| Parfum de livres… parfum d’ailleurs Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts… |
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| Laurent Cantet | |
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+8Babelle Aeriale bix229 Marie Queenie sousmarin coline Marko 12 participants | |
Auteur | Message |
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Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Laurent Cantet Mer 22 Oct 2008 - 10:27 | |
| D'autant qu'ils sortent de l'anonymat le plus complet et que des structures, ils en manquent puisqu'on parle de leur quotidien, là, on le voit bien.. On le devine. Peu d'entre eux vont réussir à reprendre une place -où qu'elles soient- Et cela fait peur. | |
| | | Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Re: Laurent Cantet Jeu 30 Oct 2008 - 9:02 | |
| Rebattu oui mais, pour moi, séance de rattrapage. (Pauvre Tommy )Je ne regrette pas Entre les murs. Je préfère ce Bégaudeau à celui qui se lâche sur le plateau du Café littéraire. Je retiens ci-dessus la critique de Coline, avec l'émotion en moins car on a déjà tellement décrit cette situation sans donner de réponses qu'on se trouve à nouveau dans un état de fait contre lequel on ne peut pas grand chose. Il n'y a pas de violence à proprement parlé, la classe se transforme en une sorte de territoire où les règles à imposer visent à rassembler, avec toutes les questions que cela implique. Une ado qui se sent persécutée parce que le prof l'interroge, un autre qui découvre qu'il y a de quoi faire son autoportrait et apprend par là-même sa propre valeur. Les deux filles du conseil de classe pouffent et perturbent non parce qu'elles s'en fichent mais parce que c'est de leur âge. Des jeunes comme les autres, dans un mode de développement identique et puissant, mais avec, collées à leurs basques en permanence, la catégorie socio-professionnelle et leur origine; un frein teinté d'un langage au bord du codifié que le prof dans son humanité rejoint pour tenter d'en changer le ton. Un Que je me fusse qui ouvrira bien des portes à celle ou celui qui en acceptera simplement l'existence... mais le poids du familial, du ghetto, est trop fort, et semble renvoyer chaque enfant à des affects trop lourds face à un paysage social tenu par d'autres adultes que leurs propres parents. Difficiles responsabilités : le vote final du conseil de discipline, l'info relative à une mère d'élève renvoyée en charter dans le pays d'origine... Mais face à cette dramatique le huis clos reprend dans la classe, la lecture, la langue, l'imparfait du subjonctif... J'évoquais la puissance, la force qui me semble émerger de chaque élève : mieux armé peut-être parce que contraint de vivre cette sorte de face à face avec un langage autre, mieux armé parce que ne se faisant pas d'illusion parfois. Morin, le prof, recadre, interroge, cherche l'objectivité, fait s'avancer l'un, confirme à l'autre qu'il a tord et pourquoi, s'émeut, tire sur un fil qui lui est tendu (le foot, qu'est-ce qu'être français) pour toujours en revenir à la transmission d'un savoir. | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Laurent Cantet Ven 6 Mar 2009 - 20:01 | |
| Tout arrive, j'ai vu L'emploi du temps . Qui n'est pas du tout la même histoire que L'adversaire, et donc pas l'histoire dramatique de Jean Claude Romand. Et sur le même DVD, Les sanguinaires. Il y a des similitudes dans les personnages de ces deux films le besoin de fuite dans les éléments naturels , que ce soit la montagne et la neige, ou la mer. Les personnages féminins , merveilleux dans les deux films. Le regard des enfants. Une impression constante d'inquiétante étrangeté, plus que de suspense. Le déni de la réalité, constant dans L'emploi du temps, un peu moins mais guère dans Les sanguinaires. En tout cas, deux très bons films, à voir!
Un entretien avec Laurent Cantet ici
DVD disponible! | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Laurent Cantet Ven 6 Mar 2009 - 20:03 | |
| - Marie a écrit:
- Tout arrive, j'ai vu L'emploi du temps . Qui n'est pas du tout la même histoire que L'adversaire, et donc pas l'histoire dramatique de Jean Claude Romand.
L'emploi du temps est bien plus fort que L'adversaire. Et la fin au moins aussi glaçante même si elle prend une toute autre direction. | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Laurent Cantet Ven 6 Mar 2009 - 20:11 | |
| - Citation :
- Et la fin au moins aussi glaçante même si elle prend une toute autre direction.
Hum.. oui, si tu parles du personnage. Bien sûr. Il a perdu et se soumet. Mais je ne crois pas que l'on puisse dire cela pour la famille.. Romand, il a quand même assassiné tout le monde! Enfin... ça nous entrainerait trop loin, mais je ne suis pas vraiment d'accord. Même si je trouve la fin glaçante aussi. Et le regard d'enfant ( le personnage du père est très intéressant..)d'Aurélien Recoing triste à pleurer. Mais celui de sa petite fille, la fille de Laurent Cantet, dans un plan précédent, aussi. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Laurent Cantet Ven 6 Mar 2009 - 20:51 | |
| - Marie a écrit:
-
- Citation :
- Et la fin au moins aussi glaçante même si elle prend une toute autre direction.
Hum.. oui, si tu parles du personnage. Bien sûr. Il a perdu et se soumet. Mais je ne crois pas que l'on puisse dire cela pour la famille.. Romand, il a quand même assassiné tout le monde! Je parlais du point de vue du personnage. Romand retrouve sa véritable identité au prix du massacre. Il peut enfin être dans le vrai et pourra peut-être recréer quelque chose (je ne sais pas quand il sort de prison?). Dans l'emploi du temps il est pris au piège et rien n'est résolu. Il doit rester dans un monde d'apparences. C'est reparti pour un tour.... Il n'ira peut-être pas bien loin. L'adaptation de Cantet ouvre d'autres perspectives. Mais évidemment l'affaire Romand est un cauchemar absolu. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Laurent Cantet Ven 6 Mar 2009 - 20:56 | |
| Perpétuité... Bon pour la reconstruction c'est pas pour demain! | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Laurent Cantet Jeu 6 Déc 2012 - 16:37 | |
| Ce soir avant-première de Foxfire d'après le roman de Joyce Carol Oates (Confession d'un gang de filles en français)... Je vous tiens au courant. Sortie le 4 janvier. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Laurent Cantet Ven 28 Déc 2012 - 16:43 | |
| Vu la bande annonce à défaut du film... Je le sens bien celui-là. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Laurent Cantet Dim 6 Jan 2013 - 23:59 | |
| - Marko a écrit:
- Ce soir avant-première de Foxfire d'après le roman de Joyce Carol Oates (Confession d'un gang de filles en français)... Je vous tiens au courant. Sortie le 4 janvier.
Foxfire, confessions d'un gang de filles - Citation :
- 1955. Dans un quartier populaire d’une petite ville des États-Unis, une bande d’adolescentes crée une société secrète, Foxfire, pour survivre et se venger de toutes les humiliations qu’elles subissent. Avec à sa tête Legs, leur chef adulée, ce gang de jeunes filles poursuit un rêve impossible : vivre selon ses propres lois. Mais l’équipée sauvage qui les attend aura vite raison de leur idéal.
Si Foxfire a quelque chose à voir avec Entre les murs, c'est pour son sens du collectif que Laurent Cantet filme comme personne avec une précision et une maîtrise qui fait ressortir toutes les individualités d'un groupe. La reconstitution de l'Amérique sexiste et raciste des années 50 est juste parfaite. En adoptant un tempo modéré sur une longueur sans doute excessive (143 minutes), Cantet prend des risques. D'autant que le film n'est pas un réel thriller mais un portrait d'une poignée d'adolescentes rebelles réunies dans une communauté en marge de la société et, partant, de la légalité. Foxfire est sous tension permanente, porté par une belle énergie et une intensité qui ne se relâche qu'en de rares moments. Ce n'est pas Bonnie and Clyde pour autant, la mise en scène ne s'autorise aucune folie et se révèle d'une sobriété qui contredit parfois le propos incendiaire. Une fois de plus, Cantet démontre ses qualités de direction d'acteurs (d'actrices). L'interprétation est prodigieuse, notamment celle de Raven Adamson, au charisme magnétique. Le montage est lui aussi exemplaire, elliptique par endroits, ce qui nuit de temps au temps au récit mais reste dans le fil du projet du réalisateur. Cette adaptation de J.C Oates, sans approcher la perfection, est une réussite indéniable. Pour et grâce à ses partis pris de s'attacher au coeur social du sujet en laissant de côté ses éventuels aspects spectaculaires, voire dramatiques qui ne se montrent que dans son dénouement. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Laurent Cantet Lun 7 Jan 2013 - 22:36 | |
| Faut que j'aille le voir ! | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Laurent Cantet Sam 12 Jan 2013 - 13:05 | |
| FoxfireJe suis d'accord avec Traversay. C'est un très beau film auquel il m'a peut-être manqué un peu plus de souffle et d'émotion mais Laurent Cantet n'a pas son pareil pour diriger un groupe de comédiennes. Leur dynamique est parfaite. Le roman de Joyce Carol Oates est très bien respecté à quelques variantes près. C'est une histoire riche et inspirée qui vaut le détour (et la lecture!) même si l'argument dramatique est en lui-même assez simple. J'aime le personnage de clochard qui prophétise et devient le maître à penser de Legs. Belle complémentarité entre Legs et Maddy-Monkey. Allez-y et lisez Confessions d'un gang de filles! | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Laurent Cantet Dim 20 Jan 2013 - 18:16 | |
| Foxfire – Confessions d’un gang de filles (2013) de Laurent Cantet Même en ne connaissant que de loin l’œuvre de Joyce Carol Oates, une chose semble évidente à la vision des Confessions d’un gang de filles : Laurent Cantet n’a pas trahi l’écrivain. Ses obsessions de tous livres éclatent dès les premières minutes à l’écran. Demoiselles, épouses et amantes sont meurtries de toutes parts par une gente masculine bien peu encline à les traiter avec le respect qu’elles attendent pourtant… Et demoiselles, épouses et amantes auraient bien plutôt tendance à s’éloigner les unes des autres alors qu’il serait ô combien plus judicieux de se rapprocher et de fomenter un complot contre ces vils queutards qui n’attaquent qu’en bande. Telle est l’idée de Legs, fondatrice du gang des Foxfire qui réunit sous son aile ses plus proches amies. Lorsque Rita s’intègre au groupe, après s’être rebiffée en se vengeant des humiliations subies par son professeur de mathématiques, le gang prend une tournure qu’on pourrait qualifier de « féministe ». L’association fait la force et les hommes ne réussiront pas longtemps à assurer leur domination sur ces proies faciles que constituent ces jeunes filles. A ce stade, Foxfire n’a encore rien de bien sérieux… on replonge mi-excité, mi-honteux, dans cet univers enfantin que l’on a bien connu, tout en démesure et en mégalomanie : il suffit d’un coup de pinceau rouge sur les vitrines des commerçants pour se croire révolutionnaire dans l’âme… Si ces actes anticapitalistes et revendicateurs signifient vraiment quelque chose pour Legs, on doute que ce soit également le cas pour ses amies qui s’amusent plutôt de l’agrément et du divertissement de ces coups d’états microscopiques. Bien sûr, Joyce Carol Oates ne se serait jamais contentée d’une histoire qui en reste là. Laurent Cantet suit ses traces et reproduit chacun des évènements imaginés par l’auteur. En très peu de temps, Foxfire dégénère : Legs est envoyée en maison de correction pour cinq mois et lorsqu’elle rentre, ses idées sont plus exaltées que jamais. Croisant la route d’une vieille bicoque en pleine campagne, elle paie trois mois de loyer pour s’y installer avec le reste du gang qui, entre temps, s’est enrichi de quelques nouvelles malheureuses. Mais il faut vivre, manger… disposer d’argent ! Legs refuse que cette considération soit au centre des préoccupations des Foxfire. L’idée est la suivante : se faire un maximum d’argent en peu de temps, tout en continuant à se venger du mal supposé régner à l’intérieur de chaque carcasse masculine. Et lorsqu’une frontière de l’infaisable semble dépassée, une nouvelle apparaît, sur laquelle Legs se lance aussitôt, recevant plus ou moins d’approbation de la part de ses pairs. On retrouve dans cette adaptation de Laurent Cantet les mêmes défauts qui peuvent nous faire grincer des dents à la lecture de Joyce Carol Oates. La surenchère est de mise, qui rend parfois certaines scènes ridicules, ou qui assoupit l’attention du spectateur –parce qu’à force d’être abruti par une cascade de péripéties, on finit réellement par avoir la tête aussi vide qu’après avoir reçu un bon coup de batte derrière la nuque. Mais une force permet toutefois de rester un tant soit peu attentif… Les personnages des jeunes filles nous subjuguent : en elles-mêmes ou dans leurs relations avec autrui, elles ne semblent jamais jouer un rôle et illustrent une idiosyncrasie qui porte à ne jamais lâcher le regard sur leurs faits et gestes. Chacune ont leur raison différente de vouloir s’intégrer aux Foxfire, et si toutes rejoignent en apparence les revendications politiques de Legs, on comprend que d’autres espoirs et d’autres blessures interviennent majoritairement dans leur choix. Manière également de s’interroger sur le fonctionnement d’une communauté autarcique et de disséquer minutieusement les raisons de son échec… Comme dans tout bon roman de Joyce Carol Oates, Laurent Cantet ne nous permet pas de trancher : qui, du sadisme ou de la réflexion, a fondé le premier la genèse des Confessions d’un gang de filles ? On se demande si la cruauté complaisante qui n’épargne pas une minute du film sert à la démonstration d’une quelconque théorie politique ou sociale… ou si cette même théorie n’est qu’un prétexte permettant à l’auteur (puis au réalisateur, puis au spectateur) de jouir de son imagination sordide… ? | |
| | | Chamaco Zen littéraire
Messages : 4366 Inscription le : 10/03/2013 Age : 78 Localisation : là haut, vers Aix...
| Sujet: Re: Laurent Cantet Jeu 12 Nov 2015 - 0:07 | |
| 7 Jours à La Havane :---Parmi d'autres réalisateurs Laurent Cantet a participé au film en réalisant le septième jour, le Dimanche, séquence basée sur la solidarité, la joie de vivre des Cubains et la Santeria, séquence réussie à mon avis...Mais plutôt que de développer mon commentaire le mieux est d'ecouter ce qu'il en dit (et dont je partage les propos) dans cette petite vidéo : voir ici de Cantet mon ciné club le 1° Décembre passe "Retour à Ithaque" sur Cuba, je mettrai ensuite un petit commentaire... | |
| | | Chamaco Zen littéraire
Messages : 4366 Inscription le : 10/03/2013 Age : 78 Localisation : là haut, vers Aix...
| Sujet: Re: Laurent Cantet Ven 27 Nov 2015 - 22:28 | |
| Le 1° Décembre "Retour à Ithaque" passe dans mon ciné club dans le cadre d'une retro cinema latino-américain, j'y vais et je mettrai un petit commentaire... | |
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| Sujet: Re: Laurent Cantet | |
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| | | | Laurent Cantet | |
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