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Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
Sujet: Re: Steven Soderbergh Lun 30 Sep 2013 - 14:16
Avadoro a écrit:
Ma vie avec Liberace
Une démesure de kitsch et de paillettes apparait dès le premier spectacle de Liberace mais cet excès semble immédiatement morbide, voué à précipiter une auto-destruction. Michael Douglas, dans ses transformations physiques et son intonation compose le portrait d'un enfant qui n'a pu s'émanciper, d'un musicien qui ne peut que célébrer sa propre mégalomanie. Soderbergh ne laisse pas la place à l'illusion et les décors outranciers deviennent le reflet d'un lent cauchemar. Douglas et Matt Damon construisent avec aisance une relation en miroir où la dépendance puis l'euphorie sont des deux côtés. C'est un lien qui à force de combler des faiblesses, des manques, ne peut que précipiter une solitude et des jalousies. J'ai trouvé que la trame du scénario, prévisible dans l'ascension et la chute, provoque parfois des longueurs (après une première heure brillante dans son évocation d'un monde clos). La vision de l'impasse des personnages reste un peu sage mais il reste le souvenir de ce déluge de notes et de frous-frous.
Ca a l'air pas si mauvais que ça finalement... J'ai l'impression que c'est une constante chez Soderbergh : du bon, mais... toutefois, jamais totalement pour que ce soit une réussite totale.
colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
Sujet: Re: Steven Soderbergh Mer 30 Oct 2013 - 15:04
Contagion (2011)
Voulant nous prouver que l’angoisse n’a pas besoin de franchir des paliers pour être terrassante, Steven Soderbergh lance sa Contagion sur des chapeaux de roues. Musique trépidante en fond sonore –aussi frénétique que la propagation du virus fatal-, il faut seulement quelques minutes pour que le monde entier se mette à craindre une morbidité foudroyante. Parce qu’il joue sur des appréhensions modernes et qu’il concrétise jusqu’au bout de mauvais présages que certains hivers ont pu nous laisser apercevoir, Steven Soderbergh piège le spectateur dans l’anxiété. La première partie du film est prenante. Entre terreur et fascination, on contemple l’effondrement rapide d’un empire qui semblait intouchable. Les rescapés et les malades s’affrontent comme les hommes sains et les zombies d’un film de Romero.
La peur ne parvient toutefois pas à garder toute son intensité dans la deuxième partie du film. Steven Soderbergh s’engage à nouer une intrigue policière motivée par des conflits financiers. Crédible, alors que le monde semble voué à l’anarchie et à la destruction de toutes les institutions ? Les grands groupes pharmaceutiques se battent pour vendre leurs remèdes miracles et dissimulent les acteurs de l’ombre –ainsi Leonora Orantes qui travaille dans la plus grande discrétion. On aurait pu trouver moins manichéen et la terreur initiale n’aurait peut-être pas complètement disparu si les hommes sans scrupules n’avaient pas surpassé le virus en termes de dangerosité.
Après nous avoir brassés et tourmentés dans une exposition terriblement réaliste, Steven Soderbergh gâche notre première bonne impression en tissant une intrigue rabâchée et sans saveur. L’explication du mal est simpliste mais nous rappelle toutefois que nous ne sommes jamais loin d’une catastrophe sanitaire… La réalité, sans rajout d’intrigue policière, ne suffisait-elle pas à alimenter l’appréhension ?
Chymère Sage de la littérature
Messages : 2001 Inscription le : 21/07/2013 Age : 41 Localisation : Dijon
Sujet: Re: Steven Soderbergh Mer 30 Oct 2013 - 15:20
En fait, l'explication du mal n'est pas si simpliste que ça... un des derniers virus apparus et étant aujourd'hui en activité est passé des chauves-souris aux cochons, et des cochons à l'homme. Et je précise que ça s'est passé après la réalisation de Contagion, ce qui prouve que Soderbergh s'est entouré de conseillers scientifiques pointus. On soupçonne également très fortement les chauves-souris d'être à l'origine des contaminations d'Ebola aussi (là : chauve-souris --> grands singes --> hommes via les moustiques).
Après, il y a peut-être quelques clichés... mais pour ma part, j'ai vraiment aimé ce film. Peut-être une des meilleurs, et sans nulle doute un des plus réaliste sur le sujet. En sortant de la salle, je me rappelle qu'il y en avait un qui tenait visiblement une bonne grippe... tout le monde le regardait de travers...
colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
Sujet: Re: Steven Soderbergh Ven 1 Nov 2013 - 9:06
De toute façon, je ne pensais pas que l'explication de la propagation du virus soit simpliste -en revanche, la manière de traiter le problème l'est.
Pour en revenir au motif de la propagation en lui-même, je suis plutôt de l'avis de Fabrice Nicolino qui écrivait dans Bidoche :
Citation :
Peut-on décemment continuer à « élever » en Bretagne, qui représente 6% de la surface agricole française, 60% des porcs et 40% des poules pondeuses du pays ? Nous sommes hélas placés à l’endroit idéal pour qu’une bombe virale explose en France sans qu’aucune autorité sanitaire ne soit capable d’y faire face. Ajoutons, parce que c’est vrai, qu’on souhaite se tromper.
Pensons aux milliards d'animaux qui sont entassés, en ce moment-même, dans des conditions sanitaires qui vont du correct au déplorable. Comment se fait-il que cela tienne encore la route ? d'une minute à l'autre.
Est-ce que Steven Soderbergh a réussi à faire ressortir cette menace de tous les instants ? Oui et non... Oui, parce qu'on comprend clairement que la surconsommation est à l'origine de dérives incontrôlables. Non, parce qu'il limite les risques à la sphère des pays "sous-développés" (ici joliment représenté par le boui-boui chinois) qui n'abuseraient pas encore des antibiotiques pour juguler leurs élevages.
Sujet: Re: Steven Soderbergh Mer 4 Déc 2013 - 23:01
Vu le Liberace. Vous auriez pu me prévenir que j'allais verser ma larme (et à 2 reprises). C'est presque violent le décalage entre le kitch et les froufrous, et la solitude de ces deux personnages. Pour le coup, j'étais tendue tout du long (je t'en foutrais des paillettes !) A voir donc.
eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
Sujet: Re: Steven Soderbergh Mar 12 Aoû 2014 - 11:59
Soderbergh a arrêté (pour combien de temps ?) de réaliser pour le cinéma, mais pas pour la télévision (d'ailleurs, Ma vie avec Liberace était un téléfilm). Il a donc réalisé les 10 épisodes de The Knick - sans "s" à la fin, ce n'est pas du basket - , une série qui est centrée sur un hôpital à New York au début du XX° siècle. Parmi les acteurs, on note la présence de Clive Owen (mais pas de George Clooney). La diffusion vient de commencer aux USA.
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Steven Soderbergh Mar 12 Aoû 2014 - 15:53
mmmh... intéressant... je viens de voir que c'est dispo sur mon site avec les séries, je vais y jeter un oeil
pia Zen littéraire
Messages : 6473 Inscription le : 04/08/2013 Age : 56 Localisation : Entre Paris et Utrecht
Sujet: Re: Steven Soderbergh Mar 12 Aoû 2014 - 18:47
eXPie a écrit:
, une série qui est centrée sur un hôpital à New York au début du XX° siècle. Parmi les acteurs, on note la présence de Clive Owen.
Je me demandais ce qu'était cette série qui allait sortir. J'ai vu l'affiche la dernière fois. Un peu effrayante. Tout est blanc, dépouillé, clinique...ça faisait un peu pub pour une série d'horreur. Mais bon, un hopital à New-York au début du xxème siècle, il a pu y avoir des moments horribles. ça risque d'être intéressant de voir ce qui se passait dans un hopital de l'époque. Tu as envie de la voir Expie? Il faudrait que je regarde de plus près ce que dit l'affiche. La date de passage aux Pays-bas...
Dernière édition par pia le Mar 12 Aoû 2014 - 18:52, édité 1 fois
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Steven Soderbergh Mar 12 Aoû 2014 - 18:49
Ça me fait penser à l'atmosphère de Mary Reilly de Stephen Frears. Je sens le truc un peu gore mais je regarderai.
animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
Sujet: Re: Steven Soderbergh Sam 26 Sep 2015 - 18:03
Haywire / Piégée
Ah un Soderbergh ? ben oui, ambiance vaguement travaillée, plein de copains dans le film et surtout c'est bien mou. Dommage parce que même si c'est rigolo de voir Gina Carano tatanner, étrangler, tordre, genouter tous les gros bras qui passent trop près et se contenter d'être jolie après et de changer de coupe de cheveux tous les quarts d'heure ça manque de substance, ou d'humour, ou les deux. Sur la même base classique de "je suis trop balèze et oulalala tout le monde est après moi" on a souvent vu mieux.
Du Soderbergh quoi. (Et Gina devait mériter mieux quand même).