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| Pascale Ferran | |
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+7Marko topocl lekhan swallow JDP coline Queenie 11 participants | |
Auteur | Message |
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swallow Sage de la littérature
Messages : 1366 Inscription le : 06/02/2007 Localisation : Tolède. Espagne.
| Sujet: Re: Pascale Ferran Lun 10 Sep 2007 - 11:24 | |
| Ah! bon, Lekhan, tu parlais du FILM et moi du LIVRE. Le film est naïf ( tout à fait d´accord avec ce que tu dis). Le livre de D.H. Lawrence est loin de l´être. | |
| | | lekhan Main aguerrie
Messages : 324 Inscription le : 20/08/2007 Age : 35 Localisation : Poitiers-Biarritz
| Sujet: Re: Pascale Ferran Lun 10 Sep 2007 - 21:25 | |
| Je ne l'ai pas lu, je ne sais dire. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Pascale Ferran Lun 9 Juin 2014 - 10:16 | |
| Bird poeple. C'est un film sur notre possibilité de dire non au quotidien. Notre possibilité de passage en pause et de retrait. Je préviens tout de suite que je ne révélerai pas les péripéties du film(ce qui ne rend pas le commentaire très facile, et sans doute moins parlant à qui le lit, aussi), car là plus qu'ailleurs, la découverte est un moment absolument stupéfiant, magique, qui emplit d'une euphorie admirative. IL y a un ressort à mi-partie, qui fait que ce film dans lequel je me sentais déjà si bien, prend un tour aérien, agrémenté d'une parcelle de génie créatif. Nous vivons donc dans un monde impitoyable, hypertechnique, épuisant où les relations humaines sont définitivement tracées, les engagements scellés, dans une promiscuité qui ne fait qu'aggraver la solitude. Les premiers plans nous montrent cela, un monde grouillant, sans répit, sans humanité où des fourmis courent après des buts inaccessibles. Un monde dont l'agression suprême est de nous paraître normal. Trottoirs, métro, aéroport en sont le champ d'aventure quotidien , et le travail l'apothéose ordinaire. Heureusement dans ce monde, des hommes, leurs regards, leurs sourires, leurs pensées, des hommes croisés/effleurés au quotidien, l'espace d'un instant, des hommes qu'on peut prendre le temps de regarder, puis de perdre de vue… Comme l'espoir que ce monde conserve au creux de nous ce qu'il a de meilleur en lui. Gary et Audrey, chacun à leur façon, vont décider de le quitter, lui de façon ferme et déterminée, inacceptable mais attendrissante, car, quoique totalement égoïste et brutal, il reste un homme touchant. Et Audrey à sa façon sautillante, drôle et poétique. Se sauver du monde, c'est prendre le temps de la distance, et Pascale Ferran ne se contente pas de nous le raconter, elle nous le donne à voir. Le film est dominé par la figure tutélaire de l'aéroport Charles de Gaulle : le ballet des avions, la course et les espoirs des hommes, symbole de liberté et d'aliénation mêlés. Il se déroule essentiellement au sein de l'hotel Hilton, sensé être havre de luxe et de paix, mais aussi lieu de déshumanisation. Il alterne brillamment les accélérations et les pauses , le grouillement et la solitude. Les silences, le temps qui passe. J'ai senti une communion profonde avec la façon qu'elle a de regarder les gens dans la rue, les gens qui marchent, qui attendent, de saisir une phrase qui passe, d'imaginer une pensée qui rôde…. Et j'ai aussi été admirative de sa capacité à s'arrêter pour filmer un homme immobile et muet, à saisir sa détermination farouche. Montrer comment le désespoir s'entremêle intimement avec l'espoir. Cependant, Pascale Ferran n'est pas dupe, ce droit de retrait, ce droit du choix en quelque sorte, elle sait aussi qu'il est un luxe, que les exclus de la misère n'y ont pas droit, leur luxe à eux, c'est au contraire de faire comme si, de s'intégrer au monde, de s'y accrocher désespérément, Je donnerais volontiers la palme de tous les festivals de l'année à venir aux deux interprètes, Anaïs Demoustier et Josh Charles à la fois ordinaires et étranges, banaux et illuminés. Ah ! Et puis aussi, j'ai adoré la voix off, qui intervient à un seul moment, dont on se passerait totalement, mais qui est un ornement complice qui m'a rappelé la douceur de certains films de Truffaut. J'aime bien recopier des citations quand je parle de livres ; ici, j'ai envie de citer le passage de quelques secondes où Gary, en pleine réunion de travail a soudain le regard qui décroche , part dans le vide, croise un oiseau sur le rebord de la fenêtre : il est soudain tellement plus en phase avec ce moineau qu'avec les bureaucrates auxquels il doit répondre. Ce moment est la clé du film. Ce film m'a bouleversée, a trouvé en moi un écho étrange, j'y ai trouvé quelqu'un qui regarde la vie et les gens de la même façon que moi, c'était comme un dialogue intime qui répondait à mes questions profondes , à mes errances familières, à des refus enfouis au fil des jours. De ces films qui font qu'on ne se sent plus seul et hésitant. Je pense qu'il restera pour moi un film culte, un endroit pour me ressourcer. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Pascale Ferran Lun 9 Juin 2014 - 14:13 | |
| J'y vais ce soir. J'aime beaucoup cette cinéaste trop rare. Beaucoup de critiques auraient souhaité comme toi qu'elle soit en compétition officielle à Cannes. Je suis impatient de m'envoler avec ces 2 personnages | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Pascale Ferran Lun 9 Juin 2014 - 17:54 | |
| Bon , alors j’attends ton regard sur ce film! Trop rare? Non, c'est ça qui permet à certains artistes de ne donner que des œuvres abouties. Qui sait si Amélie Nothomb ne nous donnerait pas de bons livres si elle savait s'en tenir à un tous les cinq ans. (mais, bon, je ne compare pas notre Amélie et Pascale Ferran, là ) | |
| | | Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
| Sujet: Re: Pascale Ferran Mer 11 Juin 2014 - 21:50 | |
| Bird People
Comme Topocl, j'ai été touché par la proposition de cinéma de Pascale Ferran, ses audaces et ses ambitions. Dès les premiers plans, elle laisse entrevoir la perspective d'une respiration et d'une acceptation de soi au milieu du monde, s'emparant des décors familiers de Roissy-Charles de Gaulle pour composer une chorégraphie étrange dans sa sincérité poétique. Bird People cherche à faire aboutir une démarche portée par l'étonnement, un flottement presque abstrait et imperceptible précipitant une remise en cause. Josh Charles et Anaïs Demoustier sont témoins puis acteurs de cet émerveillement, au service d'une légèreté qui dépasse l'épuisement d'une vie pour enrichir la portée d'un regard. Gary et Audrey créent des repères, des passerelles et leur chemin parallèle est jusqu'au bout cohérent.
Ferran n'est pas piégée par une naïveté ou des illusions car les choix sont assumés avec lucidité, conscients de représenter une éphémère soif d'absolu qui menace toujours de s'effondrer. J'ai trouvé le film légèrement moins convaincant lorsqu'il tente d'appuyer une démonstration (la rupture de Gary), atteignant au contraire son équilibre grâce à une simplicité discrète, une curiosité et une humilité. L'appréhension de l'instant devient l'enjeu d'une invention pour dépasser ses propres peurs. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Pascale Ferran Mer 11 Juin 2014 - 22:16 | |
| la bande-annonce me rendait méfiant mais vos commentaires me tentent, maybe ce weekend ? | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Pascale Ferran Jeu 12 Juin 2014 - 0:31 | |
| Une histoire née d'une idée toute simple qui s'incarne au propre puis au figuré. Ce croisement d'ultra moderne solitude et de fantaisie poétique (assez stupéfiante formellement) trouve un point d'équilibre grâce à ses 2 acteurs épatants et quelques jolis seconds rôles. Une fable pour nous inviter à mieux communiquer dans un monde d'hyper communication technologique déréalisante.
La voix off que tu évoques Topocl est celle de Mathieu Amalric. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Pascale Ferran Jeu 12 Juin 2014 - 7:55 | |
| - Marko a écrit:
La voix off que tu évoques Topocl est celle de Mathieu Amalric. Ah merci! (je crois que c'était la première fois que je ne restais pas jusqu'à la fin du générique d'un film, c'est malin!) | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Pascale Ferran Jeu 12 Juin 2014 - 8:04 | |
| animal, la bande-annonce m'avait fait très envie ! | |
| | | Chymère Sage de la littérature
Messages : 2001 Inscription le : 21/07/2013 Age : 41 Localisation : Dijon
| Sujet: Re: Pascale Ferran Dim 15 Juin 2014 - 19:20 | |
| Je vous rejoins... un joli moment. La BA m'a intriguée aussi, car on y sentait poindre l'intrusion du fantastique, dans un monde tellement "normalisé" et balisé comme le notre. La magie, la vraie, éternelle, que l'on croit disparue, n'est que cachée sous des croûtes de rationalisme et de capitaliste productiviste dans lesquels on s'est englués... Nos 2 héros s'en désengluent effectivement, chacun à leur manière. Mais à la fin, s'est comme s'ils se reconnaissaient, comme s'ils savaient qu'ils étaient tous les 2 de la même "famille". D'ailleurs - je me demande...:
à votre avis, ils partent tous les 2 sur les chemins de Compostelle ?... ^^
. En même temps, avec cette fin ouverte, chacun peut se faire son propre film pour la suite... Anaïs Demoustier est charmante, avec sa petite voix cassée. Et ça m'a fait plaisir de voir Josh Charles, que j'avais beaucoup aimé dans The Good Wife... (c'est bien de voir un acteur de série US à succès dans un film français, je trouve...). Ils font un très beau duo de cinéma... Ah et Camélia Jordana... malgré son petit rôle, elle est très juste. Un début de carrière qui s'ouvre ?... ^^ | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Pascale Ferran Sam 21 Juin 2014 - 19:52 | |
| Bird People C'est mieux que la bande-annonce ! et A. Demoustier est toute mimi et le type s'en sort bien aussi, et les seconds rôles itou. Malgré tout sur la longueur... j'ai trouvé des longueurs et des répétitions dans les plans de pistes la nuit. Auxquels je préfère les verdures périphériques (même avec leurs cannettes de 8-6). Et puis sur la longueur le propos sensible s'étiole. Le trip ou malaise plutôt n'est pas négligeable comme forme de libération, mais. ça prend moins. Heureusement le côté assez convenu (ras-le-bol de la vie de dingue à maintenir une apparence et un conformisme devenu contre nature, ou plus simplement le renvoi d'une image qui est celle attendue et plus la notre) est équilibré par la froide cassure sociale qui habite le Hilton : faut-il avoir les moyens du lâcher prise ? L'impression, le malaise, le mal-être initial perdure et fait bien vivre le craquage latent et la fragilité de l'éclaircie. | |
| | | Chymère Sage de la littérature
Messages : 2001 Inscription le : 21/07/2013 Age : 41 Localisation : Dijon
| Sujet: Re: Pascale Ferran Sam 21 Juin 2014 - 20:27 | |
| A la réflexion, j'ai trouvé que l'aventure d'Audrey me faisait beaucoup penser à un voyage chamanique, en fait... | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Pascale Ferran Sam 21 Juin 2014 - 20:30 | |
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| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Pascale Ferran Mer 25 Juin 2014 - 10:00 | |
| Bird people. J'ai été tranquillement transportée par ce film. D'un rythme tout doux. On dirait une histoire pour nous endormir le soir. Ou à se raconter au coin du feu. L'aspect conte féérique n'y est pas pour rien. J'ai vraiment aimé l'audace de partir d'un propos bien entré dans une réalité pour oser s'envoler d'un coup, légèrement, oniriquement, vers des sensations, une liberté, et de la contemplation, pour revenir les pieds sur terre mais le cœur tout chaviré. Pascale Ferran donne une vraie vie à ses personnages, dont les acteurs interprètent les rôles à la perfection. On y croit. En un ou deux plans, on les connaît, et on les suit avec plaisir. Elle parvient, sans faire la leçon, sans tomber dans le presque documentaire social (on est trèèès loin des Dardenne par exemple, alors que le propos n'est pas si éloigné) à montrer la situation de gens au bord de quelque chose. Et notamment de la précarité, de la vie lourde de tous les jours, des conditions de travail assommantes. Et de l'étouffement quotidien qui oppresse, malgré la réussite social, familiale et professionnelle. Réussite d'apparat qui empêche de respirer. Pascale Ferran joue justement sur les sens, la respiration, les regards, l'écoute. Comme une redécouverte de la base, de l'essentiel, pour partir mieux, allégé, ouvert. (Et c'est vrai qu'il y a un côté chamanique, pour Audrey mais aussi pour Gary : l'abandon de toute forme matérielle, détachement, cloisonnement) Une renaissance. J'ai bien aimé les bulles que représentent ces chambres d'hôtel, à ne jamais savoir ce qui se cache derrière, à pouvoir imaginer toute une vie rien qu'avec des petits détails qui traînent. Comme Animal, je suis obligée de reconnaître qu'il y a une petite longueur dans le film. Mais, ça s'arrête juste avant que l'ennui ne s'installe. C'est aussi un film plein de légèreté et de sourires ! | |
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| | | | Pascale Ferran | |
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