Francis Ford Coppola

TETRO

Je suis étonnée de voir que finalement ce film n'a pas plus que ça mobilisé les Parfumés...Etonnée aussi de voir les réserves émises parce que, personnellement, je fais partie des fans inconditionnels de ce film, quoique pas particulièrement fan des films de Francis Ford Coppola. Je le vois véritablement comme un chef-d’œuvre et j’en achèterai le DVD lorsqu’il sortira (cela m’arrive très rarement).

J’ai tout aimé :
- cette histoire intimiste que l’on sait largement autobiographique
- la sublime beauté des images, presque toutes en noir et blanc très contrasté (sauf les flashes-back en couleurs).
- le son et la musique
- le jeu des comédiens qui interprètent les deux frères, et de la comédienne Maribel Verdu, compagne de Tetro.
- les dialogues percutants comme de grandes répliques théâtrales.

Quelques phrases sont inoubliables et essentielles comme celle-ci, proférée vers le début par le grand frère Tetro : "L'amour dans ma famille, c'est un couteau dans le dos."
Ou encore, celle-ci, vers la fin : « Qu'est-il arrivé à notre famille ? »
Et entre les deux, celle du père (joué par Klaus Maria Brandauer), un chef-d’orchestre renommé, un despote qui condamne les carrières de son frère et de son fils, prétendant qu’ « Il ne peut y avoir qu'un seul génie dans la famille ! »

Car le thème de Tetro est celui de l’impossibilité, au sein de la famille Tetrocini, pour deux membres de s’affirmer artistiquement de manière égale…C’est le règne impitoyable de la rivalité où le moins humain est capable de sacrifier l’autre. Et dans la famille Tetrocini, le moins humain est le père, le chef d'orchestre renommé.
Son fils aîné Angelo, romancier, a sabordé son œuvre littéraire, s’est enfui en Argentine, s’est amputé d’une partie de son nom de famille pour survivre à la violence despotique du père…Il est le héros du film, Tetro, remarquablement interprété dans sa douleur, sa violence, sa tendresse par Vincent Gallo.
Lorsque le jeune Bennie (Alden Ehrenreich) arrive à Buenos Aires pour retrouver Angelo, son frère disparu, leurs retrouvailles vont faire remonter tous les secrets, les douleurs familiales…et aussi la vérité…

Le film est fascinant, envoûtant, bouleversant en plus d’être esthétiquement superbe. C’est le film d’un grand maître. Ne le ratez surtout pas !

coline a écrit:

TETRO

Le film est fascinant, envoûtant, bouleversant en plus d’être esthétiquement superbe. C’est le film d’un grand maître. Ne le ratez surtout pas !

Une grande claque de cinéma et une histoire déchirante. Quel dommage de ne pas le découvrir en salle pour ceux qui se contenteront du DVD. C'est un film qui mobilise tous les pouvoirs du cinéma mis au service d'une histoire douloureuse mais libératrice. Une sorte d'auto-analyse que le cinéma permettrait à Coppola de réaliser. Un grand film pour moi c'est celui qui ne pourrait pas avoir d'équivalent littéraire ou théâtral. Celui qui ne peut exister et se ressentir que par le langage cinématographique. La plupart des films ne sont que des illustrations plus ou moins abouties de scénarios ou de livres alors que les films comme "Tetro" atteignent une autre dimension qui tient à l'alchimie incroyable entre les sons, la musique, la beauté de l'image, le non-dit, une vibration indéfinissable, la richesse du propos et une forme d'abstraction qui rend compte de l'invisible. Et quand on a tout ça, le cinéma devient plus fort que tous les autres arts! Mais ça n'arrive pas tous les jours. Je ne pensais pas dire un jour ça de Coppola mais c'est fait.

Marko a écrit:

coline a écrit:

TETRO

Le film est fascinant, envoûtant, bouleversant en plus d’être esthétiquement superbe. C’est le film d’un grand maître. Ne le ratez surtout pas !

les films comme "Tetro" atteignent une dimension qui tient à l'alchimie incroyable entre les sons, la musique, la beauté de l'image, le non-dit, une vibration indéfinissable, la richesse du propos et une forme d'abstraction qui rend compte de l'invisible.

Il doit bien être encore à l'affiche dans quelques unes de vos villes?...Allez le voir...

Bon, tu vois France, Marko et Coline parlaient dans le vide de TETRO depuis Fevrier, et puis tu es venue animer le débat...

France a écrit:

Enfin tout est beau!
A voir et sans nul doute à revoir, il a tant à comprendre !

Vivement le DVD!!! Mais ça ne rendra jamais comme au cinéma.

France, quand tu dis:

Citation :

En ce moment je termine son pps que j'insère dans mon blog

Il faudra que tu m´expliques en quoi consiste ces pps. Abreviations?
Je les regarde sur ton Blog ( ceux qui concernent les commentaires que tu fais des films comme Tetro, Shutter Island, mais dans le fond je ne sais pas trop de quoi il s´agit.( Diaporama?).Merci.

Merci, France: j´etais curieuse de savoir quel etait cet acronyme ("pps").
Tes commentaires sont très clairs, de même que ceux que tu ajoutes des spectateurs. Les photos que tu publies de ces films ( sur ton Blog) sont de toute qualité.
Tout va bien, j´en apprends tous les jours.

J' avais un ami un ami d' adolescence qui me racontait tellement bien les films qu' il avait
vus que j' avais vraiment l' impression de les avoir vus.
Un grand conteur !

Oui, mais France semble parler d´une histoire VRAIE.

swallow a écrit:

Oui, mais France semble parler d´une histoire VRAIE.

Comme l'histoire de Tetro qui est en grande partie autobiographique, ce qui en fait probablement le film le plus personnel et le plus beau de Copolla.

Dementia 13 (1963)
Coppola a 23 ans quand il entreprend Dementia 13, son premier véritable long-métrage (il y a bien un porno soft auparavant mais personne ne l'a vu), sous les bons auspices du célèbre Roger Corman. Le budget est microscopique pour ce film d'horreur qui n'en est pas un, plutôt du genre gothique, avec son château irlandais hanté et un étang où s'est noyée une jeune fille quelques années plus tôt. Pas de quoi frissonner mais, en revanche, on peut admirer l'image en noir et blanc, un clair-obscur plutôt sombre qui l'est d'autant plus dans les scènes de crimes, suggérées davantage que montrées. L'intrigue est un peu tirée par les cheveux, les dialogues sont ridicules, mais cela n'a qu'une importance relative devant cette atmosphère morbide et sordide qui imprègne tout le film. Une curiosité qui mérite vraiment le coup d'oeil.

traversay a écrit:

Une curiosité qui mérite vraiment le coup d'oeil.

Je ne l'ai jamais vu et suis très intrigué...