Pascale Ferran

Il vous reste 3euros50 et un peu de temps pour le Printemps du Cinéma?...Courez voir Lady Chatterley et on en reparle...

Je n'ai pas le temps d'en dire davantage pour l'instant mais j'y reviendrai... :)

LADY CHATTERLEY
Réalisé par Pascale Ferran

Avec Marina Hands, Jean Louis Coulloc’h, Hippolyte Girardot

Cinq César 2007 : meilleur film, meilleure actrice (Marina Hands), meilleure adaptation, meilleure photographie, meilleurs costumes.

Ce film est une splendide adaptation du roman de D.H. Lawrence.

Wragby Hall, sur la terre des Chatterley, au cœur du pays minier d’Angleterre. 1921.
Constance, Lady Chatterley et Clifford, son mari, sont installés à Wragby.

Quelques mois après leur mariage, Clifford, qui était alors lieutenant de l’armée britannique, revenait du front de Flandres avec le bas du corps paralysé.

Constance coule des jours ennuyeux, enfermée dans son sens du devoir et son mariage avec Clifford. Elle est triste et se vide peu à peu de ses forces. Sa sœur Hilda accourt. Elle exige de Clifford qu’il engage une garde-malade pour ses soins personnels afin d’alléger Constance du poids de cette charge. Mrs Bolton s’installe au château.
Une nouvelle vie commence et c’est bientôt le printemps. Dehors, la végétation s’éveille .Constance effectue ses premières promenades en forêt. Mais la forêt, c’est le territoire du ténébreux Parkin, le garde-chasse du domaine. Et dans sa maison au milieu des bois, Parkin vit à l’écart du monde

Le film est le récit de leur rencontre, de leur difficile apprivoisement réciproque, et de l’éveil à la sensualité pour Constance….
Le film de Pascale Ferran est une histoire d'amour bucolique toute en finesse et en charme qui émeut. La nature, omniprésente et magnifiquement filmée, sert d’écrin poétique à cet amour très charnel, sensuel et surtout très tendre.
Lady Chatterley est un grand film érotique où les scènes d’amour ne sont jamais crues. Elles dévoilent deux personnages infiniment sensibles et attachants.

Pascale Ferran n’avait pas tourné pour le cinéma depuis treize ans et Petits arrangements avec les morts. Elle réussit avec éclat l’adaptation de Lady Chatterley et l’homme des bois, deuxième version de L’Amant de Lady Chatterley que David Herbert Lawrence rédigea en 1927, moins de trois ans avant sa mort.

Il y a 80 ans, Lawrence avait tenu à prévenir les contre-sens en précisant qu’il n’avait pas écrit un « roman de sexe », que son projet n’était nullement l’exaltation d’amours bucoliques et torrides dans l’Angleterre industrielle des années 20.
« Je veux qu’hommes et femmes puissent penser les choses sexuelles pleinement, complètement, honnêtement et proprement. »


"Parce son film est dégagé de tout affect négatif dans l’approche des scènes sexuelles,Pascale Ferran risque d’être louée pour ce qu’elle n’a pas voulu : faire un cinéma du corps. Le corps, dernier rempart, dernier réel, c’est le leitmotiv depuis presque dix ans. Il faut donc écouter la cinéaste quand elle déclare avoir réalisé un film contre l’époque, c’est-à-dire à l’écart des deux représentations usuelles du désir au cinéma. Un très vieux modèle: violons, ralenti et fondus. Et un modèle plus récent : le désir comme pulsion animale. »
Elle s’en remet aux acteurs, à la vaillance douce de Marina Hands, à la maladresse virile de Jean-Louis Coulloc’h, dont c’est le premier rôle au cinéma. Elle fait surtout éclore autour d’eux une multiplicité de fébrilités »

ça fait des semaines que je dois aller le voir, les circonstances m'en ont empêchées et j'avais fini par abandonner l'idée... mais là, tu me remets l'eau à la bouche. Je vais peut-être me décider finalement

Queenie a écrit:

ça fait des semaines que je dois aller le voir, les circonstances m'en ont empêchées et j'avais fini par abandonner l'idée... mais là, tu me remets l'eau à la bouche. Je vais peut-être me décider finalement

Vas-y si tu le peux Queenie, je voudrais trop avoir ton avis....

super classe le film. tous mes doutes se sont envolés. J'avais peur du champêtre, de la lenteur, des scènes de cul.. etc... ben tout est rondement mené.

Les dialogues sont supers géniaux fantastiques ! va falloir que je regarde ce qu'en dise les critiques, parce que franchement ils sont superbes. Au début, la première fois que parlent Constance et Parkin, je me suis dit : c'est un coup de bol. ça va être LE dialogue du film, après ça va redevenir normal. Ben non. Ils discutent peut-être 5 ou 6 fois, pendant une minute ou deux, et à chaque fois c'est une petite perle. j'en suis encore sur le cul, et rien que pour ça il vaut le déplacement ce film.

Après bon ben, la nature, la nature, la nature, la nature, je ne suis pas une passionnée des grands espaces, des belles forêts, mais je m'y sentais bien là. Donc pour ceux qui adorent, ça doit être le panard. Et faut dire que la réalisation est au top du top.

Les scènes de cul : parfaites. Je croyais que ce serait un chouille plus hot étant donné qu'on entend parler limite que de ça (alors que les dialogues sont au moins aussi bons! !). Mais évolution dans les scènes de cul, et ça c'est super rare en général au cinoch'. Souvent c'est : "on baise, waoouuu tellement on se désire c'est génial" et après c'est juste des changements de positions ou de lieux selon la frilosité des acteurs et metteurs en scène.

Là c'est bien, au début même si ils ont tant envie que leurs corps en tremblent (déjà faire ressentir le tremblement, et faire entendre une respiration super excitée c'est rare !), et ben c'est pas terrible... Au fur et à mesure ils s'ouvrent l'un à l'autre. et leurs étreintes deviennent de plus en plus jouissives (pour les personnages hein - parce que la Pascale Ferran, elle coupe assez tôt sa caméra pour que ce soit le spectateur qui fantasme, elle montre finalement pas grand chose. Pour le coup elle a une vraie maitrise de l'érotisme. Peut-être même que finalement, c'était le premier vrai film érotique que je voyais... en réfléchissant bien... d'habitude les autres films franchissent des limites ou sont trop froids - là, Pascale Ferran elle maîtrise.)

Les acteurs sont tip tops. J'comprends que Marina Hands elle est eut son prix. Elle a un beau jeu, super fin et tout en douceur. et quand elle sourit tu peux presque tomber amoureux(se) d'elle.

En plus ils sont pas franchement des canons tous les deux, et ça aussi ça fait du bien ! la culotte de cheval et le gros bide c'est quand même autre chose que des corps à la plastique irréprochable, y'a pas à dire. Moi j'préfère en tout cas.

Queenie a écrit:

la Pascale Ferran, elle coupe assez tôt sa caméra pour que ce soit le spectateur qui fantasme, elle montre finalement pas grand chose. Pour le coup elle a une vraie maitrise de l'érotisme. Peut-être même que finalement, c'était le premier vrai film érotique que je voyais... en réfléchissant bien... d'habitude les autres films franchissent des limites ou sont trop froids - là, Pascale Ferran elle maîtrise.)

Lorsqu'on dit que ce film est érotique (et tout le monde le dit), on s'attend forcément à une idée que l'on s'est faite des films érotiques qui montrent presque tout...Ici, c'est plus "classe" comme tu dis Queenie, et bien plus efficace encore, pas de scène scabreuse ou simplement osée...ce n'est pas non plus de la suggestion mièvre ou pudibonde...c'est...du grand Art ! :)

BONNE NOUVELLE!

Lady Chatterley (version longue, intitulée Lady Chatterley et l'homme des bois) sera diffusé le 1er juin sur ARTE!

Marina Hands (l'actrice) dans Télérama :

"Pascale Ferran dit que c’est un manifeste pour la joie, pour que la priorité soit donnée au bonheur et au plaisir. La plénitude de l’amour est une chose profonde et primordiale. Je l’ai accompagnée en province, où elle a participé à plusieurs débats : souvent les spectateurs croient déceler chez Constance Chatterley une forme d’innocence, de naïveté, un côté « Oui-Oui au milieu des fleurs » ; mais c’est plus complexe : c’est plutôt une nouvelle naissance, un retour à l’innocence. La version longue du film, que proposera bientôt Arte (1), le montre davantage, à travers des échanges entre Constance et son mari et des passages où son angoisse est perceptible."

L'intégralité de l'article:
cliquez ici

Je sais, j´ai un esprit affreusement critique!

J´aime dans ce film tout ce qui provient de D.H. Lawrence : dire dans les années 1920 que le corps libère l´esprit, que l´érotisme est une valeur et que la vie sexuelle a une importance capitale celà me parait courageux pour l´époque.
Voir les amants se desirer et se faire l´amour AVANT même de se connaître et de s´embrasser, et puis tomber amoureux ensuite.... Bravo Lawrence!
J´ai dû lire ce roman très jeune, et les idées proposées dans ce livre que decouvrait la lycéenne d´alors etaient d´autant plus interessantes et percutantes qu´elles n´etaient pas encore dans l´air.
Esprit et corps peuvent vivre en bonne intelligence. Un thème sûrement scandaleux à l´époque de Lawrence, nouveau à la mienne, un thème encore très serieux aujourd´hui.

Pourtant, j´ai trouvé certaines naivetés ( jamais présentes dans le livre de D.H. Lawrence).
L´acteur qui tient le rôle du garde-chasse a du mal a rendre toute la rudesse un peu sauvage du personnage. Surtout dans certaines scènes, où l´on voit que n´arrive pas à imiter les démarches un peu rustres de Mellors ( malgré toutes les recommandations, et quantités de prises de vues qui ont dû être effectuées). Il n´y arrive pas, il reste trop " distingué" malgré tous ses efforts. Son langage ( patois dans le livre) est bien trop recherché dans le film.
Ce n´est pas l´homme des bois que j´attendais, le mien est toujours dans le roman.

swallow a écrit:

Je sais, j´ai un esprit affreusement critique!

Critique, oui...Affreusement, non...Pourquoi?
nous ne cherchons pas le consensus! :)

Moi j'ai aimé "Lady Chatterley", j'ai eu peur que son parti pris le rende seulement esthétique et j'ai finalement trouvé que cette alliance de la nature et des corps était, au-delà d'être belle, éminemment sensuelle.

Le garde de chasse est peut-être, je te le concède, pas assez "sauvage"...

c'est vrai que tu touches un point interessant : je n'aurai pas qualifier le garde-chasse de sauvage. Je l'imagine plus comme un ermite sage. et n'avoir pas lu l'oeuvre originale, celà ne m'a pas choqué. et du coup, le couple bourgeoise-prolo n'est pas vraiment extraordinaire question incompréhension de deux univers vraiment très très différents : on ne sent pas un fossé culturel et de manière entre ces deux là. C'est vrai que ça aurait pu être encore plus interessant.

Hé oui Queenie...tu vois...le gentil garde du film n'est pas à la hauteur de notre fantasme "d'homme des bois"... :)
Cela ne m'a cependant pas gâché le film...tu sais bien la "froussarde" que je suis...

A propos, qui lit encore D.H. Lawrence aujourd'hui?

Et bien moi, pour ne pas aller chercher plus loin.
Mais bien d´autres aussi, lis ce commentaire que j´ai trouvé sur le Forum de l´agora des livres: http://www.agoradeslivres.com/index.php
"Je m'y suis mise parce que c'était ce que je considérais comme un classique, que j'en avais entendu du bien sur le forum du bookcrossing, je m'attendais à un livre plutôt lassant à lire, dans un style "vieux" (ne trouvant pas d'autre terme). et en fait, pas du tout, c'est très franc et fort dans l'expression des sentiments des uns et des autres, sentiments amoureux et sensuels, frustrations, aveuglements, ... c'est même étonnament moderne sur un certain nombre de sujets de société.
Un livre intéressant et plein d'émotion" (Elisala, une parisienne, comme moi!).

Je vais encore me voir couper l'enthousiasme, mais le seul commentaire qui m'est venu à la fin du film c'était: "les paysages étaient beau", à croire que le jeu que j'ai trouvé un peu pataud (surtout le garde chasse et maria hands, Hippolyte Girardot étant comme à son habitude dans ce type de film très bon).

Les dialogues un peu trop simples à mon gout, mais une technique remarquable.

J'ai trouvé que cela manqué un peu de corps, de contenu.