Les Parfumés osent-ils critiquer?...

Je ne sais plus quoi trop dire sur ce sujet...En gros, je crois qu'il ne faut pas non plus enlever toute spontanéité à nos posts. Tant que l'on écrit avec le recul de l'humour, tout passe. Le problème peut devenir gênant si la vanne est répétitive et à toutes les sauces (ce n'était pas le cas d'ailleurs pour Rolin, si on doit prendre un exemple)

J'évite aussi de descendre un livre que je n'ai pas fini, mais si cela m'arrive, je le fais en principe sur le fil des lectures du mois, ce qui ne porte pas trop à conséquence et donne une idée du ressenti (d'accord avec topocl) Evidemment il y aura toujours une question de forme, d'interprétation, de style, que sais-je...

Comme le suggère Queenie, on ne peut pas s'empêcher d'être différent de ce qu'on est dans la vie, en édulcorant un peu puisque les écrits restent. Après il y aura toujours des remises en question, on n'est pas parfaits, on est juste des passionnés. Et on ne peut plaire à tous...

topocl a écrit:

Et personne n' a demandé des avis aseptisés, je crois.

Je sais. Je parlais de mon propre ressenti lorsque j'essaye de me tempérer.

Arabella a écrit:

Humiliant pour un livre, désolée, topocl, j'ai du mal avec le concept. J'ai beau aimer les livres, mais là je trouve que c'est les sacraliser à un point qui me semble excessif. Humiliant pour les lecteurs ou pour l'auteur, je comprendrais, mais pour un livre non. Et les lecteurs et l'auteur ont un droit de réponse.

Pareil qu'Arabella.

Je ne sais pas de quel fil il est question précisémment.
Moi j'adopte une posture logique. Si je peux être dithyrambique d'éloges pour un livre alors inversement pour que cet éloge ait de la valeur il faut que les livres que je n'aime pas soient traités avec la même emphase.

Les seuls livres qui sont alors nuancés sont des livres où je perçois des qualités mais où je sais que c'est moi qui passe clairement à côté.

Si je peux me permettre, les jugements que nous exprimons en disent autant sur nous que sur les livres dont on parle. Ne pas aimer ou rejeter un livre, nous catégorise autant, sinon plus, que le livre. Nous avons tous nos limites. C'est pour cela qu'il est difficile d'être objectif et neutre dans tout cela.

24 pages déjà sur ce sujet qui revient de façon récurrente sans que nous puissions le solutionner vraiment. 

Ce que j'ai envie de dire aujourd'hui?
Si l’on relit ce fil, il semble que chacun croit se comporter honorablement face à cette question posée : sur le forum, jusqu’où pouvons-nous critiquer ?
Mais nous ne sommes que de pauvres humains lecteurs, soumis à nos émotions, nos emballements et nos rejets, tout autant qu’à nos indifférences.
Alors (je m’inclus complètement dans le NOUS) nous pouvons tous un jour céder à nos émotions et nous laisser emporter par nos mots ! Non?
Il s’ensuit généralement quelques échanges un peu vifs, jamais trop cependant.
Je n’ai pas remarqué qu’un Parfumé soit visé ostensiblement à travers un auteur ou un livre.
Et puis le temps passe…Il n’y a pas de rancoeurs (je ne crois pas), le forum et ses participants « survivent » aux moments plus délicats, et ça repart!…
Au fond, si nous avons vraiment la motivation de participer, nous surmontons, comme nous le faisons dans la vie, tous ces moments où l’on se « chiffonne », les tensions, les discordes…
Ainsi va notre forum, comme toutes les communautés, avec nos découragements et nos transports de joie, d'enthousiasme, et la convivialité, la solidarité, les affinités...et pas mal d'irritations!…
Et surtout la nécessité à certains moments de prendre un peu de recul, de relativiser...Parce que tout cela n'est pas bien grave...Vraiment!  
(dit celle qui s'énervera sans doute dans l'avenir comme elle l'a déjà fait)

Bon. Et si on arrêtait de vouloir être Le Forum Parfait?

(qu'est ce qu'on s'embêterait soit dit en passant!)

C'est marrant parce que ce genre de question fini toujours par se poser d'une manière ou d'une autre sur un forum...  

Je crois déjà qu'il ne faut pas perdre de vue que l'avis que nous émettons n'est jamais qu'une opinion, une parmi d'autres, une qui ne vaut pas plus qu'une autre finalement. Et qu'elle se dessine à partir de notre propre carte du monde intérieure, et si l'on se sent agressé par une opinion divergente de la notre, c'est peut-être parce qu'elle vient heurter cette carte intérieure, cette petite boussole à laquelle notre ego s'accroche tant bien que mal (sinon il est tout perdu, il faut le comprendre). Du coup, on le prend personnellement.
Je pense qu'il ne faut pas perdre de vue cela, afin d'être le moins possible heurté, et aussi de heurter le moins possible les autres. Pour moi, ce soin apporté dans son discours est en grande partie la clé d'une communication enrichissante et agréable (pour ne pas dire non violente) pour tout le monde.

Et en fait, pour moi, le plus agaçant ce n'est pas tant de voir des opinions différentes des miennes, c'est plus d'avoir le sentiment désagréable de m'en faire imposer une qui n'est pas la mienne. De se voir doctement démontrer qu'on a tort et qu'on a rien compris... là oui, je peux avoir envie de recadrer/décadrer mon interlocuteur, au moins pour le principe... ^^ Mais bon. J'ai envie, mais le plus souvent je ne le fais pas... ça sert à quoi après tout ?

Sinon, les critiques des autres ont assez peu de prise sur moi pour ce qui est de lectures ou de films (pour le reste, je me soigne...  ), du moins j'ai décidé qu'elles n'en auraient pas : c'est bien trop bête de passer à côté de ce qui nous toucherait vraiment, de ce qui nous comble, juste parce que machin truc, et truc muche de tel ou tel journal a décidé que c'était nul...  
Pour ma part, je fais plus confiance à mon instinct et à mon envie profonde qu'à un avis extérieur.

chaleur aussi par ici  

Je reviens sur ce fil non pour relancer le débat mais pour parler de la difficulté du commentaire. D'abord, j'ai toujours eu du mal avec le commentaire de texte. Alors, même les mots d'un livre me parlent (et que ses notes m'enchantent - ça c'est du copié-collé), je ne pourrai pas, dans mon commentaire, expliquer pourquoi. Je trouve mes commentaires sur le style sont souvent plats, au risque de desservir l'auteur, si j'ai aimé son livre.

J'ai plus de facilité à développer mon impression dans l'histoire, mais là, je risque toujours d'aller trop loin. Sans aller jusqu'au bout, j'en donne beaucoup au risque de dévoiler l'histoire. C'est pourquoi je cherche à rester dans l'impression vague.

En fait, j'aurais plus de facilité, me semble t'il, à commenter un fil autour d'une discussion, d'un échange.

Qu'en est-il pour vous ?

Pour moi aussi, l´échange est précieux, car toute seule dans mon coin ( c´est l´inconvénient de la lecture toujours solitaire) il n´est pas rare que je parte sur une idée fausse, et j´ai besoin de l´autre pour m´éclairer, me susciter un peu de prudence afin de ne pas continuer dans une direction qui me paraissait unique et évidente.
C´est arrivé il n´y a pas longtemps, sur le fils LC de Camus.
https://parfumdelivres.niceboard.com/t9827p75-lecture-en-commun-albert-camus?highlight=camus
Cette fois, c´est Colimasson qui me met en garde, et j´en avais grand besoin, car j´ai relu le texte et elle a tout à fait raison quand elle dit :
"(même si je ne pense pas que la maladie en tant que telle soit vraiment l'objet d'attention de Camus dans La peste, mais j'en reparlerai )"Colimasson.
 Elle me met aussi en garde sur mon idée ( bien trop généralisante) de la mort de l´enfant comme thème récurrent pour illustrer l´Absurde. Dans la Peste ce n´est pas si catégorique ni voulu.
J´ai besoin de vos pare-chocs quand j´avance trop vite...

Et que dirais-je moi qui n'arrive pas à faire un commentaire correct ? je n'ai pas les "outils" je ne connais pas les mots pour dire ce que je ressens, ce que je comprends.

et oui je me désole et j'espère qu'un autre membre rendra justice à l'auteur qui m'a tant donné par la lecture et à qui je ne peux rendre son mérite.

Bédoulène a écrit:

et oui je me désole et j'espère qu'un autre membre rendra justice à l'auteur qui m'a tant donné par la lecture et à qui je ne peux rendre son mérite.

de même
le dernier en témoin: mon fil ouvert pour Jaume Cabré n'a pas trouvé d'écho jusqu'au moment que d'autres sont venus pour en parler en mieux...
mais ce n'est pas pour autant que j'abandonne de faire des commentaire et ouvrir des fils

tu as l'excuses de la langue toi Kena !  

Bédoulène a écrit:

Et que dirais-je moi qui n'arrive pas à faire un commentaire correct ? je n'ai pas les "outils" je ne connais pas les mots pour dire ce que je ressens, ce que je comprends.

Je me reconnais dans tes mots Bédoulène.

Exini a écrit:

Qu'en est-il pour vous ?

Comme toi, je m'appuie sur l'échange et les commentaires des autres pour trouver un point de départ et développer une pelote même si je suis toujours déçue du résultat. J'ai l'impression que ça ne rend pas honneur à l'auteur et que ça ne colle jamais réellement à mon ressenti ni à tout ce que le livre a pu m'apporter. C'est trop intime peut être.

Je dirai personnellement, pour etre en ce moment en difficulté de rédiger un commentaire correct,
 que les intentions et l' enthousiasme se perçoivent facilement. Au delà des mots

Très souvent un commentaire personnel, sensible et chaleureux m' a convaincu là où des mots raisonnables, étayés, n' y parvenaient pas toujours...
Et donc, que chacun s' exprime à sa façon, pourvu qu' il trouve un écho en nous...