Marc Lévy

Au deuxième roman, j'avais déjà décroché ! Depuis, je ne sais plus qui est Marc LEVY.
Marc LEVY ?
Comment dites-vous ? Marc ? LEVY ?
Connais pas.

Info du matin : il est en tête des ventes.

Jamais lu.
Mais je crois que je vais me laisser tenter un jour : pour me faire ma propre idée.

D'après ce que j'ai lu comme critique son livre qui s'appelle le premier jour qui est un roman d'aventure est très bien
Tu devrais essayer celui-ci Harelde

rivela a écrit:

D'après ce que j'ai lu comme critique son livre qui s'appelle le premier jour qui est un roman d'aventure est très bien
Tu devrais essayer celui-ci Harelde

Tu as raison !
Autant commencer par un bon.


Merci pour le tuyau.

Petit tour avant-hier dans un lieu pompeusement dénommé « espace culture Leclerc » qui vient d'ouvrir dans notre pauvre vie dévastée où le dernier vrai libraire a fermé il y a quelques mois. Histoire de me donner de faux espoirs, ou de retourner le couteau dans la plaie ?

À côté de moi, une jeune fille euphorique se retourne vers sa mère : « maman, maman, regarde, ils les ont tous, c'est trop beau ! ! ! ».
Devinez qui désigne ce ils...
Elle, au moins, y retournera, à cet « espace culture » Leclerc.

topocl a écrit:

Petit tour avant-hier dans un lieu pompeusement dénommé « espace culture Leclerc » qui vient d'ouvrir dans notre pauvre vie dévastée où le dernier vrai libraire a fermé il y a quelques mois. Histoire de me donner de faux espoirs, ou de retourner le couteau dans la plaie ?

À côté de moi, une jeune fille euphorique se retourne vers sa mère : « maman, maman, regarde, ils les ont tous, c'est trop beau ! ! ! ».
Devinez qui désigne ce ils...
Elle, au moins, y retournera, à cet « espace culture » Leclerc.

Je partage ta lassitude mais je préfère voir le verre à moitié plein pour une fois. Elle lit peut être quelque chose de simple et basique mais au moins elle lit et c'est je pense le plus important à une époque où séduire les jeunes avec des livres est de plus en plus compliqué...Quand je vois mon entourage familial je vois peu de livres qui les accompagnent et cela m'attriste. Seule ma femme dévore autant que moi.

Je ne connaissais pas ce fil (on ne me dit jamais rien à moua) et pour une fois je suis d'accord avec Kierkegaard : ce qui compte c'est la jubilation tirée du papier-poche et, dans ce "ils les ont tous, c'est trop beau!" juvénile, que d'habitudes de lectures en construction! Que de futures comportements culturels-papier acquis! Que d'émotions que ne transcenderont ni TF1 ni M6!
Une ado lisant Levy les fesses sur le canapé 3 places partagé avec les fesses des parents plombés par Si belle la vie, c'est du bonheur.
Il faut que Marc Levy le sache. C'est une énorme responsabilité. Et c'est tout en son honneur : ce réajustement des valeurs culturelles me fait froid dans le dos. J'ai la chair de poule. Je viens d'en faire tomber mon André Gorz des éditions Galilée.
P-S : je me souviens de mes premières amours. C'était il y a bien longtemps. A la villa des Dorsel à Kernach, au phare de Pilou, à la Villa des Lagarde et dans la maison de Jeanne, Les Cinq font de la brocante, le rayon Z, Les Cinq en croisière et Les cinq jouent serré en Bibliothèque rose...
Alors, si c'était vrai, enfants de la liberté, vous revoir, la prochaine fois toutes ces choses -qu'on ne s'est pas dites et puis merde où es-tu bref, un bel épisode de supermarché pour une nouvelle sociologie des nouvelles sources d'addiction à la lecture.

Il faut que je sois plus attentive moi quand je fais les courses.

La, je vais m'inscrire dans une démarche tout à fait autre : je ne pense pas que le livre soit quelque chose qui DOIT être. Autant je me sens totalement incapable de vivre sans le livre, autant je connais plein de gens dans mon entourage, qui n'ouvrent jamais un livre, et pourtant, sont intelligents, cultivés, connaissent plein de choses que je ne connais pas, ont des tas d'opinions qui m'impressionnent. Il en est d'ailleurs ainsi pour la plupart des gens que je fréquente, et c'est pour cela que je suis venue aux Parfumés, pour trouver des interlocuteurs parlant du livre.
Donc, je pense qu'on a, en tout cas aujourd'hui, et de plus en plus à l'avenir, une possibilité d'accès à la culture sans le livre. Et de même que je pense qu'on peut se passer du livre, je pense aussi qu'on peut se passer de la culture : notamment dans mon exercice professionnel je rencontre plein de gens, sans culture, qui ne regardent jamais un livre, pour lesquelles je développe une grande admiration du fait de leur humanité, de leur compassion, de leurs grandes aptitudes relationnelles…

Finalement, pour résumer je suis en train d'expliquer que quelqu'un qui lit Marc Lévy peut être quelqu'un de très bien (cela me rappelle une publicité pour la Twingo je crois), c'est une évidence que je pense n'est pas inutile de rappeler, car notre attitude d'internautes cultivés développe en nous une tentation de la supériorité vis-à-vis de ces lecteurs là dont il faut nous méfier

Certes, on peut considérer que certains lecteurs vont être ramenés, via Marc Lévy, à des lectures plus « intelligentes ». Je pense que c'est loin d'être la majorité des lecteurs. Ce qui m'inquiète beaucoup plus chez Marc Lévy, ce n'est pas tellement le vide de ses livres, leur caractère formaté, mais les idées fausses qu’il donne à des gens qui croient qu'en le lisant, ils ont accès à la culture, voire à la pensée, et pourquoi pas à la philosophie (grâce à toutes ces petits aphorismes sur… La vie… La mort… L'amitié…). Le danger est la : d'une tromperie sur la marchandise. Une illusion qui limite l'épanouissement.

Enfin il m'est arrivé de lire un ou deux Marc Lévy, pour voir, et je n'ai pas pris un déplaisir fondamental. Comme j’ai d'autres aspirations, je pense que je n'en relirai pas, je trouve ça assez insipide, stéréotypé, et j'aime mieux aller voir ailleurs. Cependant, je ne trouve pas cela totalement nul.

au dernier paragraphe près je partage (la dame en rose m'a suffit).

topocl a écrit:

La, je vais m'inscrire dans une démarche tout à fait autre : je ne pense pas que le livre soit quelque chose qui DOIT être. Autant je me sens totalement incapable de vivre sans le livre, autant je connais plein de gens dans mon entourage, qui n'ouvrent jamais un livre, et pourtant, sont intelligents, cultivés, connaissent plein de choses que je ne connais pas, ont des tas d'opinions qui m'impressionnent. Il en est d'ailleurs ainsi pour la plupart des gens que je fréquente, et c'est pour cela que je suis venue aux Parfumés, pour trouver des interlocuteurs parlant du livre.
Donc, je pense qu'on a, en tout cas aujourd'hui, et de plus en plus à l'avenir, une possibilité d'accès à la culture sans le livre. Et de même que je pense qu'on peut se passer du livre, je pense aussi qu'on peut se passer de la culture : notamment dans mon exercice professionnel je rencontre plein de gens, sans culture, qui ne regardent jamais un livre, pour lesquelles je développe une grande admiration du fait de leur humanité, de leur compassion, de leurs grandes aptitudes relationnelles…

Finalement, pour résumer je suis en train d'expliquer que quelqu'un qui lit Marc Lévy peut être quelqu'un de très bien (cela me rappelle une publicité pour la Twingo je crois), c'est une évidence que je pense n'est pas inutile de rappeler, car notre attitude d'internautes cultivés développe en nous une tentation de la supériorité vis-à-vis de ces lecteurs là dont il faut nous méfier

Certes, on peut considérer que certains lecteurs vont être ramenés, via Marc Lévy, à des lectures plus « intelligentes ». Je pense que c'est loin d'être la majorité des lecteurs. Ce qui m'inquiète beaucoup plus chez Marc Lévy, ce n'est pas tellement le vide de ses livres, leur caractère formaté, mais les idées fausses qu’il donne à des gens qui croient qu'en le lisant, ils ont accès à la culture, voire à la pensée, et pourquoi pas à la philosophie (grâce à toutes ces petits aphorismes sur… La vie… La mort… L'amitié…). Le danger est la : d'une tromperie sur la marchandise. Une illusion qui limite l'épanouissement.

Enfin il m'est arrivé de lire un ou deux Marc Lévy, pour voir, et je n'ai pas pris un déplaisir fondamental. Comme j’ai d'autres aspirations, je pense que je n'en relirai pas, je trouve ça assez insipide, stéréotypé, et j'aime mieux aller voir ailleurs. Cependant, je ne trouve pas cela totalement nul.

D'accord avec toi en tous points !

topocl a écrit:

La, je vais m'inscrire dans une démarche tout à fait autre : je ne pense pas que le livre soit quelque chose qui DOIT être. Autant je me sens totalement incapable de vivre sans le livre, autant je connais plein de gens dans mon entourage, qui n'ouvrent jamais un livre, et pourtant, sont intelligents, cultivés, connaissent plein de choses que je ne connais pas, ont des tas d'opinions qui m'impressionnent. Il en est d'ailleurs ainsi pour la plupart des gens que je fréquente, et c'est pour cela que je suis venue aux Parfumés, pour trouver des interlocuteurs parlant du livre.
Donc, je pense qu'on a, en tout cas aujourd'hui, et de plus en plus à l'avenir, une possibilité d'accès à la culture sans le livre. Et de même que je pense qu'on peut se passer du livre, je pense aussi qu'on peut se passer de la culture : notamment dans mon exercice professionnel je rencontre plein de gens, sans culture, qui ne regardent jamais un livre, pour lesquelles je développe une grande admiration du fait de leur humanité, de leur compassion, de leurs grandes aptitudes relationnelles…

Finalement, pour résumer je suis en train d'expliquer que quelqu'un qui lit Marc Lévy peut être quelqu'un de très bien (cela me rappelle une publicité pour la Twingo je crois), c'est une évidence que je pense n'est pas inutile de rappeler, car notre attitude d'internautes cultivés développe en nous une tentation de la supériorité vis-à-vis de ces lecteurs là dont il faut nous méfier

Certes, on peut considérer que certains lecteurs vont être ramenés, via Marc Lévy, à des lectures plus « intelligentes ». Je pense que c'est loin d'être la majorité des lecteurs. Ce qui m'inquiète beaucoup plus chez Marc Lévy, ce n'est pas tellement le vide de ses livres, leur caractère formaté, mais les idées fausses qu’il donne à des gens qui croient qu'en le lisant, ils ont accès à la culture, voire à la pensée, et pourquoi pas à la philosophie (grâce à toutes ces petits aphorismes sur… La vie… La mort… L'amitié…). Le danger est la : d'une tromperie sur la marchandise. Une illusion qui limite l'épanouissement.

Enfin il m'est arrivé de lire un ou deux Marc Lévy, pour voir, et je n'ai pas pris un déplaisir fondamental. Comme j’ai d'autres aspirations, je pense que je n'en relirai pas, je trouve ça assez insipide, stéréotypé, et j'aime mieux aller voir ailleurs. Cependant, je ne trouve pas cela totalement nul.

Je suis, moi aussi, tout à fait d'accord!

Je ne résiste pas au plaisir de vous communiquer ce texte écrit par Marc Lévy sur la maladie d'Alzheimer ,que je trouve très beau, très émouvant, très apaisant, et qui me permet de me dire que même Marc Lévy est complexe, et s'émeut de choses qui peuvent émouvoir. (extrait de Ecrire contre l'oubli)Bonne lecture!

Citation :

Tu entres dans cette chambre, la silhouette se découpe dans ce rai de lumière qu’ invente la porte que tu entrouvres. J'entendais tes pas avancer vers moi, et j'ai peur. Je connais bien les traits de ton visage, je cherche ton nom et j'ai encore plus peur. Je sais ton odeur familière puisqu'elle me fait du bien. Tu n'es pas l'infirmière qui me porte le repas du matin, alors nous ne sommes pas le matin. Tu n'es pas cette voix qui me dit être ma femme en me nourrissant le midi. Alors nous ne sommes pas le midi. Tu dois être cette jeune fille qui vient souvent à la tombée du soir, alors le soir doit approcher puisque tu t'approches de mon lit. Tes mots sont doux, plus apaisés que ceux de la femme de midi. Je la crois aussi cette voix quand elle me dit qu'elle est ma femme, puisqu'elle semble me vouloir du bien. Elle, ce sont ses gestes qui sont doux, elle se lève souvent et s’en va vers l’ autre lumière qui domine les arbres par delà la vitre, elle y pose parfois sa tête et pleure d’un chagrin que je ne comprends pas. Elle m’appelle par un nom que je ne connais pas non plus mais que je refais mien à chaque instant, juste pour lui faire plaisir. Je t'avoue que lorsque je lui souris à l'appel de ce nom quelle me donne, je la sens comme plus légère. Alors je souris, aussi pour la remercier de m'avoir donné à manger. Tu t'es assise auprès de moi, sur le rebord du lit. Je suis du regard tes doigts qui caressent mon front. Je n'ai pas peur. Tu ne cesses de m’appeler et je lis dans tes yeux que toi aussi tu veux que je te donne un nom. Mais dans tes yeux à toi, il n'y a pas de tristesse, c'est pour cela que j'aime ta visite. Je ferme les miens quand ton poignet passe par-dessus mon nez. Ta peau sent mon enfance, ou bien était-ce la tienne ? Un torrent de lumière brûlante irradie les vaisseaux de ma tête. Pour te décrire ma douleur il me faudrait des mots que je n’ai plus depuis longtemps. Tu es ma fille mon amour, je le sais maintenant et pour quelques secondes encore. Tant de choses à te dire et si peu de temps. Je voudrais que tu ries mon cœur, pour dire à cette femme qui se cache à la fenêtre pour pleurer ma misère qu'elle cesse, que je la reconnais parfois, dis-lui que je sais qui elle est, même si son prénom m'échappe encore, et que je me souviens comme nous nous sommes aimés puisque je l'aime à nouveau chaque jour où elle me rend visite. Et toi, que tu ne connaisses jamais cette peur abominable qui me hante. Ne crains plus ma mémoire qui s'efface, car tant que la tienne demeure je continuerai d'être. Il faut que je te laisse, la lumière s'éteint à nouveau, je me balance déjà au-dessus d'un abîme, accroché à ce fil élastique qui s'étiole. Tu te lèves, je n'aurai pas eu le temps de te dire tout cela, la porte se referme sur ton sourire délicat, demain, avec un peu de chance, je saurai encore qui tu es quand tu me rendras visite. Bonne nuit mon amour, ici je dors, et j'attends.

Alzheimer je maitrise mal. je suppose que le sujet s'aborde cependant avec les expériences de chacun rapport à la mort et à la maladie et à l'âge. ça ça ne se discute pas vraiment, questions de moments, d'expériences donc et d'autres choses...

par contre j'ai lu l'extrait (en dehors du contexte d'un recueil donc) et j'avoue que je ne m'y sens pas très à l'aise, j'ai souvent du mal avec ce genre de projections. Un côté généraliste et tirant sur la corde sensible, ce n'est pas en phase avec mes souvenirs à moi non plus. Mais ce n'est pas le but de mon message, en fait ce qui me surprend ou plus exactement me surprend peu c'est que la gêne que je ressens est la même que celle induite par quelques exemples de mon peu de lectures de littérature actuelle : projection dans ou immédiatement autour d'une situation supposée (ou avérée) de m... pour susciter une émotion élémentaire. Mon exemple fétiche est la séance de torture dans Les âmes grises, je peux penser aussi confusément à des résumés lus sur le forum et à un ou deux autres titres.

je serai curieux d'un exercice comme celui-ci par Quignard, qu'on placerait à l'opposé du scope mais qui n'a pas une écriture qui m'emballe même si elle me titille parfois... ce qui m'intéresserait serait plus du côté du contradictoire ? pas sûr d'être clair, il se fait tard.

je me suis peut-être mal exprimée. ce texte n'a pas de contexte , il a été écrit pour lui-même comme une courte nouvelle, à coté d'autres textes d'écrivains tournant autour de l'oubli et la mémoire (voir mon post sur écrire contre l'oubli )

Evidemment il est difficile de tracer une ligne précise entre émotion et sensiblerie, la ligne n'est pas la même pour chacun (affaire de sensibilité perso, de situations vécues, l’attente qu’on a d’un auteur etc...)Je serais assez intéressée de faire lire ce texte sans en donner l’auteur et de connaître l’appréciation des lecteurs (finalement je n’aurais pas du poster sur ce fil).

En fait je travaille tout au long de mes journées avec des personnes atteintes de maladie d'Alzheimer et leurs familles. Par contre je n'ai pas d'expérience de ce type dans mon cercle restreint. Donc forcément j'ai ma propre vision. Ce que j'ai aimé, c'est qu'il a su montrer un flou, une attente, une perte de repères, qui n'empêchent pas l'émotion, pourquoi pas une certaine "sérénité angoissée ". IL essaie de montrer quelque chose qu'on ne dit pas souvent mais que je ressens vraiment : Alzheimer, c'est évidemment très lourd, mais ça n'est pas forcément l'HORREUR.