| Parfum de livres… parfum d’ailleurs Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts… |
|
| Dennis Lehane | |
|
+28Avadoro Cassiopée mimi54 touti Aeriale odrey shanidar topocl Harelde Orientale krys Nathria bix229 Marko Madame B. kenavo Argantel Jade Le Baron monilet audrey Ludo28 Babelle lys animal Marie Le Bibliomane Elfe 32 participants | |
Auteur | Message |
---|
Invité Invité
| Sujet: Re: Dennis Lehane Ven 18 Mar 2011 - 22:09 | |
| Je ne peux que te conseiller de le lire Shanidar. J'ai vraiment préféré le roman au film, qui n'était pourtant pas mal du tout dans son genre. Mais dans mon imagination et donc à la lecture, le Marshall tenait vraiment bien son rôle et restait très "convenable", seuls ses cauchemars et hallucinations faisaient suspecter qu'il avait des problèmes psychologiques, alors que dans le film, il paraît très rapidement complètement à côté de ses pompes, douteux au possible (air égaré, sueur constante, regard timbré, blancheur maladive), ce qui est dommage car cela annonce un peu trop la couleur je trouve. Dans le roman, c'est effectivement plus subtile et la révélation finale d'autant plus totalement inattendue. Dommage maintenant que tu le lises après avoir vu le film, les images vues parasiteront forcément ton imagination, mais cela en vaut tout de même la peine je pense Et tu as raison, des obscurités demeurent dont la femme de la grotte qui reste un peu mystérieuse en ce qui me concerne : délire, manipulation ? Je ne sais...
Dernière édition par sentinelle le Ven 18 Mar 2011 - 22:16, édité 1 fois |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Dennis Lehane Ven 18 Mar 2011 - 22:15 | |
| ah mais le film a totalement fonctionné pour moi. Je ne me suis aperçu des véritables soucis du marshall qu'à partir du moment où il se retrouve dans la tour... donc grosse surprise... je ne suis pas une visuelle donc je vais sans doute pouvoir plonger dans le livre sans être trop parasitée par les images du film (en dehors des toutes premières images qui sont si proches d'Apocalypse now qu'elles m'ont immédiatement plongée dans quelque chose de très sensitif !) | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Dennis Lehane Ven 18 Mar 2011 - 22:18 | |
| A contrario, ma lecture a forcément influencé ma vision du film, du coup j'ai trouvé que l'acteur en faisait trop tant il me paraissait timbré dès le début Tant mieux alors si le film fonctionne aussi parfaitement lorsqu'on ne connait pas les dessous de l'affaire A le lecture également, on ne découvre le pot aux roses que lorsqu'il se retrouve dans la tour, mais là encore j'ai eu des doutes pendant quelques temps, pensant encore à l'éventualité de la manipulation et du complot, ayant du mal à quitter le point de vue paranoïaque du personnage principal... pour finalement être convaincue qu'il était vraiment un pensionnaire. |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Dennis Lehane Ven 18 Mar 2011 - 22:30 | |
| - sentinelle a écrit:
- . Mais dans mon imagination et donc à la lecture, le Marshall tenait vraiment bien son rôle et restait très "convenable", seuls ses cauchemars et hallucinations faisaient suspecter qu'il avait des problèmes psychologiques, alors que dans le film, il paraît très rapidement complètement à côté de ses pompes, douteux au possible (air égaré, sueur constante, regard timbré, blancheur maladive), ce qui est dommage car cela annonce un peu trop la couleur je trouve.
Pas sûr! Tu as quand même une vision plus éclairée Senti du fait que tu as lu avant, mais pour quelqu'un qui découvre l'histoire par le film (comme moi) c'est moins évident. Comme tu le dis à Shanidar et dans l'autre sens, ta vision est tout de même orientée, et j'aurais bien aimé revoir le film pour repérer les clins d'oeil que nous suggère Scorsese (Par exemple cette image qui m'avait frappée au début du film: le regard d'une vieille femme à l'asile qui le regarde avec insistance. En fait elle le reconnait, mais on ne s'en doute pas forcément, on est juste intrigué, c'est après que cela nous semble évident) Comme Shanidar j'ai marché jusqu'à la toute fin:la scène dans la tour! - sentinelle a écrit:
- Et tu as raison, des obscurités demeurent dont la femme de la grotte qui reste un peu mystérieuse en ce qui me concerne : délire, manipulation ? Je ne sais...
Je pense que c'est juste une fausse piste avec laquelle s'amuse le cinéaste. Je ne sais pas si dans le roman elle existe mais dans le film on peut la voir comme un délire ou une manipulation ...on ne saura pas vraiment et c'est tant mieux! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Dennis Lehane Ven 18 Mar 2011 - 22:49 | |
| - aeriale a écrit:
- sentinelle a écrit:
- . Mais dans mon imagination et donc à la lecture, le Marshall tenait vraiment bien son rôle et restait très "convenable", seuls ses cauchemars et hallucinations faisaient suspecter qu'il avait des problèmes psychologiques, alors que dans le film, il paraît très rapidement complètement à côté de ses pompes, douteux au possible (air égaré, sueur constante, regard timbré, blancheur maladive), ce qui est dommage car cela annonce un peu trop la couleur je trouve.
Pas sûr! Tu as quand même une vision plus éclairée Senti du fait que tu as lu avant, mais pour quelqu'un qui découvre l'histoire par le film (comme moi) c'est moins évident. Comme tu le dis à Shanidar et dans l'autre sens, ta vision est tout de même orientée Tout à fait, le fait que je savais à forcément influencé ma vision, du coup j'avais une impression qu'il surchargeait son jeu mais le fait que vous ayez marché à donf confirme que ce n'était pas forcément le cas. - aeriale a écrit:
- j'aurais bien aimé revoir le film pour repérer les clins d'oeil que nous suggère Scorsese (Par exemple cette image qui m'avait frappée au début du film: le regard d'une vieille femme à l'asile qui le regarde avec insistance. En fait elle le reconnait, mais on ne s'en doute pas forcément, on est juste intrigué, c'est après que cela nous semble évident)
Des clins d'œil, il y en a des tonnes, dans le roman également d'ailleurs, mais on ne les perçoit qu'après coup, forcément. Cela vaut effectivement la peine de s'en rendre compte en le revisionnant une seconde fois, ce que j'ai fait en quelque sorte en visionnant le film peu après avoir lu le livre. On se demande d'ailleurs à ce moment là comment on est passé à côté de tous ces indices - aeriale a écrit:
- sentinelle a écrit:
- Et tu as raison, des obscurités demeurent dont la femme de la grotte qui reste un peu mystérieuse en ce qui me concerne : délire, manipulation ? Je ne sais...
Je pense que c'est juste une fausse piste avec laquelle s'amuse le cinéaste. Je ne sais pas si dans le roman elle existe mais dans le film on peut la voir comme un délire ou une manipulation ...on ne saura pas vraiment et c'est tant mieux!
Cette scène est quasi identique dans le roman, je pense qu'il s'agit d'un délire mais j'ai appris à me méfier de Dennis Lehane, c'est un fourbe cet homme là |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Dennis Lehane Sam 19 Mar 2011 - 10:08 | |
| - sentinelle a écrit:
- A contrario, ma lecture a forcément influencé ma vision du film, du coup j'ai trouvé que l'acteur en faisait trop tant il me paraissait timbré dès le début
Même ressenti. Scorsese nous le montre dès le début très perturbé et je me disais que tout le monde allait comprendre qu'il était délirant... Dans le livre impossible de savoir avant la fin. | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Dennis Lehane Sam 19 Mar 2011 - 10:21 | |
| - Marko a écrit:
- sentinelle a écrit:
- A contrario, ma lecture a forcément influencé ma vision du film, du coup j'ai trouvé que l'acteur en faisait trop tant il me paraissait timbré dès le début
Même ressenti. Scorsese nous le montre dès le début très perturbé et je me disais que tout le monde allait comprendre qu'il était délirant... Dans le livre impossible de savoir avant la fin. Comme je dis plus haut, c'est moins évident si tu ne l'as pas lu avant. Dans le film il est perturbé ok, mais il a tout de même perdu sa femme dans des conditions tragiques (on revoit les flash back) alors après, différencier ce qui tient du traumatisme ou de la folie réelle, c'est moins clair que cela peut vous paraître à vous, après la lecture! Pour moi Di Caprio a juste joué à la perfection, sans charger inutilement... | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Dennis Lehane Sam 19 Mar 2011 - 11:00 | |
| - aeriale a écrit:
Pour moi Di Caprio a juste joué à la perfection, sans charger inutilement... Un peu quand même... Il a trop facilement des comportements très impulsifs excessifs et les images du départ sont pratiquement montrées comme des hallucinations plus que des flashbacks (le doute reste). Mais tu as raison, on est probablement plus réceptif en connaissant déjà l'histoire. De toute façon tout le film dans son ensemble apparait comme une énorme expérience de déréalisation (et pour cause). Je me souviens que certains défenseurs du film disaient même à l'époque que tout ce qui pouvait paraître artificiel ou approximatif dans la mise en scène et les décors correspondait à l'imaginaire du personnage qui créait une néoréalité un peu bancale avec des percées de réel. Je le reverrai pour voir s'il tient la distance. On attendait peut-être trop à la sortie. | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Dennis Lehane Sam 19 Mar 2011 - 13:37 | |
| complètement d'accord avec aeriale, Di Caprio m'a semblé parfait dans le rôle d'un flic au bout du rouleau, perturbé par la mort atroce de son épouse (d'ailleurs dans le film ces scènes m'ont paru étranges, décalées, fausses, désagréables à voir comme si elles étaient tournées dans un temps plus proche des années 2000 que de celui du film), mais comme le souligne Marko grâce à la 'déréalisation', tout s'explique ! | |
| | | krys Sage de la littérature
Messages : 2093 Inscription le : 06/09/2009 Age : 65 Localisation : sud ouest
| Sujet: Re: Dennis Lehane Lun 25 Juil 2011 - 13:53 | |
| Moonlight Mile
On retrouve dans ce roman le couple de détectives Patrick et Angie, maintenant mariés, parents d'une petite Gabby, et en proie à des difficultés toutes matérielles. Patrick tente d'obtenir un boulot fixe dans une agence de renseignements tandis que Angie a repris ses études. Quand Patrick entend parler de la disparition d'Amanda, c'est tout son passé qui ressurgit : il se souvent de la petite fille qu'il avait rendue à sa mère, contre l'avis d'Angie. Cette fois, il semble que la jeune fille est également recherchée par la mafia russe. Un grand plaisir de retrouver ce duo de choc, bourré d'énergie et d'humour, toujours secondé par l'indestructible Bubba ! Et aussi de voir ce qu'est devenue la petite Amanda. | |
| | | touti Main aguerrie
Messages : 589 Inscription le : 07/08/2011 Age : 51 Localisation : Nancy
| Sujet: Re: Dennis Lehane Sam 19 Mai 2012 - 21:55 | |
| Ténèbres prenez moi la main
Je n'ai pas l'habitude de lire des polars ou romans noirs mais j'ai bien aimé le style de ce roman. L'intrigue est bien ficelée, les personnages ont une psychologie intéressante et on est emmené au fil du livre à vouloir savoir, comprendre mais finalement tout ne se dévoile qu'à la fin qui est surprenante. Une histoire intéressante que j'ai lue avec plaisir | |
| | | mimi54 Zen littéraire
Messages : 6043 Inscription le : 02/05/2010
| Sujet: Re: Dennis Lehane Mar 18 Déc 2012 - 20:11 | |
| Un pays à l'aube
Un ouvrage qui occupe depuis un temps certain mes étagères, mais dont j’ai souvent remis la lecture, quelque peu repoussée par son épaisseur… Je me suis longtemps privé d’un vrai plaisir de lecture, et maintenant que la dernière page est tournée, je regrette déjà de l’avoir (déjà) fini… Présentée dans la collection « roman noir », ce roman, certes pas très rose, me semble plus être un grand roman historique ; et encore le qualificatif est simpliste tant le contenu est complexe. Roman choral, grande fresque historique, sociale, politique, Un pays à l’aube, touche en réalité le cœur même de ce que sont les États-Unis : un melting-pot, une nation crée, et qui s’est construite au fil des luttes humaines, sociales, et raciales. Si une multitude de personnages habitent ce roman, trois s’en détachent nettement, s’entrecroisent pour en constituer la matrice. Si l’Europe sort ravagée de la première guerre mondiale, certaines villes des USA vivent des heures noires, et en particulier Boston, cadre principal du roman. Dennis Lehane dresse un tableau très réaliste des évènements et de la situation économique de la ville. Il en découle un climat social difficile, des grèves, une violence urbaine sans précédent ; la ségrégation raciale bat son plein… Dans ce chaos, chacun tente de faire valoir ses idées, se bat pour ses idéaux ; d’autres regardent le monde évoluer bien assis sur leurs certitudes. Il y a ceux qui nous révulsent, et les autres, que l’on a envie d’accompagner. Aucun ne nous laisse indifférent. Ils nous embarquent tous à leur façon, pour un voyage passionnant. Ce livre est habilement construit, épais, consistant, mais jamais ennuyeux. Il vous agrippe tant, qu’il est impossible de lui résister, et de le lâcher. | |
| | | Cassiopée Main aguerrie
Messages : 347 Inscription le : 28/07/2011 Localisation : France
| Sujet: Re: Dennis Lehane Sam 9 Fév 2013 - 15:39 | |
| Un pays à l'aube - Citation :
- "Vous les Américains, vous n'avez pas d’ "histoire ". Pour vous, seul le présent compte. Maintenant, maintenant, maintenant..."
"Vous les Américains, vous avez toujours le mot « liberté »à la bouche, mais moi je ne vois que des esclaves qui se croient libres." Dennis Lehane est un grand écrivain. Quel que soit le genre dans lequel il écrit, il réussit à être captivant. Ce roman est moins noir, moins torturé que ses autres écrits. Plusieurs mois après avoir refermé ce livre, les personnages sont encore bien présents dans ma mémoire. Nous sommes aux Etats-Unis, en 1918, à l’aube des années 20. Nous allons suivre une pléthore de personnages, tous différents, aux traits de caractères bien marqués. Suivant notre ressenti, nous nous attacherons à l’un ou à l’autre. Tout au long de ce roman « politico social », les personnages vont se croiser, se quitter, se retrouver, tout en avançant chacun sur leur chemin, vers leur destin. Destin, choix de vie ou sort subi ? Chacun d’eux va lutter à sa façon pour prendre en mains sa vie et en faire ce qu’il souhaite … Oui … mais … vous le savez, tout comme moi … on ne décide pas de tout … le vol d’un papillon a des milliers de kilomètres peut changer le présent ici et maintenant … alors une explosion … vous imaginez …. Un joueur de base-ball (ayant réellement existé), un ouvrier noir, une belle irlandaise, un père et son fils policiers à Boston mais rarement d’accord vont vous accompagner dans cette découverte des Etats-Unis. C’est un portrait réaliste, fort, social, politique, historique (l’auteur s’est très bien documenté) mais aussi intime et respectueux d’une Amérique où le mot « différence » n’est pas vain que vous retrouverez dans ce roman. On ne s’ennuie pas une seconde tant l’écriture de Dennis Lehane nous prend aux tripes, tant on veut savoir ce que vont devenir chacun de ces héros, qui, somme toute, sont des gens ordinaires mais aux idées « vraies » (dans le sens où ils se battent pour les idées auxquelles ils tiennent et qu’ils ne dérogent pas). On les admire de combattre pour un idéal auquel ils croient. On suit l’histoire d’amour qui se tisse, si difficilement, douloureusement. On souffre pour ceux qui sont touchés par le racisme. On mène l’enquête avec les policiers. On a peur parfois. …. On …. On …. Oui: « On »….."On" est tellement pénétré par l’écriture puissante et forte de Dennis Lehane que l’on passe par toute une palette de sentiments, d'émotions et qu’on a des difficultés à laisser ce livre. Ce n’est pas seulement une formidable fresque sociale. C’est un livre qui se respire, se sent, s’entend, se voit …. se vit …. Les descriptions sont telles (scènes, sentiments, caractères, ressentis des personnages .. ..) qu’il ne peut en être autrement. Un coup de cœur ! | |
| | | Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
| Sujet: Re: Dennis Lehane Dim 2 Juin 2013 - 0:06 | |
| Un pays à l'aube
J'ai retrouvé avec une certaine émotion l'univers de Dennis Lehane, après avoir été très attaché à la série Kenzie/Gennaro il y a quelques années. A la fragilité des personnages répond la vulnérabilité d'une époque, tant la fin de la première guerre mondiale et l'impact des crises précipite des obsessions et nourrit une paralysie. En explorant Boston à travers plusieurs destins reliés, Lehane dévoile un chaos mêlant les traumatismes socio-politiques aux bouleversements intimes et familiaux. Le propos est ambitieux mais tient son pari en s'attachant aux individus bousculés par le flot de l'histoire en marche. Le fil conducteur autour de Babe Ruth apporte une euphorie brutale et tisse un lien continu entre les évènements, avec une belle résonance. | |
| | | mimi54 Zen littéraire
Messages : 6043 Inscription le : 02/05/2010
| Sujet: Re: Dennis Lehane Mar 13 Aoû 2013 - 20:40 | |
| Ils vivent la nuitIls vivent la nuit, Dennis LehaneRivages, Mars 2013 530 pages 4ème de couverture : - Citation :
- Boston, 1926. En pleine Prohibition, l'alcool coule à flots dans les speakeasies et Joe, le plus jeune fils du commissaire adjoint Thomas Coughlin, est bien décidé à se faire une place au sein de la pègre. Il commence par braquer un bar clandestin appartenant à un caïd local et, surtout, commet l'erreur de séduire sa maîtresse. La vengeance ne se fait pas attendre et Joe se retrouve derrière les barreaux. C'est là qu'un vieux parrain, Maso Pescatore, se charge de son "éducation" et que la carrière de Joe va prendre son essor. De la Floride à Cuba, Joe fait son chemin, pavé d'embûches, de luttes et de trahisons, parmi ceux qui "vivent la nuit". Mais au détour du chemin l'attend aussi une grande histoire d'amour...
« Depuis le début des temps l’argent sale permettait d’accomplir de belles chose. »Dans un pays à l’aube nous avions fait connaissance au sortir de la grande guerre avec Danny Coughlin, l’ainé d’une fratrie et digne fils d’un valeureux capitaine de police Thomas. Joe, le cadet ne prendra pas le même chemin que son ainé, profitant de la prohibition pour se remplir les poches. Etre un hors la loi, telle est son ambition. « Pour moi, il n’y a pas d’autres règles que celles qu’on se fixe soi-même. »
Dans ce second volet d’une trilogie, c’est l’histoire de ce fils hanté par l’ombre du père avec lequel les relations n’ont jais été simples. « En principe tu étais celui de nos enfants qui aurait du combler la distance entre ta mère et moi. () Alors tu as pu constater par toi- même que cette brillante idée n’a pas fonctionné. On ne répare pas ce qui est cassé chez l’autre, Joseph. Et on ne change pas sa destinée. »Se déroulant sur une période de neuf années, cette fresque se veut nettement plus intimiste que l’opus précédent. L’éventail de personnages se fait plus resserré. Ils donc à mon sens plus travaillés, et malgré leur noirceur, et leur immoralité, on finit par les trouver attachant. Joe, en particulier nous est montré dans toute sa complexité ; à la fois le gosse qui n’a pas eu toute l’attention qu’il aurait souhaité, et qui adulte s’est créé un personnage de gangster au cœur d’artichaut. Le climat historique est bien documenté ; le contexte général bien abordé. Les maux récurrents de l’Amérique sont là et nous tiennent jusqu’au bout. Les gangs se voient dans l’obligation de se diversifier, la prohibition a asséché d’autant les finances du pays qu’elle n’a rempli les caisses de la pègre. Les malfrats sont condamnés à s’exiler, à trouver d’autres débouchés ; ils sont prêts à tout pour pérenniser leur business. De Boson à la Floride, jusqu’à Cuba, Dennis Lehane nous entraine sur des chemins où affaires et sentiments ne font pas toujours bon ménage. Mieux vaut ne pas fricoter sur les platebandes de ses rivaux, cela pourrait s’avérer dramatique. La vengeance est un plat qui se mange froid. Sans doute Dennis Lehane a-t-il une idée dernière la tête en jetant quelques pierres à propos des relations dangereuses entre Cuba et les USA…. Dennis n’a pas son pareil pour ferrer son lecteur et le tenir accroché jusqu’à la dernière ligne. Le récit est vivant grâce à un savant mélange de dialogue et de narration ; et ce malgré un schéma narratif que j’aurais préféré un peu moins linéaire. Ce second volet n’en demeure pas moins un très bon livre ; une lecture estivale idéale. | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Dennis Lehane | |
| |
| | | | Dennis Lehane | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|