Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Henri Bosco

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églantine
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MessageSujet: Re: Henri Bosco   henri bosco - Henri Bosco - Page 16 EmptyDim 12 Oct 2014 - 12:41

majeanne a écrit:
Je suis dans Malicroix et c'est puissant........... sourire
cheers
Ah comme ça fait plaisir !
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majeanne
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majeanne


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MessageSujet: Re: Henri Bosco   henri bosco - Henri Bosco - Page 16 EmptyMar 14 Oct 2014 - 14:06

Beau commentaire Eglantine (je viens de le lire) auquel j'adhère sourire


J'ai été subjuguée par la première partie de Malicroix (jusqu'à la rencontre avec Anne-Madeleine).

La découverte que fait Martial d'un autre monde, non pas situé dans l'Au-Delà mais dans notre changement de perception ("L'extraordinaire se trouve dans
la profondeur de l'ordinaire" G. Durckheim) ; son expérience de l'éternité dans la pleine conscience du moment présent ; sa découverte que tout est dans tout et que nos limites ne sont peut-être qu'illusion, que l'univers est en nous comme nous sommes dans l'univers ; que l'abandon de notre cocon douillet Mégremut
(la description de la vie Mégremut est un délicieux enchantement) peut nous conduire par une métanoïa, un retournement de tout l'être, provoqué ici par la puissance de la Nature, à une vie beaucoup plus intense et vraie, tout me parle et résonne en moi.

Une approche très Christique je trouve.... "Malicroix", folie de la croix ?

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Sigismond
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MessageSujet: Re: Henri Bosco   henri bosco - Henri Bosco - Page 16 EmptyMar 28 Oct 2014 - 17:45

majeanne a écrit:

J'ai été subjuguée par la première partie de Malicroix (jusqu'à la rencontre avec Anne-Madeleine).

La découverte que fait Martial d'un autre monde, non pas situé dans l'Au-Delà mais dans notre changement de perception ("L'extraordinaire se trouve dans
la profondeur de l'ordinaire" G. Durckheim) ; son expérience de l'éternité dans la pleine conscience du moment présent ; sa découverte que tout est dans tout et que nos limites ne sont peut-être qu'illusion, que l'univers est en nous comme nous sommes dans l'univers ; que l'abandon de notre cocon douillet Mégremut
(la description de la vie Mégremut est un délicieux enchantement) peut nous conduire par une métanoïa, un retournement de tout l'être, provoqué ici par la puissance de la Nature, à une vie beaucoup plus intense et vraie, tout me parle et résonne en moi.
Merci de soulever cet aspect, Majeanne !
Un roman à ce point pas ordinaire que les deux livres entamés après Malicroix me sont tombés des mains (je me suis risqué au commentaire de Malicroix, page 13, mes excuses à l'avance !).










Tante Martine
1972, roman, 300 pages environ, une vingtaine de chapitres non numérotés, et intitulés d'après les premiers mots de chacun d'entre eux.

Bosco, comme à son habitude, rappelle des personnages connus du lecteur. Le narrateur est Pascalet, le jeune héros de "L'enfant et la rivière", qui vit dans un mas, dit "Le Gage", en compagnie de Tante Martine déjà aperçue dans "L'enfant et la rivière", et je prends garde de ne pas oublier le chien Barboche, personnage à part entière, primordial !
Je suis content de lire régulièrement Bosco, il me semble que c'est utile pour l'appréhender; en lisant un Bosco tous les cinq ans, mettons, je crains que l'on ne perde cette continuité, puisque Bosco imbrique étroitement ses oeuvres les unes aux autres.  

La thématique, ou plutôt le prétexte ?  (une réminiscence, là aussi) Des parents partis, longtemps, et l'enfant et la maison familiale confiés à une dame âgée, Tante Martine (dans laquelle on doit voir la propre Tante Clarisse de l'auteur).
Souvenir, aussi, la guitare fabriquée par le père de Pascalet dont on ne peut pas jouer à cause du charme des sons qu'elle dégage: Le père de Bosco, Ténor d'Opéra réputé, avait en effet fabriqué une guitare, superbe objet exécuté avec une maestria rare, à ce qu'il paraît, pour son fils, en est-il de même pour la crèche double "une pour jouer, l'autre pour regarder", celle pour regarder étant cantonnée sous une housse au-dessus d'une armoire lingère, dont il est question dans le livre ?

Une jeune fille ("Mâche") rejoint Pascalet, Tante Martine et Barboche, chargée du ménage, mais s'enfuit un beau jour. Elle évoque Hyacinthe, pour moi (hypothèse, hein !), peut-être la réponse est-elle dans un autre roman de Bosco (?).
Ne la perdez pas de vue, en tous cas. Elle a un rôle de premier plan dans ce livre, passeuse, presque Chaman.

Le mas, la maison, a son existence propre (voir "Le mas Théotime", "Un rameau de la nuit", "Sylvius", "Malicroix", etc...). Les repères sont, au reste, les autres mas "La Requinque", "Constance" sont les mas amis "La Sirène" le mas inquiétant et mystérieux.
On retrouve, au mas du "Gage", un grenier comme celui du "Mas Théotime", à savoir fermé à clef et réservé à l'usage exclusif d'une personne (Tante Martine en l'occurrence), nul autre n'a le droit d'y pénétrer.

La nuit, le jour, les songes, les rêves mais aussi la lampe, le feu, l'eau, le puits, le peuplier "Agricol", les divers objets de ménage, les meubles, les ciels, les étoiles, ont leur vie animée. Et Tante Martine veille là-dessus. On peut y voir des symboles égrenés, ou encore ne trouver là que superstition, croyance passéiste et "charmante" pour les uns, aimable rêverie ou procédé littéraire tendant sur l'onirique pour d'autres, j'ai une autre conviction.

Bosco développe, aux confins de spiritualités réelles, d'autres, issues de sa plume.
Spoiler:
Plus j'entre dans l'oeuvre de Bosco plus je découvre d'infinies variations syncrétiques, se combinant toujours -du moins dans les livres de Bosco que j'ai lu pour l'instant- avec le catholicisme.
Ainsi, j'ai évoqué Mithra pour "Malicroix", l'occultisme pour "Hyacinthe", une forme de pensée ou un culte plus difficile à distinguer (j'hésite encore) pour "L'âne-culotte", les antiques Dieux méditerranéens des sources pour "Un rameau de la nuit", etc...

Ici existe un fond paganiste indubitable greffé sur un culte des saints et des éléments, avec une part de mystère total figurée par le Mas "de la Sirène", ou encore par l'étendue de terre dénommée "le Grand Vide". Et Tante Martine est à une mystique capable d'évoluer dans ces mondes-là, aidés par les divers amis de la maison, dont elle fera connaissance pour le grand enthousiasme de Pascalet. Le culte des anciens Dieux du foyer (Lares, Pénates, etc...) me paraît évident, ainsi sans doute que quelque héritage celte ou gaulois -voir la messe en plein air, la scène fantasmagorique du Mas de la Sirène - rôle des arbres -, le puits, le peuplier, "le Grand Vide" aussi sans doute.

Béranger, le berger dont il émane du bonheur, Bargabot le braconnier solitaire et protecteur mutique, discret et efficace, Saladin le jardinier lymphatique à l'extranéité appuyée, et le magicien à l'étoile d'argent brodée dissimulée sous son gilet sont peut-être des mages, célestes ou royaux. Peut-être aussi incarnent-ils les trois grands monothéismes additionnés du fonds celtique, dont le passeur serait Bargabot le taciturne (?) - ceci n'est qu'une hypothèse, une élucubration, au mieux une divagation qui m'est toute personnelle Laughing !  

Est-ce la peine que je souligne la poésie narrative et l'extrême délicatesse du rendu ? Ou "Bosco" en mot de passe et de ralliement suffit ?


Tante Martine ?

On y entre en catimini ou presque, les cent premières pages sont nécessaires à esquisser, à tramer.
Et, petit à petit, on ne peut plus lâcher les pages, on est immergé dans cet univers, univers qu'on a beau commencer à appréhender un peu mieux, on a quelques clefs
Spoiler:
, mais on tombe toujours sous ce grand charme puissant, ensorceleur, de sa plume...

Encore un Bosco, encore un grand Bosco pardon, vers lequel on peut conseiller de s'orienter les yeux fermés, un de plus !
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MessageSujet: Re: Henri Bosco   henri bosco - Henri Bosco - Page 16 EmptyMer 29 Oct 2014 - 15:02

Sigismond a écrit:

Je suis content de lire régulièrement Bosco, il me semble que c'est utile pour l'appréhender; en lisant un Bosco tous les cinq ans, mettons, je crains que l'on ne perde cette continuité, puisque Bosco imbrique étroitement ses oeuvres les unes aux autres.  


Et bien pourquoi pas, c'est une bonne manière de faire!
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MessageSujet: Re: Henri Bosco   henri bosco - Henri Bosco - Page 16 EmptyLun 10 Nov 2014 - 17:24

Le mas Théotime

Que dire de ce bouquin. J´ai beaucoup aimé ? Je vais essayer de développer un peu. Je ne sais plus qui disait que l’on avait envie de mettre tellement d’extraits de texte, que cela ne devenait plus possible. Je plussoie…. jemetate
Et encore autre chose. Je n’en ai lu que deux et j’en ai tant d’autres à lire. Puisqu’il en a écrit pas mal! Contente. Parce que quand je commencerai à étouffer dans ce pays à la densité de population la plus haute d'Europe après Malte, et à la nature maitrisée, je prendrai un livre d’Henri Bosco pour retrouver un peu d’immobilité, un peu de silence et passer quelques temps avec ces hommes et ces femmes qui ont la sincérité et la tranquillité d’être eux-mêmes. De temps en temps sans m’attarder, cela me fera du bien.

Donc, il y a bien sûr cette nature sensuelle, odorante dont il parle si bien. Il y a cette liberté de se tapir dans des coins secret, sombres mais chaleureux. Se sentir protégé par les habitudes, les choses qui se perpétuent et qui ne changent pas . Encore une fois sans m’attarder ça me ferait du bien.

L’écriture est si belle et si douce. Il arrive à développer avec tant de charme une foule de sentiments et de raisonnements inextricables, qu’il dissèque sans jamais ennuyer.

L’histoire.
Pascal vient de Sancergues où deux familles les Métidieu et les Dérivat s’y aiment depuis des générations. C’est un Derivat et sa cousine Geneviève qu’il déteste (comprenez pour qui il a une passion)est  une Métidieu. Devenu grand il s’installe dans le mas Théotime près de son cousin Clodius. Ça ne se passe en toute amitié.

Il existe des familles qui transportent de père en fils, dans leur sang puisé, semble-t-il, aux nappes les plus souterraines, une ivresse héréditaire qui court directement des veines de la terre à leur cœur sauvage. Nous sommes de ce sang, Clodius et moi. Mais j’ai tiré de la part Dérivat et Métidieu, un besoin d’amour et même de simple tendresse qui, tout voilé qu’il soit sous mes sombres humeurs, n’en dégage pas moins assez de charme pour me donner le goût des hommes et me laisser aimer la terre, dans la magnificence de ses formes et la beauté de ses plantes, sans que j’en subisse pourtant les maléfices. [  ]

Mais que le groupe se dissolve et que les âmes se dispersent au loin, alors les derniers qui subsistent sur les vieux domaines n’y conservent plus qu’une puissance précaire. Sous la poussée du sol, des eaux, des arbres, rendus à leur antique sauvagerie, il arrive parfois à ces isolés, qu’ils s’obstinent, qu’ils tombent de la sagesse héréditaire à une misanthropie grandissante, qui, après les avoir séparés des autres hommes, les livre, comme Clodius, aux mystères des forces impulsives. Et, dès lors ils deviennent redoutables. Car ils vivent continuellement dans un état d’ivresse sourde ou de demi-démence ; et ainsi ils répandent autour d’eux, tant les desseins de leurs passions restent imprévisibles, le pressentiment du malheur.

Sur le domaine vivent les Alibert qui aide Pascal. Geneviève, fille de l’air vient s’installer et se reposer près de lui.

Et je pense la même chose que certains parfumés qui disaient que grâce à Parfum, ils avaient découvert Bosco. Donc je suis heureuse d’avoir fait la LC Henri Bosco. Bosco est une des plus belle découverte que j’ai faite sur parfum. Ainsi que Jørn Riel, Lyonel Trouillot, Magda Szabo etc…

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MessageSujet: Re: Henri Bosco   henri bosco - Henri Bosco - Page 16 EmptyLun 10 Nov 2014 - 17:42

Merci Pia .....Savoir Bosco à portée de mains, jamais très loin de mon chevet  .....c'est d'un grand réconfort ! drunken
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MessageSujet: Re: Henri Bosco   henri bosco - Henri Bosco - Page 16 EmptyLun 10 Nov 2014 - 17:49

Je te comprend tout à fait! content
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MessageSujet: Re: Henri Bosco   henri bosco - Henri Bosco - Page 16 EmptyLun 10 Nov 2014 - 17:56

pia a écrit:
Je te comprend tout à fait! content
Wink
Et même si j'aime beaucoup Giono aussi , je ne ressens pas autant de profondeur dans ses écrits ! Il ya une telle élévation de l'âme dans les écrits de Bosco ; Giono est beaucoup "terrien" , sensuel  aussi ....
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MessageSujet: Re: Henri Bosco   henri bosco - Henri Bosco - Page 16 EmptyMar 11 Nov 2014 - 10:02

C´est marrant que tu en parles. J´y pensais ! J´aime beaucoup Giono aussi. Mais tu as raison c´est plus sombre, il y a moins d´émerveillement. Ce n´est pas que Bosco dit que la terre n´est pas dure, mais Il y a quelque chose de plus irréel dans Bosco que dans Giono. On est moins au prise avec notre condition d’homme. Dans Giono, on est mouillé, il y a de la boue (enfin dans celui que j’ai lu de lui). Et puis il a une écriture si particulière.
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MessageSujet: Re: Henri Bosco   henri bosco - Henri Bosco - Page 16 EmptyMer 12 Nov 2014 - 0:09

pia a écrit:
Le mas Théotime

Bosco est une des plus belle découverte que j’ai faite sur parfum.


cheers
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MessageSujet: Re: Henri Bosco   henri bosco - Henri Bosco - Page 16 EmptyMer 12 Nov 2014 - 0:22

C'est pas beau la vie ? Very Happy
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MessageSujet: Re: Henri Bosco   henri bosco - Henri Bosco - Page 16 EmptyMer 12 Nov 2014 - 17:23

content
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MessageSujet: Re: Henri Bosco   henri bosco - Henri Bosco - Page 16 EmptyMer 12 Nov 2014 - 20:24

je suis en train de lire le Mas Théotime aussi !
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MessageSujet: Re: Henri Bosco   henri bosco - Henri Bosco - Page 16 EmptyMer 12 Nov 2014 - 20:50

Bédoulène a écrit:
je suis en train de lire le Mas Théotime aussi !
Super ! Bonne lecture Bédou ! Very Happy
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MessageSujet: Re: Henri Bosco   henri bosco - Henri Bosco - Page 16 EmptyJeu 13 Nov 2014 - 9:59

Bonne lecture Bédou!
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