THE TRUMAN SHOW _1998The Truman Show est l'histoire d'un homme dont la vie est l'objet d'une émission de télé-réalité à son insu :
Filmer H 24/24 et J 7/7 la vie de Truman Burbank, depuis sa naissance.
Les téléspectateurs se délectent par désir de voyeurisme. Ce constat amer est symptomatique d’une humanité qui se cherche et ne vit plus ses émotions que par procuration. La prouesse scénaristique est d’avoir prolongé le concept jusqu’à un paroxysme : filmer la vie
entière d’un individu à son insu.
Le créateur de cette émission stipule que les spectateurs s’ennuyaient des émotions jouées, planifiées, et donc fausses. Alors qu'à son insu, le rendu est authentique. Ainsi est justifié le concept. Malgré le ton neutre voire de comédie, on ne peut que déplorer d’avoir transformé une vie en objet de divertissement, en « série » ; engendré par la perte d’authenticité.
L’idée est très proche du travail de K. Dick : le personnage se trouve dans un monde d’apparences, de mensonges. Tout est factice, et sa vie est gérée d’une façon qu’il ne saisit pas. La paranoïa le gagne. Tout ceux qui l'entourent sont potentiellement
dans l'coup. Tels les individus surveillés dans la matrice, il ne peut sortir d’une vie qui lui est circonscrite, organisées, planifiée.
L’individu épris de liberté, du besoin d’explorer, trouvera un écho dans la scène où le jeune Truman déclare vouloir être explorateur devant la classe et voit sa raison bafouée lorsque la maîtresse déplie violemment une carte du globe lui montrant que tout a déjà été découvert. À l’image de l’enfant qui voudrait aller plus loin que la Terre, vers les étoiles, à qui on répond : après il n’y a rien, et de toute façon on ne peut pas aller plus vite que la Lumière.
Il y a un déterminisme : sa vie lui est imposée, il n’a pas à poser de question, il n’y a rien à découvrir, tout est pré-conçu, scénarisé. Chaque fois qu’il veut s’en aller, il ne le peut. Il a même été conditionné pour avoir peur de partir en mer.