Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Dennis Lehane

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Marie
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MessageSujet: Re: Dennis Lehane   Dennis Lehane - Page 7 EmptyMer 14 Aoû 2013 - 1:38

Ah oui, c'était déjà noté , merci pour le rappel!
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Cassiopée
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MessageSujet: Re: Dennis Lehane   Dennis Lehane - Page 7 EmptyMer 14 Aoû 2013 - 12:40

Ils vivent la nuit

La nuit la plus sombre a toujours une fin lumineuse…

Il y a des écrivains que l’on aime à lire régulièrement, comme de vieux amis, sachant par avance, que ce sont des valeurs sûres même si leur silence est parfois trop long.

C’est donc en me délectant par avance de cette nouvelle rencontre que j’ai retrouvé Dennis Lehane et ses personnages.
Ce livre fait partie, semble-t-il, d’une trilogie (le premier étant le magnifique « Un pays à l’aube »), mais il n’y a pas de problème pour les lire de façon indépendante.

Cette fois-ci, le sujet s’est resserré et les protagonistes sont moins nombreux, l’auteur va ainsi fouiller un peu plus leurs ressentis et leurs relations (entre autres celle que Joe entretient avec son père, tant aimé, tant détesté, ce qui se comprend…un truand/un flic….que de fossés….).
C’est sur une dizaine d’années (entre 1926 et 1935) que cette fresque se déroule, dans le monde de la nuit.
Citation :

«- La nuit elle a ses propres règles.
- Le jour en a aussi.
- Sûr. Sauf qu’elles ne plaisent pas. »
Tout est dit, Joe a choisi son camp, celui de la prohibition, de la prostitution, du vol, du chantage, du crime organisé, de la violence, de la peur, des trahisons, des dessous de table … mais aussi celui des émotions fortes, des amitiés robustes et parfois indestructibles, du luxe, de l’amour interdit quelquefois….

Tous ces ingrédients lui sont nécessaires pour se sentir exister. S’il ne vivait pas dangereusement (avec les poussées d’adrénaline (dues à sa situation quotidienne de traque) nécessaires car elles sont pour lui un moteur) il serait malheureux. Il l’explique : « pas envie de payer des impôts, pas envie d’attendre des années pour avoir une belle voiture … »
Sa volonté, c’est vivre par tous les moyens possibles ( avec tout ce qu’il peut s’offrir de beau), parce qu’il n’est pas courageux face à la mort…

Joe est un «méchant » mais l’auteur réussit à le rendre attachant (parce que ceux qui sont en face de lui et qu’il tue de temps à autre sont de vraies « pourritures »), on pourrait presque penser, par certains côtés, qu’il fait le bien, qu’il aide les autres à mieux vivre, comme si le contact avec lui inversait les valeurs…. C’est un coutumier de la brutalité reçue ou donnée et le lecteur s’habitue à cet état de faits …. Il fait régner la terreur mais il a un double visage, celui d’une canaille mais également celui d’un homme qui a un cœur, une certaine « morale » même si ce n’est pas tout à fait la bonne …

L’écriture de Dennis Lehane est fluide, le rythme soutenu, il se passe toujours quelque chose, les dialogues sont vifs et nombreux et ce roman est un vrai « tourne pages ». On peut regretter que tout cela s’enchaîne trop vite, de façon linéaire et que le contexte historique soit présent sans être vraiment approfondi (on entend parler de Machado et de Cuba mais cela est plutôt survolé…) mais Dennis Lehane a probablement décidé d’écrire un best seller « grand public » (qui devrait être adapté en film, Ben Affleck ayant acquis les droits pour réaliser le tournage).

La nuit est omniprésente, comme un personnage à part entière, vivante, silencieuse ou bruyante, secrète ou extravertie, attirante ou méprisable, mouvante ou paisible … Elle « habite » le livre, se positionnant en fil conducteur, peut-être plus que Joe, le personnage principal…

Citation :
« La nuit. On ne s’en lasse pas. Si tu vis le jour, tu suis les règles de la société. Nous, on vit la nuit et on suit les nôtres.
Avec des individus moins ambigus et un ensemble moins abouti que dans d’autres opus, le dernier Lehane est malgré tout un très bon récit qui se dévore d’une traite.
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mimi54
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MessageSujet: Re: Dennis Lehane   Dennis Lehane - Page 7 EmptySam 26 Oct 2013 - 12:57

Mystic River

On peut hésiter à se lancer avec Lehane, ses ouvrages sont copieux…Mais quand on y a goûté, quel bonheur !! L’envie d’y revenir ne nous quitte plus, ne me quitte plus.

Après Un pays à l’aube, et Ils vivent la nuit, vient Mystic River dont j’avais vu à sa sortie l’adaptation au cinéma, et dont il ne me reste heureusement que le souvenir d’un bon moment de cinéma. Je pouvais donc profiter pleinement de l’histoire sans que celle-ci soit "parasitée" par la vision du cinéaste.

Lire Lehane c’est voyager au cœur de l’histoire américaine, et sa société. S’il écrit des romans noirs, avec à la base des faits criminels, Lehane ne s’attache pas tant à la résolution de cette dernière qu’à décortiquer ses personnages jusqu’au cœur.

C’est de cette façon que le lecteur chemine dans le fait divers qui nous occupe presque tout au long de ce livre (je choisis ce terme pour bien montrer à quel point Lehane s’intéresse au fait sociétal). La première partie étant consacrée à des faits bien plus anciens dont on comprendra la portée au fil des pages. Mystic River est avant tout et surtout une fresque sociale très localisée, dont on perçoit d’emblée le travail de documentation et d’observation de la part de l’auteur.

Dans une construction linéaire, Lehane a pris le parti d’alterner le point de vue de son narrateur, s’attachant de cette façon aux différents personnages principaux ou secondaires, et en montrant au fur et à mesure à quel point ils peuvent être imbriqués les uns aux autres.

On ne s’ennuie pas une seconde, les pages défilent. Lehane n’a pas son pareil pour embarquer son lecteur, et le fidéliser.
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MessageSujet: Re: Dennis Lehane   Dennis Lehane - Page 7 EmptyJeu 12 Déc 2013 - 19:19

Un pays à l'aube
Roman fleuve bien documenté tant sur les mouvements sociaux que sur le base ball ou Boston en 1919.
Mais aussi romance amoureuse et familiale. C'est bien construit, beaucoup de suspense avec un final réjouissant.
Ça se lit avec plaisir...
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MessageSujet: Re: Dennis Lehane   Dennis Lehane - Page 7 EmptyJeu 12 Déc 2013 - 19:29

Ah oui, tu me remets ce titre en mémoire. Mon libraire a été l'un des premiers à attirer mon attention sur ce qui était l'un de ses coups de coeur, mais j'avoue que, bien qu'appréciant l'auteur dans ses polars, (et ayant confiance en mon libraire Wink ) je me demandais si j'adhèrerais au baseball…
Mais vous êtes si nombreux à louer ce livre que je vais forcément me laisser tenter !
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MessageSujet: Re: Dennis Lehane   Dennis Lehane - Page 7 EmptyMar 2 Sep 2014 - 20:20

Moonlight Mile

J'ai aimé retrouver le couple Patrick Kenzie / Angela Gennaro mais Lehane ne m'a pas convaincu dans sa tentative d'un retour aux sources. Le roman est une suite lointaine à Gone Baby Gone et la nouvelle intrigue ne se suffit pas à elle-même : l'émotion vient des personnages, d'un rappel du passé et d'une sensibilité à fleur de peau tandis que la dimension policière, reléguée au second plan, semble maladroitement superflue.

Lehane recherche la perspective d'un apaisement et insiste sur la transmission vers une jeunesse. La petite fille de Kenzie et Gennaro, en arrière-plan, reflète une force de vie décisive pendant que les détectives suivent et tentent de comprendre le parcours d'Amanda, la fille "perdue" des deux romans. L'intensité du discours, fragilisée par des rebondissements peu crédibles et l'absence de tension narrative, n'est malheureusement pas à la hauteur des intentions. Je préfère revenir aux premiers volumes du duo (et particulièrement Ténèbres, prenez-moi la main).
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MessageSujet: Re: Dennis Lehane   Dennis Lehane - Page 7 EmptyMar 2 Sep 2014 - 22:45

Ah je te rejoins sur ce livre. Des rebondissements improbables, de grosses ficelles, une psychologie de bazar… C'est un livre bien paresseux de la part de cet auteur, qui nous avait habitués à tellement mieux.
J'en attendais beaucoup, pourtant, mais j'ai été déçue. Il ne m'en reste rien, hormis le plaisir des retrouvailles avec le couple Kenzie/Genmaro...
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MessageSujet: Re: Dennis Lehane   Dennis Lehane - Page 7 EmptyDim 10 Mai 2015 - 14:05

Ils vivent la nuit

Citation :
Il vint alors à l'esprit de Joe (..) que, dans leur milieu pourtant caractérisé par une extrême violence, on rencontrait un nombre étonnant d'individus normaux : des hommes qui aimaient leur femme, emmenaient leurs enfants en excursion le samedi après-midi, entretenaient leur voiture, racontaient des blagues au snack-bar du coin, s'inquiétaient de que ce que leur mère pensait d'eux, et allaient à l'église demander à Dieu de leur pardonner toutes les choses terribles qu'ils avaient dû faire afin de pouvoir assurer leur subsistance quotidienne.
C'était aussi un secteur peuplé d'un nombre au moins égal de purs salopards. Des êtres dont la bêtise le disputait à la cruauté, et dont le principal talent résidait dans la capacité à ne pas faire plus de cas de leurs semblables que d'une mouche bourdonnant sur un rebord de fenêtre à la fin de l'été.


Joe, le fils rebelle du chef de la police de Boston dont nous avons fait la connaissance dans Un pays à l'aube, est assez satisfait de son sort de hors-la-loi, auteur de petits casses rémunérateurs, et amoureux de la belle Emma. Seulement, la belle Emma est aussi la maîtresse d' Albert White, l'un des chefs de la pègre locale. Et cet amour, qui pourrait lui valoir un destin beaucoup plus bref que celui qu'il espérait, l'amène au contraire, de péripéties en péripéties, grâce à son intelligence et sa pugnacité, à une belle fortune de gangster basée sur l'argent de la Prohibition. Joe n'en perd pas pour autant tout à fait son âme, et, malgré les bains de sang et les petites cruautés ordinaires, reste un homme attachant et qui s'interroge, porté par son nouvel amour Graciella.

C'est, tout d'abord, une belle histoire de gangsters haletante, palpitante, pleine de rebondissements qui ne laisse pas le lecteur s'ennuyer, portée par des dialogues et des réparties aux petits oignons . Il y a  aussi un contexte historique et social où Dennis Lehane se meut avec un naturel impressionnant, et s'il ne néglige pas la mise en situation  politique, tout ceci est intimement mêlée au récit, sans être doctement asséné comme cela peut se voir parfois.

Ce qui m'a le plus se touchée finalement est la psychologie des personnages qui, non seulement ne sont pas du tout tout blancs, ou tout noirs, mais  d'une complexité infinie, avec leurs interrogations, leurs raccourcis, leurs tours et détours : dans toute leur cupidité et leur violence, ils restent des êtres extrêmement attachants. La paternité et la filiation, dans toute leur complexité, sont les grands thèmes du livre,  auquel ils donnent une profondeur parfois douloureuse.

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MessageSujet: Re: Dennis Lehane   Dennis Lehane - Page 7 EmptyDim 10 Mai 2015 - 15:36

Lehane est un auteur qui progresse, et ça m' interesse...
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MessageSujet: Re: Dennis Lehane   Dennis Lehane - Page 7 EmptyVen 15 Mai 2015 - 20:27

J'ai découvert cet auteur suite à la sortie du film Shutter Island que j'avais beaucoup apprécié. Les livres étant toujours bien meilleurs que les livres selon moi, j'ai donc lu le bouquin et cela était vraiment bien, je l'avais dévoré
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MessageSujet: Re: Dennis Lehane   Dennis Lehane - Page 7 EmptyMar 28 Juil 2015 - 22:17

Je suis en train de lire les épreuves de Ce monde disparu (le livre sort fin oct). Je n'avais pas lu les deux opus précédents, alors je me demandais ce que j'y perdais, car même si le livre fait quelques allusions au passé, il n'y manque rien.
Je comprends mieux maintenant le pourquoi.
Des romans qui se suivent mais sont tellement ancrés dans l'univers qu'ils traitent qu'ils peuvent être indépendants.

Là on suit Joe, vieux et plutôt cool en espèce de parrain retraité. J'aimerais bien le connaître en petite frappe cruelle.

Je vous en parlerais mieux (du dernier) au moment où je pourrais (fin oct.. !)

Je suis contente, je n'avais pas lu de Lehane depuis un million d'années, et c'est sacrément bien foutu.
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MessageSujet: Re: Dennis Lehane   Dennis Lehane - Page 7 EmptyMer 29 Juil 2015 - 7:37

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MessageSujet: Re: Dennis Lehane   Dennis Lehane - Page 7 EmptyMer 29 Juil 2015 - 18:38

Moitié avalée.
Il est doué ce Lehanne.
C'est bon de se plonger dans une atmosphère américaine des années 40, avec des balles qui volent, des grands bandits en costume, des histoires de femmes planquées dans les motels, de l'honneur, des menaces planquées sous les couteaux à desserts.
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MessageSujet: Re: Dennis Lehane   Dennis Lehane - Page 7 EmptySam 2 Jan 2016 - 21:38

Dennis Lehane - Page 7 Ce_mon10

Ce monde disparu
352 pages


C’est avec ce livre que Dennis Lehane conclut sa trilogie sur la famille Coughlin. Contrairement au tome précédent, on ne se trouve pas avec une grande fresque dans les mains (le nombre de pages a d’ailleurs considérablement diminué), le temps et l’espace sont plus « ciblés », il y a peu d’années, moins de lieux, moins de protagonistes….Ce n’est pas pour autant une « petite » histoire. Le fond a du corps, de la tenue, même si Dennis Lehane a fait beaucoup mieux.

Ce monde disparu est un monde désenchanté où les hommes ne croient presque en rien, à part, peut-être, aux fantômes qui les hantent….

Joe est « rangé des voitures » mais sa vie, à moins de quarante ans, ressemble à celle de quelqu’un qui a trop et mal vécu. Il a un fils et pour ce dernier, il est père jusqu’au bout des ongles, le faisant passer en priorité avant toute autre chose, d’autant plus qu’il n’a que lui, sa maman étant décédée. Ce petit Tomas est peut-être la seule personne, en apparence, car Joe est un dur qui ne se dévoile pas, qui lui procure des émotions. Le protéger, ne pas en faire un orphelin est sa seule hantise, sa seule raison de vivre ?
Citation :
« Quand Tomas cilla, Joe comprit qu’il découvrait chez son père quelque chose qu’il n’avait encore jamais vu : cette fureur redoutable et glacée qu’il avait tout fait pour dissimuler au cours de son existence. [….] la marque de naissance des hommes de la famille Coughlin. »
Je crois que, derrière la fureur glacée, déterminée, de Joe, il y a un papa, un vrai, avec toute sa tendresse, tout son amour, toute son affection pour Tomas, le sang de son sang….

La guerre des gangs existe, comme la seconde guerre mondiale (en toile de fond assez peu développée) qui se déroule loin des Etats-Unis où se situe le principal de l’action. La première est mesquine, insidieuse, sournoise ; personne n’est fiable, même si chacun veut faire croire qu’il est plus honnête que le voisin…. Mais c’est quoi l’honnêteté, c’est quoi « être de la même famille et être frères » ?

Les faits sont retranscrits froidement, sans artifice, bruts, et de temps à autre, sanglants. On observe les erreurs mais également les réussites de ceux qui sont là, sous nos yeux. Les personnages de l’auteur ont ce supplément d’âme qui les rend palpables et on se prend à aimer ses voyous sans foi ni loi. Pourquoi ? Peut-être, parce qu’on voit au-delà des apparences….derrière le masque de froideur que les gens de ce milieu adopte….

L’écriture est celle qui fouille les âmes, les raisons des choix ou des refus et encore comment un être humain peut en arriver à basculer du mauvais côté. Les destins sont marqués au fer rouge, les vies sont tortueuses, torturées, jamais droites, mais ces trafiquants ont besoin de sentir les poussées d’adrénaline pour avoir l’impression d’exister et ils ne peuvent y arriver qu’avec le contact de la violence, de la fourberie, de la fraude…. C’est leur moteur …. De toute façon, ils n’ont rien connu d’autre…..

Désenchanté, sans illusions, mais terriblement réaliste, ce dernier opus termine la trilogie avec un ton précis et juste. Peut-être pas du grand Lehane mais du bon, sans aucun doute.
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kathel
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MessageSujet: Re: Dennis Lehane   Dennis Lehane - Page 7 EmptyMar 5 Jan 2016 - 15:38

Je ne suis pas la première à en parler, loin de là, mais j'en rajoute une petite couche sur Un pays à l'aube !

J’ai tout aimé dans ce roman, et n’ai pas vu défiler les 864 pages, au format de poche, qui m’ont malgré tout duré plus d’une semaine.
La ségrégation toujours présente, la montée du syndicalisme et les révoltes ouvrières de Boston, les revendications des policiers qui peinent à joindre les deux bouts, tout ceci est rendu passionnant par Dennis Lehane.
Son art des dialogues est remarquable, donnant une impression de scènes vécues alors que le décalage temporel avec notre époque frôle tout de même le siècle.
L’auteur est aussi particulièrement efficace pour mettre en mots les moments de tension extrême, les événements dramatiques qui surgissent de manière souvent brusque et inattendue, rendant cette fresque superbe et inoubliable. J’espère lire la suite et en ressortir aussi enthousiaste !
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