense, l'enseignement d' une culture unique à des enfants issus de cultures tellement différentes.

Je n'ai pas lu le livre , mais je n'ai senti du tout de la part de François Bégaudeau la volonté de donner des leçons, bien au contraire, là il est dans l'incertitude la plus complète...

Et moi je l'avais lu à sa sortie et c'est le sentiment que j'en avais gardé aussi.
Un constat un peu désabusé mais non dénué d'humour et encore moins d'humanité, envers ce problème d'intégration à la fois social et culturel.
Jamais l'auteur ne semble juger, il se bat et cherche le point d'équilibre, la faille par laquelle il pourra se frayer un chemin et se faire comprendre.

Le film retranscrit bien le ton du livre j'ai l'impression, à vous lire.

aériale a écrit:

Le film retranscrit bien le ton du livre j'ai l'impression, à vous lire.

Le film va plus loin je trouve notamment par la scénarisation de l'épisode avec le jeune qui se fait exclure (que Cantet dit avoir écrit avant de lire le livre) ... Il apporte une dimension dramatique qui fait décoller le film vers une forme de tragédie comme dans ses autres films d'ailleurs. C'est d'abord du cinéma sous l'apparence d'une approche documentaire.

Scoop : ça y est, Begaudeau est allé voir le film (il était temps).

Donc hier j'étais au cinéma!

Et j'ai beaucoup aimé ce film-documentaire.
Après réglage de l'écran, le film s'est bien déroulé, si l'on arrivait à faire abstraction des bruits du film qui passait dans l'autre salle

Devenons sérieux; je n'ai effectivement rien à ajouter à ce qui a été dit. Le début m'a un peu déconcertée mais j'ai eu vite fait d'entrer dans ce collège, de passer outre le comportement parfois violent et irrespectueux des élèves, manière pour eux d'exprimer leurs contradictions et leur difficulté à s'identifier à une culture.

J'ai vu les 4 films de Laurent Cantet, et décidément, je crois que je l'aime!

Sophie a écrit:

Après réglage de l'écran, le film s'est bien déroulé, si l'on arrivait à faire abstraction des bruits du film qui passait dans l'autre salle

...Vous avez l'air d'être gâtées au cinéma à Tahiti...Tout de même le rendez-vous avec Entre les murs n'a pas pris cette fois-ci trop de retard...

tommy a écrit:

je sais ce que c est que, dans une relation professionnelle, se faire piéger par trop d'humanisme, par une volonté trop marquée/trop visible de se mettre au niveau de son interlocuteur, de refuser les oripeaux du pouvoir, et de vouloir collaborer à armes égales. C'est une illusion et cela peut être un piège, et c est ce qui arrive a François dans le film.

Dans le film il passe par tous les stades... Il expérimente toutes les approches possibles et pratiquement aucune ne parvient à équilibrer les choses. C'est ce qui est terrible. D'autant que c'est de la vie en société dont on parle ici et pas seulement d'une salle de classe!

tommy a écrit:

Piur a part j ai été touché par son honneteté, par ses doutes,, par sa fragilité

C'est ce qui me touche le plus moi aussi dans le film...Sa recherche...et sa position de fumambule...

Je me pose aussi une question : comment ces gamins du film que l'on a placé sous les feux des projecteurs et sur le tapis rouge de Cannes vont-ils vivre le retour à l'anonymat?