Steven Soderbergh

Citation :

Le film est censé être une comédie mais n'arrache pas l'esquisse d'un sourire. On est un peu navré pour Soderbergh mais pas tant que cela, puisqu'il semble chercher à tout prix à être insipide. Le comble, c'est qu'il n'y arrive pas tout à fait dans le sens où The informant ! est tellement bavard qu'on n'a même pas le temps de s'ennuyer

Non, effectivement, ça n'a rien d'amusant. Et si, je me suis ennuyée toute la première heure. Je trouve que le film reprend un petit intérêt après, quand on entrevoit un peu mieux le personnage interprété par Matt Damon .
Déjà oublié, en fait!

Effectivement, ce n'est pas un film qu'on garde en mémoire.
J'ai aimé la prestation de Matt Damon mais trouvé l'histoire trop lente à mon goût. l

Soderbergh bientôt à la retraite ?
Article ci-dessous, paru sur le site tcmcinema.fr

Citation :

Lorsque Luc Besson avait annoncé prendre sa retraite après avoir réalisé son dixième film, on l’avait à moitié cru. A raison, puisque depuis Arthur et les Minimoys, le réalisateur français en a tout de même réalisé les deux suites, ainsi que Les aventures extraordinaire d’Adèle Blanc-Sec, et The Lady actuellement en post-production. Aussi, doit-on vraiment s’inquiéter lorsque Steven Soderbergh, l’un des réalisateurs les plus actifs et originaux d’Hollywood, affirme vouloir faire de même ? Ses déclarations, proférées vendredi 11 mars dernier lors de l’émission de radio new-yorkaise Studio 360, n’en sont pourtant pas moins inquiétantes. “Quand on en arrive au point où, si je dois monter dans une camionnette pour faire d’autres repérages, j’ai juste envie de me tirer une balle, c’est que le moment est venu de laisser quelqu’un d’autre le faire“, a-t-il ainsi déclaré au micro de l’animateur Kurt Andersen, ébahi imagine-t-on ainsi qu’une partie de l’auditoire - tandis que l’autre, se souvenant de propos allant dans ce sens et rapportés par Matt Damon en décembre dernier, en ont tristement accusé la confirmation…
Il faut dire que le réalisateur entré en célébrité en 1989 avec la Palme d’or reçue pour Sexe, mensonges et vidéo, ne s’est pas vraiment ménagé ces dernières années, ne prenant pas vraiment le temps de souffler entre deux films, allant jusqu’à en sortir quatre par an - les deux parties de Che, The Informant ! et The Girlfriend Experience en 2009… Surmenage ? Le mot est lâché, et semble être l’explication à la première question que se posent aujourd’hui les nombreux fans du cinéaste surdoué - Pourquoi ? Quant à la seconde - que va-t-il faire ensuite, sachant qu’il n’a que 48 ans ? - la réponse serait : de la peinture et de la photographie.
“C’est juste le bon moment. Ces trois dernières années, j’ai refusé tout ce qui m’était proposé, donc vous ne verrez plus Steven Soderbergh traîner dans les parages“. Plus, toutefois, après d’avoir découvert The Last Time I Saw Michael Gregg, son film tourné fin 2009 en Australie et à l’insu de tous (voir l’article Soderbergh tourne en secret), And Everything Is Going Fine, son second documentaire sur l’acteur Spalding Gray après Gray’s Anatomy (1996), le thriller Haywire, déjà en boîte et avec une belle brochette de stars (Ewan McGregor, Antonio Banderas, Michael Douglas, Michael Fassbender…), et Contagion, de la science-fiction avec Matt Damon, Gwyneth Paltrow, Jude Law et Marion Cotillard, actuellement en post-production. Et il faudra encore compter sur deux derniers projets pas encore tournés, à savoir Liberace (bio du pianiste du même nom interprété par Douglas et Damon) et l’adaptation de la série “Des Agents très spéciaux” (avec l’ami George Clooney). Bref, malgré la menace de ses propos, on n’est finalement pas prêt de ne plus voir Steven Soderbergh hanter nos écrans, et c’est tant mieux !

traversay a écrit:

Soderbergh bientôt à la retraite ?
Article ci-dessous, paru sur le site tcmcinema.fr

J'me présente, je m'appelle Steven
J'voudrais bien réussir ma vie
Être aimé
Être beau gagner de l'argent
Puis surtout être intelligent
Mais pour tout ça
Il faudrait que j' bosse à plein temps

J'suis réalisateur, je fais des films pour mes copains
J'veux faire des blockbusters et que ça tourne bien
Tourne bien
J'veux écrire un scénario dans l' vent
Un film gai, chic et entraînant
Pour faire jaser
Dans les festivals de monsieur Jacob

[...]

Je ferais mes adieux

Et puis l'année d'après
Je recommencerais
Et puis l'année d'après
Je recommencerais
Je me prostituerai
Pour la postérité

Oh, le mauvais esprit

Ce film m'a surpris parce que j'attendais un film catastrophe spectaculaire et plein d'adrénaline alors qu'il s'agit d'un film d'anticipation qui montre de manière clinique le processus d'une épidémie virale gravissime et les moyens mis en oeuvre pour l'endiguer. Nous sommes dans un futur très proche dont l'atmosphère est rendue par une image lisse, colorée, très contrastée, et la musique électronique de Cliff Martinez qui est proche de celle composée pour "Drive" (elle est d'ailleurs parfois inégale).

Les différents personnages sont essentiellement fonctionnels et il ne faut pas trop chercher de psychologie fouillée. Les rares moments où Soderbergh s'y emploie ne sont pas forcément les plus réussis (le côté guimauve de la relation entre Matt Damon et sa fille par exemple).

Reste un personnage un peu à part et que j'ai trouvé intéressant. Celui interprété par Jude Law qui représente le perturbateur, s'improvisant journaliste et redresseur de torts, alimentant sur internet la théorie du complot et la désinformation. Il est tellement animé par son désir de remettre en cause le rôle joué par les chercheurs, l'industrie pharmaceutique et les pouvoirs politiques qu'il risque à tout moment de compromettre le sauvetage de l'humanité permis par la recherche inlassable des scientifiques. L'un d'entre eux lui rappelle que le pouvoir de la rumeur qu'il tente de colporter sur le web se révèle finalement presque plus dangereux que le virus contre lequel on se bat. Et ce d'autant plus qu'il cherche lui même à en tirer profit. Ceci dit le film n'est pas manichéen et il peut y avoir de la lâcheté et du favoritisme dans le choix de ceux qui seront sauvés en premier...

Un film un peu frustrant donc sur le plan du spectacle mais très efficace dans sa démonstration de ce que c'est qu'une contagion. Il est d'un hyperréalisme souvent étonnant.

Contagion.

Tellement de personnages, de micro histoires, d'envie, certainement, de montrer tout ce qui gravite autour d'un tel évènement (épidémie mortelle d'origine inconnue) : finalement du spectacle, pas vraiment ennuyant, ça passe... mais ça lasse. Rien ne va rester de ce film. C'est bien filmé, bien joué, mais superficiel.

Le côté journal télévisé à la sauce série télé américaine, ça m'a littéralement fait sourire jaune. L'impression d'un film-série du dimanche soir sur TF1 ou M6 (certes mieux filmé, avec de plus jolies images).
J'ai profondément détesté (dans ce sens) les passages de films où les actions s'enchaînent, où des choses se passent, mais où tout ce qu'on a droit c'est à une musique d'ambiance à fond (ouais, pas mal mais redondante). On dirait un film promotionnel, ou une bande annonce, ou un générique de la peur.

Gros : Bof. Et après ?

Contagion

Pas convaincu non plus : la description de la propagation de l'épidémie est efficace et plutôt pertinente, mais la mise en scène se complait dans les limites du film-tableau. Je rejoins Queenie dans l'impression trop-plein, et si les trajectoires se croisent sans cesse, c'est au détriment des personnages qui ne représentent que des esquisses.
Je regrette aussi une approche mièvre et consensuelle (les péripéties autour de Matt Damon et Marion Cotillard), fragilisant des perspectives plus nuancées (l'ambiguité de Jude Law). Soderbergh expérimente, comme souvent, et cherche un équilibre entre la rigueur du reportage et le développement d'une intensité dramaturgique. Malheureusement, Contagion fait l'effet d'une ébauche désincarnée au potentiel bâclé.

-Contagion-

Marko a écrit:

Ce film m'a surpris parce que j'attendais un film catastrophe spectaculaire et plein d'adrénaline alors qu'il s'agit d'un film d'anticipation qui montre de manière clinique le processus d'une épidémie virale gravissime et les moyens mis en oeuvre pour l'endiguer.

Moi aussi et surprise plutôt en bien du coup. Il y a c'est certain un côté survolé dans cette panoplie de victimes -quel casting!!!- et ces situations croisées mais l'ensemble m'a tenue en éveil et j'ai encore une fois adoré la bande son qui m'a effectivement fait penser à Drive. Mise en scène efficace, thème pertinent et rudement angoissant, j'étais dans l'action sans qu'à aucun moment je ne me dise que ce n'était pas crédible, donc pour moi c'est plutôt réussi.

Il y a aussi ce flottement au niveau du personnage joué par Jude Law (subtilement amochi) que je regrette aussi. Dommage, il aurait mérité mieux, d'autant que les autres sont forcément un peu effleurés. Ceci dit on est quand même dans le cinéma spectacle, je n'en attendais pas non plus une analyse très fine.

Soderbergh va à l'essentiel, on est vraiment en plein réalisme, sans surcharge, confronté avec angoisse à ce que pourrait ressembler ce genre d'épidémie si un jour une guerre bactériologique éclatait. Et ça fait froid dans le dos. En sortant on ne tenait les portes de la salle que d'un coude, avec un drôle de regard (entre méfiance et rire) vers ceux qui nous suivaient...

Marko a écrit:

Ce film m'a surpris parce que j'attendais un film catastrophe spectaculaire et plein d'adrénaline alors qu'il s'agit d'un film d'anticipation qui montre de manière clinique le processus d'une épidémie virale gravissime et les moyens mis en oeuvre pour l'endiguer.
Les différents personnages sont essentiellement fonctionnels et il ne faut pas trop chercher de psychologie fouillée. Les rares moments où Soderbergh s'y emploie ne sont pas forcément les plus réussis (le côté guimauve de la relation entre Matt Damon et sa fille par exemple).
Un film un peu frustrant donc sur le plan du spectacle mais très efficace dans sa démonstration de ce que c'est qu'une contagion. Il est d'un hyperréalisme souvent étonnant.

Les 15 premières minutes de Contagion laissent présager le meilleur. Avec cette excellente idée de commencer par le jour 2 de l'épidémie et une narration éclatée qui rappelle le mémorable Traffic de Soderbergh. Seulement, ce dernier était porté par une mise en scène nerveuse et ne multipliait pas les points de vue à l'infini. Contagion souffre d'un trop plein d'informations, d'une volonté de tout montrer : comment la pandémie s'installe, les efforts des scientifiques pour trouver un vaccin, la paranoïa ambiante et le rôle pernicieux d'internet. Cela fait un peu beaucoup pour un film d'une heure 45 et l'impression est celle d'un survol du sujet avec une réalisation glaciale qui est dans la continuité d'un Bubble ou d'un Schizopolis. Pas très probant pour un film de genre qui va trop vite et reste en surface. Aucune chance de s'intéresser à un personnage plutôt qu'à un autre, le film s'éparpillant en une myriade de micro-récits plus ou moins pertinents. A ce jeu là, seul Jude Law et Gwyneth Paltrow, voire Matt Damon, ont l'opportunité de donner un peu de chair à leur rôle. Ce qui n'est pas le cas de la pauvre Marion Cotillard dont la présence est fantomatique et inutile. On peut y voir aussi un objet vaguement raciste avec cette lourde insistance à montrer que le virus est né en Asie et commence par infecter une malheureuse américaine. Un film efficace ? Pas tant que cela. Plutôt ennuyeux et finalement moyennement effrayant. La contamination reste artificielle.

traversay a écrit:

[ Un film efficace ? Pas tant que cela. Plutôt ennuyeux et finalement moyennement effrayant. La contamination reste artificielle.

Pour moi cet hyperréalisme glaçant et ce minutage implacable sont à la fois très explicites sur ce qu'est une pandémie et créent en même temps une atmosphère étrange qui est troublante à regarder. Sorte de curieux équilibre entre hyperréalisme et déréalisation cauchemardesque. C'est un film anti-spectaculaire mais on n'a jamais vu un film sur ce type de sujet traité de cette façon. Le côté anxiogène vient moins des effets gores éventuels de la propagation (on ne voit pas grand chose) que de cette ambiance aseptisée. Autre contraste entre l'infection fulgurante et l'asepsie de l'image. je trouve ça intéressant.

Marko a écrit:

traversay a écrit:

[ Un film efficace ? Pas tant que cela. Plutôt ennuyeux et finalement moyennement effrayant. La contamination reste artificielle.

Pour moi cet hyperréalisme glaçant et ce minutage implacable sont à la fois très explicites sur ce qu'est une pandémie et créent en même temps une atmosphère étrange qui est troublante à regarder. Sorte de curieux équilibre entre hyperréalisme et déréalisation cauchemardesque. C'est un film anti-spectaculaire mais on n'a jamais vu un film sur ce type de sujet traité de cette façon. Le côté anxiogène vient moins des effets gores éventuels de la propagation (on ne voit pas grand chose) que de cette ambiance aseptisée. Autre contraste entre l'infection fulgurante et l'asepsie de l'image. je trouve ça intéressant.

J'ai vu il y a peu la saison 4 de Regenesis, la série canadienne (où on voit, dans une autre saison, Ellen Page, la future Juno ; eh oui, elle est Canadienne) : le sujet de la contamination est tellement fouillé en long, en large et en travers, que je me demande si on peut vraiment faire du neuf à ce sujet... Ayant lu toutes vos critiques, je crois bien que je me contenterai de voir le film lorsqu'il passera sur le câble... ce qui risque de nuire encore plus au film, bien sûr.

eXPie a écrit:

Ayant lu toutes vos critiques, je crois bien que je me contenterai de voir le film lorsqu'il passera sur le câble... ce qui risque de nuire encore plus au film, bien sûr.

Il n'a rien d'indispensable de toute façon

Justement... l'hyperréalisme et déréalisation... c'est ce qui en fait, aussi, son défaut : autant regarder le journal tv, ou un bon documentaire sur le sujet.

Piégée

Citation :

Agent d’élite, Mallory Kane est spécialiste des missions dans les endroits les plus risqués de la planète. Après avoir réussi à libérer un journaliste chinois retenu en otage à Barcelone, elle découvre qu’il a été assassiné – et que tous les indices l’accusent. Elle est désormais la cible de tueurs qui semblent en savoir beaucoup trop sur elle… Mallory a été trahie. Mais par qui ? Et pourquoi ?

Piégée, le dernier Soderbergh (le suivant sort en août), est une Série B nerveuse comme un pou avec la combattante Gina Carano qui ne lésine pas sur la marchandise. Brillamment filmé, comme il se doit, le produit en question est hautement périssable. Fassbender, McGregor, Douglas, Banderas, Kassovitz, ..., jouent les utilités, un beau gâchis. Le scénario est faussement complexe, une histoire de manipulation comme on on en a tant vu. On peut se laisser faire gentiment. c'est indolore. Et inodore ? Du muscle et un soupçon d'intelligence, on peut attendre bien mieux de Soderbergh. Ce sera pour le prochain, peut-être ?